Stephen King - Dôme. Tome 2

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Dôme. Tome 2: краткое содержание, описание и аннотация

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Le Dôme : personne n’y entre, personne n’en sort.

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« Angela et Dodee — pardon, Dorothy — ont reçu des coups violents et sont dans un état de décomposition avancé. Coggins a également reçu des coups — on l’a sauvagement frappé, d’après les marques — et la décomposition est moins avancée. Les muscles de son visage et de ses bras commencent à peine à s’affaisser. Brenda — Brenda Perkins… » Sa voix mourut et il se pencha sur le corps.

« Rusty ? demanda une Linda nerveuse. Qu’est-ce qu’il y a, Rusty ? »

Il tendit une main gantée, mais arrêta son geste pour retirer son gant et entourer la gorge de la morte de sa paume. Il souleva alors la tête et sentit une grosseur anormale, affreuse, à hauteur de la nuque. Il reposa doucement la tête puis fit pivoter le corps sur une hanche pour pouvoir examiner le dos et les fesses.

« Seigneur, dit-il.

— Quoi, Rusty ? Quoi ? »

Pour commencer, elle est barbouillée de merde, pensa-t-il. Mais pas question d’enregistrer ça. Pas même si Randolph ou Rennie n’écoutaient que les soixante premières secondes de l’enregistrement avant d’écraser la cassette sous leurs talons. Il n’ajouterait pas ce détail à sa profanation.

Mais il s’en souviendrait.

« Quoi ? »

Rusty s’humecta les lèvres. « Brenda Perkins présente des signes de livor mortis sur les fesses et les cuisses, indiquant qu’elle est morte depuis au moins douze heures et probablement plutôt quatorze. Elle a aussi des ecchymoses importantes sur les deux joues. Ce sont des marques de main. Cela ne fait aucun doute. On l’a prise par la figure et on a violemment tourné sa tête sur la gauche, provoquant la fracture des vertèbres cervicales axis et atlas, C1 et C2. Avec section probable de la moelle épinière.

— Oh, Rusty », gémit Linda.

Il releva les deux paupières de Brenda l’une après l’autre. Et vit ce qu’il avait redouté.

« Les marques sur les joues et des pétéchies sclérales — des taches de sang sur le blanc de l’œil — suggèrent que la mort n’a pas été instantanée. Elle n’arrivait plus à respirer et s’est asphyxiée. Elle a pu rester consciente un assez long moment. On espère que non. C’est malheureusement tout ce que je peux dire. Les jeunes filles, Angela et Dorothy, sont mortes depuis plus longtemps. Leur état de décomposition suggère qu’elles sont restées dans un lieu à température ambiante. »

Il coupa l’enregistrement.

« En d’autres termes, je ne constate rien qui exonère définitivement Barbie, ni rien que nous ne sachions déjà.

— Mais si ses mains ne correspondent pas aux marques sur les joues de Brenda ?

— Ces marques sont trop floues pour avoir une certitude. Je me fais l’effet d’être le roi des crétins, Linny. »

Il fit repasser les deux jeunes filles — qui auraient dû être en train de se balader dans le centre commercial d’Auburn, ou occupées à comparer leurs petits copains — dans les ténèbres d’où il les avait un instant sorties. Puis il revint à Brenda.

« Donne-moi un torchon. J’en ai vu à côté de l’évier. Ils m’ont même paru propres, ce qui est une sorte de miracle dans cette porcherie.

— Qu’est-ce que…

— Plutôt deux. Mouille-les.

— Allons-nous avoir le temps…

— On va le prendre. »

Linda regarda en silence son mari nettoyer soigneusement les fesses et l’arrière des cuisses de Brenda Perkins. Quand il eut terminé, il jeta les torchons sales dans un coin, se disant que si les frères Bowie avaient été là, il en aurait fourré un dans la bouche de Stewart et l’autre dans celle de ce con de Fernald.

Puis il embrassa Brenda sur le front et la renvoya dans le tiroir réfrigéré. Il entreprit la même manœuvre avec Coggins, puis s’arrêta. Le visage du révérend avait été lavé de la manière la plus sommaire ; il avait encore du sang dans les oreilles, dans les narines et même dans les sourcils.

