Robert Silverberg - Shadrak dans la fournaise

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Silverberg - Shadrak dans la fournaise» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1981, ISBN: 1981, Издательство: Robert Laffont, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Shadrak dans la fournaise: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Shadrak dans la fournaise»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

De sa tour d’Oulan-Bator, Gengis II Mao IV Khan règne, en ce XXIe siècle, sur le monde entier. Sur ce qu’il en reste. En 1991, une éruption cataclysmique du Cotopaxi a assombri le ciel pour des semaines. A la faveur de la terreur et de la nuit, des émeutes. Puis des révolutions. Des guerres, enfin. Et sur les ruines du vieil ordre, les survivants meurent lentement du pourrissement organique, virus surgi d’une usine d’armes bactériologiques. L’humanité pourrit sur pied. Sauf à Oulan-Bator, sauf dans l’organisation du Khan, où grâce à l’antidote de Roncevic, déveteppé sur son ordre, le pourrissement est arrêté. Grâce à l’électronique, le Khan a des yeux partout. Il est le garant de Reconstruction. Il manifeste une vitalité prodigieuse. Il a quatre-vingt-treize ans. Il ne veut pas mourir. Avec l’aide de Shadrak, noir américain devenu son médecin, il ne mourra jamais. Grâce à trois projets immortalité dont le plus sinistre, Avatar, consiste à transférer dans un corps jeune sa personnalité. Pour assurer une tyrannie éternelle ?

Shadrak dans la fournaise — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Shadrak dans la fournaise», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Il travaille vite. Une sorte d’énergie farouche et fiévreuse s’est emparée de lui. Il ne cesse d’aller et venir du coffre à l’établi ; des clous de toutes longueurs lui composent une denture nouvelle et irrégulière ; pas un instant il n’est en repos. Et pourtant rien dans son travail ne donne le sentiment de la hâte. Se hâter serait une folie ; le but qu’il recherche est la paix de l’esprit. Il faut agir avec efficacité, mais sans précipitation. Shadrak mène son ouvrage dans la sérénité. Le travail est à lui-même sa propre fin et n’a pas de réalité au-delà de l’accomplissement spirituel immédiat qu’il permet : tout ce que l’on construit dans la chapelle de menuiserie n’est pas destiné à être utilisé, et l’on ne songerait pas plus à emporter avec soi une de ses réalisations qu’à apporter ses propres outils. On n’est pas là, après tout, pour bricoler comme à la maison. Il s’agit de s’exercer à la menuiserie afin, ce faisant, d’éprouver la fondamentale connexité de toutes choses dans l’univers ; ce que l’on construit ne compte pas, ce n’est qu’un moyen et l’on ne doit jamais se laisser aller à le considérer comme une fin en soi. Shadrak n’avait jamais pleinement compris cet aspect du culte jusqu’à aujourd’hui. Le côté physique du travail lui plaisait : les coups de marteau et la sueur – et aussi la récompense esthétique, la satisfaction de voir un objet solide et harmonieux prendre forme entre ses mains. Le désassemblage obligatoire après la séance l’a toujours un peu déprimé ; c’est qu’à ses yeux le culte de la menuiserie n’a jamais été quelque chose de beaucoup plus profond que le tennis, le golf ou le vélo. Pas une fois il n’a atteint ces limites de l’expérience intérieure que connaissent, parait-il, ceux qui viennent communier ici. Aujourd’hui, pourtant, à défaut de les atteindre, il s’en approche. En pénétrant dans ces royaumes inconnus, il découvre que ses peurs et son ressentiment s’estompent, il est purifié. Le Créateur dut éprouver la même chose pendant ces journées calmes où il donna naissance à des mondes : un sentiment d’identification totale à sa tâche, de délivrance du moi, l’impression de n’être que le véhicule de la grande force formatrice qui coule dans tout l’univers. Sans doute peut-on atteindre à la même sérénité en pratiquant le tennis, le golf ou la bicyclette, songe Shadrak. Peu importe le moyen ; seul compte l’état de conscience qui est au terme du voyage. Il voit sa voûte prendre forme ; ce n’est pas sa voûte ; mais la voûte, l’archétype de toutes les voûtes, la voûte idéelle, sur laquelle repose la voûte des deux, et la voûte et lui ne font plus qu’un ; c’est lui, Shadrak Mordecai d’Oulan-Bator, qui supporte le poids du cosmos, et il ne plie pas sous le fardeau. Une voûte se plaint-elle de la charge qu’elle soutient ? Une voûte digne de ce nom se contente de transmettre le poids à la terre, laquelle ne se plaint pas davantage, mais communique cette poussée aux étoiles, qui l’accueillent sereinement, car en vérité il n’y a pas de fardeau, mais seulement le flux et le reflux de la substance qui circule entre les membres unis de cette entité première qui est la matrice de toutes choses. Lorsqu’on a une fois perçu cela, peut-on encore s’inquiéter de ce que le corps qui abrite pour le moment un ensemble de réponses intitulé « Shadrak Mordecai » risque sous peu d’accueillir à sa place quelque chose qui se présente sous le nom de « Gengis Mao » ? De telles métamorphoses ne signifient rien. Nul changement ne se produit ; il y a transfert et non transformation ; la seule réalité est celle du flux éternel. Shadrak est pur de tout tumulte intérieur et de toute épouvante.

