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Jean-Marie Le Clézio: L'Africain

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: L'Africain» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2005, ISBN: 978-2070318476, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / Публицистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio L'Africain

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« J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre. » J.M.G. Le Clézio a écrit une cinquantaine d’ouvrages. En 2008, il a reçu le prix Nobel de la littérature. J.M.G. Le Clézio.

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Tout cela peut sembler anecdotique. Mais ces manières africaines qui étaient devenues sa seconde nature apportaient sans doute une leçon à laquelle l’enfant, puis l’adolescent ne pouvait pas être insensible.

Vingt-deux ans d’Afrique lui avaient inspiré une haine profonde du colonialisme sous toutes ses formes. En 1954, nous fîmes un voyage touristique au Maroc (où un des « oncles » était administrateur d’une propriété agricole). Bien plus que des images habituelles du folklore, je me souviens d’un incident qui m’a marqué. Nous avions pris un autocar régulier pour aller de Casablanca à Marrakech. À un moment, le chauffeur (un Français) se mit en colère, insulta et rejeta au bord de la route un vieux paysan qui n’avait sans doute pas de quoi payer son parcours. Mon père était indigné. Son commentaire s’étendait à toute l’occupation française dans ce pays, qui empêchait les autochtones d’exercer le moindre travail, fût-ce celui de chauffeur de car, et qui maltraitait les pauvres. À la même époque, il suivait à la radio, jour après jour, les combats des Kikuyus au Kenya en vue de l’indépendance et la lutte des Zoulous contre la ségrégation raciale en Afrique du Sud.

Ce n’étaient pas des idées abstraites ni des choix politiques. C’était la voix de l’Afrique qui parlait en lui, qui réveillait ses sentiments anciens. Sans doute avait-il pensé au futur, quand il voyageait avec ma mère, à cheval sur les sentiers du Cameroun. C’était avant la guerre, avant la solitude et l’amertume, quand tout était possible, quand le pays était jeune et neuf, que tout pouvait apparaître. Loin de la société corrompue et profiteuse de la côte, il avait rêvé de la renaissance de l’Afrique, libérée de son carcan colonial et de la fatalité des pandémies. Une sorte d’état de grâce, à l’image des immensités herbeuses où avançaient les troupeaux conduits par les bergers, ou des villages aux alentours de Banso, dans la perfection immémoriale de leurs murs de pisé et de leurs toits de feuilles.

L’avènement de l’indépendance, au Cameroun et au Nigeria, puis de proche en proche à travers tout le continent, avait dû le passionner. Chaque insurrection devait être pour lui source d’espoir. Et la guerre qui venait d’éclater en Algérie, guerre pour laquelle ses propres enfants risquaient d’être mobilisés, ne pouvait être pour lui que le comble de l’horreur. Il n’avait jamais pardonné à de Gaulle son double jeu.

Il est mort l’année où le sida a fait son apparition. Déjà, il avait perçu l’oubli tactique dans lequel les grandes puissances coloniales laissent le continent qu’elles ont exploité. Les tyrans mis en place avec l’aide de la France et de l’Angleterre, Bokassa, Idi Amin Dada, à qui les gouvernements occidentaux ont fourni armes et subsides pendant des années, avant de les désavouer. Les portes ouvertes à l’émigration, ces cohortes de jeunes hommes quittant le Ghana, le Bénin ou le Nigeria dans les années soixante, pour servir de main-d’œuvre et peupler les ghettos de banlieue, puis ces mêmes portes qui se sont refermées lorsque la crise économique a rendu les nations industrielles frileuses et xénophobes. Et surtout l’abandon de l’Afrique à ses vieux démons, paludisme, dysenterie, famine. À présent la nouvelle peste du sida, qui menace de mort le tiers de la population générale de l’Afrique, et toujours les nations occidentales, détentrices des remèdes, qui feignent de ne rien voir, de ne rien savoir.