« Mouille un autre torchon, Linda.

— Ça fait au moins dix minutes, mon chéri. Je suis touchée par le respect que tu montres pour les morts, mais il y a les vivants dont il faut…

— Nous tenons peut-être quelque chose. Ce n’est pas le même genre de coups. Je peux déjà le voir sans… mouille un torchon. »

Linda ne discuta pas davantage et lui en tendit un. Puis elle le regarda nettoyer le reste de sang sur le visage du mort, travaillant avec douceur mais sans la tendresse qu’il avait manifestée pour Brenda.

Linda n’avait jamais été une fan de Lester Coggins (lequel avait une fois proclamé, lors de son émission hebdomadaire sur WCIK, que les enfants qui allaient voir Miley Cyrus risquaient l’enfer), mais ce que découvrait Rusty ne lui en serrait pas moins le cœur. « Mon Dieu, dit-elle, on dirait un épouvantail bombardé à coups de pierres par des gosses pour s’amuser.

— Je te l’ai dit. Pas le même genre de coups. Cela n’a pas été fait avec des poings. Ni même avec des pieds.

— C’est quoi, sur la tempe ? » demanda Linda en pointant le doigt.

Rusty ne répondit pas. Au-dessus du masque, ses yeux brillaient de stupéfaction. Et de quelque chose d’autre, aussi : d’une compréhension qui commençait tout juste à se faire jour.

« Qu’est-ce que c’est, Eric ? On dirait… je sais pas trop… comme des points .

— Un peu, mon neveu. » Son masque remonta, repoussé par le sourire qui s’étalait sur sa figure. Pas un sourire de bonheur, mais de satisfaction. De la variété sinistre. « Sur le front, aussi. Tu vois ? Et sur la mâchoire. Celui-là lui a cassé la mâchoire.

— Quel type d’arme peut laisser des marques pareilles ?

— Une balle de baseball, répondit Rusty en repoussant le cadre coulissant. Pas une balle ordinaire. Mais une balle en métal, en plaqué or ? Tiens pardi ! Balancée avec suffisamment de force, elle pourrait en laisser. Je pense que c’est ça qui l’a fait. »

Il abaissa son front vers elle. Leurs masques se heurtèrent. Elle le regarda dans les yeux.

« Jim Rennie en a une. Je l’ai vue sur son bureau quand je suis allé lui parler des bouteilles de propane manquantes. Je ne sais pas pour les autres, mais je pense au moins savoir où est mort Lester Coggins. Et qui l’a tué. »

12

Après l’effondrement du toit, Julia ne supporta plus de rester là. « Venez avec moi, lui dit Rose. Ma chambre d’amis est à vous aussi longtemps que vous voudrez.

— Merci, mais non. J’ai envie d’être seule pour le moment, Rose. Enfin… avec Horace. J’ai besoin de réfléchir.

— Mais où allez-vous habiter ? Ça va aller ?

— Oui. » Julia ne savait pas si c’était vrai. Son esprit paraissait fonctionner normalement et ses pensées étaient cohérentes, mais elle avait l’impression que ses émotions venaient de recevoir une forte dose de novocaïne. « Je viendrai peut-être plus tard. »

Lorsque Rose fut partie en empruntant l’autre côté de la rue (non sans se tourner pour adresser un dernier salut troublé à la journaliste), Julia revint à la Prius, installa Horace sur le siège avant et se mit au volant. Elle chercha des yeux ses deux employés mais ne les vit nulle part. Tony avait peut-être conduit Pete à l’hôpital pour faire soigner son bras. C’était un miracle que ni l’un ni l’autre n’aient été plus gravement blessés. Et si elle n’avait pas pris Horace avec elle lorsqu’elle était partie voir Cox, son chien aurait été incinéré avec tout le reste.

Elle comprit alors que ses émotions n’étaient pas anesthésiées, en fin de compte, mais seulement enfouies. Un son — une sorte de gémissement — lui échappa. Horace dressa ses considérables oreilles et la regarda avec anxiété. Elle essaya de s’arrêter, sans y parvenir.

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