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Stanislas Petrosky: Je m’appelle Requiem et je t’…

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Stanislas Petrosky Je m’appelle Requiem et je t’…
  • Название:
    Je m’appelle Requiem et je t’…
  • Автор:
  • Издательство:
    Éditions Lajouanie
  • Жанр:
  • Год:
    2016
  • Город:
    Marly-le-Roi
  • Язык:
    Французский
  • ISBN:
    978-2370470720
  • Рейтинг книги:
    5 / 5
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Je m’appelle Requiem et je t’…: краткое содержание, описание и аннотация

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Moi, vous ne me connaissez pas encore, mais ça ne va pas tarder. Je m’appelle Estéban Lehydeux, mais je suis plus connu sous le nom de Requiem. Je suis curé, ça vous en bouche un coin ? Oubliez tout ce que vous savez sur les prêtres classiques, je n’ai rien à voir avec eux, d’autant que j’ai un truc en plus : je suis exorciste. Je chasse les démons. Bon pas tous, parce que je dois d’abord gérer les miens, surtout quand ils font du 95 D, qu’ils dandinent du prose et qu’ils ont des yeux de biche. Chasser le diable et ses comparses n’est pas de tout repos, je ne vous raconte pas. Enfin si, dans ce livre. Ah, un dernier détail : Dieu pardonne, moi pas… L'individu qui se cache derrière le pseudonyme de Stanislas Petrosky est français et vit en Normandie, à quelques kilomètres du Havre. Sa profession, thanatopracteur, n'est probablement pas pour rien dans son goût pour le crime et l'humour… noir. Cet auteur atypique voue un culte immodéré à Frédéric Dard. Sa plume est trempée dans la même encre. Résultat, on se passionne, on se gondole, on frémit, bref on se régale. La preuve c'est Nadine Monfils, la mère de Mémé Cornemuse et d'Evis Cadillac qui signe la préface. Biographie de l'auteur

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Je ne sais pas ce que je vais faire d’autre dans ma journée, mais j’en aurai déjà rendu une heureuse, et ce, dès l’aube ! Elle est pas belle la vie ?

Je ne l’ai jamais vue sortir aussi radieuse de l’église l’aïeule. Avec mes conneries j’ai pratiquement fait deux heures de stand-up dis donc, le barbu aussi doit être fier. Ça rattrape mon rodéo d’hier avec la môme Martine.

J’ai même fini de digérer le fond de bouteille qui me pesait sur l’estomac, et j’ai une petite faim qui commence à se faire sentir, entre ça et l’odeur qui s’échappe de la boulangerie, je ne pourrai pas tenir, je vais céder une fois de plus à la tentation.

Une cloche tinte dans ma poche, un SMS. Cette chère Martine désire me voir tout de suite, et bien je vais simplement doubler la dose de viennoiseries.

Le rideau crasseux de la mère Michalon vient de bouger, la vieille pie est à la vigie.

Ça va jaser dans le quartier, le curé avec un pochon de la boulangerie qui déboule aux aurores — quoi qu’il ne soit déjà pas loin de neuf heures — chez la traînée qui fait des vidéos pornographiques, vous vous rendez compte ? Mais où va le monde ? C’est ça l’église catholique de nos jours ? D’mon temps ça s’passait pas comme ça, vous pouvez m’croire, bande de dégénérés !

Ça ce n’est pas l’église catholique, mégère de bas étage, c’est juste Requiem, ne généralise pas sur un cas particulier.

Martine m’ouvre la porte dans une tenue ! Tu es prêt ? Je peux te décrire ? Ne va pas me faire un infarctus du myocarde en pleine lecture, ce serait mauvais pour ma qualification pour le prix Goncourt, et encore pire pour mon entrée à l’académie française.

Elle porte un déshabillé noir transparent, sous lequel apparaît une guêpière de même couleur avec un laçage vert satiné, ce même vert que l’on retrouve sur un petit nœud décorant son string et dans le dessin de la couture de ses bas.

Tu mords le topo ?

Me faire ça, à moi ! Après les laudes… C’est une épreuve divine, inhumaine. Pour un peu j’en lâchais mes croissants, je tourne la tête vers la droite, j’aperçois la frime fripée de la bignole d’à côté. Je ne peux me retenir et lui lance un sourire suivi d’un petit clin d’œil avec le pouce dressé, elle vire au cramoisi.

Fin du spectacle, je rentre dans la maison, pose le sac de gourmandises sur la table, ça embaume chouette le café frais.

— Excuse ma tenue, j’étais en train de me préparer pour ma journée de travail quand on a toqué à ma porte, le temps que j’enfile un truc, que j’ouvre, plus personne…

— Et c’est juste pour ça que tu me fais venir ?

— Non, pour ça mon pervers pépère…

Elle fait glisser une enveloppe matelassée sur le meuble, j’intercepte, j’ouvre.

250 biffetons de deux cents euros, soit l’acompte de 50 000 promis. Accord donné hier à vingt-trois heures, livraison express ce matin. La môme est heureuse, elle engloutit une chouquette en me dévorant des yeux.

