Renée Dunan - Éros et Psyché

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Extrait:
Le petit déclic qui précède la sonnerie de l'heure coupa délicatement le silence.
Jean Dué releva la tête. Sa main laissa tomber jusqu'au genou haut l'ouvrage qu'il tenait sans lire ouvert depuis longtemps devant ses yeux. C'était un travail sur la peinture grecque ancienne. L'ironie d'une telle œuvre, traitant un art dont il ne subsiste pas une seule pièce authentique, lui fut soudain sensible, et il ricana nerveusement.
La pendule commença de tinter. C'était un meuble antique, précieux d'attendrissante et désuète finesse. Une sainte Cécile d'or le sommait d'un air quelque peu païen. D'une lenteur guindée de douairière racontant, avec des mines, une histoire salace d'ancien régime, les heures churent une à une. Les onze coups se succédaient avec des variations infimes, mais charmantes, dans le timbre. Quand tout fut fini, l'aiguille marquait onze heures quatre.
Jean Dué avait écouté curieusement cette musique. Le dernier coup lui fit sentir dans l'air une sorte de présence hostile. La vaste demeure coite où il se savait seul l'écrasait, en ce moment, de sa mutité.
Il se leva d'une détente pour chasser l'impression fâcheuse. L'étage bas pesa plus lourdement à son front. Pas un bruit terrestre ne lui était perceptible. Il se songea une seconde en quelque terre perdue au sein d'un océan, ou dans une de ces cités romanesques que la mort a vidées d'habitants…
Jean Dué haussa les épaules d'un geste de colère. Cet adolescent robuste et féru de sports détestait les rêveries romantiques…

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C’était l’oncle même de la jeune Lucienne Dué, qui venait d’arriver à minuit trouver son cousin dans sa maison vide.

Le père de Lucienne Dué avait exercé toutes les professions compatibles avec l’inertie, surtout les moins avouables. Déjà faible et porté pour l’alcool, il se trouvait à quinze ans apprenti chez un ébéniste. Privé de goût et de soin, il rétrogradait aussitôt dans la menuiserie. Vingt ans il avait manié la varlope. Marié, trois enfants lui étaient venus. Deux garçons, surtout, indomptables et férus d’aventures, comme on n’en connaissait point depuis des siècles dans la famille. L’un d’eux, embarqué cinq ans plus tôt à bord d’un voilier, avait déserté dans l’océan Indien. Sans courage tant qu’il s’était vu en France, il se découvrait là-bas une activité ardente et une volonté de fer. On ne savait ce qu’il exploitait maintenant en ces terres lointaines, mais on avait pu apprendre qu’il fût en passe de devenir très riche.

Le second fils se trouvait à Paris. On ignorait exactement quel métier le fît vivre.

La jeune fille, Lucienne, jolie et intelligente, devint après les fugues de ses frères le souffre-douleur des siens. Son père, usé par l’alcool, cultivait une violence et une irritabilité extrêmes. Sa mère, fille d’un garde-chasse, élevée dans des habitudes de brutalité et de despotisme, exerçait sur elle des goûts involontairement portés vers le sadisme. L’enfant se trouva donc très malheureuse en grandissant. L’oncle, le forgeron, se permettait lui-même volontiers de la corriger, avec un trouble avant-goût d’autres passions qu’il paraissait vouloir un jour aussi satisfaire. Veuf, en effet, il laissait percer l’espoir secret d’épouser la jeune Lucienne Dué, sa nièce, lorsqu’elle aurait vingt ans.

Cependant la fillette se savait belle. L’été, des voyageurs passant dans la ville, ou y flânant, s’étaient retournés au passage de cette grande forme féminine élégante et souple. Le fils du châtelain voisin, époux d’une Dué de la magistrature, lui avait même serré les hanches en passant un soir dans une venelle. Lucienne gardait de ce contact furtif, mais mené comme une conquête par un homme expert aux étreintes, un souvenir irrité et lascif. Un jour, au passage d’un couple étranger, n’avait-elle pas entendu dire encore :

— Tu as vu, mon cher, cette enfant. La voilà, l’étoile de cinéma, la perle rêvée pour détrôner les stars californiennes.

Et l’homme, un grand gaillard roux et indolent, avec des yeux flambants et un masque pâle, avait répondu :

— Oui, mon petit ! Faudra voir si on pourrait l’emmener.

