André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans
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Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
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Les Esquimaux vivent sous des huttes de neige ; dans la plaine, à les voir, on croirait des tombeaux ; mais l'âme avec le corps est enfermée ; un peu de fumée, de la hutte, monte vers le ciel. Les Esquimaux sont laids ; ils sont petits ; leurs amours n'ont pas de tendresses ; ils ne sont pas voluptueux et leur joie est théologique ; ils ne sont ni méchants ni bons ; leur cruauté n'est pas émue. Le dedans de leur hutte est noir ; on peut à peine y respirer. Ils ne travaillent ni ne lisent ; ils ne sommeillent pas pourtant ; une petite lampe allumée troue un peu la nuit des veillées ; comme la nuit est immobile, ils n'ont jamais su ce qu'est l'heure ; comme ils n'ont pas à se presser, leurs pensées sont lentes ; l'induction leur est inconnue, mais sur trois maigres points posés ils déduisent une métaphysique ; et la suite de leurs pensées, jusqu'au bout interrompue, descend de Dieu jusqu'à l'homme, leur vie devient cette suite ; ils mesurent l'âge qu'ils ont au point où ils sont parvenus ; il en est qui n'ont jamais pu parvenir à leur existence ; il en est qui s'en sont aperçus. Ils n'ont pas de langue commune ; ils calculent infiniment. Ah ! je pourrais encore en dire, car je les ai très bien compris. Ils sont rabougris, leur face est camuse, parce qu'ils n'y font pas attention. Leurs femmes sont sans maladies ; ils font l'amour dans les ténèbres.
Je parle des Esquimaux sensés ; il en est qui, à l'aube du jour solennel, coupant le cours des syllogismes, s'en vont sur la mer gelée et dans la neige un peu fondue chasser le grand renne et le morse. Ils pêchent aussi des baleines et reviennent avec la nuit, tout chargés de graisses nouvelles.
Chaque climat a ses détresses ; chaque terre ses maladies. Nous avions vu dans les îles tièdes la peste ; près des marais les maladies de langueur. Une maladie maintenant naissait de l'absence même des voluptés. Les salaisons, le manque d'herbes fraîches et cette résistance assidue où s'exhalait notre fierté ; la joie de vivre mal dans les terres méchantes, et cet acharnement du dehors où s'amusait l'âme ravie usait nos forces à la longue, et tandis que les âmes alors eussent voulu, sereines, s'élancer vers les suprêmes conquêtes, le scorbut dont nous commencions tous à souffrir nous retenait accablés sur le pont du navire, tremblant de la peur de mourir avant d'avoir fini nos tâches. Ô ! tâches élues ! les plus chères. Quatre jours nous restâmes ainsi, non loin de la terre attendue dont on voyait les pics de glace plonger dans la mer dégelée ; et je crois bien que se fût arrêté là notre voyage, sans l'exquise liqueur qu'Éric dans la hutte des Esquimaux avait prise.
Notre sang était devenu trop fluide ; il s'échappait de toutes parts ; il suintait des gencives, des narines, des paupières, de sous les ongles ; il semblait parfois n'être plus que comme une humeur stagnante et cesser presque de circuler ; le moindre mouvement le déversait à flots comme d'une coupe penchée ; sous la peau, aux places les plus tendres, il faisait des taches livides. Nous sentions dans la tête, ce vide, ce vertige de la nausée ; notre nuque était douloureuse ; à cause de nos dents trop faibles qui branlaient dans leurs alvéoles, le biscuit de mer sec nous était une nourriture impossible ; cuit dans l'eau il faisait une bouillie épaisse où nos dents se prenaient et restaient. Les grains de riz écorchaient nos gencives ; nous ne pouvions presque que boire. Et sur le pont couchés, sans force, tout le jour nous rêvions aux fruits mûrs, aux fraîches pulpes savoureuses, aux fruits des îles de jadis, des îles pernicieuses. Mais même alors je crois que nous eussions refusé d'y goûter. Nous nous réjouissions que Paride ne fût plus là et ne connût pas nos souffrances. Mais la liqueur hémostatique vint à bout de la maladie.
