Franck Thilliez - Vertige

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Un homme se réveille au fond d’un gouffre, deux inconnus et son fidèle chien comme seuls compagnons d’infortune. Il est enchaîné au poignet, l’un des deux hommes à la cheville et le troisième est libre, mais sa tête est recouverte d’un masque effroyable, qui explosera s’il s’éloigne des deux autres.
Qui les a emmenés là ? Pourquoi ? « Une intrigue simple, mais un suspense en béton qui nous rappelle que l’efficacité se passe de toute sophistication. »
Julie Malaure — Le Point « Sans aucun doute [son thriller] le plus réussi. »
François Aubel — Madame Figaro

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— Tu prends ton clébard avec toi, d’accord ?

Accompagné de Pok, je positionne la bouteille d’acétylène et le casque à cinq ou six mètres de la tente, le réflecteur vers le haut. Tandis que je m’éloigne, j’entends les voix humaines, dans notre abri. Pas vraiment des voix, mais des chuchotements. Je me doute qu’ils parlent de moi, se posent autant de questions que je m’en pose sur eux.

Je m’oriente à présent vers la vague géante et figée, d’un bleu sombre qui m’indique que les couleurs existent encore. Je déteste les glaciers, ils régurgitent les cadavres des alpinistes malheureux, les piègent de leurs crevasses, ils témoignent, avec une rage millénaire, que la nature est une tueuse d’hommes.

En frappant avec ma chaîne sur la façade gelée, je parviens à décrocher de la glace à peu près propre. De toute ma vie, je ne pensais plus jamais creuser dans la glace ou la neige. Ce gouffre est sans doute, sur cette planète, l’un des endroits les plus hostiles et pourtant, il nous offre l’élément essentiel à notre survie : l’eau. J’ai déjà vu les ravages de la déshydratation sur les organismes. On peut manquer de tout, mais certainement pas d’eau.

Après l’avoir brisée en menus morceaux, je plonge la glace dans la casserole et recommence. Je prends garde à ne pas trop mouiller mes gants car, à moins de les chauffer à la flamme, ils ne sécheront plus jamais et risquent à leur tour de geler.

Il me faut un bon quart d’heure de travail acharné pour récupérer, à vue de nez, deux litres de glace. Mes vêtements fument, l’effort consomme mon stock de calories et le restitue sous forme de chaleur. Se déplacer, travailler sont des actions qui dévorent cette si précieuse énergie. Sans nourriture, on risque tous trois de se vider comme des gourdes abandonnées au soleil.

Et voir, très vite, nos propres os nous vriller la chair.

12

« Il est des hommes que l’épreuve révèle et auxquels la difficulté sert de tremplin… »

Marcel Bleustein-Blanchet, président de la Fondation de la Vocation

La tente se dresse là, elle m’attend. Elle est rouge comme du sang. Elle ne sert à rien, il y règne un froid aussi cru qu’à l’extérieur, mais cette tente, c’est l’écran qui limite le regard, aide à oublier l’hostilité de l’endroit, qui isole et rappelle, dans sa simplicité, la chaleur d’un foyer. Je me trouve à mi-chemin, quand j’entends ce que jamais je n’aurais cru possible dans un tel endroit : des chants d’oiseaux. De petits rubans de notes aiguës et enjouées. Je me souviens du mange-disque et du quarante-cinq tours, les Oiseaux de votre jardin, 24 chants . On nous a amené l’impossible dans ce trou. Comme avec cette musique accompagnant les travailleurs juifs d’Auschwitz, on nous signifie qu’un oiseau pourrait fuir cette grotte, pas nous.

Je me dis alors qu’il y a sans doute pire que mourir ici : c’est vivre ici.

Un brouhaha me paralyse soudain. Je lâche la casserole et, courbant le dos, porte mes mains à mon crâne. On dirait que des montagnes s’effondrent. Je suis recroquevillé, genoux au sol, quand l’enfer cesse aussi brusquement qu’il est arrivé. Je me redresse alors, tremblant de partout. Les deux autres prisonniers jaillissent hors de la tente. Pokhara s’est précipité entre mes jambes, la queue repliée. L’Arabe est sur les dents.

— C’était quoi, ce délire ?

Michel se tient juste derrière, son masque joue les girouettes. Quelque part, des roulements se font encore entendre. Des pierres ou des stalactites bondissent sur des obstacles, se perdent dans le ventre des profondeurs.

J’ai du mal à m’en remettre. Ce bruit, c’était comme une détonation, comme…

— Des… des éboulements. De la pierre, de la glace. Le gouffre est vivant, et il n’apprécie pas notre visite.