Lucienne n’avait plus entendu parler de ces gens. Ignorant que dans les âmes parisiennes mille velléités passent sur l’écran du cerveau sans laisser de traces, elle ne se résignait pas à croire que les personnages en question l’eussent oubliée. Elle les imaginait venant cher elle et accueillis par les injures du père ou les véhémences de la mère. Jamais d’ailleurs elle n’eût osé parler de cela aux siens, assurée à telle idée, d’être battue comme plâtre. En cet esprit adolescent mille rêves coloraient toutefois l’avenir. D’abord, il faudrait partir ; quitter la famille toujours plus cruelle et dure. L’argent y manquait en effet. Le père ne gagnait plus de quoi nourrir le ménage. La mère pourtant ne voulait pas, à son âge, commencer de travailler. Tout le jour un flot de dis putes secouait donc la pauvre demeure, avec des colères qui attiraient les commères sur le pas des portes voisines. Et Lucienne Dué, lorsqu’elle rentrait, se voyait reçue de telle façon que la seule venue du soir lui était déjà un vrai supplice.

On l’avait mise chez une repasseuse, mais ce métier l’écœura, et d’ailleurs sa santé s’y fût perdue tôt – ce que s’était avisé de dire aux Dué un médecin venu soigner le père, après une saoulée trop complète.

On plaçait alors Lucienne chez une modiste. Cela plaisait à ses goûts naturels d’élégance. Elle montra de véritables dispositions pour tendre les satins et les velours sur les carcasses de laiton, de linon raidi ou de sparterie. Elle avait d’instinct le sens des couleurs associées et harmonisées. Ses doigts fins tournaient avec art les nœuds de soie ou de ruban. Toutefois son gain restait minuscule et c’était l’objet d’un des plus vifs reproches que lui fissent ses parents. Ils semblaient toujours admettre qu’aimant mieux son métier on l’eût spontanément couverte d’or.

Et voilà que l’oncle forgeron s’était montré entreprenant.

Il venait souvent offrir un verre de quelque alcool, fabriqué en fraude, au menuisier qui tout le jour fainéantait dans ses copeaux. Tous deux s’asseyaient sur un établi en causant. On parlait de la pluie et du beau temps, des affaires qui n’allaient pas et des santés toujours chancelantes. Bientôt on en venait à des questions plus intimes, et le forgeron, étendant ses larges mains noires, énonçait les éléments de sa prospérité. On jetait quelques mots ironiques sur les Dué de la magistrature, avec leurs filles minces comme des cierges, dont elles avaient la couleur, et les fils maigres qui s’usaient dans l’étude. Alors venait le mot préparé par l’homme fort. Il disait :

— Quand me donnes-tu ta fille, imbécile ?

Il affectionnait ce ton familier et dédaigneux.

L’autre, astucieux en son âme d’ivrogne, bredouillait quelques mots indistincts.

— Allons ! tu sais bien que je saurai la rendre heureuse.

— Bien sûr ! Bien sûr !

— Il n’y a même que moi qui sois capable de ça. Ces jeunesses, ça rêve un tas de choses. Un mari jeune la laisserait cultiver ses désirs de gosses et puis un jour… crac…

Il n’expliquait pas ce « crac ». Cela pouvait dire que le mari serait trompé, mais tout aussi bien qu’il serait assassiné ou même qu’il la tuerait.

Le père répétait : « crac », et il hochait les épaules avec tristesse. D’ailleurs il n’avait rien compris et esquissait seulement des rites de politesse.

— Alors, quand me la donnes-tu ?

— Faut le demander à ma femme.

— Je le lui ai demandé. Elle ne désire que ça.

C’était parfaitement exact.

— Et elle, Lucienne, tu le lui as dit ?

— Est-ce que l’on a besoin de demander à ces gamines leur autorisation ? Tu es tout à fait fou. Il suffit que ta femme et toi soyez du même avis. C’est avec vous que je fais l’affaire.

— Avec elle aussi, disait l’autre, moitié parce qu’au fond il aimait sa fille, moitié pour discuter le marché comme un paysan qui n’accepte pas sans réfléchir de vendre son veau le prix que lui-même en a demandé.

Le forgeron versait une nouvelle rasade.

— Ecoute, il faut me dire oui ou non. Tu sais que moi j’ai de la peine à me passer de femme. La belle Nicaise m’a fait dire par son frère que ça lui serait bien agréable de se marier avec moi.

La belle Nicaise était une veuve, fort riche, habitant non loin de la ville et dont la salacité faisait l’objet d’une chronique scandaleuse abondante comme un folklore.

— Oui, Nicaise, moi je la connais !

— Entendu ! tout le monde la connaît. Mais elle a du bien. Tu sais, elle ne donnerait pas ce qu’elle a pour cinq cent mille francs.

L’autre buvait avidement. Qu’est-ce que cela pouvait représenter dans sa tête : cinq cent mille francs ? Lui n’avait jamais vu plus de cinquante francs à la fois.

— Alors, ça y est. Tu me la donnes, ta gosse ?

— Ça va ! Ça va !

— Tu sais, je ferai quelque chose pour toi. Moi je ne suis pas un de ces sales types qui méprisent et éloignent les parents de leur femme. Et puis, je te le dis, elle sera heureuse.

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