La voûte est achevée. Shadrak admire la perfection de sa forme, puis, calmement, il démolit son ouvrage et va porter les pièces jusqu’au coffre des bois de récupération.

La voûte cesse-t-elle d’exister du seul fait que ses éléments ont été séparés ? Non. Dans son esprit, elle brille d’une aussi vive lumière qu’à l’instant où il l’a conçue. Elle existera toujours. Elle est indestructible. Shadrak range ses outils dans l’ordre impeccable où il les a trouvés, puis il ramasse sa sciure et va la brûler selon le rite dans l’urne de la nef. Lorsque l’établi est à nouveau d’une propreté irréprochable, Shadrak s’agenouille, courbe la tête et demeure ainsi une minute ou deux. Il est entièrement apaisé, son esprit est vide, tabula rasa . Il est guéri, son équilibre est retrouvé. Il sort.

Il y a des images de Mangu dans toutes les rues. Le beau visage mongol vous contemple depuis la façade de chaque immeuble ou depuis les grandes banderoles accrochées aux réverbères, très haut au-dessus des chaussées. Au croisement de trois grandes artères, des ouvriers procèdent avec zèle au coffrage de ce qui sera sans nul doute une énorme statue du défunt vice-roi. Le procès de canonisation est déjà bien avancé ; jour après jour, Mangu est projeté avec plus d’insistance dans la conscience des habitants de la capitale, et dans le reste du monde aussi, très probablement. Mort, Mangu a acquis une puissance et une présence qu’il n’avait jamais possédées de son vivant : en vérité, il est devenu un demi-dieu déchu ; il est Baldr, Adonis, Osiris, l’espérance détruite du printemps, et il est impossible qu’il ne se relève pas un jour.

D’une démarche souple et tranquille, Shadrak se dirige vers le fleuve en sifflotant une exubérante mélodie romantique – du Rachmaninoff, soupçonne-t-il. Il se rend compte qu’un homme, sorti peu de temps après lui de la chapelle de menuiserie, l’a pris en filature. La chose ne l’inquiète nullement. D’ailleurs, pour l’instant, rien ne l’inquiète et tout le ravit : la steppe, les collines, l’air un peu frais du printemps, l’idée qu’on le suit. Il trouve même un charme à la sotte omniprésence de Mangu, dont les traits banals et symétriques ont été placardés partout et semblent jaillir des boites aux lettres aussi bien que des poubelles ou du mur blanc et lisse qui court le long du fleuve ; il y a des banderoles Mangu et des fanions Mangu dans tous les coins, et le fond uniformément jaune, couleur du deuil mongol, prête à tout ce déploiement un étrange caractère de fête ; on s’attend presque à voir surgir une procession en l’honneur de Mangu, qui serait suivie de la résurrection triomphale du vice-roi. Shadrak sourit. Il penche son grand corps par-dessus le parapet de la promenade afin d’admirer le fleuve au cours superbe et tumultueux : stimulé par les crues printanières, il danse, tourbillonne et chante avec une rare énergie. Shadrak se représente les vrilles et les rubans des affluents qui rejoignent le lit du fleuve à ses pieds, prenant cette terre aride sous leur lacis, apportant gaiement l’eau des montagnes pour la chasser vers le fleuve, puis vers la mer : un vaste système artériel au service de cet être vivant, palpitant, qu’est la Terre. L’image flatte le médecin en Shadrak. Il se dit qu’en écoutant attentivement, il percevra la respiration de la planète, et même son rythme cardiaque, boum- boum, boum-boum, boum-boum.

L’homme qui le suit depuis tout à l’heure fait son apparition sur la promenade et vient se placer à la gauche de Shadrak. Côte à côte, ils contemplent le fleuve en silence. Au bout d’un moment, Shadrak risque un coup d’œil furtif et découvre que son espion n’est autre que Frank Ficifolia, spécialiste des communications et créateur de Surveillance Vecteur Un. Ficifolia est un probable quinquagénaire, trapu et replet, compétent, sociable et loquace. Son mutisme, inhabituel, est significatif. À son entrée dans la chapelle de menuiserie, Shadrak avait bien cru apercevoir quelqu’un qui ressemblait à Ficifolia, mais la règle de l’ordre lui interdisait de jeter un second regard ; son impression première se trouve à présent confirmée. Mais la retenue de Shadrak, à l’instant, relève d’un tout autre savoir-vivre. Dans l’univers de Gengis Mao, où règne l’espionnite, il est fréquent que l’on soit approché par des gens qui veulent vous parler sans manifester les signes extérieurs de la conversation. Souvent, Shadrak a poursuivi de longs entretiens avec quelqu’un qui regardait dans une autre direction, ou même lui tournait le dos. Il s’abstient donc de saluer Ficifolia et continue d’étudier le cours violent du fleuve. Il est en état d’attente.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Shadrak dans la fournaise»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Shadrak dans la fournaise» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Robert Silverberg - He aquí el camino
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Rządy terroru
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Poznając smoka
Robert Silverberg
Robert Silverberg - The Old Man
Robert Silverberg
Robert Silverberg - The Nature of the Place
Robert Silverberg
Robert Silverberg - L'homme dans le labyrinthe
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Sadrac en el horno
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Shadrach in the Furnace
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Shadrach nella fornace
Robert Silverberg
Отзывы о книге «Shadrak dans la fournaise»

Обсуждение, отзывы о книге «Shadrak dans la fournaise» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x