Robert Silverberg - Shadrak dans la fournaise

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Shadrak dans la fournaise: краткое содержание, описание и аннотация

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De sa tour d’Oulan-Bator, Gengis II Mao IV Khan règne, en ce XXIe siècle, sur le monde entier. Sur ce qu’il en reste. En 1991, une éruption cataclysmique du Cotopaxi a assombri le ciel pour des semaines. A la faveur de la terreur et de la nuit, des émeutes. Puis des révolutions. Des guerres, enfin. Et sur les ruines du vieil ordre, les survivants meurent lentement du pourrissement organique, virus surgi d’une usine d’armes bactériologiques. L’humanité pourrit sur pied. Sauf à Oulan-Bator, sauf dans l’organisation du Khan, où grâce à l’antidote de Roncevic, déveteppé sur son ordre, le pourrissement est arrêté. Grâce à l’électronique, le Khan a des yeux partout. Il est le garant de Reconstruction. Il manifeste une vitalité prodigieuse. Il a quatre-vingt-treize ans. Il ne veut pas mourir. Avec l’aide de Shadrak, noir américain devenu son médecin, il ne mourra jamais. Grâce à trois projets immortalité dont le plus sinistre, Avatar, consiste à transférer dans un corps jeune sa personnalité. Pour assurer une tyrannie éternelle ?

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— Pensez-y. Pesez tout ce que vous voudrez peser et laissez-moi connaître vos intentions.

— D’accord.

— Avez-vous déjà vu le fleuve atteindre un pareil niveau ?

— Nous avons eu un hiver particulièrement neigeux, fait Shadrak tandis que les sécuvils passent près d’eux sans se presser.

18

27 mai 2012

Mauvais rêves la nuit dernière. Bouche emplie de toiles d’araignées, racines poussant au bout des doigts. Pressentiments de mort. La fin de Gengis Mao est-elle proche ? Morbide, morbide, morbide. S’éveiller et n’être plus là. Le grand fracas du silence. Ça me fait mal. S’éveiller et n’être plus là. Avoir levé l’ancre pour ailleurs. Ou pour nulle part. Le grand trou noir. Tant plus on vit, tant plus on s’accroche à la vie : la vie devient une habitude qu’il est dur de briser. Comme le monde serait vide si je venais à le quitter. Pouf, plus de Gengis Mao. Quel vide ! Les vents déchaînés soufflant des quatre coins du monde pour combler cette absence. Une tornade. Un ouragan.

Que j’aime m’attarder aux pensées de mort.

Mourir peut être un tel enseignement. Mourir peut vous en dire tellement sur votre propre compte. Il se peut même que mourir soit une volupté, j’imagine. L’expérience de la mort en tant que guérison, oui, ce vieux corps délabré rendant l’âme avec bonheur ! Pour certains, je suppose, ce sera l’extase la plus violente qu’ils auront connue.

Comme je l’appréhende.

Comment mourrai-je, de quelle manière effectuerai-je ma sortie ? Plus que tout, je crois que je redoute les assassins. Quitter le monde est une chose, naturelle et inévitable ; s’en voir expédier est une tout autre affaire, un affront à la personnalité, une insulte au moi. Je ne supporterai pas d’être conscient d’un tel renvoi. Et la conscience du passage, les derniers moments avant d’être éliminé, la confrontation avec l’assassin, la pensée de la perte, tandis qu’il s’avance vers moi en brandissant son poignard ou son pistolet ou que sais-je. Si cela doit être, faites que ce soit une bombe. Un poison foudroyant dans ma soupe. Mais il n’y aura pas d’assassins. Je suis trop bien gardé. Mon erreur a été de ne pas faire protéger Mangu de la même manière. Toutefois, Mangu n’était pas Gengis Mao : sa disparition n’aura pas eu pour lui le caractère que la mienne revêtira à mes yeux. L’idée de la mort m’est étrangère. Mon esprit est trop vaste, j’occupe une place trop grande dans la conscience de l’humanité ; qu’on m’ôte du monde, c’est plus que le monde ne peut endurer À coup sûr, c’est plus que je ne peux endurer.

