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Jean-Marie Le Clézio: L'Africain

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: L'Africain» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2005, ISBN: 978-2070318476, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / Публицистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio L'Africain

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« J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre. » J.M.G. Le Clézio a écrit une cinquantaine d’ouvrages. En 2008, il a reçu le prix Nobel de la littérature. J.M.G. Le Clézio.

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Peut-être est-ce le regard de ma mère sur ce continent à la fois si neuf et si malmené par le monde moderne ? Je ne me souviens pas de ce qu’elle nous disait, à mon frère et à moi, quand elle nous parlait du pays où elle avait vécu avec mon père, où nous devions le rejoindre un jour. Je sais seulement que, lorsque ma mère a décidé de se marier avec mon père, et d’aller vivre au Cameroun, ses amies parisiennes lui ont dit : « Quoi, chez les sauvages ? » et qu’elle, après tout ce que mon père lui avait raconté, n’a pu que répondre : « Ils ne sont pas plus sauvages que les gens à Paris ! »

Après Lagos, Owerri, Abo non loin du fleuve Niger. Déjà mon père est loin de la zone « civilisée ». Il est devant les paysages de l’Afrique équatoriale tels que les décrit André Gide dans son Voyage au Congo (à peu près contemporain de l’arrivée de mon père au Nigeria) : l’étendue du fleuve, vaste comme un bras de mer, sur lequel naviguent pirogues et bateaux à aubes, et les affluents, la rivière d’Ahoada avec ses « sampans » aux toits de palmes, poussés par des perches, et plus près de la côte, la rivière Calabar, et l’échancrure du village d’Obukun, taillée à coups de machette dans l’épaisseur de la forêt. Ce sont les premières images que mon père reçoit du pays où il va passer la plus grande partie de sa vie active, du pays qui va devenir, par force et par nécessité, son vrai pays.

J’imagine son exaltation à l’arrivée à Victoria, après vingt jours de voyage. Dans la collection de clichés pris par mon père en Afrique, il y a une photo qui m’émeut particulièrement, parce que c’est celle qu’il a choisi d’agrandir pour en faire un tableau. Elle traduit son impression d’alors, d’être au commencement, au seuil de l’Afrique, dans un endroit presque vierge. Elle montre l’embouchure de la rivière, à l’endroit où l’eau douce se mêle à la mer. La baie de Victoria dessine une courbe terminée par une pointe de terre où les palmiers sont inclinés dans le vent du large. La mer déferle sur les roches noires et vient mourir sur la plage. Les embruns apportés par le vent recouvrent les arbres de la forêt, se mêlent à la vapeur des marécages et de la rivière. Il y a du mystère et de la sauvagerie, malgré la plage, malgré les palmes. Au premier plan, tout près du rivage, on voit la case blanche dans laquelle mon père a logé en arrivant. Ce n’est pas par hasard que mon père, pour désigner ces maisons de passage africaines, utilise le mot très mauricien de « campement ». Si ce paysage le requiert, s’il fait battre mon cœur aussi, c’est qu’il pourrait être à Maurice, à la baie du Tamarin, par exemple, ou bien au cap Malheureux, où mon père allait parfois en excursion dans son enfance. Peut-être a-t-il cru, au moment où il arrivait, qu’il allait retrouver quelque chose de l’innocence perdue, le souvenir de cette île que les circonstances avaient arrachée à son cœur ? Comment n’y aurait-il pas pensé ? C’était bien la même terre rouge, le même ciel, le même vent constant de la mer, et partout, sur les routes, dans les villages, les mêmes visages, les mêmes rires d’enfants, la même insouciance nonchalante. Une terre originelle, en quelque sorte, où le temps aurait fait marche arrière, aurait détricoté la trame d’erreurs et de trahisons.

Victoria aujourdhui Lembé Pour cela je sens son impatience son grand - фото 9

Victoria (aujourd’hui Lembé).

Pour cela, je sens son impatience, son grand désir de pénétrer à l’intérieur du pays, pour commencer son métier de médecin. De Victoria, les pistes le conduisent à travers le mont Cameroun vers les hauts plateaux où il doit prendre son poste, à Bamenda. C’est là qu’il va travailler pendant les premières années, dans un hôpital à moitié en ruine, un dispensaire de bonnes sœurs irlandaises, murs de boue séchée et toit de palmes. C’est là qu’il va passer les années les plus heureuses de sa vie.

