André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

Здесь есть возможность читать онлайн «André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: unrecognised, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Oeuvres complètes de André Gide: Romans»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

Oeuvres complètes de André Gide: Romans — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Oeuvres complètes de André Gide: Romans», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Quand leur manteau découvrait leur poitrine, on voyait sous le bras, près du sein, une tache mauve et meurtrie où germinait la maladie ; parfois tout leur corps se couvrait de sueurs violettes. Nous, silencieux tous les douze, et trop graves même pour pleurer, nous regardions nos compagnons mourir.

Ah ! ce qui fut terrible, ce fut l'arrivée des hommes ; ils descendaient de tous les plateaux ; ils espéraient trouver des femmes encore vaillantes et profiter de leurs désirs pour leur donner la maladie. Ils arrivaient courants, hideux, livides ; mais quand ils virent les femmes si pâles et qu'ils comprirent, pris d'une épouvante désespérée, ils jetèrent des cris dans la ville. Certaines les voulaient encore ; et l'assurance de la mort leur redonnant comme une sinistre vaillance, ils s'embrassèrent furieusement, ils sucèrent toute la joie qu'ils purent avec une soif, une rage, une espèce de frénésie, pour nous vraiment terrifiante ; il semblait qu'ils voulussent ainsi supprimer le temps de la honte. Et d'autres femmes sanglotaient parce qu'ils étaient venus trop tard.

Un léger vent commença de s'élever et, rabattant vers la ville la fumée lourde des volcans, jeta sur eux des cendres grises. Épuisés, ils s'étaient dépris pour vomir. Maintenant ils roulaient pêlemêle sur l'herbe, et leurs entrailles faisaient d'horribles efforts pour sortir. Ils moururent ainsi, sans posture, tordus, affreux, déjà décomposés ; et le silence entra dans la ville.

Des nuages alors se levèrent ; une pluie froide vers le matin acheva de glacer leur âme, et les couvrit d'un linceul de boue que l'eau faisait avec la cendre.

Et nous avons pensé aux grandes voiles, au départ ; mais après l'avoir si longtemps souhaité dans une attente si monotone, maintenant que plus rien n'empêchait, nous nous sommes sentis si las, si troublés, si sérieux de la gravité de nos tâches, si fatigués de tout cela, que nous sommes restés, avant de quitter la grande île, encore douze jours, assis sur la plage, sans une parole, pensifs devant la mer, sentant nos volontés incertaines et trop immenses.

Et ce qui nous a fait partir, c'est plutôt l'odeur insupportable des cadavres.

LA MER DES SARGASSES

Table des matières

Mer des Sargasses ; aube en larmes, et clartés tristes sur l'eau grise. Certes, si j'avais pu choisir, je n'aurais pas ramé vers ces parages. L'ennui ! pourquoi le dire ! Qui ne l'a pas connu ne le comprendra pas ; qui l'a connu demande à s'en distraire. L'ennui ! c'est donc vous, mornes études de notre âme, quand autour de nous les splendeurs, les rayons défendus se retirent. Les rayons sont partis, les tentations nous abandonnent ; rien ne nous occupe plus, hors nous-mêmes, dans les aurores désenchantées.

Sur les soleils décolorés tombent les cendres du crépuscule, et les petites pluies de l'ennui sur les grands souffles du désir.

Psychologie ! psychologie ! science de toute sa vanité, que l'âme à jamais te résigne ! Fruits de cendre où nous eussions mordu ; désirs où se fussent flétries nos gencives ; ô tentations déplorées, que nous redoutions autrefois ; désirs ! au moins à résister nos âmes s'occupaient-elles encore ; nous n'avons pas cédé ; nous souhaitions que les désirs s'en aillent, et quand ils sont partis, maintenant comme l'ennui s'étend sans fin sur la mer grise !

Sur la mer épaissie les fucus gélatineux se dévident. Les longues algues infinies, flottaisons, ligne vers l'horizon enfuie, à peine sinueuse, que, dès l'aube aperçue, nous prîmes d'abord pour un immense reptile ; elles n'étaient pas même cela ; rien au loin que les longues algues dociles.

Nous avons regardé la boussole, et notre foi diminuée laissait croître notre triste science. En relevant l'indication des latitudes, nous vîmes que nous étions arrivés à ce point de la mer, oléagineuse vraiment, que les marins appellent Pot-au-Noir, à cause de sa tranquillité.

