Louis-Bernard Robitaille - Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez

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Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez: краткое содержание, описание и аннотация

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Le Parisien a mauvaise réputation. Les visiteurs étrangers le trouvent agressif, suffisant. En France même, le qualificatif de Parisien devient une injure dès qu'on franchit le périphérique.
L’
a le privilège d’habiter l’une des plus célèbres et des plus somptueuses villes au monde, un minuscule îlot où se côtoient tous les pouvoirs. On le soupçonne vite d’être un nanti.
Mais qui sont-ils en fin de compte, ces Parisiens ? Et de quel passé lourd et compliqué viennent-ils ? Louis-Bernard Robitaille, correspondant à Paris d’un grand quotidien nord-américain, les a observés pendant trois décennies. Il a croisé des artistes, des écrivains, des hommes politiques, une multitude de concierges, garçons de café et autres chauffeurs de taxi.
Le portrait du Parisien qu’il propose est souvent amusant, toujours savoureux, à l'occasion même érudit. Et, bien sûr, jamais exempt de mauvais esprit.

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Au prix du marché, les locations sont tout aussi inabordables pour les salariés lambda, fonctionnaires, enseignants, cadres moyens et même journalistes, sauf pour ceux, souvent jeunes et célibataires, qui acceptent de vivre dans un espace réduit. Avec un salaire de deux mille euros par mois, un professeur du secondaire s’estimera heureux s’il trouve un studio bien situé ou un minuscule deux-pièces à huit cents euros. D’ailleurs il n’est même pas certain d’être agréé par le propriétaire, qui peut exiger un salaire trois voire quatre fois supérieur au loyer, ou à défaut un garant qui s’engage à payer en cas de défaillance du locataire. Dans ce contexte, un couple avec enfant(s) touchant à deux quelque quatre mille euros n’a plus qu’à s’exiler en banlieue, à moins de chercher et de se voir attribuer un miraculeux HLM. Mais les listes d’attente pour les logements sociaux intra-muros sont estimées à 120 000 personnes. On en enregistre 20 000 de plus chaque année et, dans le 11 e, les délais dépassent dix ans [7] Selon les chiffres de l’APUR pour 2007, on comptait 109 397 demandeurs de HLM dans Paris, alors que la totalité des logements sociaux s’élevait à 171 502 en 2006 (Pinçon-Charlot, op. cit. ). . La ville est désormais réservée aux héritiers, aux riches, français ou étrangers, ou alors à des salariés moyens résignés à vivre dans des placards.

Et l’époque des combines est révolue.

Il y a trois décennies, le problème se posait dans les mêmes termes : on ne pouvait pas décemment se loger dans Paris si l’on était journaliste pigiste, vendeur dans un grand magasin, chargé de cours à l’université, attachée de presse débutante, encore moins comédien à la carrière fluctuante. Mais il y avait des échappatoires.

C’était encore le paradis des débrouillards. Il y avait d’un côté les loyers au prix du marché : on n’y pensait même pas, c’était bon pour les blaireaux et les bourgeois. Il y avait de l’autre côté les bons plans .

Le meilleur du meilleur des bons plans avait pour nom loyer de 48 — ainsi dénommé suite à la loi de 1948 qui encadrait les loyers dans l’immobilier ancien. Il y en avait un peu partout. Une dame dans la soixantaine avait plus de cent mètres carrés boulevard des Capucines, sans doute bruyant mais certains aiment le quartier, et pour lequel elle payait environ cinq cents francs par trimestre. Un essayiste de renom avait cinquante mètres carrés dans le 5 e, face à la Mutualité, qu’il payait trois cents francs par trimestre. Et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Ces appartements avaient été classés « loi de 48 » selon certains critères, principalement l’absence d’installations sanitaires complètes [8] En 1968 — il n’y a pas si longtemps —, 72,6 % des logements du 11 e arrondissement ne possédaient pas d’installations sanitaires complètes, c’est-à-dire salle de bains et WC intérieurs. APUR, Paris Projet 1974. . Une fois le bail coulé dans le béton, le locataire pouvait bricoler à ses frais une douche dans les WC, ou des WC chimiques dans la salle d’eau. Le bail, dans certains cas de figure, pouvait se transmettre à un nouveau locataire, et celui-ci se trouvait à nouveau indélogeable. Un loyer de 48 se revendait à prix d’or. On achetait la clé pour cinq ou dix briques , c’est-à-dire cinquante ou cent mille francs de l’époque, soit cinquante ou cent mois de smic [9] L’âge d’or de la « loi de 48 » est révolu depuis longtemps, car on ne peut plus « racheter » les baux en question. Mais leurs bénéficiaires légitimes ont été maintenus dans les lieux et on peut constater que les loyers de ce type continuent d’être augmentés chaque année par voie administrative. En décembre 2012, les propriétaires ont obtenu le droit de revaloriser les loyers de 2,24 %, pour les catégories de I à III, ceux de catégorie IV étant définitivement bloqués pour cause d’« insalubrité ». .

