Jean Pruvost - Le Dico des dictionnaires

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C’est en dirigeant un laboratoire du CNRS consacré aux mots et aux dictionnaires que Jean Pruvost a contracté une dicopathie incurable. Chaque foyer possède au moins un exemplaire de ce condensé d’érudition, inlassablement mis à jour par l’usage et codifié par l’Académie. Ivre des mots, ce dicolâtre vit, lui, entouré de 10 000 dictionnaires.
Créateur d’une
qui réunit depuis vingt ans des linguistes du monde entier, il se livre à un passionnant effeuillage de l’objet de toutes ses convoitises dont il goûte jusqu’à l’odeur… On découvre l’histoire passionnante de ce best-seller méconnu et mille anecdotes. Comment, au XIX
 siècle, la « fesse » a-t-elle été jugée si indigne qu’elle a disparu de certaines éditions ? Pourquoi trouvait-on la définition d’« un » automobile ou d’« une » cyclone avant que Littré ne change d’avis pour ce dernier mot ? Le « sexe féminin », « sexe imbécile » selon Furetière, n’y était guère mieux traité que l’« étudiante », cette « jeune fille de condition modeste et de mœurs légères ». Et que dire de ce collégien qui a rageusement biffé la mention des 30 000 mots annoncée sur la page de garde de son dictionnaire pour les remplacer par 28 943, selon son décompte ?
De Furetière et Vaugelas au 
en passant par le 
, la saga des 
ou le 
, Jean Pruvost nous fait partager son addiction pour les mots de la langue française, leur histoire et leurs secrets.

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Ne le nions pas : l’émotion gagne si on imagine ce temps inscrit dans les pages d’un dictionnaire imprégné d’une trace olfactive traversant les années.

Le temps de l’interprétation

Il est un genre que les amoureux de la langue française apprécient tout particulièrement : celui propre aux chroniques de langue. Là également, le temps joue son rôle et ne doit pas être traité avec légèreté. Il est de fait assez facile de sourire des perceptions d’hier, en les jaugeant au touchau d’aujourd’hui. Lorsque Furetière déclare dans le Dictionnaire universel (1690) que les « filles » sont mariables à treize ans, ou lorsque, dans le Dictionnaire françois , Richelet fait état des cervelles des loups qui croissent et décroissent avec la lune, on ne peut évidemment pas s’empêcher d’être étonné ou de sourire. Ce réflexe naturel ne doit cependant pas faire oublier au chercheur deux dimensions : l’importance du contexte historique et l’évolution propre au support et à la source d’information, en l’occurrence le dictionnaire.

Quelques auteurs de chroniques de langue, heureusement rares, font fi de ces paramètres et l’on entre vite alors dans la recherche d’effets, avec, sous-jacente, la culture d’un mauvais réflexe chez le lecteur, celui de l’autosatisfaction de l’homme moderne, se sentant plus « intelligent » que l’homme d’hier. Chacun sait en vérité que si les savoirs et techniques ont progressé, le philosophe grec n’est pas moins pertinent que celui du XXI esiècle.

Ainsi, pour reprendre l’exemple de la définition de « mariable », on serait naïf si on ne se souvenait pas combien les mariages étaient « arrangés », dans le cadre des alliances de familles, quel que soit l’âge de la jeune fille, d’où le simple constat du lexicographe examinant seulement la possibilité d’être physiologiquement « mère ». On sait aussi combien d’une époque à l’autre la société construit des conceptions différentes : ainsi dans le Petit Larousse de 1905 la définition des divers âges de la vie peut surprendre : « Les physiologistes divisent la vie de l’homme en quatre âges : 1° l’enfance, jusqu’à quatorze ans ; 2° l’adolescence ou jeunesse, jusqu’à vingt-cinq ans ; 3° l’âge viril, jusqu’à cinquante-cinq ans ; la vieillesse, qui se termine par la décrépitude et la mort. »

Quant à la cervelle du loup croissant et décroissant avec la lune, au-delà des peurs inspirées par un animal encore mal étudié, il faut rappeler qu’au Grand Siècle on ne considère pas le dictionnaire comme le lieu de la vérité, mais comme un réceptacle de tout ce qui se dit, s’écrit sur un sujet, sans l’obligatoire mise en débat et vérification des sources. On trouvera ainsi des informations qui ne sont pas reconsidérées, mais qui correspondent à la simple reprise de documents de l’Antiquité, extraits de Pline par exemple, et bien entendu totalement dépassées déjà au XVII esiècle.

De fait, le temps d’hier ne se juge pas au temps d’aujourd’hui, il a besoin d’être interprété, et pour l’interpréter il faut bien connaître l’histoire des dictionnaires. Par ailleurs, la pensée d’hier, si elle a forcément évolué au fil des décennies, des siècles, peut aussi être riche d’une conceptualisation utile à la réflexion contemporaine.

