Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2011, ISBN: 2011, Издательство: Grasset, Жанр: Критика, Публицистика, Прочая справочная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Premier bilan après l'apocalypse»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

Premier bilan après l'apocalypse — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Premier bilan après l'apocalypse», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Plus loin dans ce livre, j’évoque la figure parfaite de l’écrivain américain Hunter S. Thompson, l’école « alcoolo et torse nu », mais il ne faut pas non plus négliger l’alternative Nourissier : le barbon solitaire qui pleure sur la fin des haricots. Les deux styles se rejoignent un peu : quand ils ne se sont pas rétamés en bagnole contre un platane, les jeunes gandins ivres morts finissent toujours par porter une veste en tweed et fumer la pipe en polissant leurs mémoires. Mais tous n’auront pas la « loose » classe de Nourissier.

Je lui dois tant. Il m’a enseigné cette sécheresse qui décuple l’émotion. « Mon père est mort le dimanche 17 novembre 1935, vers cinq heures du soir, assis à côté de moi au cinéma où il m’emmenait pour la première fois. »

L’autre jour, j’ai trouvé chez un libraire du 15e arrondissement Le Musée de l’Homme , publié en 1978, introspection qui commence par cette phrase : « J’étais devenu mon propre fantôme. » Je l’ai lu en marchant, autour des Invalides, puis sur un banc, sous une pluie fine, sans discontinuer : « J’avais été l’homme des soirées vides et des maisons perdues. » Puis, plus loin, ce trait d’humour : « Ma grande âme chaussait ses charentaises. » Bien qu’ex-académicien Goncourt, Nourissier était tout sauf académique. Son autodestruction est ultramoderne, sa solitude très contemporaine, sa concision métaphysique. Le vieux barbu prolonge par son autobiographie laconique le Sartre des Mots, par son sens de la formule le Montherlant des Jeunes Filles, y ajoutant la méchanceté de Barrés, la liberté de Gide, la jubilation de Stendhal et la précision de Constant. Il était le dernier des monstres français. Il avait le subjonctif révolté, le verbe rigoureux, le tir juste. « Je voudrais seulement creuser le trait, donner enfin de moi une image que ne paraisse pas avoir estompée sur le miroir une buée de narcissisme. ».

François Nourissier, une vie

Le grand problème de François Nourissier fut d’être François Nourissier. Cela, il ne l’a jamais accepté : c’est tout le sujet de son œuvre. Il aurait aimé être quelqu’un d’autre (ses amis Aragon ou Chardonne ? Benjamin Constant ? Rousseau ou Montaigne ?) : « Les hors-la-loi de la première personne, les innocents de l’aveu. » Sa mort en février 2011 sonna le glas d’un certain style français. Né en 1927, Nourissier est l’auteur de quelques grands livres d’autodénigrement : Un petit bourgeois (1963), Le Musée de l’Homme (1978), Bratislava (1990) et À défaut de génie (2000). « Depuis que je me dégoûte, je dégoûte aussi les autres. » Ses romans sont plus ampoulés, même si Le Bar de l’Escadrille commence par un incipit terrifiant de laconisme (et qui nous concernera bien assez tôt) : « Depuis qu’ils ont mon âge, les morts m’intéressent. » Pour l’embêter, nous dirons que Monsieur Sans-Génie avait du talent et demi.

Numéro 57 : « Tropique du Cancer » et « Tropique du Capricorne » de Henry Miller (1934 et 1938)

« Pas de passé, pas d’avenir : le présent me suffit. » Si vous n’avez pas déjà lu les Tropiques , vous avez de la chance : votre vie va changer de latitude. Si vous les avez déjà lus : votre vie n’est déjà plus la même. Très peu de livres ont cet effet-là : Sur la route, L’Attrape-Cœurs, Women, Tropique du Cancer. Cela fait quatre, et ils sont tous américains. C’est bizarre, la littérature américaine. En Europe, on ne cherche pas à ce que l’écriture soit forcément utile. En Amérique, ils veulent que les romans transforment votre existence. Ils veulent vous attraper par la chemise et vous secouer comme un prunier. Les écrivains américains espèrent toujours que leurs lecteurs vont descendre dans la rue et se mettre à gueuler comme des putois qu’ils sont heureux d’être en vie, ou que leur femme est une salope, ou qu’ils ont soif à en crever.

« Si vivre est la chose suprême, alors je veux vivre, dussé-je devenir cannibale. » Serions-nous écrasés sous notre vieille Histoire, qui nous empêcherait de délirer, nous autres Européens ?

