André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

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Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

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Pendant une heure encore, nous avons marché. La plaine cessait ; une colline venait, que nous avons gravie. Au haut de la colline, on voyait le nouveau village. Nous avons marché dans les rues ; toutes les maisons étaient closes ; et, on ne sait pourquoi, l'on ne voyait personne. Angaire dit que, peut-être, les habitants étaient au travail dans les champs. Une intolérable touffeur tombait, dans la rue, des murs jaunes. De grosses mouches, au soleil, vibraient contre les portes blanches. Devant une porte, assis sur les marches du seuil, un enfant tripotait sa hideuse mentule. Nous avons quitté le village.

La campagne de nouveau s'est étendue. Pendant une heure encore, nous avons marché par le soleil et la poussière. Un monument carré, tout à coup, on ne sait pourquoi, dans cette campagne s'est dressé, et des cris qui sortaient par une porte ouverte nous ont attirés d'assez loin. Nous nous hâtions, pensant enfin voir quelque chose. Nous sommes entrés dans une vaste salle. Une foule nombreuse y poussait de tels cris que nous fûmes étourdis d'abord. Nous voulions parler, interroger quelqu'un pour savoir, mais aucun n'écoutait, et tous, avec des gestes forcenés, montraient et regardaient le milieu de la salle.

Nous étant dressés contre le mur, nous avons pu voir, au centre de la foule, deux derviches hurleurs commençant leur extase. Ils tournaient lentement au son d'une musique que faisaient quatre hommes accroupis, mais qu'on n'entendait pas, à cause des cris de la foule ; et périodiquement, à la fin d'un couplet des instruments de musique, ils poussaient un hurlement guttural suraigu, auquel la foule répondait par un trépignement enthousiaste. Ils étaient coiffés d'un bonnet, haut comme la moitié de leur corps, et vêtus seulement d'une robe longue et très large. Comme la musique les pressait, ils ont commencé de tourner plus vite ; leur robe s'évasait autour d'eux et laissait voir leurs pieds sautant dans les sandales ; comme ils tournaient plus vite encore, ils ont rejeté leurs sandales et dansé pieds nus sur la pierre ; leur robe, qui s'élargissait, se soulevant autour d'eux, découvrait des jambes pivotantes ; leur bonnet penché qui n'était plus dans l'axe, leur barbe devenaient insupportables à voir ; ils bavaient et leurs yeux étaient blancs de joie. La foule ne se possédait plus et oscillait comme en ivresse. Alors ils devinrent frénétiques et, poussant des cris désordonnés, ils tournèrent si follement vite que leur robe, toujours plus tendue, devenait presque horizontale, les découvrait tout nus, obscènes... Nous partîmes.

Et c'était la campagne encore ; ce fut le soir. Pendant une heure encore nous avons marché, puis nous avons retrouvé le navire.

Les matelots se sont baignés dans l'eau tiède ; l'air qui brûle a séché leur peau. Le soir est venu, mais sans la fraîcheur qui repose ; mais sans la fraîcheur de la nuit comme un baiser sur les paupières. La nuit est maintenant si chaude que nous ne pouvons pas dormir. Des éclairs silencieux palpitent au bord du ciel, et sur les flots des fluorescences passent vaguement. À demi couchés sur le pont rêvent les matelots et les mousses ; et dans la nuit mystérieuse, tendant les bras vers les rêveurs, ils se sont tordus de désirs. Nous, nous sommes restés debout, car nous n'osions pas nous étendre, et nous entendions toute la nuit leurs soupirs se mêler aux souffles amoureux de la mer. Mais une plus sérieuse pensée naissait en nous de notre sévère attitude, et l'apaisement de la nuit descendait sur notre visage.

IV

Le vingt et unième jour, nous nous sommes arrêtés devant un rivage planté d'arbres. On apercevait, non loin de la mer, une ville ; une avenue d'eucalyptus y menait, où se promenaient des groupes de femmes ; des deux côtés de l'avenue, entre les arbres, étaient dressés pour un marché des tréteaux et des baraques de toile, et du navire on pouvait voir, aux taches rouges et jaunes qu'ils faisaient, les piments doux et les régimes de bananes.

