Gene Wolfe - La griffe du demi-dieu

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Severian le bourreau, exclu de sa guilde pour avoir montré de la pitié à une prisonnière trop aimée, a pris le chemin de Thrax, la cité de l'exil. Armé de Terminus Est, son épée, et d'un bijou mystérieux dont il constate sans les comprendre les pouvoirs thaumaturgiques, Severian entre au service de Vodalus, le hors-la-loi, le nécrophage, dont les rites énigmatiques jettent un pont, peut-être illusoire, entre la vie et la mort.

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C’est grâce à cette mémoire prodigieuse que j’étais devenu l’élève favori de maître Palémon, et c’est donc à son crédit – ou à son débit – qu’il faut porter l’existence de ce récit : car s’il ne m’avait pas aimé, il ne m’aurait pas envoyé à Thrax avec sa propre épée.

Certains prétendent que ce genre d’aptitude a pour contrepartie une capacité de jugement réduite – ce que je ne peux estimer moi-même. Mais elle fait courir un autre danger, dont je suis souvent victime. Lorsque je projette mon esprit vers le passé, comme je le fais en ce moment, et comme je l’ai fait à l’auberge en cherchant à évoquer mon rêve, j’y réussis tellement bien que j’ai l’impression de revivre les jours qui se sont enfuis, d’être dans un autrefois-aujourd’hui, inchangé à chaque fois que je le fais jaillir dans ma conscience, ses lémures aussi réels que moi-même. Maintenant encore, je peux fermer les yeux et pénétrer dans la cellule de Thècle comme je le fis, tel soir d’hiver ; et mes doigts ne tardent pas à éprouver la chaleur de sa robe, tandis que le parfum qui émanait de son corps emplit mes narines comme l’arôme de lys que l’on exacerberait en plaçant les fleurs devant un feu. Je défais sa robe, j’étreins ce corps à la blancheur d’ivoire, et je sens le bout de ses seins s’écraser contre mon visage…

Vous voyez ? Rien de plus facile que de gaspiller des heures, voire des jours entiers à ce genre d’évocation ; il m’arrive de m’y enfoncer si profondément que je suis comme ivre ou drogué. Ainsi en était-il au point du récit où je me suis arrêté. L’écho du bruit de pas monstrueux entendu dans la caverne des hommes-singes résonnait toujours dans mon esprit, et, à la recherche d’une explication, je revins à mon rêve, ayant acquis la certitude que je savais maintenant d’où il provenait, et espérant qu’il m’en avait révélé davantage que ce que pouvait craindre celui qui me l’avait envoyé.

Une fois encore, je chevauche le coursier aux ailes de cuir couronné de la mitre ; en dessous de nous, volent des pélicans, à coups d’aile rigides et guindés, et des mouettes tournoient et criaillent.

Encore une fois je tombe, franchissant des abysses aériens et me rapprochant de la mer dans un sifflement, mais en même temps comme suspendu pendant un moment entre nuages et vagues. Je bande mon corps, plongeant la tête la première, les jambes tendues derrière moi comme une bannière, et fends ainsi les flots ; je vois alors, flottant dans l’azur limpide, la tête aux cheveux de serpents, la bête aux multiples têtes et les tourbillons qui montent du jardin de Sable, tout en bas. Les géantes tendent des bras aussi gros que des troncs de sycomore, aux doigts sertis d’une serre amarante. C’est alors que tout soudainement, moi qui étais jusqu’ici resté aveugle, je compris pourquoi Abaïa m’avait envoyé ce rêve, et avait cherché à m’enrôler dans la grande et ultime guerre de Teur.

La tyrannie de ma mémoire annihila ma volonté. Je voyais bien que les odalisques titanesques et leur jardin n’étaient rien d’autre que la matière d’un rêve que je venais d’évoquer, et cependant, j’étais incapable de m’arracher à leur fascination et au souvenir de ce rêve. Des mains me saisirent comme une poupée de chiffon, et tout en me dandinant entre les courtisanes d’Abaïa, je me sentis soulevé du large fauteuil où j’étais assis dans l’auberge de Saltus ; et malgré cela, il me fallut peut-être cent battements de cœur avant d’arriver à débarrasser mon esprit de la mer et de ses femmes aux cheveux d’algue.

« Il dort.

— Mais ses yeux sont ouverts. »

Une troisième voix intervint : « Devons-nous amener l’épée ?

