Robert Silverberg - Le livre des crânes

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Silverberg - Le livre des crânes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1975, ISBN: 1975, Издательство: OPTA, Жанр: Фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le livre des crânes: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le livre des crânes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ils sont quatre :
Timothy, 22 ans, riche, jouisseur, dominateur.
Oliver, 21 ans beau, athlétique, bloc lisse à la faille secrète.
Ned, 21 ans, homosexuel, amoral, poète à ses heures.
Eli, 20 ans, juif, introverti, philologue, découvreur du
.
Tous partis en quête du secret de l’immortalité : celle promise par le Livre de Crânes. Au terme de cette quête, une épreuve initiatique terrible qui amènera chacun d’eux à contempler en face le rictus de son propre visage. Une épreuve au cours de laquelle deux d’entre eux doivent trouver la mort (l’un assassiné par un de ses compagnons, l’autre suicidé) et les deux autres survivre à jamais.

Le livre des crânes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le livre des crânes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Au matin, plus de filles visibles. Nous étions sur la route avant neuf heures. Oliver au volant. Prochaine escale, Saint Louis. Je sombrai dans une morosité apocalyptique. J’aurais fracassé des empires ce matin-là si j’avais eu le doigt sur le bon bouton. J’aurais libéré le docteur Folamour ou le loup Fenris [1] Monstre de la mythologie Scandinave (N.d.T.) . J’aurais fait sauter l’univers, si on m’en avait donné la chance.

XII

OLIVER

J’ai conduit cinq heures d’affilée. C’était beau. Ils voulaient s’arrêter pour pisser, pour se détendre les jambes, s’acheter des hamburgers, faire ci, faire ça, mais je n’ai pas fait attention à eux, j’ai continué à rouler, mon pied collé à l’accélérateur, mes doigts posés légèrement sur le volant, le dos absolument droit, la tête presque immobile, le regard rivé sur un point à huit ou dix mètres en avant du pare-brise. J’étais possédé par le rythme du mouvement. C’était presque quelque chose de sexuel : la longue voiture lisse fonçant en avant, violant l’autoroute, et moi au volant. J’en retirais un réel plaisir. À un moment, j’ai bandé. La veille avec ces putes que Timothy a dégotées, le cœur n’y était pas vraiment. Oh ! j’ai quand même relui trois fois ! Mais seulement parce que c’était ce qu’on attendait de moi et que, avec ma pingrerie de plouc, je ne voulais pas gaspiller le fric de Timothy. Trois coups, comme elle disait, la fille : « Tu veux tirer encore un coup, mon loup ? » Mais ça, avec la voiture, l’effort soutenu et sans fin des cylindres, c’est pratiquement un rapport sexuel, c’est l’extase. Je crois que je comprends maintenant ce que ressent un fana de la moto. Encore et encore, et encore. La pulsation en dessous de vous. Nous avons pris la route 66 qui passe par Joliet, Bloomington, Springfield. Peu de circulation. Des files de poids lourds à certains endroits ; mais à part ça, pas grand chose ; et les poteaux télégraphiques défilent un par un, plie, plie, plie. Un kilomètre en quarante secondes, quatre cent cinquante kilomètres en cinq heures, même pour moi une excellente moyenne sur les routes de l’Est. Des champs nus et plats, certains encore avec de la neige. Ça rouspétait au poulailler. Eli, qui me traitait de foutue machine à conduire ; Ned, qui m’emmerdait pour que je m’arrête. J’ai fait semblant de ne pas les entendre. À la fin, ils m’ont laissé tranquille. Timothy a dormi la plupart du temps. J’étais le roi de la route. À midi, il est apparu que nous serions à Saint Louis dans deux heures. Nous avions prévu de nous arrêter là, mais ça n’avait plus aucun sens, et quand Timothy s’est réveillé, il a sorti les cartes et les guides touristiques et a commencé à chercher la prochaine étape. Eli et lui se sont engueulés sur la façon dont il avait arrangé ça. Je n’ai pas tellement fait attention. Je crois qu’Eli disait qu’on aurait dû filer sur Kansas City en quittant Chicago au lieu de descendre vers Saint Louis. J’aurais pu leur dire ça depuis longtemps, mais je me fichais pas mal de la route qu’ils prenaient. Et il faut dire que je n’avais pas tellement envie de repasser par le Kansas. Timothy ne s’était pas rendu compte que Saint Louis était si près de Chicago quand il avait préparé notre itinéraire.

Je fermai les écoutilles sur leurs chamailleries, puis je passai un certain temps à réfléchir à quelque chose qu’avait dit Eli la veille au soir pendant que nous faisions les touristes dans les rues de Chicago. Ils n’avançaient pas assez à mon gré, et j’essayais de les pousser à se remuer un peu plus. Et Eli m’a dit :

— Tu veux la dévorer, cette ville, hein ? Comme un touriste qui fait Paris.

— C’est la première fois que je viens à Chicago, lui répondis-je. Je veux voir le plus possible.

— O.K. T’as raison, fit-il.

Mais j’ai voulu savoir pourquoi il semblait si surpris que je sois curieux de visiter une ville inconnue. Il a paru gêné et désireux de changer de conversation. J’ai insisté. Finalement, il m’a expliqué, avec ce petit rire qu’il a toujours quand il veut montrer qu’il va dire quelque chose qui a des implications insultantes, mais qu’il ne faut pas trop prendre au sérieux :

— Je me demandais seulement pourquoi quelqu’un qui paraît si normal, si inséré dans la société, s’intéresse tant que ça à un dépaysement touristique.

