Franck Thilliez - Ouroboros

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L’empreinte sanglante d’un pied nu. « La suivre au long d’une rue. » L'auteur s'est amusé à suivre les règles d'un petit jeu d'écriture : donner corps à une idée en devenir depuis presque un siècle et demi, posée par Nathaniel Hawthorne — l'un des pères de la littérature américaine, dans un texte au nombre de signes limité.

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La mienne, depuis mon arrivée ici.

Dans le tome II, mes héros, Teddy et Vicky, enquêtent sur une série de meurtres sordides qui ensanglantent la capitale. À la fin de l’histoire, Lucille, la femme de Teddy, disparaît, probablement enlevée par l’assassin. Je dis probablement , car le lecteur reste dans le doute, même s’il a quelques soupçons. Évidemment, moi je sais, en qualité d’auteur et scénariste, qu’elle a été kidnappée par Dan Sullivan. Selon le bon sens, le tome III doit poursuivre la narration là où elle s’est arrêtée.

Je décide, en quelques minutes, que l’histoire commencera et se déroulera ici en totalité. J’imagine déjà un duel, entre Teddy et Dan, dans les décors splendides de ces montagnes. Qui des deux l’emportera ? Je l’ignore encore, je verrai au fil du temps. Mais il n’est pas impossible que je fasse triompher le Mal, histoire de surprendre mes lecteurs.

Je bois une goutte de whisky single malt et attaque mes dessins sans me poser de questions. J’aime mon personnage de Teddy, il m’habite en permanence, même quand je ne dessine pas. Je connais ses gestes, ses pensées, ses habitudes, parce qu’ils sont les miens. Quand il tient une arme et court dans les rues, c’est moi qui entends le bruit de ses pas sur les pavés. Je suis à son image, il est à la mienne, même si j’ai voulu nos physiques différents. Il est brun, moi blond. Mes yeux sont bleus et les siens, noirs. De corpulence à peu près identique (il est un peu plus lourd que moi), nous sommes frères et amis. Je ne me contente pas de dessiner mes scènes, je les vis, c’est sans doute ce qui donne tant de réalisme à mon œuvre.

Dans ce début d’histoire du tome III, j’imagine donc Teddy, nostalgique, qui feuillette son album de mariage, dans un chalet où il a passé sa nuit de noces, il y a si longtemps. J’inspire profondément, les yeux vides…

Teddy a décidé de faire le point dans ce coin perdu, un jour ou deux, avant de reprendre la traque de Sullivan. Il découvre alors cette étrange photo, avec l’empreinte de pied ensanglanté. Qui l’a mise là, pourquoi ?

J’esquisse le dessin de la scène telle que je l’ai vécue : Teddy, le regard grave, l’étrange photo dans la main. Sur la partie inférieure de la case de la BD, j’indique : « La suivre au long d’une rue ». J’incline la tête, les sourcils froncés. Ça me fait bizarre, j’ai comme une impression de déjà-vu. Perturbé, j’imprime la photo du pied nu que j’ai prise au bord du ravin (j’ai brûlé l’original), et la place à côté de mon dessin. Méticuleusement, j’y transcris le même message et la glisse dans l’album de mariage, pour voir si mon étrange sensation se confirme. C’est le cas…

Un peu perturbé, j’en reviens à mon scénario. J’imagine très bien les scènes à venir : Teddy descend au village, suit la piste de la photo et tombe sur le cadavre de sa partenaire Vicky, et l’enveloppe à son prénom : « Teddy ». Déchiré, anéanti, il comprend que le tueur le provoque, lui, et veut l’affronter en duel. Un face-à-face sanglant, entre le Mal et le Bien. Alors, Teddy accepte le contrat. Il se débarrasse du corps en le poussant dans une faille, retourne au chalet et attend patiemment que Sullivan lui dicte la suite des événements, avec une seule idée en tête : tuer l’ignoble meurtrier de ses propres mains…

*

Le 24.

Je suis épuisé. Finalement, je suis resté cloîtré trois jours et demi, ne dormant que par intermittence, absorbé par Ouroboros et la manière dont esquisses et monologues prenaient vie sous mon crayon. Teddy frémit en moi, nuit et jour, je le sens tellement proche, presque en fusion avec mon être.

Les crises ont continué. Tiraillements, douleurs musculaires et ligamentaires, j’ai même eu mal aux mâchoires et aux globes oculaires. Quant à la voix, j’essaie d’en faire abstraction. Je sais qu’elle n’est que dans ma tête, et qu’elle finit toujours par partir.

