Isaac Asimov - La fin de l'éternité

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La fin de l'éternité: краткое содержание, описание и аннотация

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* Depuis que les Technocrates de l'Eternité envoient leurs délégués dans l'avenir et dans le passé, ils croient que la Terre va enfin
.
* Mais ils ignorent qu'un jeune
s'est épris d'une ravissante
et que l'amour peut saboter tous les principes de l'Eternité.
Avec cette extraordinaire aventure de l'homme dans le temps et dans l'Eternité, Asimov nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien le maître de la science-fiction.

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S’il y avait une chose par laquelle le Premier Calculateur Twissell pouvait exprimer un complet étonnement, c’était de laisser tomber sa cigarette C’est ce qui arriva. Même son sourire avait disparu.

Il dit : « Vous a-t-on appris les équations de Lefebvre, mon garçon ?

— Non. Et je ne prétends pas les comprendre. Mais elles sont nécessaires pour le Champ Temporel. J’ai appris ça. Et elles n’ont pas été découvertes avant le 27 e. Je sais ça aussi. »

Twissell se pencha pour ramasser sa cigarette et la regarda d’un air de doute. « Et si Mallansohn était tombé sur le Champ. Et si c’était simplement une découverte empirique ? Il y en a eu beaucoup comme ça.

— J’y ai pensé. Mais lorsque le Champ fut inventé, il fallut trois siècles pour résoudre ses implications et lorsque cela fut terminé, il n’y avait plus moyen d’améliorer le Champ de Mallansohn. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. De cent façons, le projet de Mallansohn montrait qu’il avait dû utiliser les équations de Lefebvre. S’il les connaissait ou s’il les avait développées sans les travaux de Verdeer, ce qui est impossible, pourquoi ne l’a-t-il pas dit ?

— Vous tenez à parler comme un mathématicien. Qui vous a dit tout cela ? répliqua Twissell.

— J’ai vu des films.

— C’est tout ?

— Et j’ai réfléchi.

— Sans formation mathématique poussée ? Je vous ai observé de près pendant des années, mon vieux, et je ne vous aurais pas cru ce talent particulier. Continuez.

— L’Éternité n’aurait jamais pu être établie sans la découverte par Mallansohn du Champ Temporel. Mallansohn n’aurait jamais pu effectuer cette découverte sans une connaissance des mathématiques qui existaient seulement dans le futur. C’est le premier point. Par ailleurs, ici, dans l’Éternité, en ce moment, il y a un Novice qui a été choisi pour être Éternel à rencontre de toutes les règles, puisqu’il avait dépassé la limite d’âge et qu’il était marié par-dessus le marché. Vous lui enseignez les mathématiques et la Sociologie Primitive. C’est le second point.

— Eh bien ?

— Je dis que votre intention est de lui faire remonter le Temps, je ne sais comment, en deçà du point limite, atteint par l’Éternité jusqu’au 24 e siècle. Votre intention est que ce Novice, Cooper, apprenne les équations de Lefebvre à Mallansohn. Vous voyez bien, ajouta Harlan avec une excitation contenue, que ma qualité d’expert en ce qui concerne les Primitifs, et la connaissance que j’ai de cette qualité me donnent droit à un traitement spécial. Un traitement très spécial.

— Père Temps ! murmura Twissell.

— C’est vrai, n’est-ce pas ? Nous bouclons le cercle, avec mon aide. Sans ça… » Il laissa la phrase en suspens.

« Vous êtes très près de la vérité, dit Twissell. Cependant, je peux jurer qu’il n’y avait aucun indice… » Il s’absorba dans une méditation où ni Harlan ni le monde extérieur ne semblaient avoir de part.

Harlan dit vivement : « Seulement près de la vérité ? C’est la vérité même. » Il ne pouvait pas dire pourquoi il était si sûr de l’essentiel de ce qu’il avait dit, même mis à part le fait qu’il avait si désespérément voulu qu’il en fût ainsi.

Twissell dit : « Non, non, pas exactement la vérité. Le Novice Cooper ne remontera pas au 24 e siècle pour apprendre quoi que ce soit à Mallansohn.

— Je ne vous crois pas.

