Louis-Bernard Robitaille - Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez

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Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez: краткое содержание, описание и аннотация

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Le Parisien a mauvaise réputation. Les visiteurs étrangers le trouvent agressif, suffisant. En France même, le qualificatif de Parisien devient une injure dès qu'on franchit le périphérique.
L’
a le privilège d’habiter l’une des plus célèbres et des plus somptueuses villes au monde, un minuscule îlot où se côtoient tous les pouvoirs. On le soupçonne vite d’être un nanti.
Mais qui sont-ils en fin de compte, ces Parisiens ? Et de quel passé lourd et compliqué viennent-ils ? Louis-Bernard Robitaille, correspondant à Paris d’un grand quotidien nord-américain, les a observés pendant trois décennies. Il a croisé des artistes, des écrivains, des hommes politiques, une multitude de concierges, garçons de café et autres chauffeurs de taxi.
Le portrait du Parisien qu’il propose est souvent amusant, toujours savoureux, à l'occasion même érudit. Et, bien sûr, jamais exempt de mauvais esprit.

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Cet âge d’or a fini par mourir de sa belle mort. Le système des loyers 48 ne concerne plus que quelques vieillards accrochés à leur deux-pièces-cuisine et indélogeables pour cause de grand âge. N’essayez pas de faire le coup de la surface corrigée, ça ne marche plus. Du côté des institutionnels, ça ne va guère mieux. En 2001, j’avais rendu visite à l’immortel Bertrand Poirot-Delpech, qui habitait depuis longtemps dans un ancien hôtel particulier de la rue Saint-Guillaume : « Oui, c’est à l’Institut, mais je ne sais pas si je pourrai rester ici encore longtemps, tellement on augmente les loyers. » Traduction : il habitait de longue date ce bel appartement grâce à l’Académie, mais la Cour des comptes avait mis son nez en 1994 dans les livres du parc immobilier du quai Conti. Des logements, moyens ou parfois immenses, loués pour presque rien à de méritants académiciens ou à des amis et parents. L’Institut et les académies avaient été obligés de réviser les loyers à la hausse pour éviter l’accusation d’abus de bien social. Du côté de la Ville de Paris, les médias avaient révélé en 1995 que la famille Tibéri s’était attribué cinq appartements de la mairie, que le fils d’Alain Juppé en était également bénéficiaire. Petit scandale : Rony Brauman, l’irréprochable président de Médecins sans frontières, s’était de lui-même précipité à la télévision pour expliquer que s’il occupait un cent mètres carrés agréable dans le 11 e, malgré un salaire mensuel modeste, c’est qu’il s’agissait d’un HLM amicalement attribué par l’Hôtel de Ville. Car il y avait également, de façon certes marginale, la case HLM dans cette affaire. Un « ami » — journaliste, universitaire, artiste ou simplement ami — voyait un jour son nom mystérieusement arriver en tête de la liste d’attente pour les rares logements sociaux situés pas loin du centre, comme dans le 10 e, le 11 e, le 14 e. Et hop ! il se retrouvait pour le reste de ses jours à l’abri des spéculateurs urbains, à moins que quelque fonctionnaire zélé ne vienne vérifier l’état de ses revenus et décréter qu’il n’avait rien à faire dans un HLM avec un salaire aussi confortable. Mais les heureux élus qui avaient un jour obtenu de tels logements bon marché à l’époque où ils étaient en début de carrière et peu argentés ne se sont jamais empressés deux décennies plus tard d’en rendre les clés alors que leur revenu réel avait été parfois multiplié par cinq. Comme par hasard ces appartements classés HLM, et qui se trouvent parfois en plein cœur d’agréables quartiers centraux — ainsi le bas du 14 e—, sont souvent occupés par une population nettement plus bobo que dans le 9–3. Dans ce domaine il n’y a pas de limite à la fantaisie : en pleine affaire des appartements de la mairie de Paris, on apprenait que le président Chirac, fraîchement élu en mai 1995 après avoir été maire de Paris pendant dix-huit ans (et député de Corrèze pendant vingt-huit), avait fait racheter le discret pavillon qu’il occupait rue du Bac par une société d’économie mixte de la Ville qui le lui louait — chiffres de 1995 — pour la modique somme de onze mille francs mensuels. Il s’agissait d’une maison de 189 mètres carrés habitables donnant sur un jardin privatif qui en faisait cinq cents. Jacques Chirac ou l’art d’obtenir de l’or au prix du vil métal. L’homme n’était pas seulement le maire de Paris mais un vrai Parisien. La preuve : après son départ de l’Élysée, il s’est fait « prêter » un somptueux appartement situé quai Voltaire par la richissime famille libanaise Hariri.