Malgré ces passages difficiles, j’ai dessiné quatre planches complètes en noir et blanc, sans voir le temps passer. Si mes journées sont perturbées, chaotiques, la nuit, je n’ai plus de limites. Teddy prend vie, il déplace ma plume et j’ai juste à me laisser guider par son influx. Je n’ai jamais travaillé aussi vite, le trait glisse, franc et léger à la fois, les textes paraissent couler de source.

Les dessins sont superbes : le ravin, le torrent, le village, que j’ai traité comme un endroit énigmatique, avec ses façades de pierre et ses vieux rideaux crasseux qui ne laissent filtrer aucune lumière. Sans oublier ce chalet, cerné d’un réseau d’arbres inquiétants. Mon personnage principal, Teddy, se révèle sombre et charismatique. Éprouvé par son passé et son enquête, cheveux en pagaille, esprit torturé, il reste enfermé, cogite, boit du whisky single malt et fait le bilan de sa vie. Doit-il se laisser aller ou poursuivre sa traque ? Par la suite, j’ai décidé de limiter sa présence dans les scènes, privilégiant le décor, l’ambiance et le mystère. Dans ce début, j’aime cette accroche avec la photo, ce départ centré sur une intrigue dont je ne possède pas encore la clé. Si je n’avais pas été pratiquement à court de nourriture, j’aurais continué. Mais j’avais prévu du ravitaillement pour deux semaines environ. Et on est déjà presque fin février. Je pourrais encore, au grand maximum, tenir trois ou quatre jours. De toute façon, je dois rentrer, retourner à la ville. J’ai des obligations, avec mon éditeur notamment, et il faut absolument que je m’éloigne de cet endroit et de ses secrets, avant de devenir complètement barge.

Je vais tenter une expédition au village. J’attends donc que le soir tombe, que mes démons intérieurs se taisent enfin et que mon corps sorte de cette glu qui l’empêche d’agir. Dans un tiroir, je prends une torche, une Maglite noire et puissante, comme celle de mon héros. J’embarque aussi le Sig Sauer noir que je me suis certainement procuré après la disparition de ma femme. En fait, je le suppose. Parce que cela aussi, je l’ai oublié.

Blouson en cuir, comme Teddy. J’ai un peu de mal à l’enfiler, j’ai dû grossir à cause de l’alcool, de cette nourriture sommaire dont j’ai pris l’habitude, ces derniers temps. Et surtout, je ressens une douleur partout, jusque dans les os des orteils.

Je sors. La météo n’a pas varié, j’ai l’impression qu’une encre indélébile a coulé dans le ciel, que les ombres se sont répandues indéfiniment sur la terre. La nuit s’étale, profonde, sans lune. Le village n’est pas très loin, quelques kilomètres, j’espère y trouver une âme charitable qui pourra appeler un dépanneur. À pied, sous le faisceau de ma lampe, je longe la route, enfoui dans mon manteau, écharpe sur le nez. Pas d’emprise sur moi cette fois, pas de crissements ni de gratouillements, je me sens libre, « normal ». Évidemment, durant ma longue marche, je ne croise personne, tout est mort, alentour. Après cette nuit, j’ai décidé de ne plus jamais venir au village. D’ailleurs, je vais peut-être le revendre, ce chalet…

L’amas de maisons serrées autour de ses ruelles est identique à lui-même, sans chaleur, austère. La nuit, de surcroît, il se métamorphose en une masse terrifiante. Je mémorise cette image incroyable pour de futurs dessins, le décor de mon tome III est tout tracé. Je constate qu’il n’y a aucun éclairage public. Même pas d’astre dans le ciel pour m’aider. Je m’arrête, deux secondes, et ferme les yeux : aucun bruit, pas un souffle de vent ni un bruissement d’ailes. Comme si la terre s’était arrêtée de tourner et que le temps s’était figé.

Parcourant une rue au hasard, je frappe à une première porte et n’obtiens aucune réponse. Normal, en pleine nuit, ces gens doivent être extrêmement méfiants… Je recommence, à côté, puis en face. Les rideaux sales, opaques même sous les rayons de ma lampe, ne se soulèvent pas. Aucune lumière ne s’allume, aucun craquement d’escalier ou de bois n’indique une présence. Je bifurque dans une impasse. Ici, les maisons sont plus basses qu’ailleurs, il faut descendre quelques marches pour atteindre la porte.

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