Robert Silverberg - Le livre des crânes

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Ils sont quatre :
Timothy, 22 ans, riche, jouisseur, dominateur.
Oliver, 21 ans beau, athlétique, bloc lisse à la faille secrète.
Ned, 21 ans, homosexuel, amoral, poète à ses heures.
Eli, 20 ans, juif, introverti, philologue, découvreur du
.
Tous partis en quête du secret de l’immortalité : celle promise par le Livre de Crânes. Au terme de cette quête, une épreuve initiatique terrible qui amènera chacun d’eux à contempler en face le rictus de son propre visage. Une épreuve au cours de laquelle deux d’entre eux doivent trouver la mort (l’un assassiné par un de ses compagnons, l’autre suicidé) et les deux autres survivre à jamais.

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L’air est vif et glacé. Le ciel est d’un bleu limpide incroyable. C’est le pays de l’Apocalypse. Je m’attends à chaque instant à entendre l’écho d’une sonnerie de trompettes venant des « collines ». Nous pouvons faire cinquante, soixante kilomètres sans voir une seule habitation : rien que des lièvres et des écureuils. Les villes elles-mêmes semblent toutes neuves : les stations d’essence, les alignements de motels, les petites maisons rectangulaires en aluminium dont on croirait qu’elles peuvent être remorquées par une automobile pour être transportées ailleurs (c’est probablement le cas). Par contre, nous avons dépassé deux pueblos, anciens de six ou sept cents ans, et il y en aura davantage. L’idée qu’il y a ici des Indiens, de vrais Indiens en chair et en os, exalte mon esprit d’enfant de Manhattan. Il ne manquait pas d’Indiens dans les films en technicolor que j’allais voir tous les samedis après-midi pendant des années au coin de Broadway et de la 73 eRue, mais je n’étais pas dupe, je savais que c’étaient des Portoricains, ou même des Mexicains, parés de plumes de pacotille. Les vrais Indiens appartenaient au XIX esiècle, ils étaient morts depuis longtemps, il n’en restait plus aucun, excepté sur les pièces de cinq cents, avec le bison de l’autre côté, et où est-ce qu’on en trouve encore ? (Où est-ce qu’on trouve encore des bisons ?) Les Indiens étaient archaïques, les Indiens étaient une race éteinte, pour moi ils étaient à classer aux côtés des mastodontes, du tyrannosaure, des Sumériens et des Carthaginois. Mais non, me voilà maintenant dans l’Ouest sauvage pour la première fois de ma vie, et l’homme à la figure plate et au teint de parchemin qui nous a vendu une bière tout à l’heure dans une épicerie était un Indien, et le gamin joufflu qui nous a fait le plein était un Indien, et ces huttes de pisé là-bas, de l’autre côté du Rio Grande, sont habitées par des Indiens, même si on aperçoit une forêt d’antennes de télévision qui s’élèvent au-dessus des toits. Regardez les Indiens ! Regardez les cactus géants ! Regardez l’Indien qui conduit une Volkswagen ! Regardez Ned qui fait une queue de poisson à l’Indien ! Écoutez l’Indien qui klaxonne comme un dingue !

J’ai l’impression que notre engagement dans cette expédition s’est affermi depuis que nous avons atteint l’orée du désert. Le mien, en tout cas. L’horrible journée de doute, quand nous traversions le Missouri, paraît aussi éloignée maintenant que les dinosaures. Je sais à présent (et comment puis-je le savoir ?) que ce que j’ai lu dans le Livre des Crânes est réel, et que ce que nous sommes venus chercher en Arizona est réel, et que, si nous persévérons, nous trouverons ce que nous désirons. Oliver le sait, également. Une curieuse intensité est apparue en lui depuis ces derniers jours. Oh ! elle a toujours été là, cette tendance à la monomanie ! Mais il s’arrangeait mieux pour la dissimuler. Maintenant, assis devant son volant dix ou douze heures par jour, n’arrêtant que lorsque nous l’y forçons virtuellement, il ne peut plus cacher que rien n’est plus urgent et important pour lui que d’atteindre notre destination et de se soumettre aux disciplines des Gardiens des Crânes. Même nos deux incroyants semblent gagnés par la contagion. Ned oscille entre l’acceptation totale et le refus total, comme toujours, et il défend souvent les deux attitudes à la fois ; il se moque de nous, il nous excite, et cependant il étudie les cartes et les kilométrages comme si lui aussi était saisi d’impatience. Ned est le seul type que je connaisse qui soit capable d’assister à une messe blanche au lever du soleil et à une messe noire à minuit sans pour autant éprouver un sentiment d’incongruité quelconque, et en se livrant avec une égale ferveur à chacun des deux rites. Timothy seul reste distant, gentiment moqueur, et proteste que c’est seulement pour faire plaisir à ses originaux d’amis qu’il a entrepris ce voyage. Mais dans quelle mesure n’est-ce pas une simple façade, une démonstration de flegme aristocratique ? Plus qu’un peu, je suppose, Timothy a peut-être moins de raisons que le reste d’entre nous d’aspirer à des prolongations de vie métaphysiques, car sa propre existence telle qu’elle se présente maintenant lui offre une infinité de possibilités, ses ressources financières étant ce qu’elles sont. Mais l’argent n’est pas tout, et même si vous avez hérité de toute la fortune de Fort Knox, il y a une limite à ce qu’on peut faire dans une courte vie humaine. Je crois qu’il est tenté par la vision du monastère des Crânes. Qui ne le serait pas ?

