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Frédéric Beigbeder: Premier bilan après l'apocalypse

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Frédéric Beigbeder Premier bilan après l'apocalypse

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur. Vincent Jaury, Transfuge.

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Le livre imprimé sur papier était, rappelle Umberto Eco, l’invention parfaite. Simple, économique, transportable, maniable et durable. Pourquoi vouloir se débarrasser d’un objet aussi abouti ? J’ai commis huit romans de papier parce que j’ai tout de même la foi. Je suis persuadé que le roman m’a sauvé, en donnant une illusion de sens au chaos qui m’entoure. Le romancier est un ermite qui se crée une société, mais c’est surtout quelqu’un qui essaie de justifier son existence : déformant sa vie pour en imaginer d’autres, le roman lui donne soudain une utilité, une présence, un semblant d’organisation. Il invente une vie dont il sort vainqueur, où il se sent plus à domicile. Même quand ils n’étaient pas complètement autobiographiques, mes romans m’ont obligé à savoir qui j’étais vraiment. Ce fut comme une psychanalyse, en moins cher et plus ridicule : sans guérison. Le roman sert à aggraver son cas. Le roman est toujours une correction d’épreuves. Le roman m’a donné une excuse pour ne pas devenir un crétin satisfait. Est-ce toujours vrai du roman numérique ? Pensez-vous honnêtement que vous écoutez la musique avec la même attention depuis que le MP3 a remplacé le disque ? L’accessibilité, l’immédiateté, l’universalité, la gratuité ne réduisent-elles pas notre appétit ? Il faut se souvenir de l’acte admirable qui consistait à fureter dans les librairies, à flâner devant les vitrines, à désirer un livre sans l’obtenir tout de suite. Un roman se méritait : tant qu’il n’était pas disponible en ligne, il exigeait de nous des efforts physiques. Il fallait sortir de chez soi pour aller le choisir dans un lieu rempli de rêveurs esseulés, puis faire la queue pour l’acheter, se forcer à sourire à des inconnus atteints de la même maladie, avant de le transporter dans ses mains ou sa poche jusqu’à son domicile, en métro ou sur la plage. Le roman de papier était ce tour de magie capable de changer un asocial en mondain, puis à nouveau en anachorète, en le contraignant à rester un instant — oh ! pas très longtemps, mais un peu tout de même — coincé face à lui-même. Un roman de papier ne s’écrivait pas comme un script sur Word. On ne lisait pas sur papier comme on zappe sur un écran. On n’écrivait pas au stylo comme on tape sur un clavier. L’écriture et la lecture sur papier avaient une lenteur qui leur conférait une noblesse : en aplanissant toutes les formes d’écriture, l’écran les rend interchangeables. Le génie est ravalé au rang d’un simple blogueur. Léon Tolstoï ou Katherine Pancol sont identiques, inclus dans le même objet. L’écran est… communiste ! Tout le monde y est logé à la même enseigne, lisible dans la même police : la prose de Cervantès est ravalée au même rang que Wikipédia. Toutes les révolutions ont pour but de détruire les aristocraties.

Prenons un exemple concret : lire en avion. Quand nous tournions les pages de romans en papier, nous pouvions apercevoir, durant le voyage, le titre du livre que parcourait notre jolie voisine. Maintenant qu’elle lit sur une tablette informatique, on ne voit qu’un logo en forme de pomme grignotée. Je préférais quand elle laissait trainer négligemment la couverture blanche d’Amants, heureux amants sur son accoudoir… Ce qui était beau dans le livre de papier, c’était sa condition d’objet unique, avec une couverture et une tranche différentes de toutes les autres couvertures et tranches. Chaque roman était un objet rare : écrire c’était fabriquer cet objet, le polir, l’imaginer, le rêver, comme un sculpteur. Je n’ai jamais écrit qu’en fantasmant sur l’objet final, sa taille, sa forme, son odeur. J’ai toujours eu besoin de visualiser la couverture, le titre, avec bien sûr mon nom en haut de l’affiche, en caractères gras. Lire (ou écrire) sur une tablette électronique c’est tenir entre ses mains un port de passage, une gare miniature où circulent les œuvres transitoires et interchangeables. Chaque livre en papier était différent ; la liseuse est indifférente, elle ne change pas de forme à chaque roman. Quel que soit le texte que vous lisez (ou écrivez), elle restera toujours identique : entre vos mains, Les Fleurs du mal pèseront le même poids que Belle du seigneur.