— Amène-la toujours. Elle sera peut-être utile. »

Les femmes titanesques s’évanouirent peu à peu. Des hommes en vêtements de peau ou de laine écrue me soutenaient de chaque côté, et l’un d’eux, qui montrait un visage balafré, appuyait la pointe de son poignard sur ma gorge. De sa main libre, l’homme qui se tenait à ma droite venait de ramasser Terminus Est, c’était le gaillard à barbe noire qui s’était porté volontaire pour aider à enfoncer la porte de la maison scellée.

« Quelqu’un vient. »

L’homme au visage balafré s’écarta. J’entendis le raclement de la porte sur le seuil, et l’exclamation de Jonas lorsqu’il fut tiré à l’intérieur.

« C’est bien ton maître, n’est-ce pas ? Bon, pas un geste, camarade, ni un cri. Ou nous vous tuons tous deux. »

9. Le Suzerain de la forêt

Ils nous obligèrent à nous tenir debout face au mur, tandis qu’ils nous attachaient les mains ; après quoi ils nous enveloppèrent dans nos manteaux pour dissimuler nos liens, si bien que nous avions l’air de marcher les mains jointes derrière le dos. On nous conduisit ensuite dans la cour intérieure, où un lourd balouchithère se dandinait d’une patte sur l’autre, sous son palanquin rustique de fer et de corne. L’homme qui me tenait par le bras gauche frappa la bête à la saignée du genou à l’aide du manche de son aiguillon afin de la faire baraquer, puis on nous poussa sur son dos.

Avant d’arriver à Saltus, nous avions dû traverser, Jonas et moi, des collines entières de débris provenant des mines, composées avant tout de pierres et de briques brisées. Lorsque je m’étais précipité dans l’embuscade que m’avait tendue Aghia, j’avais également galopé au milieu de terrils du même genre, bien que ma route m’eût surtout conduit à travers la forêt, du moins dans les environs du village. Nous passions maintenant parmi des monticules de déchets, mais il n’y avait pas trace de chemin. Outre quantité de rebuts, les mineurs avaient jeté ici tout ce qu’ils avaient déterré du passé qui, à leurs yeux, risquait de déshonorer le village et l’occupation à laquelle ils se livraient. Tout ce qu’ils trouvaient répugnant s’amoncelait en désordre, formant d’énormes tas, dix fois plus élevés que notre balouchithère, lui-même pourtant de haute taille : on voyait surtout des statues obscènes, renversées ou réduites en miettes, et des ossements humains auxquels étaient encore attachés des lambeaux de chair desséchée et des touffes de cheveux. Et puis il y avait une bonne dizaine de milliers d’hommes et de femmes – ceux qui, dans l’espoir d’une résurrection en quelque sorte privée, avaient fait traiter leur cadavre afin qu’il devienne pour toujours imputrescible ; ils étaient disséminés un peu partout, tombés comme des ivrognes après une nuit de débauche, leur sarcophage de cristal détruit, les membres relâchés selon des positions grotesques, leurs vêtements en train de finir de pourrir et leurs yeux aveugles regardant fixement le ciel.

Jonas et moi avions tout d’abord tenté de questionner nos ravisseurs qui nous réduisirent au silence de quelques coups. Maintenant que le balouchithère s’était enfoncé au milieu de toute cette désolation, ils semblaient plus détendus, et je leur demandai à nouveau où ils nous emmenaient. C’est l’homme à la balafre qui me répondit : « Au pays sauvage, dans la patrie des hommes libres et des femmes ravissantes. »

Je pensai à Aghia et lui demandai s’il s’était mis à son service. Ma question eut le don de le faire rire, et il secoua la tête. « Je n’ai qu’un maître, Vodalus de la forêt !

— Vodalus !

— Tiens donc, dit-il, vous le connaissez ? » Il poussa du coude l’homme à la barbe noire, qui voyageait avec nous dans le palanquin. « Nul doute que Vodalus vous traitera de la meilleure façon, vous qui vous êtes si joyeusement offert pour supplicier l’un de ses hommes.

— En fait je le connais », répondis-je. Je fus sur le point de raconter au balafré comment la chose s’était faite, l’année avant que je ne devienne capitaine des apprentis et où je lui avais sauvé la vie dans la nécropole. Puis je fus pris d’un doute : peut-être Vodalus ne s’en souviendrait-il pas, et je me contentai de dire que si j’avais su que Barnoch était l’un de ses compagnons, je n’aurais en aucun cas accepté de procéder à la question. Bien entendu, je mentais. Car j’étais au courant, et j’avais accepté un salaire, chose que j’avais justifiée en me disant que j’éviterais ainsi à Barnoch de souffrir. Je ne tirai aucun bénéfice de ce mensonge, car les trois hommes, y compris celui qui servait de cornac au balouchithère, assis sur le cou de l’animal, se mirent à glousser en chœur.

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