Ces combines se sont progressivement taries du côté de l’Académie française et de la mairie de Paris. Puis ce fut le tour des institutionnels. Je suis en guerre avec l’UAP , fulmine une libraire qui avait trouvé un toit accueillant pour trois francs six sous à Montmartre à l’époque de sa gloire, les salauds, ils commencent à vendre à la découpe . L’expression, qui évoque des amputations sur les champs de bataille ou des séances d’équarrissage, est apparue il y a dix ou quinze ans et a aussitôt connu une belle fortune dans les médias nationaux et les conversations de salon en tant qu’illustration obscène de la vague ultralibérale submergeant la République : telle vénérable association, une banque privatisée, les assurances machin, étaient en train de réaliser de colossales plus-values en se débarrassant de locataires installés depuis des décennies. Faute de pouvoir rajuster les tarifs à la hausse ou changer de locataires, les institutionnels vendaient les appartements un à un en les offrant en priorité aux occupants avec un rabais proportionnel à leur ancienneté dans les lieux [10] Selon Bertrand de Feydeau, ancien gestionnaire du patrimoine de l’assureur Axa, « Le désinvestissement des institutionnels de l’immobilier est l’un des faits les plus marquants des quinze dernières années. Un million de logements environ ont été cédés pendant cette période. » Cité dans L’Express du 9 octobre 2013. . Stupeur des locataires — libraires, enseignants, journalistes, parfois commerçants — installés dans les murs depuis des décennies et se croyant inamovibles. Je suis en procès avec eux, et si ça ne marche pas je serai obligée d’aller en banlieue , soupire la même libraire, prenant le Ciel à témoin de cette injustice monstrueuse.

Les Parisiens ont donc vu poindre le XXI esiècle sous les plus fâcheux auspices. Il y eut encore un dernier sursis : les bons petits plans pourris — espaces commerciaux désaffectés à retaper, anciens garages ou ateliers de confection, triplettes de chambres de bonne à rénover, mansardes situées entre des cités HLM et les portes de Paris. IIs finirent par être réquisitionnés jusqu’au dernier.

Depuis, c’est la loi impitoyable du marché qui régit la vie immobilière. Parfois chacun retient son souffle, car pour un court instant les prix cessent de monter après une hausse ininterrompue de dix ans, et une singulière poussée de fièvre dans les trois dernières années. Dans les agences, les spéculations vont bon train. On constate indéniablement un palier dans la hausse, mais s’agit-il d’une simple pause , d’un petit tassement ? Des biens affichés à huit mille euros du mètre carré, et qui se négociaient à sept mille, sont soudain accessibles à six mille euros. Une aubaine ! Mais le miracle a ses limites et ne dure qu’un temps.

Si vous demandez à un agent immobilier de vous trouver, en toute modestie, un espace à rénover entièrement dans l’est de Paris (10 e, 11 e, 12 e), et négociable à cinq mille euros au maximum, il secoue la tête : Oui, vous pourrez le trouver, mais à Vincennes, d’ailleurs, il y a le métro . Ou alors : J’ai ça, mais c’est un appartement rue de Ménilmontant, au premier étage juste au-dessus d’un kebab, je ne vous le conseille pas, surtout si vous n’aimez pas le bruit des casseroles et les odeurs de cuisine épicée.

Début 2013, les chambres de notaires situaient les actes de vente dans Paris à 8 200 euros du mètre carré en moyenne. Les aficionados avaient compris : cela signifiait entre douze et quatorze mille euros dans les arrondissements centraux de Paris, plus de neuf mille dans les 14 eet 15 e. Au-dessous de la barre des six mille euros il ne restait plus que le 19 e, les zones réputées infréquentables du 13 eet du 18 e, ou alors des espaces en rez-de-chaussée dans des immeubles en mauvais état. Il n’y avait plus d’échappatoire possible.

Mais Paris a de la ressource. Si l’on ne peut plus acheter ou louer du mètre carré à moitié prix, il n’y a plus qu’à en inventer. Un ami sculpteur, très doué pour le bricolage immobilier, avait ouvert la voie de longue date. Il avait repéré dans une allée privée donnant sur la rue Oberkampf un petit atelier de vingt-cinq mètres carrés à vendre en rez-de-chaussée. On y stockait ou fabriquait je ne sais quels produits. En 1990, cela valait un prix dérisoire vu l’exiguïté des lieux et le manque d’intimité d’un espace avec verrière donnant directement sur une allée. Mais le sculpteur en question, habitué à retaper des espaces improbables ou de vrais taudis, avait flairé la bonne affaire. Car le local disposait d’une cave dont la surface dépassait celle de l’atelier. Elle était en terre battue, mais qu’à cela ne tienne : cela facilitait les travaux. Au bout de deux ans, N*** avait aménagé en sous-sol un espace d’une propreté impeccable sur plus de quatre-vingts mètres carrés. Des pavés lumineux laissaient passer la lumière du jour. Il avait achevé un grand atelier, aménagé une chambre d’ami et une salle de bains. On se demandait à quel moment il finirait dans ses excavations par atteindre le réseau souterrain de la RATP et pouvoir ainsi faire irruption gratis dans le métro. En creusant, en grattant, en sortant des tonnes de terre et de gravats, il avait obtenu plus de cent mètres carrés habitables après en avoir acheté vingt-cinq pour le prix de sept.

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