C'était le soir du dernier jour ; le soleil de toute une saison avait disparu dans les terres ; une lueur crépusculaire demeurait longtemps après lui. Le soleil était tombé sans agonie, sans cette pourpre sur les nuages ; il avait disparu lentement ; des rayons réfractés nous en venaient encore. Mais déjà les grands froids commençaient ; la mer autour de nous regelée avait emprisonnée le navire. Les glaces, d'heure en heure plus serrées, menaçaient incessamment de le briser ; ce n'était pour nous que le plus tremblant des asiles ; nous résolûmes de le quitter. Mais je veux surtout que l'on sache que ce ne fut ni par désespoir ni par prudence timorée, mais bien par une volonté de folie, car nous pouvions encore, rompant la glace, fuir l'hiver et partir vers où le soleil avait fui ; mais c'eût été vers le passé. Donc préférant les rives les plus dures, pourvu qu'elles fussent futures, c'est vers la nuit que nous marchâmes, notre jour étant accompli. Nous savions que le bonheur n'est pas fait de l'abandon de la tristesse ; nous allions, fiers et forts, au-delà des pires détresses, où trouver la plus pure joie.
Ayant attelé le grand renne au traîneau construit de morceaux du navire, nous commençâmes de le charger de bois, de haches et de câbles. Les derniers rayons s'éteignaient, nous allions monter vers le pôle. Il était un endroit sur le pont du navire, caché par les amas de cordages ; nous n'y passions jamais. Ah ! triste adieu du jour, lorsque pour quitter le navire, je parcourus le pont tout entier ! derrière les enroulements de câbles, lorsque je les défis pour les prendre, hélas ! ah ! que vis-je ? – Paride ! – Nous l'avions vainement cherché ; je pensai que trop faible pour remuer, et trop malade pour répondre, il s'était caché là comme les chiens qui cherchent un coin pour mourir. Mais était-ce encore Paride ? – Il était sans cheveux, sans barbe ; on voyait blanches sur le plancher ses dents autour de lui crachées. Sa peau s'était déchiquetée ainsi qu'une étoffe passée ; elle était violette et nacrée ; rien n'était plus pénible à voir. Ses yeux n'avaient plus de paupières, et je ne compris pas d'abord si c'était nous qu'il regardait car il ne pouvait plus sourire. Comme un fruit sortant de sa bouche, ses gencives énormes, gonflées, tuméfiées et spongieuses repoussaient, déchiraient ses lèvres ; on voyait au milieu, dressée, une dent blanche, sa dernière. Il voulut me tendre la main ; ses os trop fragiles cassèrent. Je voulus lui serrer la main ; elle se défit dans la mienne en me laissant entre les doigts du sang et de la pourriture. Je pense qu'il vit des larmes dans mes yeux, car il sembla comprendre alors que c'était lui que je pleurais, et je pense qu'il gardait encore sur son état quelque espérance que mes pleurs de pitié lui ôtèrent, car soudain il fit un cri rauque et qui devait être un sanglot, et avec la main que je n'avais pas en la lui serrant écrasée, dans un geste de désespoir, tragique et vraiment perdu, saisissant la dent et ses lèvres, ironique et comme en riant, il s'arracha tout à coup un grand lambeau de figure puis retomba déjà fini.
Ce soir, pour un grand deuil et pour l'adieu, nous avons brûlé le navire. La nuit venait majestueuse, et s'établissait lentement. Les flammes jaillirent en triomphe ; la mer en fut incendiée ; les grands mâts, les poutres brûlèrent, et quand, le vaisseau consumé, les flammes pourpres retombèrent, laissant l'irréparable passé, nous partîmes vers la mer du Pôle.
Silence de la nuit sur la neige. – De la nuit. – Solitude, et c'est toi, tranquille apaisement de la mort. Vaste plaine sans heures ; les rayons du jour se sont retirés. Toutes formes se sont gelées ; c'est le froid sur la calme plaine, et l'immobilité – et l'immobilité. Et la sérénité. Ô pur ravissement de notre âme ! rien ne s'émeut dans l'air, mais, tant les banquises sont vives, plane un rayonnement figé. Tout est du bleu pâle nocturne – dirai-je, la lune ? – La Lune. – J'ai cherché loin de tout la prière ; et c'est le paysage extasié. Ellis ! toi qui n'es pas celle que j'ai trouvée ; fraîche Ellis, est-ce ici que tu m'as attendu ? J'irais plus loin encore, mais j'attends ta parole, – et tout sera bientôt fini. – J'ai cherché sa forme perdue – et mon âme a dit sa prière. Puis la nuit a repris son silence, et toute sa sérénité.
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