— Le gouffre, vivant ? Tu déconnes, là ?

Je ramasse le récipient, aux trois quarts vide. La glace renversée est devenue sale. Les sifflements des oiseaux se poursuivent, martèlent à mes oreilles « Liberté, liberté, qui est dans la cage, cette fois ? ». J’aurais presque envie de tout lâcher et d’aller fracasser cet ignoble mange-disque. Je regarde une dernière fois autour de moi, puis retourne d’un pas ferme vers le glacier.

— Il faut que je recommence. Restez à l’intérieur.

— Parce que tu crois que cette toile, elle va nous protéger de quelque chose ? T’as entendu comme moi, c’était pire qu’un tremblement de terre. On va se faire écrabouiller par ces maudites stalactites.

— Et arrêtez ce fichu disque !

Et donc, je recommence cette fastidieuse tâche. Tout en grattant, je ne peux m’empêcher de jauger ces essaims de stalactites. Le gouffre est vivant… Et si c’était vraiment le cas ? Et si cette matière, autour de nous, n’était que la gorge d’un gigantesque monstre organique ? Les gouttes représenteraient sa salive. Les stalactites, son palais. Le puits, sa gueule. Je serre les dents et regarde partout autour de moi. Les interminables parois d’encre… Les ombres qui jouent avec ma lampe… J’imagine aussi des forêts d’yeux, qui nous observent en silence.

Retour à la tente, notre fameux nid d’oiseaux. L’entrée du modeste logis noircit de nos empreintes boueuses, déjà. Sans discipline, sans hygiène, ce lieu risque de devenir très vite invivable, propice aux infections. Il va falloir imposer des règles strictes. Garder notre dignité d’humains, aussi longtemps que nous le pourrons. Avec soin, je range quatre des cinq recharges de propane le long de la toile, et dépose la dernière entre Michel et Farid. Je la relie au Coleman par le raccord en inox, les gestes d’antan me reviennent aussitôt. Les deux hommes, sur leur tapis, ont ouvert leur duvet et l’ont passé sur leurs épaules. D’un geste sec, j’éjecte le disque de son appareil.

— Oh ! Pourquoi tu fais ça, mec ?

— Pour l’instant, ne gâchons pas les piles du mange-disque.

— Qu’est-ce qu’on en a à foutre, des piles ? Tu veux te faire un collier avec ? Tu te prends pour le chef ou quoi ?

— Il en faut un.

Muni du briquet, j’essaie de manipuler le réchaud. Il manifeste une muette résistance mais, après plusieurs tentatives, prend enfin vie. La corolle bleutée fleurit dans un plop gourmand. Ce plop du gaz, c’est ma madeleine de Proust à moi, l’intarissable souvenir de mes douze années d’alpinisme, les cahiers d’ Extérieur au fond de mon sac.

Farid et Michel font le même geste : tous deux s’allongent sur leur tapis et rapprochent leur visage du gaz brûlant. Une chaleur toute relative descend le long de ma colonne vertébrale, elle me fait du bien. Je place la casserole sur le feu. Michel ôte ses gants et fait danser ses huit doigts au-dessus de la flamme. Quant aux phalanges de Farid, elles sont très raides et d’une blancheur inquiétante. La base de ses ongles tourne au violet foncé. Je lui explique qu’il a intérêt à se masser régulièrement les extrémités pour faire circuler le sang. Il râle, comme toujours, se plaint de ne pas avoir de gants. Je crois que je vais lui prêter les miens, mais pas tout de suite. Ils sont trempés.

— Oh ! Ce que ça fait du bien…

Michel augmente le débit de gaz, je le laisse agir, je ne veux pas gâcher ce moment de plaisir, mais il faudra veiller à ne pas torpiller nos réserves. Ça sent l’eau tiède, ici tout a une odeur. Je dépose mes moufles au pied de la petite bouteille. À la maison, ma mère profitait toujours de la chaleur du four pour y poser les serviettes humides, le linge mouillé, et réchauffer un peu la cuisine.

Je regarde la photo de ma fille, longtemps et tristement, tandis que dans la casserole, la glace crépite, révèle un murmure agréable. Les gaz de nos lourdes respirations se mélangent, chacun peut sentir l’haleine vide de l’autre, percevoir les manifestations organiques voisines. Nos poumons, intestins, estomacs s’expriment eux aussi. Avec la pointe d’un couteau, je gratte doucement la peau de l’orange, elle va parfumer notre boisson. Se regrouper autour d’un feu, si modeste soit-il, est un langage universel qui ne demande aucun traducteur. Tous trois, à ce moment-là, nous sommes à l’unisson.

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