F. Wilson - Le donjon

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Adressé durant l'hiver 41 au Q.G. des armées du III
Reich, cet incroyable message, venu d'une antique forteresse de Transylvanie, est signé du capitaine Woermann, un soldat d'expérience…
Aussitôt le major SS Kaempffer lui est envoyé. Homme de fer, il va cependant découvrir la peur face au spectacle des cadavres atrocement déchiquetés. Et sa garde de SS est impuissante : chaque nuit fait une nouvelle victime, gorge sectionnée…
Alors Kaempffer, qui ne veut ni fuir ni renoncer, appelle à la forteresse un vieil archéologue et sa fille qui ont été tous deux initiés aux sciences interdites…
Mais d'où vient qu'à cet instant, au Portugal, un homme reçoit en rêve l'ordre impérieux de se rendre là-bas ? Il partira.
Bientôt tout est prêt pour un combat aux dimensions de l'humanité…

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— Pour te servir d’infirmière, bien entendu, lança-t-elle.

Elle regretta aussitôt ses paroles mais son père semblait ne pas les avoir entendues ; il était trop préoccupé par ce qu’il avait à lui dire pour s’offenser d’une telle remarque.

— Oui, fit-il en baissant la voix, c’est ce qu’ils croiront. Mais cela te donnera surtout la chance de quitter ce pays ! Tu profiteras de la première occasion pour franchir les collines !

— Non, Papa !

— Écoute-moi ! dit-il en s’approchant d’elle. Cette chance ne se représentera jamais plus. Nous sommes souvent allés dans les Alpes, et tu connais bien le col de Dinu. L’été sera bientôt là, tu pourras te cacher et fuir vers le sud.

— Pour aller où ?

— Je ne sais pas – n’importe où ! Va en Amérique, en Turquie, en Asie ! N’importe où, mais ne reste pas en Europe !

— Une femme, voyager seule en temps de guerre, dit Magda d’une voix qui s’efforçait de ne pas paraître trop sinistre…

— Tu dois essayer !

— Papa, que se passe-t-il ?

Il regarda longuement par la fenêtre avant de lui dire d’une voix mourante, à peine audible :

— C’en est fini pour nous. Ils vont nous effacer à tout jamais de ce continent.

— Mais qui ça, nous ?

— Nous, les Juifs ! Il n’y a plus d’espoir pour nous en Europe.

— Ne sois pas si…

— C’est la vérité ! La Grèce vient de se rendre ! Te rends-tu compte qu’ils n’ont pas perdu une seule bataille depuis qu’ils ont envahi la Pologne, il y a un an et demi ? Personne n’a pu leur résister plus de six semaines. Rien ne peut les arrêter ! Et le dément qui les dirige veut rayer notre race de la surface de la Terre. Tu sais ce qui se passe en Pologne : ce sera bientôt la même chose chez nous. La fin des Juifs de Roumanie n’a été retardée que parce que le traître Antonescu et la Garde de Fer sont à couteaux tirés mais ils vont bientôt oublier leurs griefs respectifs.

— Tu te trompes. Papa, dit vivement Magda. Le peuple roumain ne le permettra pas.

Il posa sur elle des yeux étonnamment vifs.

— Tu crois cela ? Regarde-nous, regarde ce qui s’est déjà passé. Est-ce que quelqu’un a protesté quand le gouvernement a entrepris la « roumanisation » des biens et des affaires appartenant aux Juifs ? L’un de mes chers collègues de l’université a-t-il seulement demandé pourquoi j’ai été renvoyé ? Personne ne s’intéresse à nous, personne !

Il se tourna à nouveau vers la fenêtre. Magda aurait voulu trouver des paroles susceptibles de l’apaiser mais les mots ne venaient pas. Elle savait que des larmes auraient coulé sur ses joues si la maladie ne l’avait rendu incapable de pleurer. Il avait toutefois repris la maîtrise de soi quand il s’adressa de nouveau à elle.

— Et nous voici à présent dans ce train, sous la garde de fascistes roumains qui vont nous livrer à des fascistes allemands. Nous sommes perdus !

Elle se prit à contempler la nuque de son père. Qu’il était devenu cynique et amer ! Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Il avait une maladie qui le rongeait lentement, une maladie qui déformait ses membres et ses doigts, desséchait sa peau pour la transformer en une sorte de parchemin, le privait de salive au point qu’il ne pouvait presque plus déglutir. Quand à sa carrière… après des années passées à l’université où il faisait autorité en matière de folklore roumain et où il était le numéro deux du département d’Histoire, il avait été chassé sans le moindre ménagement. Bien sûr, on avait prétexté sa maladie, mais il savait que c’était uniquement parce qu’il était juif.

