Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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7-CONCISION (UN POINT SUPPLÉMENTAIRE SI LE LIVRE FAIT MOINS DE 150 PAGES)

8-SNOBISME, ARROGANCE (UN BON POINT SI L’AUTEUR EST UN MYTHE OBSCUR, DEUX S’IL PARLE DE GENS QUE JE NE CONNAIS PAS, TROIS SI L’ACTION SE DÉROULE DANS DES LIEUX OÙ IL EST IMPOSSIBLE D’ENTRER)

9-MÉCHANCETÉ, AGACEMENT, COLÈRE, ÉRUPTIONS CUTANÉES (UN POINT SI J’AI RESSENTI L’ENVIE DE JETER LE BOUQUIN PAR LA FENÊTRE)

10-ÉROTISME, SENSUALITÉ DE LA PROSE (UN POINT EN CAS D’ÉRECTION, DEUX EN CAS D’ORGASME SANS LES MAINS).

J’espère bien que ces nouveaux critères révolutionneront l’enseignement littéraire dans les collèges et les lycées. Après des mois de tergiversations, de corrections et de retournements de veste durant lesquels mon éditeur a perdu ses derniers cheveux, je voudrais rassurer tous les écrivains vivants qui ne figurent pas dans cette liste : si ce Bilan touche d’autres vieux papivores, Manuel le chauve réclamera un tome deux, et en cas de talent, vous y figurerez automatiquement — en l’absence de talent, cela ne me dérange pas d’être brouillé avec vous. Je précise aussi que les auteurs salariés chez Grasset ont été exclus d’emblée (Bernard, Charles, Jean-Paul, désolé, la déontologie est une sale pute). Et voici donc mes cent livres de chevet du siècle dernier, un inventaire aussi dingue que les Cent Jours et deux fois plus privé que les « 200 familles ».

Ô lecteur vintage, ô bouquiniste de papier, ô survivant des greniers perdus, ô courageux toxicomane accro à la drogue la plus menacée du monde, ô valeureux protecteur de grimoires humides, ô merveilleux autiste littéraire, ô toi qui sauves l’intelligence de l’oubli, ne guéris jamais, et continues de chérir ces tigres de papier friable pendant qu’il en est encore temps. Certains de ces titres sont d’ores et déjà introuvables dans les librairies ; d’autres sont sur le point de disparaître ; et dans quelques années, ce seront les librairies qui auront disparu, avec tous les Montag d’aujourd’hui. Dépêchons-nous de collectionner ces vestiges en cachette. Sauvons les « happy few » qui peuvent encore l’être. Ralentissons le progrès de la bêtise, s’il vous plaît. Encore un instant, Monsieur le bourreau numérique. Laissez-moi finir cette page, s’il vous plaît, lire un dernier chapitre, comme un condamné à mort fumant sa dernière cigarette — comme un Japonais attendant calmement le tsunami dans sa maison de papier. L’indifférence des endormis ne signifie pas que ce qui arrive n’est pas grave. Nous entrons mollement dans une apocalypse d’amnésie et de vulgarité. Si j’écris, c’est grâce à ces morceaux de papyrus où se cachait toujours une âme sœur. C’est la faute à Jay et Bret, la faute à Blondin, la faute à Toulet, la faute à Dustan… C’est de toute manière envers ces cent objets précieux que l’on devra ressentir, selon ce que l’on pense de ma microscopique pierre à l’édifice gratitude ou rancœur.

F.B.

Ultime précision : Premier bilan après l’apocalypse n’est téléchargeable sur aucun site internet. Toute version disponible autrement que sur papier est donc une version fausse ou piratée. Si je vous surprends à lire ceci sur un écran, c’est ma main dans la gueule. Compris ? !

Numéro 100 : « Fin de party » de Christian Kracht (2001)

L’année 1979 fut étrange : celle du second choc pétrolier. C’est l’année où la fête s’arrêta pour le shah d’Iran, mais aussi pour beaucoup d’Occidentaux. Si un roman allemand s’intitulait 1979 , eh bien en France, on le traduirait par Fin de party. Giscard n’en avait plus que pour deux ans à être président. Les mots « crise économique » entraient dans le vocabulaire courant. Le roman de l’écrivain « pop » allemand Christian Kracht s’arrête sur cette année-charnière, parce que c’est l’année de la perte de l’innocence et de la fin de l’utopie consumériste. Les Stooges et Serge Gainsbourg ont célébré l’année 1969 ; 1979 est le titre d’une chanson des Smashing Pumpkins qui dit « We don’t even care as restless as we are / We feel the pull in the land of a thousand guilts », et c’est assez joli même si je ne vois pas trop ce qu’ils ont voulu dire par là.

En 1979, le World Trade Center fêtait ses six ans. Dans Fin de party, deux odieux globe-glandeurs, touristes arrogants et cyniques, se retrouvent à Téhéran en pleine révolution islamique. Ils crèchent dans un hôtel borgne. Christopher est malade mais porte des Berluti pour traverser la ville à la recherche d’une soirée décadente où il pourra boire du cognac arménien et fumer du shabu-shabu. Son pote est décorateur d’appartements et porte des sandales. « Porter des sandales, dear, revient à donner une gifle à la bourgeoisie. — Pouffiasse, dit-il. » Et puis tout bascule, l’ambiance rappelle les films déliquescents de Visconti : une dictature en remplace une autre.

