Louis-Bernard Robitaille - Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez

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Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez: краткое содержание, описание и аннотация

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Le Parisien a mauvaise réputation. Les visiteurs étrangers le trouvent agressif, suffisant. En France même, le qualificatif de Parisien devient une injure dès qu'on franchit le périphérique.
L’
a le privilège d’habiter l’une des plus célèbres et des plus somptueuses villes au monde, un minuscule îlot où se côtoient tous les pouvoirs. On le soupçonne vite d’être un nanti.
Mais qui sont-ils en fin de compte, ces Parisiens ? Et de quel passé lourd et compliqué viennent-ils ? Louis-Bernard Robitaille, correspondant à Paris d’un grand quotidien nord-américain, les a observés pendant trois décennies. Il a croisé des artistes, des écrivains, des hommes politiques, une multitude de concierges, garçons de café et autres chauffeurs de taxi.
Le portrait du Parisien qu’il propose est souvent amusant, toujours savoureux, à l'occasion même érudit. Et, bien sûr, jamais exempt de mauvais esprit.

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Vingt ans plus tard, cet exploit est devenu presque banal, bien que moins profitable. Début 2009, on constatait dans la bible De particulier à particulier qu’il y avait à vendre place de la République du mètre carré à trois mille cinq cents euros, un prix anormalement bas. Vérification faite, il s’agissait d’une cave, mais on nous assurait qu’on pouvait y amener de la lumière du jour, l’eau et l’électricité. Depuis, ce genre d’offre est devenu courant : cela s’appelle un souplex . Vous achetez un rez-de-chaussée qui fait trente mètres carrés au sol, et par la suite vous vous agrandissez en creusant sous terre. Il vous suffira de démolir entièrement ou partiellement le sol du rez-de-chaussée pour faire venir la lumière du jour. Les fenêtres sur rue seront pourvues de vitres teintées qui permettent de voir sans être vu. Et si ça ne suffit pas, vous vous équiperez d’éclairage solaire artificiel, comme cela se pratique à Helsinki pendant la nuit polaire. La grotte en question vous aura coûté trois ou quatre mille euros du mètre carré, c’est-à-dire moins cher que pour une belle maison à Lyon, Bordeaux ou Montpellier. Mais qu’importe : vous voilà intra-muros et, pour avoir accompli de telles acrobaties architecturales, vous serez sacré Parisien de l’année. Et vous pourrez dire aux gens que vous rencontrez, et qui forcément ne sont au courant de rien : Oui, j’ai trouvé une affaire en or, un bijou, un truc bizarre. J’habite un souplex.

Nul ne peut être considéré comme Parisien s’il ne connaît pas aujourd’hui l’existence du souplex. Comble du chic : en avoir acheté un — pour une misère dans le 5 e, à l’ombre du Panthéon, un vrai paradis grâce à mon maçon polonais ! — , y habiter, y donner des fêtes d’enfer et trouver ça formidable .

À Paris on ne cherche ni son petit confort ni la tranquillité, on cherche le bon plan, la bonne adresse, the place to be. Les candidats sérieux à la parisianitude le savent : une adresse postale indiquant la rue Bonaparte, ou la rue Charles-Baudelaire ou la rue Campagne-Première, vous pose définitivement quelqu’un. Que cette adresse corresponde à vingt-deux mètres carrés loi Carrez, situés au cinquième étage sans ascenseur, personne ne vous en tiendra rigueur. À Paris, la pauvreté n’est pas un vice, pour peu que vous manifestiez avec désinvolture une connaissance parfaite des codes en vigueur. Le seul péché impardonnable sous cette latitude, c’est le mauvais goût.

3

L’erreur de Pierre Bérégovoy

Le 1 ermai 1993, quelques semaines après son départ de Matignon où il avait pendant un an désespérément tenté de garder à flot un navire socialiste en voie de dislocation, l’ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy décédait d’une balle dans la tête au bord d’un canal dans sa bonne ville de Nevers. Un probable suicide, même s’il subsiste des zones d’ombre sur les circonstances de sa mort — versions contradictoires sur son emploi du temps ce jour-là, soudaine mutation aux antipodes de deux témoins essentiels, le chauffeur et le garde du corps, disparition définitive du dossier d’autopsie. À tel point qu’on ne peut totalement exclure l’hypothèse où l’on aurait voulu neutraliser un dirigeant politique parfaitement informé de tous les dossiers troubles du règne mitterrandien.

Il avait été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre des Finances, puis Premier ministre, et connaissait une infinité de secrets. Gravement affecté par la débâcle socialiste aux élections législatives dont il se jugeait responsable, il avait également le sentiment d’avoir été lâché par Mitterrand et son entourage. Ou alors était-ce que Bérégovoy menaçait de déballer des affaires embarrassantes, par exemple celle des frégates de Taïwan ?

