Claude Duneton - La Puce à l'oreille - Anthologie des expressions populaires avec leur origine

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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressions populaires avec leur origine: краткое содержание, описание и аннотация

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Quelle est l'origine de la curieuse expression à la mode :
?…
Pourquoi dit-on lorsqu'on ne sent pas bien, qu'on n'est pas
, ou au contraire qu'on
si l'on va mieux ? Pourquoi passer
veut-il dire « mourir » et
« faire des économies » ?…
Ce livre a pour objet de répondre à toutes ces questions. Ce n'est pas un dictionnaire mais un récit, écrit à la première personne par un écrivain fouineur, sensible à l'originalité du langage.
Un récit alerte, souvent drôle, qui mêle l'érudition au calembour, mené à la manière d'une enquête policière et qui aiguillonne à vif la curiosité du lecteur.

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Or l’expression semble avoir pris le relais d’une autre expression fort ancienne disant la même chose peu ou prou : se mettre sur le bon bout ; « Se parer, se rendre poly, se bien vestir », dit Antoine Oudin en 1640, et Furetière cinquante ans plus tard : « On dit, qu’un homme s’est mis sur le bon bout, pour dire, qu’il est bien vestu, bien équippé. » Cette tournure curieuse et ancestrale était toujours en usage au XIX e siècle ; Napoléon Landais la relève en 1836, à la suite de « tenir le bon bout, avoir des sûretés » : « Se mettre sur le bon bout, s’équiper de pied en cap, s’ajuster, etc. »

Il est à peu près certain, en tout cas, que « le bon bout » est devenu « son trente-et-un », mais qu’est-ce qui a provoqué l’échange ? Peut-être un de ces jeux de mots si fréquents et si productifs dans le langage populaire : on peut dire que si l’on fait son trente-et-un aux cartes, on tient « le bon bout » ! Si l’on tient le bon bout, on se met sur le bon bout, on se sape : on se met sur son trente-et-un… Je ne sais, quant à moi, par quel autre bout le prendre.

Toujours est-il que l’expression a eu une fortune qui n’est explicable que par l’obscurité du mot. Delvau note en 1867 : « Trente-et-un. Dernière élégance, suprême bon ton, dans l’argot du peuple. — Se mettre sur son trente-et-un. Se vêtir de son plus bel habit ou de sa plus belle robe — l’habit à manger du rôti et la robe à flaflas. On dit aussi se mettre sur son trente-six et sur son quarante-deux. »

Les modes changent, les expressions, même insondables, ont la vie dure : « Regarde ! me dit Pierrot. Ils se sont mis sur leur 31 !… En effet, tous arboraient des tenues nouvelles, des habits du dimanche fleurant l’entre-deux-guerre, des prince-de-galles défraîchis, des guêtres, des papillons à pois, et aucun ne portait la petite visière de rhodoïd bleu. » (B. Blier, Les Valseuses, 1972.)

S’habiller de pied en cap

Ce cap n’a rien à voir avec le manteau cité plus haut. Cap est ici le mot occitan qui désigne la tête, le « chef », et l’expression a trait à la mode de l’armure du chevalier. Elle constitue l’adaptation de la locution occitane del cap als pès : de la tête aux pieds, introduite sans doute au XIV e siècle par les régiments gascons. S’armer de pied en cap c’est revêtir l’armure complète, des pieds à la tête, de l’éperon à la « salade » ! « Et estoient en la cité de Paris de riches et puissants hommes armés de pied en cap, la somme de trente mille hommes », raconte Froissart. Dans la guerre picrocholine, Rabelais fait équiper de même frère Jan, le moine batailleur : « Chascun commencea soy armer et accoustrer, et armèrent le Moyne contre son vouloir, car il ne vouloit aultres armes que son froc davant son estomach et le baston de la croix en son poing. Toutesfoys, à leur plaisir feut armé de pied en cap et monté sur ung bon coursier du royaulme, et ung gros braquemart au cousté » ( Gargantua, chap. XXXIX).

C’est là une expression qui comme beaucoup d’autres s’est mise en civil !