Avant d’arriver à notre destination, demain, après-demain, je crois que nous aurons atteint cette cohésion à quatre côtés que le Livre des Crânes désigne sous le nom de Réceptacle : c’est-à-dire, un groupe de candidats. Espérons-le. C’est l’année dernière, je crois, qu’on avait tant parlé de ces étudiants du Middle West qui avaient fait un pacte pour se suicider ? Oui. Eh bien, un Réceptacle peut être considéré comme l’antithèse philosophique d’un pacte suicidaire. Tous les deux représentent une manifestation d’aliénation de la société actuelle. Je rejette votre monde répugnant, disent les membres du pacte suicidaire ; par conséquent, je choisis de mourir. Je rejette votre monde répugnant, disent les membres du Réceptacle ; par conséquent, je choisis de ne jamais mourir, et j’espère que je vivrai pour voir des jours meilleurs.

XVII

NED

Albuquerque. Ville sinistre, des kilomètres de faubourgs, une file sans fin de motels criards le long de la route 66, une vieille ville touristique minable perdue au bout du monde. Si vous voulez faire du tourisme dans l’Ouest, allez au moins voir Santa Fe, avec ses boutiques d’adobe, ses rues en pente, ses quelques restes authentiques du passé colonial espagnol. Mais nous n’allons pas dans cette direction. Nous quittons ici la route 66, finalement, pour prendre vers le sud par la 85 et la 25, presque à la frontière du Mexique, jusqu’à Las Cruces, où nous rejoignons la route 70, qui nous conduit droit à Phoenix. Combien de temps avons-nous roulé jusqu’ici ? Deux jours, trois, quatre ? J’ai perdu la notion du temps à force de rester assis à regarder Oliver conduire. Parfois, c’est Timothy qui le relaye, ou moi, et les roues mordent dans mon âme, le carburateur crache dans mes tripes, et la séparation entre véhicule et passagers disparaît. Nous faisons tous partie de ce monstre ronflant qui fonce vers l’ouest. L’Amérique gît, terrassée, derrière nous. Chicago n’est plus qu’un souvenir. Saint Louis un mauvais rêve. Joplin, Springfield, Tulsa, Amarillo… irréels, sans substance. Un continent de visages étroits et d’âmes rétrécies. Cinquante millions de cas de crampes menstruelles aiguës font irruption dans l’Est, et rien ne nous indiffère davantage. Une épidémie d’éjaculations précoces envahit les grandes agglomérations urbaines. Tous les mâles hétérosexuels de plus de dix-sept ans de l’Ohio, de Pennsylvanie, du Michigan et du Tennessee ont été frappés par une crise d’hémorroïdes sanglantes, et Oliver continue de conduire, et tout le monde s’en fout.

J’aime bien ce pays. De grands espaces libres, ouverts, vaguement wagnériens, avec cette atmosphère de l’Ouest : on voit les hommes avec leur cravate de cordelette et leur chapeau de cow-boy, on voit les Indiens assoupis devant les porches des maisons, on voit l’armoise qui pousse au flanc des collines, et on se dit : c’est ça, c’est exactement comme ça que je l’imaginais. J’étais venu ici l’été où j’avais fait mes dix-huit ans. J’étais resté presque tout le temps à Santa Fe, en compagnie d’un négociant en objets d’artisanat indien, gentil, la quarantaine, le teint bronzé. Un véritable membre de la Pédale Club Internationale, lui. On dit qu’il faut en être pour les reconnaître, mais, dans son cas, ce n’était vraiment pas difficile à voir : il avait l’accent, il avait le cheveu sur la langue, il était squaw à cent pour cent. Parmi beaucoup d’autres choses, c’est lui qui m’a appris à conduire. Pendant tout le mois d’août, j’ai passé mon temps à faire la tournée de ses fournisseurs. Il achète de vieilles poteries cinq dollars pour les revendre cinquante aux touristes amateurs d’antiquités. Frais minimes, roulement rapide. J’entreprenais de terrifiants voyages solitaires, au bout desquels je distinguais tout juste mon coude et mon levier de vitesses. J’allais jusqu’à Bemalillo, Farrington, je descendais jusqu’au Rio Puerco ; une fois même j’entrepris une vaste expédition chez les Hopis, rendant visite à toutes sortes d’endroits où, en violation avec les réglementations locales en matière d’archéologie, les paysans faisaient des raids dans les pueblos en ruine et raflaient toutes les marchandises qui étaient vendables. Je fis la connaissance de beaucoup d’Indiens, dont un certain nombre (ô surprise !) étaient pédés. Je me souviens avec tendresse d’un certain Navajo vachement chouette. Et d’un glorieux bouc de Taos qui, lorsqu’il se fut assuré de mes lettres de créance, me fit descendre avec lui dans une kiva et m’initia à certains mystères tribaux en me donnant accès à des données ethnographiques pour lesquelles beaucoup de chercheurs vendraient sans aucun doute leur prépuce. Une expérience profonde. Un régal pour l’esprit. Laissez-moi vous dire qu’on ne s’élargit pas seulement le trou de balle quand on est pédé.

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