Franck Thilliez - Ouroboros

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L’empreinte sanglante d’un pied nu. « La suivre au long d’une rue. » L'auteur s'est amusé à suivre les règles d'un petit jeu d'écriture : donner corps à une idée en devenir depuis presque un siècle et demi, posée par Nathaniel Hawthorne — l'un des pères de la littérature américaine, dans un texte au nombre de signes limité.

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Je réfléchis. J’ai sans aucun doute affaire à un fervent lecteur de mes œuvres. Un taré qui connaît l’endroit où je m’isole pour travailler, qui m’a suivi et s’est montré capable de trouver une victime incroyablement ressemblante à mon héroïne. Une pensée horrible m’assaille. Et si le meurtrier de cette inconnue était le kidnappeur de ma femme ? Et s’il avait poussé son délire jusque-là ? En effet, il m’adresse cette lettre en m’appelant Teddy. Et l’épouse de Teddy, comme la mienne, a mystérieusement disparu. Mon flic doit, normalement, la retrouver dans le tome III. Vivante ou morte, je ne sais pas encore…

J’en ai la chair de poule. Sans plus hésiter, je tire le corps au fond de la grotte. Cette femme, je la regarde une dernière fois. Puis je la jette dans une faille, qui semble s’enfoncer de plusieurs dizaines de mètres sous la terre. Ce trou me facilite tellement la tâche. J’y pousse aussi les galets ensanglantés de la berge et le rocher dans le repli duquel elle se tenait, assise, comme pour m’attendre.

Je me frotte les mains avec dégoût. Personne ne viendra ici avant l’été, et encore. Le torrent est trop fougueux, la berge trop étroite pour que des vacanciers osent s’y aventurer. Seuls, peut-être, quelques pêcheurs à la truite seront dans le coin mais jamais ne s’engageront au fond de cette gorge sinistre. J’espère seulement, de tout cœur, que cette femme n’est pas une habitante du village…

Très vite, je remonte vers la rue. Avec la neige, l’humidité, les empreintes de sang ne tarderont pas à s’effacer. Du moins, je l’espère.

Blanc comme un linge, je détourne la tête en apercevant la grosse femme avec son chien. Je reprends mon souffle quand elle bifurque dans une ruelle, sans faire attention à moi. L’homme à l’attaché-case termine sa tournée de je-ne-sais-quoi , ses épaules et son chapeau recouverts d’une fine pellicule blanche qui tranche sur le noir de son costume. Je le vois disparaître au loin, lui aussi. Qui est-il, exactement ? Et où se cachent tous les gens de ce village ? Où se trouvent leurs voitures, leurs enfants ? À bien y réfléchir, j’ai l’impression d’être dans un décor de carton-pâte, derrière lequel se terrent des marionnettes sans vie.

Nauséeux, je remonte dans ma Plymouth, une voiture que je traîne depuis des années et des années. Malgré son âge, elle n’a jamais eu de panne ni d’accident. Seul le rétroviseur intérieur, disparu, n’a pas été remplacé. J’ai l’impression qu’elle me suivra toute mon existence, alors que je ne me souviens même plus où, ni quand je l’ai achetée. Le plus incroyable, c’est que je n’ai jamais cherché à le savoir. Aujourd’hui, comme chaque fois d’ailleurs, je pense que c’est bizarre. Mais demain, je m’en ficherai. C’est toujours ainsi. Souvent, je me dis que quelque chose cloche au fond de ma cervelle.

Avant de démarrer, je me regarde dans le rétroviseur extérieur. Sale tête de déterré. Mes traits sont tirés, mes cheveux, d’ordinaire d’un blond assez clair, sont plus ternes, presque foncés tant le ciel est noir. Une épaisse barbe me dévore le bas du visage. Drôle de métamorphose, pour un peu, je ne me reconnaîtrais pas.

Je roule vers le chalet. Alentour, paysages uniformes, roche, forêt, et absence totale de vie. Je veux vite rentrer, je n’ai plus qu’une hâte : brûler cette maudite lettre, la photo du pied ensanglanté et me laver les mains…

*

Le 18.

