Fabrice Luchini - Comédie française — Ça a débuté comme ça…

Здесь есть возможность читать онлайн «Fabrice Luchini - Comédie française — Ça a débuté comme ça…» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Flammarion Quebec, Жанр: Биографии и Мемуары, Публицистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Comédie française — Ça a débuté comme ça…: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Comédie française — Ça a débuté comme ça…»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Il nous a fait redécouvrir La Fontaine, Rimbaud et Céline. Il incarne l'esprit et le panache de la langue française.
En prose, en vers et même en verlan, il a donné sa voix à d'immenses auteurs, auxquels il sait faire respirer l'air de notre temps — en racontant la fureur du
à l'ère du téléphone portable, ou la sensualité de
sur l'air d'une publicité pour Dim.
Il a quitté l'école à quatorze ans pour devenir apprenti coiffeur. Il est aujourd'hui l'un de nos plus grands comédiens, célébré pour ses lectures-spectacles, couronné par la Mostra de Venise pour son rôle dans son dernier film, Dans son autobiographie, Fabrice Luchini livre le récit d'une vie placée sous le signe de la littérature, à la recherche de la note parfaite.
Fabrice Luchini est né à Paris en 1951. Comédie française — Ça a débuté comme ça…

Comédie française — Ça a débuté comme ça… — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Comédie française — Ça a débuté comme ça…», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

L’acteur qui dit ça ne sait pas de quoi il parle. Il peut mentir, prendre des airs mais « teignant tout à coup les bleuités », il ne sait plus de quoi il parle. Ces mots sont ceux d’un fou :

Ma santé fut menacée, écrit Rimbaud en 1870. Je disais adieu au monde dans d’espèces de romances. [86] Arthur Rimbaud, « Alchimie du verbe », Œuvres II, op. cit., p. 131 et 127.

Et puis vient la rupture. Là où commence vraiment le poème :

Je sais les cieux crevant en éclairs…

Comment le dire ? Agressif, limpide, serein ? Comment le dire ?

« Et les trombes et les ressacs et les courants : je sais… »

Il y a là une propulsion d’humeur, un acte d’autorité qui est peut-être le secret mystérieux du bateau ivre.

… je sais le soir,
L’aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes…

Ce n’est pas calme, c’est plus véhément. Il faut désormais des « trombes » et des « ressacs ». Pas de la musique de chambre, mais la philharmonie.

Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !

Léautaud trouvait ce vers fabriqué. Fabriqué ! Il devrait baisser d’un ton Léautaud devant Rimbaud. Fabriqué… « Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir ! » Je poursuis :

J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
[…]
J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies…

L’exécutant cherche des notes, essaye de les trouver et tâtonne dans une obscurité totale. « J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies. » Je dois résoudre le problème des spectateurs qui sont à vingt mètres et qui ne savent plus où ils sont. Ils cherchent avec moi.

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides…

Florides, l’esprit s’empare de nos pauvres références : soleil, maillot de bain, bimbos américaines qui boivent du milk-shake. Séries télé.

Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes !…

Nouvel égarement. Et puis le Niagara : « Des écroulements d’eau », tu n’as qu’à te laisser aller, c’est du Beethoven… « Cataractant »… Ça y est, il nous aide, il nous aide, il nous aide, l’enculé. On y est. « Glaciers », vas-y, « soleils d’argent », vas-y, « cieux de braises », encore…

J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu…

« Ces dorades du flot bleu. » Silence. « Ces poissons d’or, ces poissons chantants… » Là, c’est facile, c’est calme. Puis il se fait racinien : « Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants. » Très formel, le Rimbaud, très classique, le Rimbaud. Il parle comme Racine : « Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène, / Et quitte le séjour de l’aimable Trézène. » [87] Jean Racine, Phèdre, Acte I, scène 1, GF, Flammarion, 2009, p. 75. « Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants. » Tout ça appartient à la même famille.

Je remonte à bord :

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau…

Poésie pure : « lichens de soleil », « morves d’azur », « hippocampes noirs »…

Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques…

On voit Brel et son plat pays.

