Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Peyrol alla rapidement à sa rencontre. Il n’était pas homme à perdre son temps en vaines spéculations et les sabots ne semblaient guère lui peser aux pieds. La fermière, que les gens du village là-bas appelaient Arlette comme si ce n’eût été qu’une petite fille, mais avec un étrange accent de crainte scandalisée, s’avançait, la tête baissée, les pieds touchant le sol aussi légèrement qu’une feuille qui tombe, ainsi que le disait souvent Peyrol. Le bruit des sabots lui fit lever les yeux, ces yeux noirs et clairs qui avaient été frappés au sortir même de l’adolescence par de tels spectacles de terreur et d’effusions de sang qu’elle n’avait pas perdu la peur de regarder longtemps dans une direction déterminée, de crainte d’apercevoir quelque vision mutilée des morts traversant l’air inhabité. C’est ce que Peyrol appelait «essayer de ne pas voir quelque chose qui n’y était pas»: et cette mobilité, évasive et franche à la fois, faisait tellement partie de son être, que la fermeté avec laquelle elle soutint son regard interrogateur ne fut pas sans surprendre un moment le vieux Peyrol. Il demanda à brûle-pourpoint:

«Il vous a parlé?»

Elle répondit avec quelque chose de dégagé et de provocant dans la voix qui fit également à Peyrol l’effet d’être nouveau. «Il ne s’est même pas arrêté, il a passé près de moi comme s’il ne me voyait pas.» Puis ils détournèrent leur regard l’un de l’autre.

«Dites-moi, qu’est-ce que vous vous êtes mis dans la tête de guetter comme cela la nuit?»

Elle ne s’attendait pas à cette question. Elle baissa la tête et prit entre ses doigts un pli de sa jupe, avec l’air embarrassé d’un enfant.

«Qu’est-ce que cela a de mal?» murmura-t-elle tout bas, timidement, comme s’il y avait deux voix en elle [40].

«Qu’est-ce que Catherine en a dit?

– Elle dormait, à moins qu’elle ne soit seulement restée étendue sur le dos, les yeux fermés.

– Cela lui arrive?» demanda Peyrol avec incrédulité.

«Oui.» Arlette fit à Peyrol un sourire étrange, inexpressif, auquel ses yeux ne participèrent pas. «Oui, cela lui arrive souvent. Je l’avais déjà remarqué. Elle reste à trembler sous ses couvertures jusqu’à ce que je revienne.

– Qu’est-ce qui vous a fait sortir la nuit dernière?» Peyrol essaya de saisir son regard, mais les yeux de la jeune femme se dérobèrent comme d’habitude et son visage semblait maintenant incapable de sourire.

«Mon cœur!» dit-elle.

Peyrol en demeura un moment sans voix, incapable de faire le moindre geste. La fermière ayant baissé les yeux, tout ce qu’elle avait de vie sembla s’être réfugié sur ses lèvres de corail éclatantes et sans un frémissement dans leur dessin parfait. Peyrol, jetant un bras en l’air, abandonna la conversation et s’engagea précipitamment dans le sentier, sans regarder derrière lui. Mais une fois dépassé le tournant, il s’approcha du poste de guet en ralentissant le pas. C’était un coin de terrain plat qui se trouvait un peu au-dessous du sommet de la colline. La pente en était fort accentuée, de sorte qu’un pin trapu et robuste qui s’y dressait perpendiculairement au sol était tout de même nettement incliné au-dessus du rebord d’un escarpement d’une cinquantaine de pieds. La première chose que Peyrol aperçut, ce fut l’eau de la Petite Passe dont l’ombre énorme de l’île de Porquerolles assombrissait plus de la moitié à cette heure encore matinale. Il ne pouvait la découvrir tout entière, mais sur la partie qu’embrassait son regard ne se voyait aucun navire. Le lieutenant, la poitrine appuyée au pin incliné, lui cria d’un air furieux:

«Accroupissez-vous! Vous croyez donc qu’il n’y a pas de lorgnettes à bord de cette corvette anglaise?»

Peyrol obéit sans mot dire, et pendant une minute environ offrit l’étrange spectacle d’un paysan assez massif, aux vénérables boucles blanches, qui se déplaçait à quatre pattes sur une pente, sans qu’on pût comprendre pourquoi. Quand il eut atteint le pied de l’arbre, il se dressa sur les genoux. Le lieutenant, aplati contre le tronc incliné, la lorgnette collée contre l’œil, grommela avec colère:

«Vous la voyez maintenant, non?»