Depuis, sa santé avait décliné, on lui avait interdit de poursuivre ses recherches historiques et on l’avait expulsé de sa maison. Mais, par-dessus tout, il savait que la machine implacable qui broyait les autres peuples allait bientôt s’en prendre à la Roumanie.

Oui, il est amer ! se disait-elle, mais il a le droit de l’être.

Et moi aussi, j’ai le droit de l’être. C’est ma race et mon héritage qu’ils veulent détruire. Avant de s’en prendre à ma vie.

Non, pas sa vie. C’était impossible. Elle ne l’accepterait jamais. Mais ils avaient certainement anéanti l’espoir d’être plus que la secrétaire et l’infirmière de son père. Le revirement soudain de l’éditeur de musique en était la preuve irréfutable.

Pourquoi n’ai-je pas le droit de laisser mon empreinte en ce monde, aussi discrète soit-elle ? Mon recueil de chansons… je ne demande pas à ce qu’il soit célèbre mais un jour, peut-être, dans cent ans, quelqu’un l’ouvrira et jouera l’une de mes mélodies… Et quand la chanson sera terminée, il refermera le livre et verra mon nom sur la couverture. Oui, ce musicien saura que Magda Cuza a existé.

Elle soupira. Elle n’abandonnerait pas si facilement. La situation était assez mauvaise, et elle irait certainement en empirant. Mais l’espoir demeurait.

Le train passait devant un campement de Tziganes. Les roulottes aux couleurs vives étaient disposées autour d’un feu de bois. L’étude du folklore roumain avait permis à Papa de connaître les Tziganes, qui l’avaient autorisé à partager leurs traditions orales.

— Regarde, dit-elle, dans l’espoir de lui réchauffer le cœur, des Tziganes !

— Je les vois, fit-il, sans enthousiasme. Dis-leur adieu, car eux aussi sont condamnés.

— Assez, Papa !

— C’est la vérité, pourtant. Les Roms sont un cauchemar pour les autorités, et ils seront éliminés. Ce sont des esprits libres, qui aiment les foules, le rire et l’oisiveté. La mentalité fasciste ne peut le tolérer. Ils sont nés sous la roulotte de leurs parents et n’ont ni travail ni adresse permanente. Leur nom même change, car ils en ont trois en vérité : un pour les gadjés , un deuxième qu’ils utilisent entre membres d’une même tribu, et un troisième secret, que leur mère leur chuchote à l’oreille à leur naissance pour confondre le Diable au cas où il viendrait les chercher. Les Tziganes constituent une véritable abomination pour la mentalité fasciste.

— Peut-être, dit Magda, mais nous ? Pourquoi sommes-nous une abomination ?

— Je ne sais pas, et je crois que personne ne le sait. Nous sommes de bons citoyens, nous sommes industrieux, nous payons nos impôts. Peut-être est-ce tout simplement notre lot. Non, je n’en sais rien, de même que je ne sais pas pourquoi nous devons nous rendre au col de Dinu. La seule chose intéressante, c’est le donjon, mais il ne passionne que les férus d’histoire. Pas les Allemands.

Il s’appuya contre le dossier et ferma les yeux. Bientôt, il dormit, en ronflant doucement. Le train laissa derrière lui les cheminées et les citernes de Ploiesti puis dépassa Floresti. Magda passa tout ce temps à se demander ce que leur réservait l’avenir et pourquoi les Allemands voulaient rencontrer son père au col de Dinu.

Les plaines s’étiraient, et Magda s’abandonna à la rêverie. Elle avait épousé un homme beau, aimable, intelligent. Ils étaient très riches et s’achetaient des livres et des objets anciens ; leur maison ressemblait à un véritable musée. Et cette maison se dressait dans un pays lointain où personne ne leur reprocherait d’être Juifs…

Un pauvre sourire se dessina sur les lèvres de Magda. Il était bien trop tard pour que tout ceci fût autre chose qu’une rêverie. A trente et un ans, aucun homme ne voudrait l’épouser et lui donner des enfants.

Elle n’était plus bonne qu’à servir de maîtresse. Et cela, elle ne l’accepterait jamais.

Pourtant, il y avait eu quelqu’un, une douzaine d’années plus tôt… Mihail, un des étudiants de Cuza. Ils étaient très attirés l’un par l’autre, mais la mère de Magda était morte, et elle avait dû la remplacer auprès de Papa. Mihail avait été écarté. Elle pensait à lui, parfois. Depuis, il avait pris une autre femme, et il avait eu trois enfants. Magda, elle, restait seule.

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