La première fois que j’ai entendu parler de Tropique du Cancer , c’était dans After hours de Martin Scorsese (1985). Le héros se perd dans la nuit new-yorkaise et rencontre une fille fragile et lutanique interprétée par Rosanna Arquette. Elle est en train de lire ce livre et il tombe amoureux d’elle instantanément. Dans mon souvenir la scène est très romantique : ils sont dans un coffee shop éclairé au néon et ils citent Henry Miller en battant des cils comme des chats timides.

Tropique du Cancer et Tropique du Capricorne ont fait scandale à leur publication (en France dans les années 30, aux États-Unis trente ans plus tard) parce qu’il y a du cul alors que ce sont d’abord de grands livres romantiques. En fait, Henry Miller est un des premiers au monde (après l’Anglais D.H. Lawrence) à oser écrire que le sexe est plus fort que la société. Que l’amour physique peut et doit tout briser (les conventions bourgeoises, les schémas économiques, les carcans sociaux). Qu’un homme amoureux est avant tout un gros obsédé, et que sinon c’est un menteur sans couilles. (Cela me fait penser à ce que répondait la princesse Soutzo, épouse de Paul Morand, aux malotrus qui lui disaient qu’elle était cocue : « Un homme qui ne trompe jamais sa femme n’est pas un homme ! ») Miller ose le dire dans une autobiographie, c’est-à-dire en prenant le maximum de risques. Il s’expose, s’immole, se sacrifie et ressuscite. Miller est le Christ, en moins chaste sexuellement ! Tropique du Cancer est un hymne lyrique à la liberté du corps dans un monde en train de sombrer dans l’artifice. Un « cauchemar climatisé », écrira-t-il en 1945 à propos de l’Amérique. Aujourd’hui le tableau peint dans Tropique du Capricorne pourrait être élargi à l’ensemble de la planète : « Être civilisé, c’est avoir des besoins compliqués. »

Voici pourquoi il faut lire Henry Miller en 2011 : ces deux livres forment aussi un pamphlet politique. Le plaisir est devenu une dictature mais qui exulte vraiment ? La pornographie a remplacé l’orgasme. On gicle sur des visages en gros plan mais on ne crie pas sa rage de tout foutre en l’air pour vivre comme un insensé. Le XXIe siècle bande mou ! Les gens ne baisent plus ; ils se branlent. Tropique du Cancer, page 38 : « Depuis cent ans ou plus, le monde, notre monde, se meurt. » Tropique du Capricorne, page 385 : « J’ai parcouru les rues de bien des pays au monde ; nulle part je n’ai connu dégradation, humiliation plus grande qu’en Amérique. »

Tropique du Cancer est aussi un des plus beaux livres jamais écrits sur Paris, Montparnasse, le Dôme, la Coupole, la rue de Buci, la place Saint-Sulpice, Notre-Dame, la place Clichy, la Contrescarpe, les Champs-Élysées… Donc dans After hours, film qui se passe à New York en 1980, j’ai découvert ce « chant » à la gloire de Paris en 1930. Simultanément, en 1932, un Français écrivait des choses similaires sur New York : Louis-Ferdinand Céline. Miller l’émigré voit en Paris un havre de joie et de fraîcheur (Céline le désapprouverait). Il est heureux dans la Ville lumière parce qu’il nous prend pour des hédonistes sales et décomplexés. Il décrit Paris comme un lieu de plaisir et de liberté où, malgré sa pauvreté, il respire et se sent exister pour la première fois dans les bras des putes du boulevard Beaumarchais ou de la rue Saint-Denis. « Je n’ai pas d’argent, pas de ressources, pas d’espérances. Je suis le plus heureux des hommes au monde. » « This is how Paris was in the early days when we were very poor and very happy », plagiera Hemingway à la fin de Paris est une fête, écrit trente ans plus tard. Dans Tropique du Cancer, Miller raconte comment il s’est évadé (comme prof d’anglais à Dijon puis vaguement employé dans une maison d’édition américaine a Paris). Dans Tropique du Capricorne, il montre sa prison (enfance à Brooklyn, jusqu’au job de chef du personnel à la Compagnie du télégraphe de New York). « Je ne servirai pas plus qu’on ne me servira : je chercherai en moi-même la fin de toutes choses. »

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Premier bilan après l'apocalypse»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Premier bilan après l'apocalypse» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Premier bilan après l'apocalypse»

Обсуждение, отзывы о книге «Premier bilan après l'apocalypse» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x