On sait en tout cas pourquoi l’homme était profondément déprimé. À deux mois du scrutin de mars 1993, Le Canard enchaîné avait révélé l’existence d’un prêt sans intérêt — peut-être un cadeau — consenti au milieu des années 1980 par un ami proche du président Mitterrand, Roger-Patrice Pelat, d’un montant d’un million de francs. Cette somme avait permis à Pierre Bérégovoy d’acheter un appartement de cent mètres carrés dans le 16 earrondissement. La somme n’était pas négligeable, Pelat avait une réputation sulfureuse, on le soupçonnait d’avoir bénéficié de complaisances du régime : son entreprise, Vibrachoc, avait été « nationalisée » en 1982 à un prix qu’on disait sans rapport avec sa valeur réelle, et par la suite certains l’avaient accusé d’avoir touché des commissions sur de gros contrats à l’étranger. Or Bérégovoy avait la haute main sur les dossiers économiques, à titre de secrétaire général de l’Élysée puis de ministre de l’Économie et des Finances, et faisait partie des familiers de Pelat, le « président bis ».

Un documentaire réalisé en 2008, La Double Mort de Pierre Bérégovoy , défendait avec quelques arguments troublants — et d’autres plus discutables — la thèse de l’assassinat. Il contenait par ailleurs plusieurs témoignages d’anciens proches qui s’apitoyaient sur le sort injuste réservé à l’« ancien ouvrier » parvenu au plus haut sommet de l’État à la force du poignet : « Qu’on lui ait fait grief de ce prêt sans intérêt est simplement ridicule, répétaient-ils à l’unisson. Que Bérégovoy ait été obligé d’emprunter un million de francs à Pelat pour s’acheter un malheureux appartement est la preuve même de son honnêteté : en quarante ans de vie politique il n’a pas mis un sou de côté ! »

Une affaire franchement dérisoire, selon le parlementaire socialiste François Colcombet, qui avait été l’un des premiers dirigeants du Syndicat de la magistrature, l’une des corporations les plus noblement républicaines de France : « On lui reprochait, ironisait-il, de s’être offert cent mètres carrés, de surcroît dans un quartier aussi bourgeois que le 16 e. En réalité, cela prouvait qu’il n’avait rien compris aux vrais usages bourgeois : il croyait avoir atteint les sommets, et il avait échoué dans une rue moche et un quartier ringard. Il ne savait même pas que le vrai chic parisien consiste à s’installer dans de beaux quartiers de la rive gauche, comme Roland Dumas, Robert Badinter ou François Mitterrand… »

Le principal tort de Bérégovoy, en somme, n’avait pas consisté à fréquenter Pelat mais à se tromper de quartier en croyant accéder à la bourgeoisie de droit divin. Comme aurait dit Talleyrand, c’était pis qu’une faute : une erreur. Même dans Paris il y a des lieux où il vaut mieux habiter, et d’autres où il ne faut surtout pas habiter.

Bien entendu — on l’a vu plus haut —, il vaut toujours mieux vivre en deçà qu’au-delà du périphérique. Ce n’est pas suffisant, mais c’est un prérequis. Dans des milieux un peu sélects, il y aura un léger passage à vide dans la conversation si votre interlocuteur vous confesse, à contrecœur ou avec un souci méritoire de transparence : J’habite en banlieue.

Les gens qui passent leur vie à Neuilly l’avoueront plus spontanément, peut-être même en se rengorgeant. Il est vrai que c’est la commune la plus riche de France, qu’elle assure automatiquement le label bourgeois authentique à tous ses citoyens, qu’on y accède sans avoir à traverser le périphérique et que c’est un peu Paris. Si Katherine Pancol, Patrick Bruel ou Jacques Attali y ont élu résidence, ça ne peut pas être complètement ringard. À des degrés moindres, cette indulgence pourra s’étendre à des communes voisines, Boulogne, Levallois-Perret ou Saint-Cloud. Mais indulgence limitée tout de même : certes, pour le prix d’un simple appartement à Saint-Germain-des-Prés vous pouvez y trouver un jardin, de l’espace et du calme, trois atouts qu’il est difficile de réunir à Paris, mais on se demandera tout de même pourquoi vous n’habitez pas comme tout le monde le 7 e, place Saint-Sulpice ou sur les jardins de l’Observatoire. Si vous rendez visite à Jacques Attali, dans sa belle maison, légèrement en retrait de l’avenue du Roule, cette rue trop passante de Neuilly, vous ne pourrez vous empêcher de vous interroger : Jacques Attali serait-il à ce point fauché qu’il n’a même pas les moyens de se payer un hôtel particulier dans le Marais ou dans le 6 e?

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