Эжен Сю - Les mystères du peuple, Tome IV

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La villa a donc été incendiée par les Vagres? Certes; auraient-ils sans cela emporté des torches de paille?

Au milieu du choeur sont entassées pêle-mêle les richesses de l'évêque: vases d'or et d'argent, saints calices et coupes à boire, boîtes à Évangiles et plats à manger, patènes et bassins à rafraîchir le vin; gros sacs de peau éventrés, d'où ruissellent les sous d'or et d'argent; riches étoffes pourpres et bleues, n'attendant plus que la façon; fourrures chaudes et rares, noires comme le corbeau, blanches comme la colombe; et pour trophées, aux quatre coins de ce splendide monceau de butin, les haches, les boucliers et les piques des leudes fuyards par peur du diable: or, argent, acier, vives couleurs, tout brille, fourmille et scintille de ces joyeux miroitements, particuliers aux gros monceaux de précieux butin, si plaisants à l'oeil d'un Vagre…

Ils sont donc là, les Vagres? ils sont donc dans la sainte chapelle de la villa épiscopale?

Oui, les voici réunis dans ce lieu sacré dont ils ont fait leur magasin…

Et que font-ils là?

Ma foi! ils font ce que font les Vagres après avoir bu, ravagé, pillé: les uns ronflent et cuvent leur ivresse sur les marches de l'autel, les autres, se balançant sur leurs jambes avinées, se délectent en regardant amoureusement leur gros tas de butin, ces richesses, qu'ils vont semer sur leur route, et qui feront tant d'heureux; car les Vagres de Ronan surtout sont fidèles à ces commandements… saints commandements en Vagrerie:

«Prenons aux riches, donnons aux pauvres… Vagre qui garde un sou pour le lendemain n'est plus un Vagre, un Loup , une Tête de loup , un Homme errant … Toujours il partage son butin de la veille entre les pauvres gens pour avoir à piller de nouveau évêques renégats! Franks pillards et oppresseurs de la vieille Gaule!»

Et ces autres Vagres, appuyés debout aux fûts des colonnes, ou assis sur les marches de l'autel, à côté des ronfleurs, leurs regards sont aussi fermes que leurs jambes, n'ont-ils donc point aussi goûté, ceux-là, aux vins vieux de la villa épiscopale?

Ceux-là ils en ont bu deux fois, dix fois plus que les autres (et Ronan est de ce nombre); mais ce sont des Vagres aguerris, rudes compères, qui vous vident une outre d'un trait, et marchent sans broncher sur une poutre à travers l'incendie qu'ils ont allumé dans le burg d'un Frank ou dans la villa d'un évêque… Et ces hommes, à tête rasée, hâves, vêtus de haillons, ces femmes? non moins misérables, mais dont quelques-unes sont jolies, très-jolies; les uns et les unes ont l'air aussi gai, aussi aviné que les Vagres, que sont-ils, ces hommes et ces femmes?

Ce sont des esclaves de l'Église, joyeux d'avoir leur jour de justice et de vengeance… Mais d'autres esclaves en grand nombre ont fui dans les champs, craignant de voir le feu du ciel tomber sur les Vagres, assez sacriléges pour mettre à sac et à feu la maison de leur seigneur évêque.

Que fait donc Ronan, se prélassant au banc épiscopal, où il est assis, revêtu des habits sacerdotaux et coiffé du bonnet de fourrure, que le comte Neroweg a laissé dans la salle du festin en fuyant éperdu? Quatre Vagres assistent Ronan… étranges clercs! plaisants diacres! Parmi eux se trouve Dent-de-Loup, ce géant, dont un cercle de tonne ne mesurerait pas la ceinture.

–Frères, sommes-nous tous ici?

–Ronan, il ne manque que le Veneur; au plus fort de l'incendie, il a couru à la porte de l'évêchesse… et l'un des nôtres l'a vu ensuite traverser les flammes, courant vers le jardin, emportant dans ses bras cette belle femme évanouie.

–Sans doute il la fait revenir à elle… Or, pendant qu'on ranime l'évêchesse, si nous jugions l'évêque?..

–Bien dit, Ronan.

–Le saint homme a souvent jugé du haut du tribunal de la curie, comme évêque et chef de la cité de Clermont, jugeons-le à son tour.

–Oui, oui, jugeons l'évêque! jugeons l'évêque!..

