Florence Arthaud - Cette nuit, la mer est noire

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Cette nuit, la mer est noire: краткое содержание, описание и аннотация

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«J’ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l’eau. Il fait nuit noire. Je suis seule […]. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau.» Le samedi 29 octobre 2011, alors qu’elle naviguait seule à bord de son voilier, Florence Arthaud tombe à l’eau, au large du cap Corse. Isolée, en pleine nuit, sans gilet de sauvetage, la navigatrice va affronter la mort pendant de longues heures. Elle restera en vie grâce à une série de petits miracles: une lampe frontale, un téléphone portable étanche, du réseau et sa mère qui veillait en pleine nuit.
Dans ce livre confession, Florence Arthaud revient sur cet épisode tragique. Elle livre les sentiments, les pensées et les souvenirs qui l’ont accompagnée alors qu’elle se noyait en pleine mer.
Florence Arthaud, disparue tragiquement le 9 mars 2015, est la première et unique femme vainqueur de la course transocéanique de la Route du Rhum en solitaire en 1990. Elle est l’auteur de
(Arthaud, 2009).

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J’étais revenue seule à Carthage. Seule, pas tout à fait, puisque Bylka — le chat marin — m’accompagnait. Avant de terminer mon périple, je décidai de faire escale à Rome; la ville était quasiment sur le chemin. Passage obligatoire pour boucler mon voyage sur les traces romaines à travers la Méditerranée.

À Rome, je me régalai huit jours durant. Comme chez beaucoup de mes amis marins, la fête qui suit les grandes traversées est à la mesure des privations endurées à bord. Et ici dans la «Ville éternelle», mon enthousiasme était tel que j’ai choisi de ne pas me priver. J’y retrouvai ma vieille copine Serena et comme à chaque escale, je fis de belles rencontres. Je jouai à la touriste errant dans les vieilles rues de Rome, Bylka perché sur mon épaule. J’adore traîner dans cette ville étincelante des fastes du passé, totalement hors du temps. Je pénètre dans chaque église — et Dieu sait si elles sont nombreuses! Il y en a à tous les coins de rue, surchargées d’or et de marbre, comme si les Romains avaient voulu se faire pardonner la mise à mort de Jésus! Toutes regorgent de statues et de fresques représentant les épisodes de la vie du Christ ou de sa mère. La Madonna y est présente dans les œuvres d’art comme sur les lèvres de tous les Italiens. Je ne manque pas de m’asperger d’eau bénite dans chacune d’elles — ça ne peut pas faire de mal. Pourquoi me priver? Toute ma vie j’ai vécu dans l’excès; la notion de limite m’insupporte. Et quand je fais quelque chose, je le fais toujours à fond. J’ai ma façon bien à moi de croire en Dieu. En mer, je communie avec les éléments. La contemplation des horizons, des intempéries capricieuses, qui peuvent transformer une surface étale et débonnaire en une cataracte dévastatrice, m’enthousiasme profondément. Comment s’étonner de ce que ces mystères interrogent les cœurs les plus endurcis? La question de Dieu, même privée de réponse, finit toujours par vous heurter, comme ces vagues que vous prenez en pleine face et par surprise, les jours de tempête. Qu’on ne s’étonne donc pas de me voir manifester autant de soif pour l’eau bénite que pour l’eau salée, ces jours où Rome, point final de mon périple, m’a éblouie de ses richesses!

Pénétrant dans les arènes du Colisée, l’émotion me donne la chair de poule. Les poils hérissés, mon âme et mon corps ressentent la violence des mises à mort. Moi aussi, je sais me battre! Pourtant je n’ai jamais eu pour adversaire que le vent et la mer, si j’excepte mes démons intérieurs. Est-ce en moi la femme, ou l’aventurière, qui se rebelle? Comment cet idéal démocratique romain, cette science accomplie du droit, ce génie de l’organisation et la pratique de jeux aussi barbares ont-ils pu coexister?…

Dans l’arène les gladiateurs venaient saluer César en disant: « Ave César, ceux qui vont mourir te saluent.»

Certes, je sais, c’est attesté, que tous n’étaient pas mis à mort. C’était aussi un sport où les combattants gagnaient notoriété et liberté par leur courage et leur force herculéenne. Certains devenaient de vraies stars. Ils étaient esclaves, prises de guerre ou condamnés à mort, de tous pays et de toutes religions… Moi qui n’ai jamais connu que la liberté, je suis très impressionnée par ce qui, dans cette civilisation romaine, relève des habitudes les plus barbares. Il est pourtant vrai que chez nous, le pays des droits de l’homme, l’esclavage ne fut aboli qu’en 1848. Et le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’en 1945!