Mais pourquoi ces pensées morbides ? Étrange, alors que je me sens tellement bien. Stupéfiante poussée d’énergie depuis ma transplantation aortique. La chirurgie me réussit. Je devrais me faire trafiquer les organes toutes les semaines. Changement de rein tous les premiers du mois, et une nouvelle rate le quinze. Oui. En attendant, tout bien portant que je sois, la mort joue avec mon âme pendant que je dors. Je crois qu’il s’agit d’un divertissement, d’un sport qui procure un frisson délicieux : jouer avec des fantasmes de mort. Nous avons besoin d’une forme de tension qui nous délivre de cette intolérable progression de l’existence. Ce flot d’événements, jour après jour, aube, midi, crépuscule, nuit, ça peut devenir écrasant, ça vous tourne en bourrique. D’où le plaisir de s’attarder sur la fin de toute perception, c’est-à-dire sur la fin de toutes choses. Il y a quelque joie à envisager le naufrage. Surtout – bien que cela n’ait rien d’exclusif – quand c’est celui des autres. Il existe un terme allemand, schadenfreude, la joie maligne, le plaisir que l’on retire de la contemplation du malheur d’autrui. Ce triste siècle aura été l’âge d’or de la schadenfreude. Nous avons connu l’extase de vivre la fin d’une ère, nous avons partagé maintes heures bénies de déclin et d’effondrement. Le bombardement des cathédrales en 1914, les troupes britanniques mourant dans la boue, les massacres en URSS, la première grande catastrophe économique, la guerre qui a suivi, Auschwitz, Hiroshima, le temps des assassinats, la débâcle des gouvernements, la Guerre virale, le pourrissement organique, tant de larmes à verser, bien que, à chaque fois, ce soient les autres qui aient le plus souffert, et non notre personne, mais les larmes n’en sont que plus douces ; neuf sombres décennies et j’ai connu le goût de chacune, alors pourquoi, aujourd’hui, ne prendrais-je pas un peu de recul ? Pourquoi ne pas inverser la règle et pleurer sur la mort de Gengis Mao ? Le deuil offre plus de plaisir que la mort. Qu’on me laisse donc savourer en imagination mon déplorable trépas. Comme je regrette ma disparition ! C’est moi qui suis mon pleureur le plus convaincant. Ces visions m’enchantent ; je me plains de façon tellement exquise. Mais suis-je bel et bien en train de mourir ? Je convoque Shadrak. Il m’annonce le bilan matinal. Tout est normal, tout est sain. Je suis un phénomène. Je ne quitterai pas ce monde aujourd’hui. Longue vie au khan ! Qu’il vive dix mille ans !

Béla Horthy le poursuit jusque dans un couloir des niveaux inférieurs de la Grande Tour du Khan et lui dit, tout en affectant de ne pas le regarder :

— Frank m’apprend que vous avez l’intention de rester ici.

— Pour l’instant, oui, répond Shadrak. J’ai besoin de réfléchir.

— La réflexion est une excellente chose, d’accord. Mais pourquoi la mener à Oulan-Bator ?

— C’est ici que je vis.

— Pour l’instant.

Horthy se retourne et considère ouvertement Shadrak. L’inquiétude voile ses yeux fous dont l’exophtalmie dénote une hyperthyroïdie. Shadrak se rend compte qu’il doit aussi faire partie des conspirateurs, et au fond la chose n’a rien de très étonnant.

— Filez, Shadrak, murmure Horthy.

— À quoi bon ? Ils me rattraperont.

— En êtes-vous sûr ? Ils n’ont pas encore pris Buckmaster.

— Ça ne vous fait pas peur de tenir de tels propos ? Alors qu’il y a probablement…

— Des caméras dans les murs ?

— Oui.

— Tout est filmé. Tout est enregistré. Et après ? Qui va examiner toutes les bandes ? Les sécuvils sont noyés sous les informations. Chaque canal est inondé par des flots de conspirations, pour la plupart démentes et imaginaires. Il n’existe aucun système de filtrage qui puisse éliminer le bruit inutile. Horthy cligne de l’œil. Partez. Faites comme Buckmaster.

— Pas la peine.

— Je ne suis pas de votre avis. Je recommande la fuite. Je la recommande fortement. Il y a des gens, figurez-vous, qui réfléchissent mieux lorsqu’ils sont en cavale.

Horthy sourit et sa main reste posée un moment sur celle de Shadrak.

Tandis qu’il s’éloigne, Shadrak le rappelle.

— Hé, en faites-vous partie également ?

— Partie de quoi ? demande Horthy en riant.

28 mai 2012

Encore de mauvais rêves. Je suis descendu jusqu’à la place Soukhe-Bator et j’ai constaté qu’on avait érigé ma statue en son centre, un colosse, au moins cent mètres de haut, faite d’un bronze qui prenait déjà une patine verte. J’étendais les bras comme pour bénir une foule. Mon visage était horrible : ridé, caverneux, hideux, le visage d’un homme âgé de cinq cents ans. La statue était privée de jambes. Elle s’arrêtait à mi-cuisses ; Gengis-Mao-cul-de-jatte ; seulement elle flottait en l’air, comme si on avait coupé les jambes qu’elle possédait à l’origine et qu’elle fût cependant demeurée à la même hauteur. J’ai demandé à un vieil ouvrier qui se trouvait là, en train de balayer des fleurs fanées : « Est-ce que Gengis Mao est mort ? » Il m’a répondu : « Mort et enterré, on a renvoyé les morceaux à Dalandzagdad, et bon débarras. » Les morceaux. On a renvoyé les morceaux. Je n’aime pas ça. La mort occupe trop mes pensées, ces jours-ci. Le jeu a perdu son charme. Je dois prendre des mesures.

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