Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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32

Il aurait pu choisir de renoncer mais je crois que c’était au-dessus de ses forces. Il avait atteint un point de non-retour et il ne voyait sans doute pas comment finir. C’est toujours ça le plus dur, finir.

Il a tiré une chaise et le voilà assis là, dos à la porte d’entrée, face à ses otages.

Ce n’est plus le même homme.

Il est battu, exténué. Pire. Vaincu. Les coudes posés sur les genoux, il tient négligemment son arme dans la main droite, les yeux au sol, l’air absent. Dans la main gauche, il tripote un petit objet en tissu orangé qui doit être muni d’une sorte de minuscule clochette au bruit aigrelet. Ça ressemble à un porte-bonheur.

Il est à l’autre bout de la salle, bien trop loin pour que quiconque puisse espérer l’atteindre avant qu’il lève son arme.

Ce que je pense à ce moment-là ? Eh bien, je me demande ce qu’il espérait. Il a apporté une arme chargée, signe qu’il n’excluait pas de s’en servir, mais dans quel but ? J’ai beau retourner cela dans tous les sens, la vision qu’il nous offre à cet instant-là nous le confirme : M. Delambre a agi comme un désespéré. Et dans son désespoir, il n’a pas exclu d’aller jusqu’au meurtre, jusqu’à l’assassinat.

Comme l’a pronostiqué M. Cousin avant de s’enfuir, la blessure de Kader s’est effectivement arrêtée. Quant à moi, j’ai fait un garrot qui comprime la plaie, l’hémorragie s’est arrêtée et ce n’est plus qu’une question de patience.

Le groupe est calme et semble rentré dans une sorte de veillée d’armes. Les pleurs ont cessé, les grognements, les gémissements, les plaintes aussi. Tout cela a duré en tout bien moins d’une heure. Mais il s’est passé tant de choses que tout le monde est harassé.

Voici venu le dernier acte.

Chacun le redoute et reprend des forces comme il peut, en plongeant à l’intérieur de soi. Si M. Delambre semblait faiblir dans sa volonté de nous garder là, il y aurait un peu d’espoir, mais il suffit de le regarder pour constater que cet homme va aller jusqu’au bout. Et personne ne sait ce que va être cette extrémité.

Aussi, lorsque les premières sirènes de la police nous parviennent, environ quarante-cinq minutes plus tard, chacun se demande comment cette épreuve va tourner. M. Delambre se rend ou résiste. Pile ou face. Chacun fait son pari. Et attend le résultat.

Lorsque les sirènes se rapprochent, M. Delambre ne lève même pas la tête. Il n’esquisse pas le moindre mouvement, il est totalement découragé. J’écoute attentivement, je distingue cinq véhicules de police et deux ambulances. M. Cousin a été efficace et convaincant et les autorités prennent les choses au sérieux. On entend des pas précipités sur le parking. Les flics sont en train de saisir la dimension du problème. Le bâtiment va d’abord être ceinturé. Dans quelques minutes, le Raid va arriver à son tour. Nous allons entrer ensuite dans une négociation de cinq minutes ou de trente heures, selon que M. Delambre se montrera plus ou moins compréhensif, habile et résistant. Comme il regarde toujours ses pieds, perdu dans ses pensées, les otages se dévisagent, s’interrogent en silence, et leur incertitude personnelle cumulée fabrique une inquiétude collective. M. Dorfmann, par son sang-froid, tente de calmer tout le monde en fixant chacun tour à tour. M. Lacoste, lui, a été pris de court dès le début de l’épreuve et n’est jamais parvenu à revenir dans la course. Visage de perdant.

Le mégaphone a sifflé et une première voix s’est fait entendre :

— Le bâtiment est cerné…

Toujours assis sur sa chaise, sans l’ombre d’une hésitation, M. Delambre a tendu le bras d’un air las sans même lever la tête et il a tiré une balle dans la fenêtre dont la vitre, derrière le store baissé, s’est effondrée dans un énorme fracas. Tous les otages, couverts d’une pluie de verre, se sont instantanément roulés en boule en se couvrant la tête.