La rêverie avait pris possession de mon esprit durant cette escapade romaine. La réalité me fut rappelée d’un coup par ma fille Marie. Tandis que je me promenais entre Rome et Florence, j’avais perdu de vue que la rentrée des classes avait eu lieu depuis longtemps. Marie m’appela et m’annonça qu’il était temps que je revienne. J’étais seule à Rome. Isabelle ne m’avait pas rejointe. C’est donc seule que je quittai la Ville éternelle, le 28 octobre, jour de mon anniversaire. Nulle festivité pour ce départ, hors un petit repas au snack du coin avec ma vieille copine Serena, la belle Italienne qui m’avait accompagnée, avant de larguer les amarres.

Même si chacune de mes escales était l’occasion de retrouver l’un ou l’autre de mes amis, j’ai toujours voulu être seule en mer pour mon anniversaire. C’est là, en Méditerranée, que j’ai appris à naviguer. Bien sûr, j’ai la nostalgie de la Bretagne, avec ses lumières contrastées, son ciel chaotique, ses paysages marins violents et parfois diaboliques. J’aime tant le tempérament breton, avec ce côté abrupt qui garde toujours le sens de la fête et de l’accueil — avec énormément de pudeur!

Maintenant, j’ai peur. Oui! J’ai peur! Il me faut réagir. Par chance j’ai encore ma lampe frontale. Il faut enlever mes bottes. Mes jolies bottes mauves assez près du mollet, plus féminines que les gros godillots que je porte en mer habituellement. C’est bien le moment de penser à ça! Elles sont assorties à mon bateau rose et mauve: un vrai bateau de fille, que l’on reconnaît de loin. Au début, elles étaient remplies d’air, elles m’aidaient à flotter. Puis l’eau a pénétré; il faut les retirer, car elles me font couler. Elles m’entraînent vers le fond. Si je veux tenir encore un tout petit peu, il me faut réduire l’énergie dépensée pour flotter. Ça paraît facile, comme ça. Imaginez-vous un instant: arrêter les petits mouvements de bras et de jambes qui vous font flotter, pour enlever des bottes en caoutchouc. D’autant plus qu’elles sont un peu moulantes. Chacune de ces manœuvres me fait couler. Première botte? Je me retrouve sous l’eau. J’y parviens toutefois sans m’épuiser. Même exercice pour la deuxième botte — mêmes conséquences. Maintenant, je dois retirer mon pantalon de ciré. Et pendant ce temps, je continue d’effectuer des gestes de survie, malgré la peur; je ne suis pas à l’abri d’un miracle, même s’il est totalement improbable. Je ne réfléchis plus, je me maintiens dans une espèce de survie animale. Jamais je n’aurais imaginé me retrouver dans une situation pareille lorsque j’ai commencé à naviguer! L’action me délivre un peu de cette terreur, qui, comme une mâchoire, se resserre progressivement sur moi et me blesse. Agir. Faire le point. Ne pas rester immobile. De toute façon, c’est impossible: immobile, je coule à pic. Je l’ai dit, je n’ai pas de gilet de sauvetage. Moi qui ai vaincu tant de fois les ouragans, moi qui ai bravé les quarantièmes rugissants dans la plus parfaite sérénité d’âme et de cœur, moi qui suis une des rares aventurières des océans à avoir remporté des courses mythiques, je vais mourir lors d’une simple balade, engloutie par une mer apaisée? L’ombre de Tabarly me hante. Le sens de toute ma vie va-t-il se dissoudre après cet accident idiot?

Le destin avait frappé à ma porte en 1976, aux États-Unis. J’étais partie seule pour trouver un embarquement à l’arrivée de la Transat en solitaire. J’espérais que des marins chercheraient des équipages pour ramener leur bateau vers l’Europe. J’attendais sur le quai où étaient amarrés les bateaux après l’arrivée de la course. J’étais habillée à la mode de cette époque. Un peu hippie: short coupé au ras des fesses, chemise indienne et un bandeau autour du front dans les cheveux. J’étais jeune. J’étais jolie. J’avais dix-huit ans, l’âge où l’on veut conquérir le monde, où l’on part sans hésiter à la poursuite de ses rêves. J’arpentais les quais, mais trop timide je n’osais demander à personne de m’embarquer. Je suis entrée dans le yacht-club pour prendre un café. Un homme s’approcha de moi. Il portait un maillot de bain complètement démodé, bleu marine rayé de petites lignes rouges. L’entrée du yacht-club lui était bien évidemment interdite: il était torse nu. Je lui proposai d’enfiler mon blouson de mer. Il me regarda droit dans les yeux, me sourit et me dit:

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