Jean Pruvost - Le Dico des dictionnaires

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C’est en dirigeant un laboratoire du CNRS consacré aux mots et aux dictionnaires que Jean Pruvost a contracté une dicopathie incurable. Chaque foyer possède au moins un exemplaire de ce condensé d’érudition, inlassablement mis à jour par l’usage et codifié par l’Académie. Ivre des mots, ce dicolâtre vit, lui, entouré de 10 000 dictionnaires.
Créateur d’une
qui réunit depuis vingt ans des linguistes du monde entier, il se livre à un passionnant effeuillage de l’objet de toutes ses convoitises dont il goûte jusqu’à l’odeur… On découvre l’histoire passionnante de ce best-seller méconnu et mille anecdotes. Comment, au XIX
 siècle, la « fesse » a-t-elle été jugée si indigne qu’elle a disparu de certaines éditions ? Pourquoi trouvait-on la définition d’« un » automobile ou d’« une » cyclone avant que Littré ne change d’avis pour ce dernier mot ? Le « sexe féminin », « sexe imbécile » selon Furetière, n’y était guère mieux traité que l’« étudiante », cette « jeune fille de condition modeste et de mœurs légères ». Et que dire de ce collégien qui a rageusement biffé la mention des 30 000 mots annoncée sur la page de garde de son dictionnaire pour les remplacer par 28 943, selon son décompte ?
De Furetière et Vaugelas au 
en passant par le 
, la saga des 
ou le 
, Jean Pruvost nous fait partager son addiction pour les mots de la langue française, leur histoire et leurs secrets.

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Lorsque vient le « temps de la douleur », une expression née au Grand Siècle, le temps prend effectivement une autre couleur. Les philosophes rappellent ainsi à la fin du XVII esiècle que, dans l’adversité, il importe de « s’accommoder au temps, sans attendre que le temps s’accommode à nous », en se préparant « néanmoins, lorsqu’on se voit enveloppé des ténèbres de la nuit », à « l’arrivée de l’aurore ». Il s’impose, pensent-ils, de « regarder les changements sans changer de résolution, […] en voyant dessous soy les orages & les tempestes », et cela pour mieux les surmonter, lira-t-on chez César de Rochefort, auteur du Dictionnaire général et curieux en 1685.

Une autre réflexion concerne les équilibres bouleversés des temps ressentis, ceux que décrit Henri Lefebvre dans La Vie quotidienne dans le monde moderne , distinguant le temps obligé , celui du travail professionnel, du temps libre , celui des loisirs, et du temps contraint , celui des exigences diverses en dehors du travail, démarches, formalités, etc. Aucun doute, le temps contraint , celui des démarches ou des soins, prend rapidement le pas sur les autres dès lors qu’il faut mettre en œuvre toute une stratégie pour vaincre la maladie.

Les hospitalisations inhérentes à la lutte contre les maladies graves, forcément assorties de contraintes désagréables que tous essaient de rendre moins pesantes, sont également marquées par les longues attentes, rythmées au fil des jours par la récurrence de tel ou tel traitement. Le temps semble bien long du fond de son lit. « Le temps ne va pas vite quand on l’observe », souligne Albert Camus, dans ses Carnets (1942–1951), qui sait de quoi il parle, ayant dû lui-même lutter contre la tuberculose. « Il se sent tenu à l’œil. Mais il profite de nos distractions », ajoute-t-il, d’où justement l’intérêt de ces distractions pour oublier ce temps pesant, celui des soins. Et de conclure sur une interrogation judicieuse : « Peut-être y a-t-il même deux temps, celui qu’on observe et celui qui vous transforme » ?

« J’achève mon temps de convalescence », s’exclame de son côté André Billy en 1939 dans Introïbo , marquant ainsi combien le temps est affaire d’étapes successives. La convalescence achevée vient en effet le moment où l’on confrontera de nouveau son temps à celui des autres alors qu’en pleine période thérapeutique on se situait au centre du temps, avec une attention de chaque instant sur nos perceptions, à la recherche de bons indices.

En vérité, on ne doit pas oublier qu’à notre propre temps, tout au long du combat, s’associe celui que donnent les autres pour nous aider. Le patient se trouve ainsi tendu entre, d’une part, le fait qu’il est contraint d’épouser le temps des autres, celui de ceux qui le soignent en fonction d’un rythme régi par les nécessités médicales et professionnelles et, d’autre part, sa réflexion personnelle sur son temps biologique, examiné avec une attention maladive . Par ailleurs, rien n’étant plus précieux que le temps, les malades mesurent aussi la générosité des équipes soignantes à travers le temps qu’elles leur donnent à autre chose que des soins, temps de l’amitié et de l’écoute, qui participe assurément du mieux-être. D’où aussi l’intérêt des fêtes à ne pas oublier qui viennent ponctuer la vie de moments de bonheur.