Je regrette l’Europe aux anciens parapets !

La nostalgie et le voyant toujours :

J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur
[…]
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes,
Toute lune est atroce et tout soleil amer
[…]
Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache…

« La flache ? » T’es bien emmerdé. Alors, pour essayer quand même, tu cherches dans les livres. Les érudits ne te renseignent pas sur la diction, mais ils t’ouvrent des portes. « Flache » en patois des Ardennes veut dire « flaque d’eau ». La flache ! Il aurait pu dire la flaque, merde ! Là, il y a quelque chose non pas de poseur mais de vrai casse-couilles chez Rimbaud. Tu sors de douze minutes d’hallucinations pour arriver à « si je désire une eau d’Europe, c’est la flache ».

Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

On retrouve Fabrice à Montmartre et son bateau de papier.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons…

Il s’éloigne, on le perd…

Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons. [88] Arthur Rimbaud, « Le Bateau ivre », Œuvres I, op. cit., p. 185–187.

Quelle diction avec Rimbaud ? Tous les jours je la cherche. J’ai mis cent représentations à dire passablement « Le Bateau ivre ». De grands acteurs s’y sont fracassés. Certains l’ont dit avec un concept d’enthousiasme. Moi, j’ai compris que c’était simplement hallucinatoire. Après toutes ces représentations, pourtant, je le répète : c’est impossible de dire des vers.

Pourtant, j’ai eu l’idée de construire un spectacle autour du « Bateau ivre ». Elle m’est venue après l’avoir récité dans un taxi. Je hurlais les strophes de Rimbaud et la voiture tanguait sur les boulevards impassibles. Les deux-roues, agressifs, jaloux, haineux, nous avaient pris pour cible. Le chauffeur était d’origine marocaine. Quand j’ai fini, il s’est arrêté, s’est retourné vers moi et m’a dit : « Vous pouvez recommencer ? C’est magnifique, mais je n’ai rien compris. — Ne vous inquiétez pas, moi non plus, je lui ai répondu, mais cela n’a aucune importance. »

Ambleteuse, 26 août 2015

Troisième jour de tournage du film de Bruno Dumont

Inconfortable, plutôt assez malheureux. Le metteur en scène d’abord. Froid. Distant.

Incroyable d’être aussi peu dans le relationnel, pas dans le rapport à un point qui devient suspect. Je m’en fous. Il y a chez lui une haine de l’être et une passion de la composition.

Toute mon énergie d’acteur va vers la recherche d’une note musicale ou d’une nuance. Toute sa recherche va vers la haine du naturalisme.

Ambleteuse, 27 août 2015

Quatrième jour de tournage

Comme d’habitude, l’attente.

La loge.

Savoir apprendre à accepter cette attente. Elle est presque le rythme d’un tournage de cinéma.

La caravane. Très importante, au cinéma, l’idée de la caravane. La caravane où on attend. L’attente. Matériau substantiel d’un tournage de film. On attend la pluie, on attend la fin du dernier plan.

Attente.

Mais contrairement à l’attente amoureuse, l’attente sur un film n’a pas d’objet réconfortant.

On attend de finir la scène. On attend qu’il ne pleuve plus. On attend que le soleil soit moins violent. On attend de finir ce qui a commencé.

La veille, découverte de Valeria Bruni Tedeschi. Drôle. Dense. Une douleur qui invente plein d’heureux stratagèmes pour supporter la vie. Vaillante Valeria. Complètement décalée et dépositaire d’une structure solide.

Elle hérite de l’Italie et certainement de ce que l’aristocratie italienne fait de mieux. Elle flotte. Elle sourit. Mais comme tout le monde, son rendez-vous intime doit être délicat.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Comédie française — Ça a débuté comme ça…»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Comédie française — Ça a débuté comme ça…» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Comédie française — Ça a débuté comme ça…»

Обсуждение, отзывы о книге «Comédie française — Ça a débuté comme ça…» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x