La mer par places s'est prise de varechs, et bientôt nous avons navigué entre deux traînées de sargasses ; d'abord distantes et lâches, elles se sont coagulées ; elles se sont peu à peu resserrées, et dans l'étroit chenal que l'eau libre faisait entre elles, peu à peu diminué, l' Orion devenait felouque. On ne distinguait plus bientôt les longues branches des fucacées, mais un fouillis touffu de feuilles molles, une gelée végétale, une matière encore mais à peine mobile et qui bientôt, comme gonflée, s'est soulevée un peu hors de l'eau moins profonde en basses berges vaseuses. Le chenal ondulait entre leurs courbes.

Le troisième jour parurent les premières plantes fluviatiles ; la felouque remontait lentement un faible courant de rivière.

Le quatrième jour, sur les berges, des hérons couleur de fumée cherchèrent des vers dans la vase ; derrière eux s'étendait une pelouse nivelée. La nuit, sous les nuages reflétés, pâles d'un reste de jour, et à cause de toute l'ombre où les rives étaient cachées, la rivière semblait couler droite, et les rames de la felouque, aux tournants, se prenaient dans les joncs du bord.

Le septième jour nous rencontrâmes ma chère Ellis qui nous attendait sur la pelouse assise sous un pommier. Elle était là depuis quatorze jours, par la route de terre plus vite que nous arrivée : elle avait une robe à pois, une ombrelle couleur cerise ; auprès d'elle une petite valise avec des objets de toilette et quelques livres ; un châle écossais sur le bras ; elle mangeait une salade d'escarole en lisant les Prolégomènes à toute métaphysique future. On la fit monter dans la barque.

Le revoir fut assez morne, et comme nous avions cette habitude de ne nous parler que de ce que nous savions ensemble, à cause des routes différentes suivies nous ne trouvions rien à dire, et nous restâmes trois jours à regarder les berges en silence ; puis les nouvelles campagnes traversées nous redevinrent une occasion de paroles.

Le ciel était pâle, les campagnes décolorées. Sur les berges de vase glauque aux herbes vertes et cendrées, des cigognes placides étaient revenues de voyage. Ellis trouvait leurs pattes exagérées ; ainsi je constatai la fâcheuse incompréhension de son âme ; mais de son ombrelle couleur cerise dans le paysage éploré je ne lui dis pourtant rien, réservant la question des inadéquats pour des causeries ultérieures.

Les rives ternes, vert-de-grisées, si pareilles incessamment, entre lesquelles nous ramions encore, si planes, si calmes, si closes, ne montraient rien en elles qui motivât ici plutôt que là l'arrêt de notre monotone équipée. La barque sur le fleuve tranquille, entre les berges établies, en était l'unique épisode, et comme elle circulait avec nous, nous restions, ne sachant pas, si nous l'avions quittée, où descendre. Et quand un soir nous sommes pourtant descendus, vers une rive indifférente, c'est plutôt à cause de l'heure, du crépuscule qui tombait.

Un brouillard en lambeaux traînait sur l'eau morne et se prenait aux joncs du bord. Nous décidâmes de passer la nuit sur la pelouse ; Ellis devait garder la barque ; elle s'enveloppa de son châle à cause de l'humidité, mit la valise sous sa tête, et parmi les roseaux froissés s'assoupit, la barque amarrée.

Après une nuit sans rêves vint un réveil sans allégresse ; aucune aurore ne colora le ciel que blanchit, au matin seulement, une aube grelottante et navrée. C'était une clarté si noyée que nous attendions encore l'aube, quand le soleil déjà levé transparut derrière un nuage. Nous rejoignîmes Ellis ; assise dans la felouque, elle lisait la Théodicée. Irrité je lui pris le livre ; les autres se taisaient ; il y eut un moment de perplexité extrêmement pénible ; puis comme aucun devoir précis n'unissait plus nos destinées, dans l'incertitude des routes, nos volontés s'éparpillèrent, et, chacun de notre côté, nous nous aventurâmes vers les terres.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Oeuvres complètes de André Gide: Romans»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Oeuvres complètes de André Gide: Romans» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Oeuvres complètes de André Gide: Romans»

Обсуждение, отзывы о книге «Oeuvres complètes de André Gide: Romans» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x