— Mais vous devez. Vous devez voir combien tout ceci est important. J’ai besoin de votre collaboration pour l’achèvement de ce projet. Voyez-vous, Harlan, la situation constitue un cercle vicieux plus encore que vous l’imaginez. Beaucoup plus que ça, mon vieux. Le Novice Brinsley Sheridan Cooper est Vikkor Mallansohn lui-même ! »

12

LE DÉBUT DE L’ÉTERNITÉ

Harlan n’aurait pas pensé que rien de ce qu’aurait dit Twissell à ce moment-là pût le surprendre. Il avait tort. « Mallansohn. Il… », fit-il.

Twissell, ayant fumé sa cigarette jusqu’au bout, en sortit une autre et dit : « Oui, Mallansohn. Voulez-vous un rapide aperçu de la vie de Mallansohn ? Le voici. Il est né au 78 e siècle, a passé quelque temps dans l’Éternité et est mort au 24 e. »

La petite main de Twissell se posa légèrement sur le coude d’Harlan et son visage de gnome s’élargit en son sourire habituel tout entouré de rides. « Voyons, mon garçon, le physio-temps passe même pour nous et nous ne sommes pas encore complètement maîtres de nous-mêmes. Voulez-vous m’accompagner dans mon bureau ? »

Il montra le chemin et Harlan le suivit, sans bien faire attention aux portes qui s’ouvraient et aux rampes mobiles.

Il était en train d’intégrer la nouvelle information à son propre problème et à son plan d’action. Une fois passé le premier moment de désarroi, sa résolution s’affermit. Après tout, qu’est-ce que ça changeait, mis à part le fait que sa propre importance pour l’Éternité s’en trouvait accrue ainsi que sa valeur et que ses exigences avaient plus de chances d’être satisfaites et Noÿs de lui être rendue.

Noÿs !

Père Temps ! Ils ne devaient pas lui faire de mal ! Elle lui semblait la seule part réelle de sa vie. Toute l’Éternité à côté n’était qu’une fantaisie sans consistance et sans intérêt.

Quand il se trouva dans le bureau du Calculateur Twissell, il fut incapable de se rappeler clairement comment il avait fait pour parvenir jusque-là. Bien qu’il regardât autour de lui et essayât de se persuader de la réalité du lieu par la présence matérielle des objets qu’il contenait, il lui sembla qu’il s’agissait du décor d’un rêve qui aurait survécu à son utilité.

Le bureau de Twissell était une pièce vaste et nette comme un décor de porcelaine. Un des murs du bureau était encombré du sol au plafond et d’un mur à l’autre de micro-blocs ordinateurs qui, réunis, formaient le plus vaste Computaplex à usage privé de l’Éternité et, en fait, l’un des plus vastes qui soient. Le mur opposé disparaissait sous une masse de films de référence. Entre les deux, ce qui restait de la pièce n’était guère qu’un couloir occupé par un bureau, deux chaises, l’équipement d’enregistrement et de projection et un objet insolite dont la forme n’était pas familière à Harlan et dont l’usage n’apparut que lorsque Twissell y jeta les restes d’une cigarette.

Elle jeta un éclair silencieux et Twissell, avec son talent habituel de prestidigitateur, en tenait déjà une autre à la main.

Harlan pensa : « Venons-en au fait à présent. »

Il commença, d’une voix un peu trop haute et avec un peu trop de brutalité : « Il y a une fille au 482 e… »

Twissell fronça les sourcils, agita vivement une main comme pour écarter une affaire déplaisante. « Je sais, je sais. Elle ne sera pas inquiétée, ni vous. Tout ira bien. J’y veillerai.

— Voulez-vous dire… ?

— Je vous dis que je suis au courant. Si vous en avez conçu quelque inquiétude, soyez à présent rassuré. »

Stupéfait, Harlan regarda le vieil homme en ouvrant de grands yeux. Était-ce là tout ? Bien qu’il eût longuement réfléchi à l’immensité de son pouvoir, il ne s’était pas attendu à une démonstration si évidente.

Mais Twissell n’avait pas fini de parler.

« Laissez-moi vous raconter une histoire », dit-il d’abord avec presque le ton qu’il aurait pris pour s’adresser à un Novice nouvellement instruit. « Je n’avais pas pensé que cela serait nécessaire, et peut-être ne l’est-ce pas encore, mais vos propres recherches et votre intuition le méritent. »

Il examina Harlan avec une expression railleuse et il poursuivit : « Vous savez, je n’arrive pas encore tout à fait à croire que vous ayez manigancé ça de vous-même.

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