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Jean-Marie Le Clézio: L'Africain

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: L'Africain» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2005, ISBN: 978-2070318476, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / Публицистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio L'Africain

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« J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre. » J.M.G. Le Clézio a écrit une cinquantaine d’ouvrages. En 2008, il a reçu le prix Nobel de la littérature. J.M.G. Le Clézio.

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Banso [1] Aujourd’hui : Kumbo.

À partir de mars 1932, mon père et ma mère quittent la résidence de Forestry House à Bamenda et s’installent dans la montagne, à Banso, où un hôpital doit être créé. Banso est au bout de la route de latérite carrossable en toutes saisons. C’est au seuil du pays qu’on dit « sauvage », le dernier poste où s’exerce l’autorité britannique. Mon père y sera le seul médecin, et le seul Européen, ce qui n’est pas pour lui déplaire.

Le territoire qu’il a en charge est immense. Cela va de la frontière avec le Cameroun sous mandat français, au sud-est, jusqu’aux confins de l’Adamawa au nord, et comprend la plus grande partie des chefferies et des petits royaumes qui ont échappé à l’autorité directe de l’Angleterre après le départ des Allemands : Kantu, Abong, Nkom, Bum, Foumban, Bali. Sur la carte qu’il a établie lui-même, mon père a noté les distances, non en kilomètres, mais en heures et jours de marche. Les précisions indiquées sur la carte donnent la vraie dimension de ce pays, la raison pour laquelle il l’aime : les passages à gué, les rivières profondes ou tumultueuses, les côtes à gravir, les lacets du chemin, les descentes au fond des vallées qu’on ne peut faire à cheval, les falaises infranchissables. Sur les cartes qu’il dessine, les noms forment une litanie, ils parlent de marche sous le soleil, à travers les plaines d’herbes, ou l’escalade laborieuse des montagnes au milieu des nuages : Kengawmeri, Mbiami, Tanya, Ntim, Wapiri, Ntem, Wanté, Mbam, Mfo, Yang, Ngonkar, Ngom, Nbirka, Ngu, trente-deux heures de marche, c’est-à-dire cinq jours à raison de dix kilomètres par jour sur un terrain difficile. Plus les arrêts dans les hameaux, les bivouacs, les soins à donner, les vaccins, les discussions (les fameuses palabres) avec les autorités locales, les plaintes qu’il faut écouter, et le journal de bord à tenir, l’économie à surveiller, les médicaments à commander à Lagos, les instructions à laisser aux officiers de santé et aux infirmiers dans les dispensaires.

Le roi Memfoï Banso Pendant plus de quinze ans ce pays sera le sien Il est - фото 10

Le roi Memfoï, Banso.

Pendant plus de quinze ans, ce pays sera le sien. Il est probable que personne ne l’aura mieux ressenti que lui, à ce point parcouru, sondé, souffert. Rencontré chaque habitant, mis au monde beaucoup, accompagné d’autres vers la mort. Aimé surtout, parce que, même s’il n’en parlait pas, s’il n’en racontait rien, jusqu’à la fin de sa vie il aura gardé la marque et la trace de ces collines, de ces forêts et de ces herbages, et des gens qu’il y a connus.

