Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Peyrol, violemment secoué par les épaules, leva les yeux vers ce visage furieux tout proche du sien. Son regard las ne trahissait ni crainte, ni honte, mais de la perturbation, de la perplexité et un souci évident. Il demeura passif et se contenta de protester avec calme:

«Doucement, doucement.»

Le lieutenant lâcha soudain Peyrol sur une dernière secousse qui ne réussit pas à le faire chanceler. Aussitôt lâché, celui-ci adopta un ton d’explication:

«C’est que le terrain est glissant ici. Si j’avais perdu l’équilibre, je n’aurais pu m’empêcher de me raccrocher à vous, et nous aurions dégringolé tous deux cette falaise: ce qui en aurait dit plus à ces Anglais que vingt canots n’en pourraient découvrir en autant de nuits.»

Le lieutenant Réal fut secrètement impressionné par la modération de Peyrol. Rien ne pouvait donc l’ébranler. Physiquement même, il eut la sensation que son effort était parfaitement vain; autant aurait valu essayer de secouer un rocher. Il se jeta nonchalamment à terre en disant: «Comme quoi, par exemple?»

Peyrol s’assit avec une lenteur appropriée à ses cheveux gris. «Vous ne supposez tout de même pas que de cent vingt paires d’yeux à bord de ce navire, il n’y en ait pas au moins une douzaine qui scrutent le rivage. Voir dégringoler deux hommes du haut d’une falaise aurait été un spectacle saisissant. Ces Anglais y auraient trouvé assez d’intérêt pour envoyer un canot à terre afin de fouiller nos poches, et, morts ou seulement à moitié morts, nous n’aurions guère pu les en empêcher. Cela n’aurait pas beaucoup d’importance pour moi et je ne sais quels papiers vous pouvez bien avoir dans vos poches, mais il y a vos épaulettes, votre habit d’uniforme.

– Je n’ai aucun papier dans mes poches et…» Une pensée sembla frapper soudainement le lieutenant, une pensée si intense et outrée que l’effort mental qu’il fit lui donna un moment l’air absent. Il se reprit et poursuivit sur un autre ton: «Les épaulettes n’auraient pas été en elles-mêmes une grande révélation.

– Non. Pas bien grande: mais cela suffirait pour faire savoir au capitaine qu’on le surveille, car quelle autre signification pourrait bien avoir le cadavre d’un officier de marine, une longue-vue dans sa poche? Des centaines d’yeux peuvent bien regarder machinalement ce navire chaque jour, de tous les points de la côte, quoique je croie bien que les terriens d’ici ne font plus guère attention à lui maintenant. Mais être sous surveillance permanente, c’est tout différent. Je ne crois pas, toutefois, que tout cela ait beaucoup d’importance.»

Le lieutenant se remettait de son accès de réflexion soudaine. «Des papiers dans ma poche», murmura-t-il à part lui. «Ce serait un excellent moyen.» Ses lèvres, en se rejoignant, esquissèrent un sourire légèrement sarcastique, par lequel il accueillit le regard de côté que lui jetait Peyrol, avec une perplexité évidemment provoquée par l’inexplicable caractère de ces paroles.

«Je parie, dit le lieutenant, que, depuis le premier jour où je suis venu ici, vous vous êtes plus ou moins cassé la tête, mon vieux, pour découvrir mes motifs et mes intentions.»

Peyrol répondit simplement: «Vous êtes d’abord venu ici en service commandé, et puis vous êtes revenu parce que, même dans la flotte de Toulon, un officier a parfois quelques jours de permission. Quant à vos intentions, je n’en dirai rien. Spécialement à mon endroit. Il y a dix minutes environ, n’importe qui en nous voyant aurait pensé qu’elles n’étaient pas très amicales.»

Le lieutenant se redressa soudainement. À ce moment, la corvette anglaise, en s’éloignant de l’abri de la terre, était devenue visible, même de l’endroit où ils étaient assis.

«Regardez! s’écria Réal. On dirait qu’elle a bonne allure malgré ce calme.»

Peyrol, surpris, leva les yeux et vit l’ Amelia qui, dégagée du rebord de la falaise, faisait route vers l’autre côté de la Passe. Toutes ses embarcations étaient déjà le long du bord, et pourtant, comme Peyrol put s’en convaincre en la fixant attentivement une minute ou deux, elle n’était pas stationnaire.