Avant la fin du jour, Mélian, Lambègue et Odinel descendirent à terre, ainsi qu'une partie des gens de l'équipage, pour acheter des vivres et demander la route. Nous les attendîmes tout le soir. Le lendemain, Mélian, Lambègue et Odinel revinrent, mais avec seulement quelques-uns des matelots. Ils étaient pâles et leurs yeux agrandis luisaient d'une douceur inexprimable. Ils rapportaient d'admirables fruits écarlates, saignant comme des blessures, et des gâteaux de farines inconnues ; mais, quand nous voulûmes les questionner, ils prétextèrent une grande fatigue et s'étendirent dans les hamacs ; alors nous comprîmes qu'ils avaient été auprès des femmes du rivage, et nous en fûmes extrêmement tristes. Comme nous ne voulions pas repartir sans que soient revenus tous les autres, vers le soir Lambègue, Odinel, et Mélian, et ceux des matelots qui les avaient suivis la veille, pensèrent retourner à la ville ; nous ne pûmes les en empêcher ; et nous ne pûmes empêcher Alfasar et Hector de les suivre. Ils avaient dû causer avec eux de ce qu'ils avaient fait la veille, car nous les avions vu rester longtemps ensemble, près des hamacs mobiles, où balançaient ceux que la nuit avait lassés.

Ils revinrent tous le lendemain, et l' Orion put mettre à la voile ; ils rapportaient des fruits nouveaux, énormes et violets comme des aubergines ; ils avaient l'œil hagard et plein d'insultes ; sur leurs lèvres, une ironie mauvaise souriait. Ce fut à propos des beaux fruits que la querelle commença ; ils voulaient nous en faire manger, mais leur éclat, leur splendeur même nous faisait nous en défier ; quand nous le leur dîmes, ils se moquèrent :

« Voilà les chevaliers courageux ! n'oserez-vous goûter même à des fruits, par crainte, et votre stérile vertu ce sera donc de s'abstenir ; dans le doute. Doutez-vous donc toujours ? Alors pourquoi ? »

Et sans que nous l'ayons demandé, ils nous racontèrent ce qu'ils avaient fait dans la ville : le marché, l'achat des fruits, et la langue inconnue que parlaient ces femmes ; puis les jardins de plaisir aux lumières, et les lanternes dans les feuillages ; longtemps ils étaient restés sans entrer, regardant à travers les clôtures les danses et les girandoles ; puis des femmes qui passaient les avaient entraînés avec elles, et ils s'étaient tout à coup sentis sans résistance sitôt que leurs mains s'étaient touchées. Ils avaient eu honte d'abord, puis avaient trouvé ça ridicule. Mais quand ils voulurent nous conter leurs embrassements de la nuit, Angaire s'écria qu'il ne comprenait pas qu'on osât se mettre à deux pour faire ces saloperies indispensables, et qu'en de tels instants lui se cachait même des miroirs. – Mais à sa soudaine franchise, ce fut chez eux une grande huée de scandale. Angaire dit alors qu'il n'aimait les femmes que voilées, mais que même ainsi il craignait qu'elles ne devinssent impudiques et de voir leur tomber la robe dès qu'un peu de tendresse advenait. Alors ils éclatèrent de rire et se détournèrent de nous. À partir de ce jour, nous ne fûmes plus tous unis dans la même pensée – et, sentant très vivement ce que nous ne voulions pas être, nous commençâmes de savoir ce que nous étions.

Ils se sont baignés dans une eau triste et bleue ; ils ont nagé dans l'écume saline. Remontés dans la barque, longtemps encore nus, ils regardaient leur peau luire de pâleur insolite et laissaient que la fièvre séchât sur eux la candide mousse marine. Et nous avions honte pour eux, car ils paraissaient très beaux et semblaient plus heureux que des hommes.

Nous n'aimions pas beaucoup Alfasar, car il était emphatique et colère, mais nous regrettions Mélian qui était doux et connaissait les tendresses apitoyées.

V

Les belles berges se déroulèrent tout le jour, devant le navire ; des ibis et des flamants roses pêchaient des crabes dans le sable du bord. Un peu loin vers les terres, sur des falaises en terrasses, des forêts sombres venaient finir. Il faisait chaud et nous songions aux neiges du port où nous nous étions embarqués ; tous sur le pont, nous regardions se dérouler les berges. Quand nous passions, les flamants roses s'envolaient, puis revenaient aux mêmes places, sitôt que nous avions passé, se reposer ; et le geste de ces oiseaux nous faisait nous défier de ces plages.

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