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John Brunner: L'homme total

Здесь есть возможность читать онлайн «John Brunner: L'homme total» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1977, ISBN: 2-258-00218-4, издательство: Presses de la Cité, категория: Фантастика и фэнтези / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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John Brunner L'homme total

L'homme total: краткое содержание, описание и аннотация

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Il s’appelle Gerry Howson. Il est petit, il est laid, il est infirme. Mais il y a dans son esprit une formidable puissance. Elle lui permettra de survivre dans une cité traumatisée par les désordres civils, sillonnée par les forces de l’ONU, et parfois aussi par des gangsters. Elle fera de lui le thérapeute numéro un d’Oulan Bator, où se regroupe l’élite d’une bien surprenante « Organisation Mondiale de la Santé ». Elle sera sa seule arme lorsqu’il s’aventurera dans des contrées où l’on n’accède que par la pensée, et où s’affrontent barbares, tigres, magiciens et dragons. Mais cette puissance est aussi une malédiction, et la tentation perpétuelle de s’abîmer volontairement dans la folie et de mourir immobile, les yeux ouverts, et de la poussière aux lèvres… Sur un thème classique, – la télépathie –, John Brunner, dont on n’a pas oublié Tous à Zanzibar ni le Troupeau aveugle, prouve de nouveau qu’il est au premier rang de la science-fiction contemporaine.

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— Oui. (Elle sembla s’affaisser davantage mais il n’y avait aucune protestation dans sa voix.) Mais il est mort maintenant. Et de toute façon je ne me suis jamais mêlée de ces histoires politiques.

L’officier ne fit pas de commentaire.

— Eh bien, dit-il seulement, je dois vous demander de nous accompagner, s’il vous plaît. Nous devons vous poser quelques questions.

— Très bien. (Elle recula apathiquement.) Entrez et attendez-moi pendant que je me change. Est-ce que ce sera long ?

— Cela dépendra de vous, j’ai bien peur.

— C’est à cause du gosse, voyez-vous. (Elle traversa la pièce en traînant ses pieds nus.) Est-ce que je le prends ou est-ce que je demande à quelqu’un de s’en occuper un moment ?

L’officier fronça les sourcils et consulta un papier qu’il sortit de sa poche.

— Ah, en effet, dit-il après un instant. Eh bien, je suppose qu’il vaut mieux que vous l’emmeniez.

Ils allèrent au Q.G. de la police. Il y avait eu du sang sur les élégantes marches de pierre blanche, mais il n’y en avait plus à présent ; toutefois il restait des traces de shrapnel et des impacts de balles, et quelques fenêtres brisées n’étaient pas encore réparées. La police n’avait plus la maîtrise des lieux. En uniforme ou non, ses hommes devaient montrer des laissez-passer pour entrer, et les gardes à l’entrée avaient des pattes d’épaules qui disaient DENMARK. Sarah Howson les regarda, et ce n’était pas la première fois depuis la mort de Pond qu’elle se demandait comment il avait pu se persuader que ses compagnons et lui vaincraient, alors que le monde entier était prêt à intervenir contre eux.

Dans le hall de l’immeuble, l’officier repéra et héla une femme en uniforme dont le corsage portait un insigne blanc avec une croix rouge au lieu d’une indication de nationalité. Elle souriait et avait une voix agréable. Sarah Howson la laissa prendre le petit ballot qu’était son fils.

Le sourire s’évanouit à l’instant où les mains perçurent, à travers l’étoffe mince du châle, la colonne vertébrale tordue et les épaules bancroches.

— On s’occupera bien de votre bébé jusqu’à ce que vous repartiez, dit l’officier. Par ici, je vous prie. (Il désigna un couloir jalonné de portes.) Il sera peut-être nécessaire d’attendre un moment, j’ai bien peur.

Ils gagnèrent un bureau d’où l’on avait vue sur la place devant l’immeuble. Le soleil du soir éclairait la pièce, orange et or sur les murs gris pâle et les meubles bruns et vert sombre.

— Asseyez-vous, je vous prie, dit l’officier et il alla au bureau décrocher le téléphone intérieur ; il forma un numéro de trois chiffres et attendit. Puis :
Miss Kronstadt, s’il vous plaît. (Et après une pause) : Ah, Miss Kronstadt ! Nous avons une visiteuse assez intéressante. Un de nos brillants jeunes experts sanitaires était descendu hier aux incinérateurs municipaux pour les remettre en état, et il s’est trouvé qu’il a remarqué un nom sur une lettre qui a voltigé d’un camion qu’on déchargeait. Le nom de Gerald Pond. Bien sûr, nous l’avions sur la liste des morts, de sorte que nous n’avions pas donné suite avant cet après-midi, quand nous avons découvert qu’il avait une maîtresse habitant toujours à la même adresse… (Il s’interrompit et regarda le récepteur comme si celui-ci l’avait mordu.) Vous voulez dire,
fit-il plutôt lentement, vous voulez dire que je la renvoie chez elle et c’est tout ! Vous êtes certaine
qu’elle n’est pas… ? Bon Dieu ! Je suis désolé, j’aurais dû vous contacter d’abord, mais je n’aurais jamais pensé que vous l’aviez repérée si vite. D’accord, je la fais reconduire… Quoi ?