Il y avait une sorte d’apothéose dans le système loi de 48 : la surface corrigée. J’en avais appris l’existence au cours de mes premières années à Paris. Une jeune artiste de la Contrescarpe, stripteaseuse intermittente et mère d’un petit garçon, me dit un jour : « Je suis en train de chercher un appartement pour faire une surface corrigée. » C’était alors un sport largement pratiqué par des jeunes gens astucieux — souvent des jeunes femmes —, venus de province, de banlieue ou simplement d’une famille modeste. Il consistait à dénicher sur le marché libre un appartement de belle dimension et bien situé, mais où un œil expert repérait le petit défaut rédhibitoire, la très légère infraction aux normes permettant de ramener le bien dans l’une des quatre catégories de la loi de 48. « Ce peut être la hauteur sous plafond, me dit l’artiste, l’installation électrique, les sanitaires, la position des fenêtres. On visite, on signe, on emménage, et après hop ! On fait un procès au propriétaire ! »

Quelques années plus tard, une autre amie avait exécuté pratiquement sous mes yeux ce fameux tour de passe-passe. Elle avait trouvé en face du tout nouveau centre Beaubourg un appartement, certes un peu étriqué, trois pièces étroites en enfilade qui évoquaient des wagons de métro. Elle avait signé un bail à 1 500 francs par mois, pris un avocat et finalement gagné son procès après trois ans de procédures. Le loyer avait été ramené à 400 francs, et le propriétaire avait été forcé de rembourser tous les loyers injustement encaissés pendant trois ans. Au moment de finalement quitter les lieux dix ans plus tard, l’heureuse locataire s’était fait payer de généreuses indemnités par le bailleur trop heureux de récupérer son bien. C’était l’horizon indépassable de la surface corrigée.

Un cran au-dessous en matière de débrouillardise, il y avait les appartements de la mairie de Paris, qui à l’apogée du système en possédait plus de cinquante mille, non compris le parc HLM qui en comptait environ deux cent mille. Ils se louaient à la moitié ou au tiers du prix du marché. Il y en avait de somptueux, qui faisaient cent cinquante mètres carrés en plein 6 earrondissement, tel celui d’Alain Juppé rue Jacob. Serge July, alors patron mal payé de Libération , jouissait d’un modeste cinquante mètres carrés dans l’est de Paris. Les bénéficiaires du système étaient innombrables : on trouvait des enfants, des cousins, des neveux, des belles-mères de pontes municipaux, mais aussi des élus de province qui avaient besoin d’un pied-à-terre parisien et à qui on rendait ce petit service même s’ils n’étaient pas du même bord politique, mais encore de simples électeurs ou militants dévoués qui s’étaient retrouvés chassés de leur appartement et n’avaient pas les moyens de se loger au prix du marché. Il y avait également les — plus ou moins — vrais artistes à qui on louait un espace aménagé baptisé atelier de la Ville de Paris. Même si les places se libèrent au compte-gouttes, le système existe encore aujourd’hui. Il tournait alors à plein régime et n’avait rien de vraiment clandestin : si une copine vous annonçait un jour qu’elle venait enfin de mettre la main sur un (faux) atelier, c’est-à-dire un appartement de ville arbitrairement classé atelier, et qu’elle devait sa bonne fortune à Xavière Tibéri ou à quelque conseiller haut placé à la mairie, personne n’aurait songé à lui reprocher ces mauvaises fréquentations ou l’accuser de magouillage. On s’empressait au contraire de la féliciter, car le jeu consistait précisément à tirer les bonnes ficelles.

Encore un échelon plus bas, on trouvait le parc immobilier des institutionnels : les grandes banques, les compagnies d’assurances, diverses puissantes associations, des ministères, la Banque de France, l’Académie française, l’Académie des beaux-arts. Les heureux locataires restaient généralement discrets sur le montant de leur loyer et les conditions d’accès à leur appartement. L’immeuble appartient à l’UAP, ça va, ils ne sont pas trop gourmands, les prix sont restés décents. Ou alors : Oui, ça vient du stock de l’Académie des beaux-arts, le loyer est raisonnable . La vérité, c’est que, là encore, le locataire ne payait parfois que le tiers du prix normal et qu’il fallait de sacrées relations pour mettre la main sur de telles aubaines. À cette époque on reconnaissait le vrai Parisien à sa capacité à infiltrer cette caverne d’Ali Baba que représentaient les parcs immobiliers officiels-officieux. Au début des années 1980, encore, il existait rue de l’Odéon « les appartements de Libé », comme on disait alors d’un air entendu. Il s’agissait de quatre appartements plus ou moins contigus loués à des prix dérisoires et que se refilaient les journalistes du quotidien.

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