André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans
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Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
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Les vents étaient complètement tombés. Mais craintifs, à cause d'une certaine splendeur qui faisait vibrer l'air des côtes, quatre seulement descendirent d'abord. De l' Orion nous les vîmes monter sur un tertre couvert d'oliviers, puis revenir. L'île était large et belle, dirent-ils ; de ce tertre on apercevait des plateaux, de hautes montagnes fumantes, et, vers la côte qui se recourbait, les dernières maisons d'une ville. Comme rien de ce qu'ils avaient vu ne justifiait nos premières craintes, tous, et les marins de l'équipage, nous avons quitté le navire et nous sommes acheminés vers la ville.
Les premiers habitants rencontrés puisaient de l'eau près d'une fontaine ; ils vinrent à nous dès qu'ils nous aperçurent. Ils étaient vêtus d'une robe très somptueuse, pesante et tombant à plis droits ; une coiffure en forme de diadème leur donnait l'air sacerdotal. Ils offrirent leurs lèvres pour des baisers et leurs yeux souriaient de vicieuses promesses. Mais à l'horreur de nos refus, nous voyant étrangers, ignorants des coutumes de l'île, ces femmes, que nous n'avions d'abord pas reconnues, entrouvrant leur manteau pourpré, montrèrent leur sein peint de rose. Comme nous les repoussions encore, elles s'étonnèrent ; puis, nous ayant pris par la main, nous conduisirent vers la ville.
Dans les rues ne rôdaient que des créatures admirables. Dès leur enfance, celles qui n'étaient pas parfaitement belles s'exilaient, sentant sur elles une réprobation peser. Pourtant de très horribles ou très étranges demeuraient, choyées même, et servaient à des voluptés anormales. Mais nous ne vîmes aucun homme ; c'étaient des garçons seulement, aux visages de femme, et des femmes aux faces de garçon ; ceux-ci, sentant venir les inquiétudes nouvelles, fuyaient vers les plateaux de l'île que seuls les hommes habitaient. Depuis la mort de Camaralzaman, ils avaient tous quitté la ville. Et toutes ces femmes délaissées, s'affolant au désir des mâles, parfois sortaient dans la campagne, comme celles que nous avions rencontrées ; pensant que peut-être quelque homme descendu des plateaux viendrait, pour le séduire elles se déguisaient. Nous n'apprîmes pas cela d'abord, mais seulement après que, nous ayant conduits dans le palais, la reine vint nous dire qu'elle nous retenait prisonniers.
Captivité délicieuse, plus perfide que les dures geôles. Ces femmes voulaient nos caresses, et nous gardaient pour leurs baisers.
Du premier jour, les matelots furent perdus ; puis, un à un, tombèrent les autres ; mais nous sommes demeurés douze qui n'avons pas voulu céder.
La reine devint amoureuse de nous ; elle nous fit baigner dans des piscines tièdes et nous parfuma de mirbane ; elle nous revêtit de manteaux splendides ; mais nous dérobant aux caresses, nous ne songions qu'au départ. Elle pensa nous vaincre d'ennui, et les longues journées s'écoulèrent. Nous attendions ; mais sur l'Océan monotone ne se promenait aucun souffle ; l'air était bleu comme la mer ; et nous ne savions pas ce qu'était devenu le navire.
De midi jusqu'au soir nous restions à dormir dans de petites chambres ; une porte vitrée s'ouvrait sur un large escalier qui descendait jusqu'à la mer. Quand le soir venait jeter des rayons sur les vitres, nous sortions. L'air alors était plus tranquille ; il montait de la mer comme une fraîcheur parfumée ; à la respirer, nous restions quelque temps, ravis, avant de descendre ; à cette heure du soir le soleil tombait dans la mer ; d'obliques rayons sur les marches de marbre les pénétraient de transparences scarlatines. Lentement, tous les douze, alors, majestueux et symétriques, graves à cause de notre somptueuse parure, nous descendions vers le soleil, jusqu'à la dernière marche où la vague brisée mouillait d'écume notre robe.
D'autres heures ou d'autres journées nous restions assis, tous les douze, sur un trône élevé, chacun comme des rois, devant la mer, à regarder monter et redescendre les marées ; nous attendions si quelque voile peut-être ne paraîtrait pas sur les vagues, ou dans le ciel quelque nuée que gonflerait un vent propice. Par noblesse, nous ne faisions pas un geste et demeurions silencieux ; mais quand, le soir, notre espérance retombée s'en allait avec la lumière, alors un grand sanglot gonflait nos poitrines, comme un chant de désespoir. Et la reine accourait, pour s'amuser de nos détresses, pour savoir ; mais elle nous retrouvait immobiles, les yeux secs, fixés vers où le soleil avait fui. Elle voyait bien que nous pensions au navire, et nous n'osions lui demander ce qu'il était devenu.