Je viens de passer trois jours effroyables, enfermé dans le chalet, à guetter par la fenêtre et à cauchemarder. Moi qui ai toujours trouvé dans le sommeil l’apaisement, j’ai peur de m’endormir. Mes rêves sont atroces. Je suis incapable de me les rappeler clairement, mais on dirait que des mains de marionnettistes cherchent à disloquer mon corps, le torturer, le tirailler de tous les côtés. Quand je me réveille, trempé, j’ai étrangement mal aux muscles et aux os, comme si j’avais couru un marathon. J’ai en tête l’image horrible de ces hommes qui se transforment en loups-garous, dont on voit le nez s’étirer, les mâchoires s’écarteler, les omoplates saillir dans le dos. Je ressens le même malaise.

Une fois éveillé, j’ai souvent l’épouvantable sensation d’être observé par quelque chose que je ne peux identifier. Pas uniquement depuis l’extérieur du chalet, mais de partout. Comme si une présence malsaine flottait dans l’air, invisible et oppressante. Parfois, je perçois des chuchotements, et même des crissements, semblables à ceux d’une plume sur le papier. Sous la douche, tout à l’heure, j’ai eu l’impression de milliers d’insectes grouillant sur ma peau, je me suis gratté jusqu’au sang. La plus violente des crises se produit souvent en pleine journée, et peut durer de longues heures. Un interminable calvaire, à rendre fou. Je ne trouve le repos et l’apaisement que dans la nuit. Est-ce que je deviens un malade mental ? Qu’arrive-t-il à mon organisme, à mon esprit ? Est-ce la solitude, l’alcool qui me rongent à ce point ?

Par-dessus tout, je n’arrête pas de penser au cadavre, à mon geste insensé dans la grotte. À ce tueur sadique, qui rôde dans les environs. Plusieurs fois, j’ai eu envie d’appeler la police, de tout lui raconter. Puis je me suis raisonné. Je me suis dit que si je n’avais eu aucune nouvelle, c’est que personne ne recherchait le corps. Ou alors, on le recherchait, mais ailleurs… Loin, loin d’ici.

Pour l’instant, je ne risque rien. À penser ainsi, je me dégoûte.

Ce matin, j’ai avalé deux comprimés contre les maux de crâne, avec un doigt de whisky. Quand je me suis avancé de nouveau vers la fenêtre, j’avais l’impression que des arbres avaient changé de place. Je ne vais pas bien, je le sais, mais comme Teddy, je n’arrive plus à m’empêcher de picoler. L’alcool me grille la tête.

Je veux me regarder dans un miroir, histoire de voir l’éclat mort de mes yeux, mais prends soudain conscience qu’ici, il n’y en a aucun. Je n’ai jamais pensé à en rapporter… Comment peut-on vivre sans miroir ? L’ancien propriétaire devait être un homme étrange. Peut-être un vampire.

Vêtu de ma robe de chambre, je me précipite dehors, dans le terrain détrempé par la fonte de la neige. Pour me rendre compte que mes rétroviseurs sont arrachés, brisés, et mes quatre pneus, crevés. Le souffle coupé, je rentre en courant et m’enferme à double tour.

*

Le 20.

Les jours passent, encore. J’aurais dû fuir, demander de l’aide. Je ne l’ai pas fait. On dirait qu’une présence, à l’intérieur de mon être, me retient ici, contre mon gré, et que ses mains invisibles m’agrippent, surtout la journée. Hier matin, j’ai voulu me mettre en route vers le village pour dénicher des pneus, mais à peine avais-je fait quelques pas qu’une voix lancinante m’ordonnait de rentrer : mon propre corps ne m’obéissait plus. J’ai commencé à suer, me sentir mal, et, étreint par la douleur de mes os et de mes muscles, j’ai fini par me résigner. Le chalet, cette forêt effroyable, emprisonnaient mon corps et mon esprit.

Mais ce soir, quand viendront la nuit et l’apaisement, je me jure de sortir de cet endroit, de faire réparer ma voiture et de rentrer chez moi.

Pour l’instant, je suis assis devant ma planche à dessiner. Je ne peux plus rester inactif, je ne supporte plus les crissements imaginaires, les murmures, les gratouillements sur mes bras, mes aisselles, mon visage. Alors, je décide de commencer le tome III d’ Ouroboros . Je vais fonctionner à l’intuition, ce qui est complètement contraire à ma façon de travailler. Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai déjà une histoire qui, précisément, se met en place dans ma tête. Ou tout au moins, un début d’histoire.

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