Il écouta. Sarah Howson sentit un frisson d’intérêt disperser la brume de son apathie et découvrit qu’en faisant attention, elle arrivait juste à saisir ce que disait le téléphone :

— Non, gardez-la quelques minutes. Je passe dès
que je peux. Je voudrais lui jeter un autre coup d’œil. Quoique je doute que nous ayons l’usage de renseignements supplémentaires sur Pond. J’ai déjà un dossier de deux cents pages devant moi.

L’officier raccrocha avec un haussement d’épaules et ouvrit la poche de sa vareuse pour en extraire un paquet de cigarettes bizarres dont le papier était rayé de gris pâle et de blanc. Il en donna une à Sarah Howson et la lui alluma avec un briquet fabriqué à partir d’une douille.

La porte s’ouvrit et la femme entra vivement.

C’était la femme aux cheveux courts comme ceux d’un homme et aux pattes d’épaules israéliennes. Sarah Howson écrasa sa cigarette et la regarda.

— Je vous ai déjà vue quelque part.

— Exact. (Bref sourire.) Je suis Ilse Kronstadt. Vous étiez à l’hôpital municipal quand j’y suis passée l’autre jour. (Elle se percha sur le bord du bureau, balançant une jambe.) Comment va le bébé ?

Sarah Howson haussa les épaules.

— On s’occupe de vous correctement ? Je veux
dire, vous avez les rations qu’il faut, les soins qu’il
faut à l’enfant ?

Sarah Howson hocha la tête. Elle jouait distraitement avec son mégot. Ilse Kronstadt la regardait et son visage se tendit.

— Est-ce que c’est exact… Je veux dire à propos de votre grand-père ? dit-elle soudain.

— Quoi ? (Saisie, Sarah Howson rejeta la tête en arrière.) Qu’est-ce qu’il y a avec mon grand-père ?

Toute sympathie avait quitté l’Israélienne, comme si on avait éteint la lumière derrière ses yeux. Elle se mit debout.

— Ça, c’était moche, dit-elle. Vous n’aviez rien d’une timide vierge, hein ? Et vous saviez que vous n’auriez pas dû avoir d’enfant, avec votre ascendance ! Faire du chantage à la grossesse, surtout à un type comme Pond, qui se foutait de tout sauf de son sale petit désir de pouvoir ! Ach ! (Son regard accusateur balayait l’autre femme comme une mitrailleuse, et elle tapa du pied. Stupéfait, l’officier pakistanais portait son regard de l’une à l’autre.)

— Non, bredouilla Sarah Howson, c’est faux ! Je n’ai pas…

— Enfin, à présent c’est fait. (Ilse Kronstadt soupira et se détourna.) J’imagine que tout ce que vous pouvez faire c’est d’essayer de vous occuper du môme. Son hérédité physique est peut-être catastrophique, mais ses dons intellectuels devraient être bien : il y a des matériaux de première classe du côté Pond, et vous n’êtes pas stupide. Égoïste, et l’esprit paresseux, mais pas stupide.

Une rougeur sombre, pleine d’animosité, montait au visage de Sarah Howson.

— Très bien, dit-elle après un silence. Dites-moi : qu’est-ce que je fais, pour « m’occuper du môme » ? Je ne suis plus une môme, moi, hein ? Je n’ai pas d’argent, pas de qualification, pas de mari ! Qu’est-ce qu’il me reste ? Les ménages ! La plonge !

— La seule chose qui importe pour bien vous occuper du gosse, dit Ilse Kronstadt, c’est de l’aimer.

— Oh, bien sûr, dit amèrement Sarah Howson. Chair de ma chair. Ne me faites pas de prêchi-prêcha. Le prêchi-prêcha, c’est tout ce que Gerald m’a donné, et ça lui a rapporté une balle dans la tête, et à moi un môme infirme. Je peux partir, maintenant ? J’en ai ras le bol.

Les yeux bleus perçants se fermèrent brièvement, et les paupières se serrèrent et les lèvres se pressèrent l’une contre l’autre et le front se sillonna de plis à la naissance du nez aigu.

— Oui, vous pouvez partir. Il y a trop de gens comme vous dans le monde pour que nous puissions le guérir en un jour. Mais même si vous ne pouvez pas aimer ce gosse de bon cœur, Miss Howson, vous pouvez du moins vous rappeler que vous avez un jour voulu un bébé, pour une raison que vous ne risquez pas d’oublier.

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