Peyrol, à genoux, découvrit alors le navire. Il était à moins d’un quart de mille plus loin sur la côte, de sa voix puissante il aurait presque pu le héler. Il pouvait, à l’œil nu, suivre le mouvement des hommes, comme des points noirs sur ses ponts. La corvette avait pénétré si loin à l’abri du cap Esterel que sa massive avancée semblait être bel et bien en contact avec l’arrière du navire. À le voir si rapproché, Peyrol retint brusquement son souffle. La lorgnette toujours collée à son œil, le lieutenant murmura:

«Je distingue jusqu’aux épaulettes des officiers sur le gaillard d’arrière [41].»

V

Comme Peyrol et le lieutenant l’avaient conjecturé en entendant le coup de canon, la corvette anglaise qui, la veille au soir, était à l’ancre dans la rade d’Hyères, avait appareillé la nuit venue. Une légère brise l’avait, au début de la nuit, poussée jusqu’à la Petite Passe, puis l’avait abandonnée au clair de lune sans un souffle; et là, privée de tout mouvement, elle avait plutôt l’air d’un monument de pierre blanche rapetissé par les masses sombres de la côte de part et d’autre d’elle, que d’un bâtiment renommé pour sa vitesse dans l’attaque et dans la fuite.

Son capitaine avait environ quarante ans, des joues glabres et pleines et des lèvres minces et mobiles qu’il avait la manie de comprimer mystérieusement avant de parler et quelquefois aussi après qu’il avait parlé. Son allure était alerte; ses habitudes nocturnes.

Dès qu’il vit que le calme avait pris complètement possession de la nuit et allait durer plusieurs heures, le capitaine Vincent s’accouda à la lisse, dans sa pose favorite. Il était alors un peu plus de minuit, et dans cette immobilité universelle, la lune trônant dans un ciel sans tache semblait répandre son enchantement sur une planète inhabitée. Le capitaine Vincent ne s’inquiétait guère de la lune. Elle rendait, il est vrai, son navire visible des deux rives de la Petite Passe. Mais, depuis une année ou presque passée à commander ce navire qui servait d’éclaireur à l’escadre de blocus de l’amiral Nelson [42], il connaissait à peu près l’emplacement de chaque canon des défenses côtières. À l’endroit où la brise l’avait laissé, il se trouvait hors d’atteinte de la plus grosse des pièces d’artillerie montées sur Porquerolles. Du côté de Giens, il savait de source sûre qu’il n’y avait pas même une pétoire. Sa longue familiarité avec cette partie de la côte l’avait convaincu qu’il connaissait parfaitement les habitudes de la population. Les lumières de leurs maisons s’étaient éteintes de très bonne heure et le capitaine Vincent était sûr qu’ils étaient tous couchés, y compris les canonniers des batteries, qui appartenaient à la milice locale. L’habitude leur avait fait perdre tout intérêt pour les mouvements de l’ Amelia , corvette de vingt-deux canons appartenant à Sa Majesté Britannique. Elle ne se mêlait jamais de leurs affaires personnelles et laissait les petits caboteurs aller et venir sans encombre. Ils auraient été surpris de la voir partie plus de deux jours. Le capitaine Vincent avait coutume de dire sarcastiquement que la rade d’Hyères était devenue pour lui comme un second foyer.

Pendant une heure environ, le capitaine Vincent rêva à son foyer véritable, à des affaires de service et à d’autres sujets disparates, puis entrant en action de façon très vigilante, il s’en alla surveiller lui-même le départ de cette embarcation dont le lieutenant Réal avait judicieusement conjecturé l’existence, qui ne faisait absolument aucun doute pour le vieux Peyrol, quoique sa mission ne consistât aucunement à pêcher du poisson pour le petit déjeuner du commandant. C’était la propre yole du commandant, embarcation très rapide à l’aviron. Elle était déjà accostée et l’équipage embarqué, quand l’officier qui commandait l’expédition fut appelé d’un signe par le capitaine Vincent. Il avait un coutelas au côté, une paire de pistolets à la ceinture, et son air résolu montrait qu’il avait déjà servi dans des opérations de ce genre.

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