Autre apocalypse : la fin d’un beau geste. Pensez-vous franchement que l’acte de lire un livre en papier est le même que celui de cliquer sur un écran tactile ? Lire un objet unique en tournant des pages réelles, c’est-à-dire en avançant dans l’intrigue PHYSIQUEMENT, n’a absolument rien de commun avec le geste de glisser son index sur une surface froide, même si Apple a eu la délicate attention de prévoir un bruitage de papier à chaque fois que le lecteur électronique change de page (détail qui, au passage, trahit le complexe d’infériorité des partisans du numérique). Si l’on se souvient que Julien Sorel prend la main de Madame de Rénal au premier tiers du Rouge et le Noir , c’est parce que l’objet de papier permettait de PROGRESSER vers cette apothéose. On l’avait presque VISUALISEE en tournant chaque page du roman, pendant que Julien élaborait sa stratégie de séduction. Chaque roman de papier que j’ai lu reste gravé dans ma mémoire rétinienne. De même que son odeur ! On respirait l’odeur du papier, avec réminiscences de bibliothèques municipales parfumées au linoléum, souvenirs olfactifs de la cire du parquet de la villa Navarre à Pau ; l’odeur du papier faisait voyager dans l’espace-temps, vers le fauteuil branlant de grand-père où l’on s’engourdissait en rêvant. Les fibres végétales composant la texture du papier, l’encre à peine sèche dégageait des effluves raffinés… Quelle odeur a le livre électronique ? Celle du métal.

Les pages lues sur papier étaient une conquête, lire c’était déchiffrer un univers, comme un explorateur ou un alpiniste du cerveau humain. La lecture sur papier était davantage qu’une distraction, c’était une victoire ; je me souviens de ma fierté en refermant Splendeurs et misères des courtisanes ou Crime et châtiment : ça y était, j’avais fini, je savais tout de Rastignac ou Raskolnikov, et je refermais leurs vies fictives sur mes genoux avec la satisfaction du devoir accompli. La liseuse électronique ne fait pas de nous des lecteurs qui avancent dans une œuvre, s’enfoncent dans un monde étranger pour s’évader du nôtre, mais des consommateurs blasés, automates dispersés, zappeurs impatients, cliqueurs distraits. Le risque d’A.D.D. (Attention Déficit Disorder), c’est-à-dire ce syndrome de déconcentration qui touche de plus en plus de victimes des ordinateurs, est démultiplié lorsqu’on lit sur une tablette qui reçoit des e-mails, des vidéos, des chansons, des chats, des posts, alertes, skype, tweets, et des beeps et des blurps, sans compter les virus et pannes qui vous interrompent en plein monologue intérieur de Molly Bloom. Nous ne pourrons bientôt plus visiter le cerveau des génies, puisque le nôtre sera débordé, passif, voire buggé. Paul Morand s’inquiétait déjà dans son Journal inutile (bien avant l’invention de l’iPad) : « La concentration : il faudrait l’enseigner aux enfants, avoir des classes de concentration ; et de mémoire (les jésuites, seuls, l’ont compris). On ne réussit qu’en pensant à une seule chose, que ce soit à un personnage de roman, ou à une fortune à faire. »

Il y a dix ans, en 2001, c’est-à-dire bien avant la fin du monde littéraire, je me suis mis en tête de commenter les 50 livres du siècle choisis par les Français (un sondage Le Monde et Fnac) :

1) L’étranger d’Albert Camus (1942)

2) À la recherche du temps perdu de Marcel Proust (1913–1927)

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