M. Delambre s’est ensuite levé. Il est allé jusqu’à son attaché-case, l’a ouvert sans prendre la moindre précaution vis-à-vis de nous, comme si nous n’étions plus un problème. Il en a tiré deux chargeurs de Beretta. De quoi tenir un siège. Et il est revenu s’asseoir. Les deux chargeurs à ses pieds. C’était une très mauvaise nouvelle. Cette dernière phase s’annonçait vraiment mal.

Après son premier appel au mégaphone, la police n’a pas insisté. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu de nouveaux véhicules. Le Raid venait de débarquer. Il lui faudrait une vingtaine de minutes pour consulter les plans du bâtiment, faire passer, s’il le pouvait, des sondes micros et caméras afin d’observer ce qui se passait dans notre salle, rapprocher les équipes des accès névralgiques dans le but d’investir le bâtiment. Parallèlement, le Raid posterait face aux fenêtres des tireurs d’élite capables, à la moindre erreur de M. Delambre, de lui coller deux balles dans la tête.

J’ai évalué à une dizaine de minutes le délai nécessaire avant le premier coup de fil du négociateur et à mon avis, je ne suis pas tombé bien loin.

Il a appelé sur un poste intérieur qui se trouvait par terre près du mur, sur la droite de M. Delambre.

Tous les regards ont convergé vers l’appareil, mais une bonne douzaine de sonneries a été nécessaire pour décider M. Delambre à se lever. Il avait l’air fourbu. L’appareil était une sorte de standard avec des touches et un cadran numérique. M. Delambre a décroché, il a dit « Allô », a priori sans succès, puis il a appuyé d’abord sur une touche, puis sur une autre, il s’est très vite énervé et il a essayé quasiment toutes les touches, à la fin de quoi nous avons tous entendu parler son interlocuteur parce qu’il avait notamment appuyé sur la touche du haut-parleur. Ça n’a pas paru le gêner.

— Monsieur Delambre, je suis le capitaine Prungnaud.

— Qu’est-ce que vous voulez ?

— Je veux savoir comment vont les otages.

M. Delambre a fait le tour de la pièce.

— Tout va bien.

— Vous avez deux blessés.

La conversation s’est déroulée de façon prévisible et selon les codes habituels. M. Delambre a très rapidement déclaré qu’il ne laisserait sortir personne et qu’il faudrait « venir le chercher ». Et pour ponctuer sa déclaration, il a levé le bras et fait exploser deux autres fenêtres. Les stores plastifiés à travers lesquels il a tiré portaient de larges ouvertures brûlées qui donnaient une bonne impression de ce que pourrait donner le tir de M. Delambre s’il choisissait l’un de nous à la place d’une fenêtre. À cet instant, les tireurs d’élite du Raid devaient sans doute se contorsionner dans l’espoir d’apercevoir M. Delambre à travers les poches ouvertes dans les stores, mais il se trouvait trop loin des fenêtres pour qu’ils puissent risquer quoi que ce soit.

Ni Kader ni moi ne pouvions plus espérer intervenir. Pendant que nous attendions l’arrivée de la police, j’avais discrètement observé Yasmine, qui s’était montrée jusqu’ici extraordinairement discrète. Pendant la longue attente jusqu’à l’arrivée de la police, millimètre par millimètre, elle était parvenue à changer de position, à ramener discrètement un pied sous ses fesses, de quoi prendre un bon appel, à passer le poids du corps sur le bras antagoniste, de quoi assurer son élan. Une vraie pro. Elle était assise à environ sept mètres de M. Delambre et je savais qu’elle était prête à bondir sur lui à la moindre défaillance. Aussi, un peu plus tôt, quand M. Delambre s’était levé pour aller chercher ses deux autres chargeurs, je lui avais fait comprendre que ce n’était pas le bon moment. Le bon créneau, ce serait lorsque M. Delambre tirerait sa dernière balle. Le temps de s’apercevoir que le chargeur est vide, de prendre le nouveau, de le remplacer, Yasmine aurait devant elle un vrai boulevard ! Je ne donnais pas une chance sur cent à M. Delambre face à cette fille vive comme l’eau de roche et parfaitement entraînée. Pour l’heure, il lui restait trois balles et il avait l’air prêt à tirer sur tout ce qui bougerait, ce qui, paradoxalement, était plutôt bon signe parce que ça rapprochait du moment propice pour agir. Nous avions là une opportunité inespérée d’intervenir avant le Raid.

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