Et les esclaves de l'abbaye criaient plus fort que les Vagres:

–Jugeons l'évêque!

–Qu'on l'amène!

Deux Vagres allèrent quérir le saint homme de Dieu, jusqu'alors retenu dans un couloir voisin. Il fut introduit garrotté, pâle et courroucé, devant le tribunal de Ronan et de ses clercs en Vagrerie.

–Seigneur évêque, – lui dit Ronan, - votre charité , votre piété , votre clarissime pudicité (afin d'employer les titres honorifiques que vous vous accordez entre vous, saints hommes), votre clarissime pudicité voudra-t-elle nous dire comment tu t'appelles?

–Incendiaire! pillard! sacrilége!.. voilà tes noms à toi… Je te damne et t'excommunie, ainsi que ta bande, dans ce monde et dans l'autre, où vous subirez pour vos forfaits les peines éternelles!

–Ta clarissime charité répond à ma question par des injures… Or, puisque ta clarissime humilité refuse de dire ton nom, ton nom, le voici: Tu t'appelles Cautin…

–Puisse mon nom te brûler la langue!

–Pauvres esclaves de l'abbaye, – ajouta Ronan en s'adressant à eux, – quels reproches faites-vous à votre évêque?

–Il nous écrase de travaux de l'aube au soir, et souvent la nuit.

–Pour nourriture, il nous donne une poignée de fèves.

–Il nous laisse sous ces haillons, et dans nos huttes de boue effondrées la cabane des porcs nous fait envie.

–Nos moindres fautes sont punies du fouet.

–Nous autres, jeunes femmes du gynécée de l'évêchesse, il abuse de nous par la menace… Quelle résistance peut faire l'esclave? elle se soumet en frissonnant… et pleure…

–J'ai dit ce que j'ai dit, – ajouta le vieux Simon, l'introducteur des Vagres dans la villa. – Qu'un Frank nous asservisse et nous accable de misères… conquérant, il use de sa force; mais que des évêques, Gaulois comme nous, se joignent à ce Frank pour nous asservir et partager avec lui nos dépouilles… je l'ai dit et je le dis, c'est le crime des prêtres de l'Église catholique, apostolique et romaine, comme ils s'appellent… Joug pour joug, j'aurais préféré celui de la Rome des empereurs; c'était une franche guerre: soldat contre soldat, épée contre épée; mais j'ai horreur et dégoût du joug de la Rome des papes, cette Église qui nous opprime par la fourberie, par l'hébêtement, et qui, reniant la patrie, la liberté, nos gloires passées, abrutit et châtre notre virile race gauloise… Ah! nos anciens prêtres, nos druides vénérés, ne s'alliaient pas ainsi lâchement aux Romains conquérants de la Gaule… Non, non, le glaive d'une main, une branche de gui de l'autre, donnant les premiers le signal de la sainte guerre contre l'étranger, ils soulevaient les populations en armes avec ces deux seuls mots: Patrie et liberté!! Alors surgissaient du grand flot populaire: le chef des cent vallées ! Sacrovir! Vindex! Marik! Civilis! et Rome tremblait au Capitole… Mais où sont-ils nos druides vénérés? Où ils sont?.. Allez au fond des forêts, vous trouverez leurs os calcinés par le feu sous les ruines de leurs temples renversés par les prêtres catholiques. Où ils sont, nos druides? demandez-le aux bourreaux des cités gouvernées par les évêques… Hélas! avec les druides, est morte l'indépendance de la Gaule!.. les évêques et les Franks lui larronneront jusqu'à son nom!.. Je vous l'ai dit, je vous l'ai dit… Oh! ne me menace pas du poing, toi, mon seigneur, toi, mon évêque… Ce langage t'étonne dans la bouche d'un pauvre vieux esclave; mais cet esclave, autrefois libre, autrefois riche, autrefois heureux, avant d'être ta chose, comme tes boeufs et tes porcs, cet esclave avait acquis plus de science que tu n'en posséderas jamais, prélat fainéant, cupide et luxurieux!! Rassure-toi, je ne te ravirai pas ta vengeance; je suis trop vieux pour courir la Vagrerie… toi, ou ton successeur, vous me trouverez sur les ruines de ta villa épiscopale, le vieux Simon sera pendu; mais son dernier mot sera: Malédiction sur les Franks conquérants, malédiction sur les évêques catholiques… et vive la vieille Gaule!

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