— Sans rire, ces types sont des fumiers Estéban, mais point de vue business, ils payent rubis sur ongles. Dis, une fois les méchants hors d’état de nuire, il ira où ce pognon ?

— On en filera la moitié à une assoc’ qui gère des gamins qui ont subi ce genre d’atrocités, et tu pourras garder l’autre pour service rendu…

— Trop contente je suis, viens-là que je te remercie.

— Deux secondes ma belle, cela te rend si jouasse d’avoir touché une avance sur le blé ?

— Oui, tu crois que ça rapporte mes petites exhib’ sur Internet ? Une fois mes frais retirés, il me reste quasiment que dalle, alors vingt-cinq mille boules, pour moi c’est Noël !

— Et pour moi, c’est le début des emmerdes taille XXL tu vois.

— Pourquoi ?

— C’est bien devant ta lourde que tu as ramassé ton pactole ?

— Merde… quelle conne, ils savent qui je suis et où j’habite !

Là ce n’est plus la même ambiance d’un coup, son visage se décompose, la bouche ouverte elle me regarde sans broncher.

C’est quand même dingue, elle n’a pas l’air bête la môme Martine, mais tellement heureuse de palper une liasse bien épaisse de talbins de deux cents euros, elle n’avait pas réalisé qu’ils l’avaient localisée. Quand ces grands méchants loups ont passé commande de leur orgie interdite, ils savaient déjà où trouver leur petit chaperon rouge. D’un coup l’affaire devient plus périlleuse. Si cela n’avait été qu’une rencontre via le Web, on aurait pu les faire tourner un peu en bourrique, biaiser, et surtout ne jamais dévoiler l’identité de Martine.

Là, ils savent, le piège vient de se refermer, on ne peut plus reculer, j’ai l’impression que je suis dans une drôle de mélasse malodorante.

— Allô Patron ?

Faut que je fasse quelque chose avant que sa mâchoire se décroche, elle n’a pas bougé d’un millimètre depuis qu’elle a pigé l’embrouille.

— Martine, ma petite, Martine…

C’est là que je me rends compte que moi aussi je viens de merder.

Avais-je besoin de poser mes doigts sur cette cuisse fuselée pour la sortir de sa léthargie. Bon Dieu — oups ! désolé chef — sentir crisser ses bas au bout de mon index, si tu savais l’effet que cela fait.

J’oublie tout, d’un coup le monde devient rose. Discrètement je retire la lanière de cuir et la croix, la pose sur le dossier de ma chaise, les choses sérieuses peuvent commencer. Ma paluche remonte doucement, je quitte la soie pour rencontrer la douceur de sa peau. J’adore franchir cette frontière entre le tissu et le derme. Tu passes de l’autre côté, au pays des rêves, Neverland, mon paradis sur terre. C’est mort, je sais que je vais partir en sucette, je vais encore devoir m’agenouiller au coin de l’autel et laisser le Vieux passer son humeur sur ma couenne. Mais qu’est-ce que dix minutes d’engueulade dans les esgourdes comparées à la félicité que je vais connaître ?

Rien, alors, hein ! tu vois ce que je veux dire ?

Car Martine n’est pas en reste, ça non, elle aussi a lancé une paluche en éclaireur, et cette main a trouvé ce qu’elle cherchait.

Tu as remarqué que quand une nénette te sort le chibre de la pouponnière, elle ne peut pas s’empêcher de te branlocher un peu. C’est comme si on avait imprimé sur nos calbutes Agiter avant l’emploi.

En deux temps trois mouvements nous voilà sur son lit, qui pour l’événement devient ring. Ce n’est plus de l’amour, c’est un véritable corps à corps, des olympiades de gymnastique. Cette petite est une experte, c’est incroyable les ressources dont elle dispose. Et cette inventivité, cette créativité : une artiste ! Elle nous sculpte dans la luxure…

Quand je pense à tous les frileux du gland comme toi, qui crame quelques euros pour s’astiquer le guignol derrière l’écran. Déboutonné à la va-vite avec le rouleau d’essuie-tout à côté. Excité comme un acarien au salon de la moquette, tu te secoues le panais en bavant sur ton clavier, mais tu prends garde, tu tends l’oreille, faudrait pas que bobonne rentre du marché trop vite, tu aurais l’air con l’asperge à la main face à ton ordi.

Eh bien tu vois mon grand cœur, en pleine ascension du mont de Vénus, je pense à toi. Toi tu fantasmes, moi je baise, elle est pas belle ma vie ?

Mais une fois les aérofreins lâchés, que le septième ciel est atteint, on redescend sur terre, là c’est une autre histoire. La chute est rude. La môme a eu un petit temps de décompression, un sourire de béatitude imprimé sur son joli minois, mais là, ça y est, elle a repris pied dans la réalité.

— Qu’est ce qu’on va faire Estéban ? S’ils savent qui je suis, il ne faut pas que tu te plantes, faut tous les mettre K.-O.

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