Une autre paire de manches

Au Moyen Âge les manches de la cote étaient le plus souvent amovibles, c’est-à-dire qu’on devait les rattacher le matin au corps de l’habit en les « recousant. » Au cours de leur partie de campagne, le jeune empereur du Guillaume de Dole et ses compagnons vont d’abord faire quelques galipettes dans la nature :

Quand ils furent levés vers tierce [176] Vers neuf heures.
par le bois vont joer grant pièce [177] Un long moment. ,
toz deschaus [178] Nu-pieds. , manches descousues.

Puis ils font leur toilette dans les fontaines des prés, parmi les fleurettes, en compagnie des demoiselles avant le déjeuner :

Ainçois [179] Avant. qu’il cousissent lor manches,
levent [180] Lavent. lor oils et lor beaus vis [181] Visage. .
Les puceles, ce m’est avis,
lor at ornent [182] Préparent. fil de filieres [183] Pelotes.
qu’eles ont en lor aumosnieres.

(Incidemment, comme ils n’ont rien pour s’essuyer :

As dames, en lieu de touaille [184] Serviettes. ,
empruntent lor blanches chemises ;
per cest ochoison [185] Occasion. si ont mises
lor mains a mainte blanche cuisse.

— c’est un détail.)

Autre exemple, Pygmalion parant amoureusement son amie pour leurs noces, dans le Roman de la Rose :

D’une aiguille bien afilee
d’or fin, de fil d’or anfilee,
li a, por mieuz estre vestues,
ses deux manches estrait [186] Étroit. cousues.

Cette méthode vestimentaire avait un grand avantage : on pouvait changer les manches sans changer l’habit. On pouvait aussi les échanger, et il arrivait, dit-on, que les amoureux s’offrent mutuellement leurs manches en gage de bonne amitié.

La mode se continua quand les hommes portèrent des pourpoints aux manches très larges qui servaient de poches où l’on mettait mouchoirs, bourses et autres menus objets (voir p. 277), on peut même y avoir quelqu’un ! On met quelqu’un dans sa manche comme plus tard on le mettra dans sa poche. Toujours est-il que les élégants gardèrent longtemps dans un aiguillier pendu à leur ceinture le fil et les aiguilles nécessaires à la mobilité de cet élément de leur parure. Or, des manches nouvelles fixées à un même habit peuvent par leur ampleur, leur couleur, etc., le modifier complètement. Il est naturel que l’on ait donné « une autre paire de manches » comme l’image de quelque chose de complètement différent.

L’expression, attestée par le dictionnaire de Cotgrave (1611), date du XVI e siècle. En 1640 Oudin la classe dans le langage le plus populaire : « C’est une autre paire de manches, une chose bien différente. Vulgaire. » Au XVIII e encore elle appartient au registre poissard, à la langue des écosseuses de pois des Halles qui jasent entre elles à longueur de journée : « Or, ils faisaient donc l’amour, la petite Grifaude et le grand Cornichon ; et puis, quand leur amour fut fait, ce fut une autre paire de manches ; elle le voulait, il la voulait, et toute sa parenté pareillement : voilà donc qui est bâclé jusqu’à revoir ; on parla d’épousailles ; car faut toujours, coûte que coûte, que le prêtre boute son conjungo à tout ce tracas, et que l’amitié finisse par là, d’autant que ça leur faisait perdre leur temps ; car ce n’est que les riches qu’ont le temps de s’aimer, et si je crois qu’ils ne s’aimont pas trop. » (Caylus, Les Écosseuses, 1739.)

Le contexte ici est loin des gracieusetés de l’amour courtois qu’on a voulu y voir ; l’expression signifie : « ce fut une autre chanson », comme on dirait « ça change de musique. » L’idée d’opposition, de chose radicalement différente, s’est continuée dans le même registre : « Pour celles-là, les richards s’en foutent ! Au contraire ça fait mieux leur compte : y aura toujours assez de singes pour partager la galette ; mais des esclaves, c’est une autre paire de manches ! Le troupeau ne sera jamais trop grouillant, et si la moitié crève de misère, tant mieux. » ( Le Père Peinard, 20 avril 1893.)

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