Pour conclure, le temps d’une chronique sur le temps ?

Pour conclure sur ce thème, le « temps des dictionnaires », une chronique sur le temps qui s’écoule serait bienvenue, mais ici choisie dans un moment particulier. Il s’agit d’une des chroniques rédigées sur les mots du cancer pour un grand laboratoire pharmaceutique, Merck, désireux de les diffuser auprès des médecins et de leurs malades.

C’est par le biais de Jeanne Bordeaux, directrice militante très efficace de l’Institut de la qualité de l’expression, que j’écrivais ces chroniques et je découvrais alors combien les mots peuvent aussi ne pas seulement être objets de recherche mais sources d’espoir, en l’occurrence dans le monde concret de la santé, dès lors qu’on les interprète avec foi pour une cause donnée.

Le temps, quantité discrète et refus de calendrier

« Temps : Quantité discrète et successive, qui sert de mesure à la durée des estres. » S’agissant des êtres humains, cette définition extraite du Dictionnaire universel (1690) se révèle à tout le moins surprenante de simplicité et de pertinence. C’est en effet trop « discrètement » que, lorsque tout va bien, le temps égrène silencieusement « quantité » d’instants « successifs », au point de nous faire oublier le propos piquant de Berlioz, tiré de l’ Almanach des lettres françaises et étrangères (1924), qualifiant certes ledit temps de « grand maître », mais ajoutant tout aussitôt que « le malheur est qu’il tue ses élèves ».

De fait, l’annonce d’une maladie grave rappelle d’un seul coup, brutalement, que la vie n’est pas éternelle, et qu’il faut hélas parfois lutter pour ne pas la perdre prématurément. C’est qu’en réalité, « dans l’inconscient, chacun de nous est persuadé de son immortalité », comme le signale Freud qui insistera, dans les Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort , sur le fait que la guerre oblige à reprendre conscience que la mort existe et qu’elle n’est pas seulement réservée aux autres. Il en va de même pour cet autre combat qu’il faut mener contre une maladie grave.

À son annonce, ce qu’on avait voulu oublier de l’inévitable terme d’une vie, revient alors immédiatement dans le champ de la conscience. En effet, si déjà au quotidien, comme le signale Jean-Pierre Jeunet dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain , « l’angoisse du temps nous fait parler du temps qu’il fait », l’annonce d’un cancer confronte dans l’instant le patient à cette question, sans cesse occultée dans la vie ordinaire, de la fuite du temps et notamment du temps de vie qu’il reste à chacun, quelle que soit sa santé, quelle que soit l’évolution de la maladie découverte. Toute maladie décelée, vécue, commence en réalité par un questionnement qui n’a rien de tranquille : « Combien de temps va-t-il falloir compter pour la guérison ? » avec forcément une inquiétude naturelle, légitime et plus ou moins vive sur cette guérison, qu’il s’agisse d’une grippe ou d’un cancer.

Au reste, le mot même de patient , qui se rapporte au verbe pâtir , souffrir, supporter, reste en résonance étroite avec le temps s’écoulant, celui-ci devenant un instrument de mesure pour la maladie, dans l’impatience de guérir. Y font tout autant écho les mots dépistage précoce, rémission, guérison complète , ou encore plus concrètement temps d’hospitalisation . Ce retour instantané de la réflexion sur une réalité humaine — le temps qui passe et qui nous fera trépasser — donne au temps une nouvelle dimension ; il n’est plus occulté et dilué par l’action et les futilités, il redevient au contraire un paramètre vital.

Mais à quels temps sommes-nous confrontés ? Ainsi, c’est très judicieusement que Marie Ménoret a intitulé au pluriel l’ouvrage qu’elle a publié en 1999 au CNRS, Les Temps du cancer , parce que effectivement le temps reste un concept d’autant plus multiforme qu’on est malade.

En premier lieu, il importe de distinguer, avec Bergson et son Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), le « temps abstrait » du « temps concret ». Il y oppose en effet le temps qui se compte mathématiquement à celui que nous ressentons, concrètement. Une heure fera toujours soixante minutes, mais une heure peut paraître une éternité lorsque l’on souffre ou au contraire passer extrêmement vite lorsqu’on se trouve en pleine action. À l’échelle d’une vie, il en va de même des mois et des années, certains semblent très longs et d’autres fugaces. Albert Einstein ne disait pas autre chose lorsqu’il prenait pour exemple la situation d’« un homme resté assis près d’une jolie femme pendant une heure, qui pense que cela n’a duré qu’une minute », alors que si on le fait asseoir « pendant une minute sur un calorifère brûlant, il pensera que cela a duré des heures… »

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