Nos deux héros sont homosexuels mais pas musulmans. Ils se rendent compte qu’ils viennent d’embarquer à bord du Titanic . Tout s’écroule autour d’eux, mais aussi en eux. On a rarement lu un roman aussi risqué : traiter de la montée de l’islamisme sur un ton aussi badin et puant, il fallait oser. Mais ce n’est pas le pire : quelques chapitres plus loin, notre personnage veut se sauver au Tibet, et se fait capturer par les autorités chinoises. Il finit son voyage au lao-gaï, le goulag chinois, pour suivre un régime amincissant très efficace. Version trash de La Plage d’Alex Garland, Fin de party est un conte amoral, une odyssée rocambolesque et snob, l’aventure picaresque d’un don Quichotte pourri gâté, d’un exdominant chez les ex-dominés.

C’est un livre rare, captivant et absurde, qui s’interroge sur nos deux nouveaux ennemis : l’intégrisme musulman et l’impérialisme chinois. Il mérite d’être centième dans un classement des 100 meilleurs livres du XXe siècle puisqu’il en annonce la fin. Les histoires de routards « jet-set » passent très loin au-dessus du goût démagogique actuel. Kracht décrit un rêve cauchemardesque qui ressemble au monde réel, une planète sans vainqueurs, une époque où il n’y a que des perdants superbes avec tout de même des principes : « Je n’ai jamais mangé de chair humaine. »

Christian Kracht, une vie

Christian Kracht est né en Suisse alémanique en 1966. Il a grandi aux États-Unis, au Canada et dans le sud de la France. Il a longtemps vécu à Bangkok : il n’est pas exclu qu’il soit aussi malsain que ses personnages. Il a tout juste 29 ans quand son premier livre, Faserland , rencontre un immense succès en Allemagne lors de sa publication en 1995. Kracht est alors catalogué « Popliteratur » (la littérature pop) avec Florian Illies (l’auteur de Génération Golf, non traduit en France) et Benjamin von Stuckrad-Barre (auteur de nombreux livres non traduits en France). Je les ai tous rencontrés lors d’une mémorable tournée de lectures de 99 francs en Allemagne en 2001. Pourquoi la France s’intéresse-t-elle si peu au « brat pack » boche ? Christian Kracht est également l’auteur de Tristesse royale (1999) et de Je serai alors au soleil et à l’ombre (Jacqueline Chambon, 2010). 1979 (Fin de party) est sorti chez Denoël en 2003. Pour une fois qu’on peut citer un auteur contemporain de langue allemande qui ne soit pas aussi vieux que Gunter Grass, ni aussi cafardeux que Peter Handke, ni aussi populaire que Patrick Süskind, pas question de s’en priver.

Numéro 99 : « Un jeune homme chic » d’Alain Pacadis (1978)

J’en veux beaucoup à Laurent Chollet d’avoir réédité le Jeune homme chic chez Denoël en 2002. Jusqu’à cette date, je pouvais me vanter d’être l’un des rares bourgeois du 6e arrondissement à posséder le livre culte du plus grand punk-critic de l’univers. Je pouvais épater mes amis en laissant traîner négligemment chez moi la célèbre couverture orange, où l’auteur aux cheveux gras porte des Ray-Ban de travers, sur un smoking avec œillet d’un côté et épingle à nourrice de l’autre. Un livre ne devient culte que pour des raisons étrangères au texte : il faut un tirage confidentiel, un auteur méconnu (si possible décédé), un éditeur introuvable et un sujet élitiste. L’unique livre d’Alain Pacadis réunit à la perfection tous ces critères. Ce recueil de fragments décadents du chroniqueur mondain de Libération n’a connu qu’un petit succès d’estime à sa publication, en 1978, malgré une prestation mémorable de son auteur défoncé à « Apostrophes ». Pacadis, fêtard homosexuel drogué et alcoolique, est mort étranglé par son petit ami quelques années après la sortie du livre. Le Sagittaire, prestigieuse maison reprise par une bande de révoltés littéraires des seventies (Raphaël Sorin et Gérard Guégan), a fermé ses portes l’année suivante. Quant au sujet de Un jeune homme chic, on ne peut trouver plus dandy : ce carnet de route d’un noctambule destroy retrace les concerts punk de 1977, les fêtes Kenzo et Paco Rabanne, et rapporte les propos d’Iggy Pop et de Debbie Harry entre deux « name-droppings » new-yorkais d’Andy Warhol. Pacadis y mitonne une écriture paresseuse et agaçante, faite de collages superficiels et d’élégance camée : « Désormais nous allons pouvoir montrer au monde nos faces blafardes et nos cœurs couleur de ténèbres car OUR TIME IS UP. » Souvent imité par ses amis (Thierry Ardisson, Bayon, Patrick Eudeline), voire plagié par des arrivistes jaloux (Éric Dahan, Olivier Zahm et moi), le Jeune homme chic demeure un modèle inégalé de débauche nihiliste et vomitive, le bréviaire de tout nightclubber blasé. Il fut toutefois encadré de deux autres textes : Rose poussière de Schuhl, paru six ans plus tôt, et NovöVision d’Yves Adrien, postérieur de deux ans. En digne disciple de William Burroughs et Hunter S. Thompson, Pacadis pensait consigner une « histoire du punk vue de l’intérieur » ; il ne savait pas qu’un jour on verrait surtout dans son texte le lumineux symbole d’une époque engloutie.

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