En définitive, en bonne santé ou malade, la vie représente toujours du temps « gagné » sur l’inévitable fin. Et le combat pour la vie, mené à travers les thérapies mises en œuvre dont l’objectif est d’enrayer la progression de la maladie puis de détruire celle-ci, est aussi associé pour les médecins et les laboratoires à une lutte plus vaste contre le temps à laquelle chacun participe : découvrir le plus vite possible de nouvelles thérapies gagnantes.

« Temps : leurre exact », déclarait avec humour Noctuel dans son Dictionnaire français-rosse (1965). En 1685, César de Rochefort en faisait déjà le constat : « Tous les plus beaux esprits du Monde se sont mis volontairement à la torture, pour sçavoir seulement ce que c’estoit, du temps. » Le temps garde certes son mystère, mais on sait mieux aujourd’hui combien il est à prendre psychologiquement en compte, lorsqu’on tombe malade. Et on ne peut s’empêcher de penser au propos d’Alphonse Allais, en se projetant sur l’année qui suivra la victoire sur son cancer, avec la forte envie alors de s’exclamer comme lui en souriant : « Je ne prendrai pas de calendrier cette année, car j’ai été très mécontent de celui de l’année dernière ! »

Thesaurus, thresor, trésor

Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.

La Fontaine, Fables, VIII, 7.

C’est semble-t-il en 1904, dans le Nouveau Larousse illustré , qu’est enregistré pour la première fois dans un dictionnaire de langue française une définition du mot thesaurus , et ce avec une large définition : « Recueil, lexique de philologie ou d’archéologie, dictionnaire exhaustif. » « Philologie » ? D’emblée, on sent qu’on est en terre très sérieuse.

Philologie …, le mot est un peu oublié aujourd’hui, il ne manque pourtant pas de classe, fondé sur les racines grecques philo , « qui aime », et logos , « discours ». L’« amour des lettres » et de l’érudition, c’est ainsi qu’il est entré dans notre langue au XIV esiècle. Puis, petit à petit, ce fut plus généralement la « connaissance des belles lettres » et leur étude historique. Enfin, à l’aube du XIX e, la philologie désigna plus spécifiquement l’étude d’une langue en partant de l’analyse des textes. D’où la philologie dite romane , c’est-à-dire celle des langues issues du latin, donc d’une grande partie de l’Europe.

De fait, l’amoureux de la langue, le philologue , et l’écrivain des mots, le lexicographe , ont toujours fait bon ménage, et l’on rejoint ici Paul Valéry, qui tout en déclarant avoir « horreur des choses prescrites », exprimait dans ses Regards sur le monde actuel (1931) un vœu forcément cher aux amoureux d’une langue : « Il suffirait », y affirme-t-il, « d’un petit essaim de philologues ou de lexicographes , réunis à quelques écrivains pour tenir continuellement à jour la table des mots vivants à telle époque. » À table, tous ! Un thesaurus a besoin de bras, d’oreilles, de regards, de mains pour le nourrir. Tous à la ruche pour que le banquet ne cesse pas. Que le thesaurus nous nourrisse de son miel, à flots.

Le Thesaurus , en tant que titre d’ouvrage, s’impose en 1531 avec le Dictionarium seu Latinae linguae thesaurus de Robert Estienne, illustrant le sens latin du thesaurus , un « trésor ». Au passage, signalons qu’aux XX eet XXI esiècles les traqueurs de variantes orthographiques trouveront ledit trésor tantôt sur le mode moderne intégré à la langue française, donc avec l’accent aigu, thésaurus , tantôt mais plus rarement dans sa tradition latine, sans l’ombre d’un accent. On relèvera cependant que le ridicule ou le pédantisme ne seraient pas loin si, au pluriel, on persistait à évoquer les thesauri .

Thesaurus est un mot latin certes, mais il vient du grec thêsauros désignant plus spécifiquement le lieu où l’on tenait enfermées les richesses, définissant donc très concrètement le magasin à provisions. En définitive, riche de cette filiation, le thesaurus ne pouvait que rejoindre la famille des titres possibles des recueils de mots et d’informations, des dictionnaires qui représentent à dire vrai de formidables provisions de mots. C’est ce que continua de mettre en application Robert Estienne, lexicographe de la première heure, en publiant en 1572, le Thesaurus graecae linguae .

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