Le Cameroun avait échappé, semblait-il, à ces malédictions. Le haut pays de l’Ouest, en se séparant du Nigeria, avait fait un choix raisonnable, qui le mettait à l’abri de la corruption et des guerres tribales. Mais la modernité qui arrivait n’apportait pas les bienfaits escomptés. Ce qui disparaissait aux yeux de mon père, c’était le charme des villages, la vie lente, insouciante, au rythme des travaux agricoles. La remplaçaient l’appât du gain, la vénalité, une certaine violence. Même loin de Banso, mon père ne pouvait pas l’ignorer. Il devait ressentir le passage du temps comme un flot qui se retire, abandonnant les laisses du souvenir.

En 1968, tandis que mon père et ma mère regardent monter sous leurs fenêtres, à Nice, les montagnes d’ordures laissées par la grève générale, et tandis qu’à Mexico j’entends le vrombissement des hélicos de l’armée qui emportent les corps des étudiants tués à Tlatelolco, le Nigeria entre dans la phase terminale d’un massacre terrible, l’un des grands génocides du siècle, connu sous le nom de guerre du Biafra. Pour la mainmise sur les puits de pétrole à l’embouchure de la rivière Calabar, Ibos et Yoroubas s’exterminent, sous le regard indifférent du monde occidental. Pis encore, les grandes compagnies pétrolières, principalement l’anglo-hollandaise Shell-British Petroleum, sont partie prenante dans cette guerre, agissent sur leurs gouvernements pour que soient sécurisés les puits et les pipe-lines. Les États qu’elles représentent s’affrontent par procuration, la France du côté des insurgés biafrais, l’Union soviétique, l’Angleterre et les États-Unis du côté du gouvernement fédéral majoritairement yorouba. La guerre civile devient une affaire mondiale, une guerre entre civilisations. L’on parle de chrétiens contre musulmans, ou de nationalistes contre capitalistes. Les pays développés retrouvent un débouché inattendu pour leurs produits finis : ils vendent dans les deux camps armes légères et lourdes, mines antipersonnel, chars d’assaut, avions, et même des mercenaires allemands, français, tchadiens, qui composent la 4 ebrigade biafraise au service des rebelles d’Ojukwu. Mais à la fin de l’été 1968, encerclée, décimée par les troupes fédérales sous le commandement du général Benjamin Adekunle, surnommé pour sa cruauté le « Scorpion noir », l’armée biafraise capitule. Seule résiste encore une poignée de combattants dont la plupart sont des enfants, qui brandissent des machettes et des bâtons sculptés en forme de fusils contre les Mig et les bombardiers soviétiques. À la chute d’Aba (non loin de l’ancien sanctuaire des guerriers magiciens d’Aro Chuku), le Biafra entre dans une longue agonie. Avec la complicité de l’Angleterre et des États-Unis, le général Adekunle verrouille le blocus sur le territoire biafrais, empêchant tout secours et tout approvisionnement. Devant l’avancée de l’armée fédérale, en proie à une folie vengeresse, la population civile fuit vers ce qui reste du territoire biafrais, envahit les savanes et la forêt, tente de survivre sur les réserves. Hommes, femmes, enfants sont pris dans un piège mortel. À partir de septembre, il n’y a plus d’opérations militaires, mais des millions de gens coupés du reste du monde, sans vivres, sans médicaments. Quand les organisations internationales peuvent enfin pénétrer dans la zone insurgée, elles découvrent l’étendue de l’horreur. Le long des routes, au bord des rivières, à l’entrée des villages, des centaines de milliers d’enfants sont en train de mourir de faim et de déshydratation. C’est un cimetière vaste comme un pays. Partout, dans les plaines d’herbes semblables à celle où j’allais autrefois faire la guerre aux termites, des enfants sans parents errent sans but, leurs corps transformés en squelettes. Longtemps après je suis hanté par le poème de Chinua Achebe, Noël au Biafra , qui commence par ces mots :

Non, aucune Vierge à l’Enfant ne pourra égaler
Le tableau de la tendresse d’une mère
Envers ce fils qu’elle devra bientôt oublier.

J’ai vu ces images terribles dans tous les journaux, les magazines. Pour la première fois, le pays où j’avais passé la partie la plus mémorable de mon enfance était montré au reste du monde, mais c’était parce qu’il mourait. Mon père a vu aussi ces images, comment a-t-il pu accepter ? À soixante-douze ans, on ne peut que regarder et se taire. Sans doute verser des larmes.

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