«Elle se déplace, c’est indéniable. Elle se déplace. Regardez la tache blanche de cette maison sur Porquerolles. Là! La pointe de son bout-dehors [50]arrive dessus en ce moment. Dans un instant, ses voiles de l’avant vont nous la masquer.

– Je ne l’aurais jamais cru», grommela le lieutenant, après avoir regardé fixement le navire en silence. «Et regardez, Peyrol, regardez, l’eau n’a pas une ride.»

Peyrol, qui s’abritait les yeux du soleil, laissa retomber sa main. «Oui, dit-il, elle obéirait plus vite qu’une plume au souffle d’un enfant et les Anglais s’en sont bien vite aperçus après l’avoir prise. Ils l’ont prise à Gênes quelques mois seulement après mon retour au pays pour prendre mon mouillage ici.

– Je ne savais pas cela, murmura le jeune homme.

– Ah! lieutenant», dit Peyrol en appuyant l’index sur sa poitrine, «ça fait mal là, n’est-ce pas? il n’y a que de bons Français ici. Est-ce que vous croyez que ça me fait plaisir de voir ce pavillon-là à son pic! Regardez, on la voit tout entière maintenant. Regardez, son pavillon qui pend comme s’il n’y avait pas le moindre souffle de vent dans le monde…» Il tapa du pied soudainement. «Et pourtant, elle se déplace: ceux qui à Toulon songent à la capturer morte ou vive feront bien d’y réfléchir à deux fois, de faire leurs plans sérieusement et de s’assurer des hommes capables de les mettre à exécution.

– On en parlait plus ou moins à l’Amirauté, à Toulon» dit Réal.

Le flibustier hocha la tête. «Ce n’était pas la peine de vous envoyer ici en mission, dit-il. Voilà un mois que je la surveille, elle et l’homme qui la commande à présent. Je connais tous ses tours et toutes ses habitudes désormais. Cet homme-là est un marin, il n’y a pas à dire, mais je sais d’avance ce qu’il fera dans toute circonstance donnée.»

Le lieutenant Réal s’allongea de nouveau sur le dos, les mains croisées sous la tête. Il pensait que le vieux ne se vantait pas. Il en savait long sur ce navire anglais, et si l’on tentait de le capturer, on ferait bien de prendre son avis. Néanmoins, dans ses rapports avec le vieux Peyrol, le lieutenant Réal souffrait d’éprouver des sentiments contradictoires. Réal était le fils d’un couple de ci-devant – de petite noblesse de province – qui avaient l’un et l’autre laissé leur tête sur l’échafaud la même semaine. Quant à leur fils, il avait été mis en apprentissage, par ordre du délégué du comité révolutionnaire de la ville, chez un menuisier pauvre mais d’esprit droit, qui n’était pas en état de lui acheter des souliers pour faire ses courses, mais qui traita avec bienveillance cet aristocrate. Ce qui n’empêcha pas l’orphelin de s’enfuir au bout d’un an et de s’engager, comme mousse, sur un des navires de la République en partance pour une expédition lointaine. En mer, il découvrit une nouvelle échelle de valeurs. Au cours d’environ huit années, réprimant ses facultés d’amour et de haine, il avait atteint le rang d’officier par son seul mérite et s’était accoutumé à considérer les hommes avec scepticisme, sans guère de mépris ni de respect. Il n’avait de principes que professionnels et n’avait de sa vie connu une amitié: plus infortuné en cela que le vieux Peyrol qui avait au moins connu les liens de ces hors-la-loi de Frères-de-la-Côte. Il était naturellement très circonspect. Peyrol, qu’il avait été fort étonné de trouver installé sur cette presqu’île, était le premier être humain qui eût percé cette réserve étudiée que la nature précaire de toute chose avait imposée à cet orphelin de la Révolution. La personnalité singulière de Peyrol n’avait pas manqué d’éveiller l’intérêt de Réal, une sympathie méfiante, à laquelle se mêlait un certain mépris de nature purement philosophique. Il était évident que cet homme avait dû jadis être pirate ou peu s’en fallait; c’était là un genre de passé qui ne pouvait gagner la faveur d’un officier de marine.

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