À l’époque où il parcourt la province du Nord-Ouest, les cartes sont inexistantes. La seule carte imprimée dont il dispose est la carte d’état-major de l’armée allemande au 1/300 000 erelevée par Moisel en 1913. Hormis les principaux cours d’eau, le Donga Kari affluent du Bénoué au nord et la rivière Cross au sud, et les deux cités anciennes fortifiées de Banyo et de Kentu, la carte est imprécise. Abong, le village le plus au nord du territoire médical de mon père, à plus de dix jours de marche, est mentionné sur la carte de l’armée allemande avec un point d’interrogation. Les districts de Kaka, de Mbembé sont si loin de la zone côtière que c’est comme s’ils appartenaient à un autre pays. Les gens qui y vivent pour la plupart n’ont jamais vu d’Européens, les plus âgés se souviennent avec horreur de l’occupation de l’armée allemande, des exécutions, des rapts d’enfants. Ce qui est certain, c’est qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce que représente la puissance coloniale de l’Angleterre ou de la France, et n’imaginent pas la guerre qui se prépare à l’autre bout du monde. Ce ne sont pas des régions isolées ni sauvages (comme mon père pourra le dire, en revanche, du Nigeria, et particulièrement de la forêt autour d’Ogoja). Au contraire, c’est un pays prospère, où on cultive les arbres fruitiers, l’igname et le millet, où on pratique l’élevage. Les royaumes sont au cœur d’une zone d’influence, sous l’inspiration de l’islam venu des empires du Nord, de Kano, des émirats de Bornu et d’Agadez, de l’Adamawa, apporté par les colporteurs foulanis et les guerriers haoussas. À l’est, il y a Banyo et le pays bororo, au sud l’antique culture des Bamouns de Foumban qui pratiquent l’échange, sont maîtres dans l’art de la métallurgie et utilisent même une écriture inventée en 1900 par le roi Njoya. La colonisation européenne en fin de compte a très peu touché la région. Douala, Lagos, Victoria sont à des années de là. Les montagnards de Banso continuent à vivre comme ils l’ont toujours fait, selon un rythme lent, en harmonie avec la nature sublime qui les entoure, cultivant la terre et paissant leurs troupeaux de vaches à longues cornes.

Les clichés que mon père prend avec son Leica montrent l’admiration qu’il éprouve pour ce pays. Le Nsungli, par exemple, aux abords de Nkor : une Afrique qui n’a rien de commun avec la zone côtière, où règne une atmosphère lourde, où la végétation est étouffante, presque menaçante. Où pèse encore plus lourdement la présence des armées d’occupation française et britannique.

Ici, c’est un pays aux horizons lointains, au ciel plus vaste, aux étendues à perte de vue. Mon père et ma mère y ressentent une liberté qu’ils n’ont jamais connue ailleurs. Ils marchent tout le jour, tantôt à pied, tantôt à cheval, et s’arrêtent le soir pour dormir sous un arbre à la belle étoile, ou dans un campement sommaire, comme à Kwolu, sur la route de Kishong, une simple hutte de boue séchée et de feuilles où ils accrochent leurs hamacs. À Ntumbo, sur le plateau, ils croisent un troupeau, que mon père photographie avec ma mère au premier plan. Ils sont si haut que le ciel brumeux semble s’appuyer sur les cornes en demi-lune des vaches et voile le sommet des montagnes alentour. Malgré la mauvaise qualité des tirages, le bonheur de mon père et de ma mère est perceptible. Au dos d’une photo prise quelque part dans la région des Grass Fields, en pays mbembé, qui montre le paysage devant lequel ils ont passé la nuit, mon père écrit avec une emphase inhabituelle : « L’immensité qu’on voit au fond, c’est la plaine sans fin. »

Troupeau vers Ntumbo pays nsungli Je peux ressentir lémotion quil éprouve - фото 11

Troupeau vers Ntumbo, pays nsungli.

Je peux ressentir l’émotion qu’il éprouve à traverser les hauts plateaux et les plaines herbeuses, à chevaucher sur les étroits sentiers qui serpentent à flanc de montagne, découvrant à chaque instant de nouveaux panoramas, les lignes bleues des sommets qui émergent des nuages tels des mirages, baignés dans la lumière de l’Afrique, tantôt violente à midi, tantôt atténuée par le crépuscule, quand la terre rouge et les herbes fauves semblent éclairées de l’intérieur par un feu secret.

Ils connaissent aussi l’ivresse de la vie physique, la fatigue qui rompt les membres au bout d’un jour de marche, quand il faut descendre de cheval et le guider par la longe pour se rendre au fond des ravins. La brûlure du soleil, la soif qu’on ne peut étancher, ou le froid des rivières qu’il faut traverser en plein courant, avec l’eau jusqu’au poitrail des chevaux. Ma mère monte en amazone, comme elle a appris à le faire au manège d’Ermenonville. Et cette posture si inconfortable — sans doute vaguement ridicule, la séparation des sexes qui est encore de mise en France avant la guerre — paradoxalement lui donne un air d’Africaine. Quelque chose de nonchalant et de gracieux, en même temps de très ancien, qui évoque les temps bibliques, ou bien les caravanes des Touareg, où les femmes voyagent à travers le désert accrochées dans des nacelles aux flancs des dromadaires.

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