Claude Duneton - La Puce à l'oreille - Anthologie des expressions populaires avec leur origine

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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressions populaires avec leur origine: краткое содержание, описание и аннотация

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Quelle est l'origine de la curieuse expression à la mode :
?…
Pourquoi dit-on lorsqu'on ne sent pas bien, qu'on n'est pas
, ou au contraire qu'on
si l'on va mieux ? Pourquoi passer
veut-il dire « mourir » et
« faire des économies » ?…
Ce livre a pour objet de répondre à toutes ces questions. Ce n'est pas un dictionnaire mais un récit, écrit à la première personne par un écrivain fouineur, sensible à l'originalité du langage.
Un récit alerte, souvent drôle, qui mêle l'érudition au calembour, mené à la manière d'une enquête policière et qui aiguillonne à vif la curiosité du lecteur.

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Il faut croire que les anciens gardiens de ponts étaient des amateurs de grimaces, de très joyeux lurons guichetiers ! On a certes restitué les péages (droit de poser le « pied ») sur les autoroutes, mais la nouvelle vague de péagers et de péagères me paraît infiniment plus morose : la monnaie de singe n’a guère plus cours sur nos chemins !

Peigner la girafe

Par contre la girafe est un des animaux exotiques de première grandeur, si j’ose dire, qui est demeuré le plus longtemps mystérieux, voire carrément fabuleux pour les Français. À la fin du XVII e siècle Furetière n’hésite pas à écrire : « Giraffe : Animal farouche dont plusieurs auteurs font mention mais que personne n’a vu… Mais la plupart des curieux croyent que c’est un animal chimérique. »

On imagine donc l’enthousiasme des foules lorsque la première girafe, en chair, en os et en cou, posa pour la première fois le pied sur notre sol au XIX e siècle. Elle débarqua à Marseille le 26 octobre 1826, envoyée en présent à Charles X par le pacha d’Égypte, Mohamed Ali. Hébergée tout l’hiver à la préfecture de Marseille, elle fut conduite à Paris à pied, en cortège, dès le printemps suivant, et pendant les quarante jours du voyage la foule s’amassa sur le parcours dans une préfiguration de ce qui serait plus tard le public du Tour de France ! La plupart des auberges où la caravane avait fait halte prirent l’enseigne À la girafe !

Elle atteignit Paris en triomphe le 30 juin 1827, et quelques jours plus tard elle fut présentée au roi en grande pompe avant de rejoindre ses appartements au Jardin des Plantes. « La France entière — écrit le DrP. Thévenard [97] Naturalia , n° 49, oct. 1957. — s’éprend alors littéralement de la girafe ; on accourt de tous les points du pays pour la voir ; au pont d’Austerlitz, dont la traversée était encore payante à l’époque, les recettes du péage s’enflent démesurément… Bientôt, d’ailleurs, la girafe ne se contente plus d’attirer à ses pieds les foules admiratives : elle pénètre en effigie au foyer des citoyens français, et s’y mêle intimement à leur existence quotidienne : l’on fond des plaques de cheminée à son image ; l’on tapisse les appartements de papiers peints dont elle constitue l’élément décoratif essentiel, inlassablement répété ; à ceux qui le préfèrent on propose pour suspendre au mur un tableau en perles aux tons chatoyants ; enfin, les céramistes n’entendant pas demeurer en reste, les services de table font fureur, tandis qu’il n’est pas de coiffeur à la mode qui ne possède son plat à barbe “à la girafe”.

« On rime sur elle, on la chante, elle inspire un vaudeville, et on lui adresse une invocation en chœurs et couplets, que soutient une musique originale. »

Il faut dire aussi qu’à la veille de la révolution de juillet 1830, les commentaires n’étaient pas tous délirants : « Rien n’est changé en France, il n’y a qu’une bête de plus ! » ironisaient d’aucuns. La vedette donna également naissance à des comparaisons et à des quolibets que Littré donne comme « populaires » : « Femme grande et qui a un très long cou. Il dansait avec une grande girafe. » Jacques Cellard a réfuté d’un trait l’idée qu’il puisse y avoir une relation entre cet événement zoologique et l’expression populaire peigner la girafe [98] J. Cellard, Ça mange pas de pain , Hachette, 1982. , idée que j’avais émise en l’adornant d’un « sans aucun doute » bien léger et imprudent, j’en conviens. « S’il s’agissait de la girafe de 1827 — écrit-il — on aurait certainement trouvé notre expression quelque part dans un texte bien avant 1900, date à laquelle la girafe historique était tout à fait oubliée ! Or nous n’avons rien de semblable. En 1900 encore, Aristide Bruant donne dans son Dictionnaire français-argot près de trente synonymes argotiques de « fénéanter. » Et « peigner la girafe » n’est pas du nombre ! Preuve que l’expression était inconnue, ou au moins bien rare à l’époque. (…) je ne l’ai rencontrée dans aucun texte avant les années 1945. »