Comme nous ne cédions toujours pas, mais que chaque jour elle nous sentait plus austères, la reine voulut nous distraire, pensant que dans les jeux et les fêtes nous oublierions notre voyage et nos destinées. Elles nous paraissaient très sérieuses et précises ; notre orgueil s'exaltait à cette résistance, et, sous la splendeur des manteaux, nous sentions grandir en nos cœurs un désir excédant d'actions glorieuses.
De fastueux jardins aux terrasses étagées descendaient du palais à la mer. L'eau marine entrait dans des canaux de marbre, et les arbres au-dessus se penchaient ; les lianes puissantes d'un bord à l'autre suspendues formaient des ponts tremblants, des balançoires. À l'entrée des canaux elles flottaient en un réseau si tenace qu'il résistait aux lames les plus hautes ; l'eau des canaux plus loin était à jamais calme. On s'y promenait dans des barques ; on y voyait des poissons nager dans une ombre mystérieuse ; mais nous n'osions nous y baigner, à cause des limules piquantes et des cruelles langoustes.
Sur la côte, presque sous la ville, s'ouvrait une grotte où nous mena la reine. La barque y pénétrait par une très étroite ouverture et qu'on ne voyait plus dès qu'on était entré ; le jour qui passait sous les roches, à travers l'eau bleue, prenait la couleur de la vague, et leur mobilité, sur les parois reflétée, y remuait de pâles flammes. La barque circulait entre deux colonnades basaltiques ; l'air et l'eau diaphane se mêlaient ; on ne distinguait plus l'un de l'autre ; on se perdait dans une lumière azurée. On voyait des colonnes descendre, et du sable, des algues et des roches du fond semblait venir la clarté indécise. L'ombre de la barque au-dessus de nos têtes flottait doucement. Dans les profondeurs de la grotte, du sable faisait plage, où de petites vagues clapotaient. Nous aurions bien aimé nager dans cette océanique féerie, mais nous n'osâmes pas nous baigner de peur des crabes et des chatouilles.
La reine ainsi nous promena ; nous ne cédions pas ; mais la vue de ces merveilles qu'elle aurait voulu séductrices ne laissait pas de nous emplir de lyrisme. La nuit, en barque, sur la mer, regardant les astres et des constellations à celles de nos cieux non pareilles, nous chantions : « Reine ! reine des îles chimériques, reine aux colliers de corail, vos que nous eussions aimée si vous fussiez venue à l'aube, reine de tous nos désespoirs, belle Haïatalnefus, ah ! laissez-nous partir ! » Elle disait alors : « Pourquoi faire ? » et nous ne savions que répondre. Elle disait : « Restez avec nous ; je suis amoureuse. Une nuit, savez-vous, vous dormiez dans vos chambres ; sans bruit je vins vous baiser sur les yeux, et votre âme a été rafraîchie du baiser que je vous ai donné sur les paupières. Restez ; les vents sont tombés, et vous n'avez plus de navire. Qu'allez-vous donc chercher ailleurs ? » Et nous ne savions que lui dire, car elle ne pouvait comprendre que tout cela ne remplît pas nos grandes âmes. Nous pleurions d'inquiétude : « Madame, ah ! que vous dirais-je ? les noblesses et les grandes beautés toujours nous arrachèrent des larmes. Si belle que vous soyez, Madame, vous n'êtes pas si belle que nos vies ; et nos vaillances, dans l'avenir, luisent devant nous comme des étoiles. » Puis, exalté par la nuit et par l'aisance de mes paroles, je déclamai, croyant voir dans le passé un reflet de nos futures vaillances : « Ah ! ah, si vous saviez, Madame ! nos jeunesses, les ambassades, les cavalcades d'autrefois ; les grandes chasses dans la forêt, les délivrances glorieuses et le retour, le soir, par le même sentier, dans la poussière, et cette joie d'avoir accompli nos journées ! Et les fatigues, ah ! Madame, et l'air triste que nous avions ! Comme nos vies sont sérieuses ! Et nos courses sur la montagne, quand, à l'heure où le soleil tombait et que dans la vallée montait l'ombre, parfois nous nous sentions si près de saisir nos chimères, que notre cœur en avait des tressaillements d'allégresse !... »
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