À contrecœur, il a développé sa pensée : pour Eli, la soif d’expérience, la recherche de la connaissance, le désir d’aller voir ce qu’il y a en haut de la montagne sont des traits qui caractérisent avant tout ceux qui sont défavorisés d’une façon ou d’une autre : les membres d’une minorité, les gens qui ont des tares ou des handicaps physiques, ceux qui sont troublés par des inhibitions sociales, et ainsi de suite. Un grand plouc athlétique comme moi n’est pas censé posséder les névroses qui engendrent la curiosité intellectuelle ; il est supposé être relaxé et décontracté, comme Timothy. Cette petite manifestation d’intérêt ne correspondait pas à ma personnalité, telle qu’elle était interprétée par Eli. Comme la chose ethnique lui tient tellement à cœur, j’étais prêt à lui faire dire que le désir d’apprendre est un trait que l’on trouve fondamentalement chez les siens, avec quelques honorables exceptions, mais il n’est pas allé jusque-là, bien qu’il l’ait probablement pensé. Ce que je me demandais, et que je me demande toujours, c’est pourquoi il trouve que je suis si équilibré. Faut-il mesurer un mètre soixante-cinq et avoir une épaule plus haute que l’autre pour avoir les obsessions et les compulsions qu’Eli assimile à l’intelligence ? Il me sous-estime. Il s’est fait de moi une image stéréotypée : le grand goy beau garçon et un peu crétin. J’aimerais le laisser regarder à l’intérieur de mon crâne de gentil pendant seulement cinq minutes.

Nous étions presque arrivés à Saint Louis. La voiture fonçait sur l’autoroute déserte au milieu de champs cultivés. Nous traversâmes bientôt quelque chose de triste et de détrempé qui s’appelait East Saint Louis, et, finalement, nous fûmes en vue de l’étincelante Gateway Arch, qui se dressait de l’autre côté du fleuve. Nous arrivâmes à un pont. L’idée qu’il fallait traverser le Mississippi laissait Eli absolument ahuri, et il passa la-tête et les épaules par la portière pour regarder avec respect comme s’il était en train de traverser le Jourdain. Une fois sur la rive de Saint Louis, j’arrêtai la voiture devant une butte circulaire. Les trois autres sortirent comme des fous et se mirent à gambader. Je restai assis devant le volant. J’avais la tête qui tournait. Cinq heures sans s’arrêter ! Extase ! Finalement, je descendis aussi. Ma jambe droite était tout engourdie. Mais ça valait le coup pour ces cinq heures merveilleuses, cinq heures seul à seul avec la voiture et la route. Je regrettais qu’on ait dû s’arrêter.

XIII

NED

Soirée fraîche dans les monts Ozark. Épuisement. Anoxie. Nausée. Les dividendes de l’auto-fatigue. Assez, c’est assez. Nous arrêtons là. Quatre robots aux yeux rouges descendent de voiture en titubant. Avons-nous vraiment roulé plus de seize cents kilomètres aujourd’hui ? Illinois, Missouri, Oklahoma : longues traites à cent vingt, cent trente à l’heure. Et si nous avions écouté Oliver, nous en aurions fait cinq cents de plus avant de crier pouce. Mais nous ne pouvions pas continuer. Oliver lui-même admet que la qualité de sa performance a commencé à diminuer après les mille premiers kilomètres. Il a failli nous verser dans le fossé à la sortie de Joplin, groggy, les yeux vitreux, les mains ankylosées incapables de suivre le virage que son cerveau enregistrait. Timothy a conduit peut-être deux cents bornes aujourd’hui. J’ai dû faire le reste, plusieurs morceaux représentant trois ou quatre heures de pure terreur. Nous ne pouvons pas faire plus. La rançon psychique est trop forte. Le doute, le désespoir, le découragement se sont glissés dans nos rangs. Écœurés, défaits, désillusionnés, nous nous traînons vers le motel que nous avons choisi, chacun se demandant en son for intérieur comment il a pu se lancer dans une pareille aventure. Oui ! Le Motel du Moment de Vérité, Nulle Part, Oklahoma ! Le Motel du Bord de la Réalité ! L’Auberge du Scepticisme ! Vingt chambres, style colonial bidon, façade de plastique imitation brique et colonnes de bois blanches de chaque côté de l’entrée. Nous sommes les seuls clients, apparemment. La fille de la réception, dix-sept ans environ, mâchant son chewing-gum, a les cheveux roulés en une fantastique ruche à la mode du début des années 60 qui doit tenir en place avec un fluide spécial embaumements. Elle nous regarde avec une langueur placide. Ses yeux sont lourdement maquillés : paupières turquoise ourlées de noir. Une guenipe, une traînée, trop poufiasse pour être même une putain convenable.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le livre des crânes»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le livre des crânes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Robert Silverberg - Die Gesänge des Sommers
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Der Held des Universums
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Am Ende des Winters
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Une fable des bois véniens
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le Livre des Changements
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Notre-Dame des Sauropodes
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le roi des rêves
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Die Erbschaft des Todes
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La saison des mutants
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le temps des changements
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La face des eaux
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La porte des mondes
Robert Silverberg
Отзывы о книге «Le livre des crânes»

Обсуждение, отзывы о книге «Le livre des crânes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x