Sa maison, c’est Forestry House, une vraie maison en bois à étage, recouverte d’un toit de feuilles que mon père va s’employer à reconstruire avec le plus grand soin. En contrebas, dans la vallée, non loin des prisons, se trouve la ville haoussa avec ses remparts de pisé et ses hautes portes, telle qu’elle était au temps de la gloire de l’Adamawa. Un peu à l’écart, l’autre ville africaine, le marché, le palais du roi de Bamenda, et la maison de passage du district officer et des officiers de Sa Majesté (ils ne sont venus qu’une seule fois, pour décorer le roi). Une photo prise par mon père, sans doute un peu satirique, montre ces messieurs du gouvernement britannique, raides dans leurs shorts et leurs chemises empesées, coiffés du casque, mollets moulés dans leurs bas de laine, en train de regarder le défilé des guerriers du roi, en pagne et la tête décorée de fourrure et de plumes, brandissant des sagaies.

C’est à Bamenda que mon père emmène ma mère après leur mariage, et Forestry House est leur première maison. Ils installent leurs meubles, les seuls meubles qu’ils ont jamais achetés et qu’ils emporteront avec eux partout : des tables, des fauteuils taillés dans des troncs d’iroko, décorés de sculptures traditionnelles des hauts plateaux de l’Ouest camerounais, léopards, singes, antilopes. La photo que mon père prend de leur salon à Forestry House montre un décor très « colonial » : au-dessus du manteau de la cheminée (il fait froid à Bamenda en hiver) est accroché un grand bouclier en peau d’hippopotame, assorti de deux lances croisées. Il s’agit vraisemblablement d’objets laissés là par un précédent occupant, car cela ne ressemble pas à ce que mon père pouvait rechercher. Les meubles sculptés, en revanche, l’ont accompagné jusqu’en France. J’ai passé une grande partie de mon enfance et de mon adolescence au milieu de ces meubles, assis sur les tabourets pour y lire les dictionnaires. J’ai joué avec les statues d’ébène, avec les sonnettes de bronze, j’ai utilisé les cauris en guise d’osselets. Pour moi, ces objets, ces bois sculptés et ces masques accrochés aux murs n’étaient pas du tout exotiques. Ils étaient ma part africaine, ils prolongeaient ma vie et, d’une certaine façon, ils l’expliquaient. Et avant ma vie, ils parlaient du temps que mon père et ma mère avaient vécu là-bas, dans cet autre monde où ils avaient été heureux. Comment dire ? J’ai ressenti de l’étonnement, et même de l’indignation, lorsque j’ai découvert, longtemps après, que de tels objets pouvaient être achetés et exposés par des gens qui n’avaient rien connu de tout cela, pour qui ils ne signifiaient rien, et même pis, pour qui ces masques, ces statues et ces trônes n’étaient pas des choses vivantes, mais la peau morte qu’on appelle souvent l’« art ».

Pendant leurs premières années de mariage, mon père et ma mère ont vécu là leur vie amoureuse, à Forestry House et sur les routes du haut pays camerounais, jusqu’à Banso. Avec eux voyageaient leurs employés, Njong le chocra, Chindefondi l’interprète, Philippus le chef des porteurs. Philippus était l’ami de ma mère. C’était un homme de petite taille, doué d’une force herculéenne, capable de pousser un tronc pour dégager la route ou de porter des charges que personne n’aurait pu soulever. Ma mère racontait que plusieurs fois il l’avait aidée à traverser des rivières en crue, en la tenant à bout de bras au-dessus de l’eau.

Avec eux voyageaient aussi les inséparables compagnons de mon père, qu’il avait adoptés à son arrivée à Bamenda : James et Pégase, les chevaux, le front marqué d’une étoile blanche, capricieux et doux. Et son chien, nommé Polisson, une sorte de braque dégingandé qui trottait en avant sur les chemins, et qui se couchait à ses pieds partout où il s’arrêtait, même lorsque mon père devait poser pour une photo officielle en compagnie des rois.

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