C’est vrai que l’argument de la rupture dans le temps est de taille, et de nature à engager à la prudence ; cependant la réflexion de J. Cellard ne tient pas compte du fait que la locution incongrue apparaît toute nue dans le Nouveau Larousse Illustré de 1898 en ces termes laconiques : « Familier. Peigner la girafe, ne rien faire. » Cette notation du fort sourcilleux ouvrage de référence indique d’une part que l’expression n’était pas considérée comme argotique — c’est pourquoi elle n’apparaît en effet dans aucun dictionnaire d’argot — d’autre part qu’elle devait être d’un usage relativement courant dans la langue familière et bourgeoise pendant le dernier quart du XIX e siècle. Ces considérations excluent, à mon avis, toute connotation obscène et masturbatoire dans l’origine de l’expression, qui se trouve moins éloignée qu’il semble de la mort de la pauvre girafe historique, en janvier 1845, date à laquelle elle fut empaillée avec tous les honneurs, et rangée au Muséum de Paris. Il reste que l’absence de texte, donc de preuve, ne permet pas d’affirmer que peigner la girafe (et non une girafe) se réfère directement à la bête fantastique du pacha Mohamed Ali. Ce ne peut être pour l’instant qu’une hypothèse… J’ajouterai pour l’information des curieux que la girafe célèbre fut transférée en 1931 au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, où elle trône toujours, superbe, sur le palier de l’escalier principal faute d’avoir pu entrer dans aucune des salles. Si l’on n’a rien à faire on peut toujours aller la contempler.

Laisser pisser le mérinos

Pour compléter ce qui est dit au sujet de cette locution à la page 16, on ne voit pas bien au premier abord ce qui a pu valoir aux besoins naturels du mérinos, plus qu’un autre mouton, ce petit air de nonchalance que l’on connaît… Il me paraît tout à fait raisonnable de penser, avec Pierre Guiraud, que l’expression a simplement pris le relais de la plus ancienne « laisser pisser la bête », pour « ne rien précipiter, prendre son temps. » C’est une habitude chez les conducteurs d’attelages, quelle que soit l’urgence, de faire une petite halte pour laisser pisser les chevaux ou les bœufs dès que ceux-ci en éprouvent le besoin. En effet, alors que ces animaux peuvent déféquer en marchant en toute tranquillité, ils souffrent d’uriner en plein effort. Cela leur coupe l’envie et peut leur provoquer des troubles graves. C’est donc une loi du charretier, du cocher ou du laboureur : il faut toujours laisser pisser la bête.

Pourquoi passer au mérinos ?… D’abord par jeu, parce que le mot est amusant et donne à la locution un air absurde qui fait le ravissement du langage. Le terme mérinos semble s’être popularisé au début du XIX e siècle pour désigner, comme nouveauté, un drap épais tissé avec la laine du mouton mérinos. La robe de mérinos était la robe commune des femmes du peuple vers 1830. On trouve par ailleurs à la même époque chez Vidocq une curieuse expression, employée dans le même sens : « laisser bouillir le mouton. » « À ces mots le front de Fanfan se rembrunit, car il connaissait le fond de notre bourse. Eh ! mon Dieu, laissez bouillir le mouton, ajouta Belle-Rose, qui s’aperçut de son embarras, si vous n’êtes pas en argent, je réponds pour le reste. » (Vidocq, Mémoires, 1828.)

Il semble raisonnable de penser que, par substitution, on ait pu dire « laisser bouillir le mérinos », et par croisement « laisser pisser le mérinos. » Les dates sont concordantes car l’expression, probablement en usage dès cette époque, est relevée par Delvau en 1867 : « Laisser pisser le mérinos. Ne pas se hâter ; attendre patiemment le résultat d’une affaire, d’une brouille, etc. Argot des faubouriens. »

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