Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Je n’avais plus de montre mais je savais que jusqu’ici cette prise d’otages n’avait pas duré plus d’une vingtaine de minutes. M. Delambre avait tiré cinq coups de feu, mais l’immeuble se trouvait dans une zone de bureaux et un jour de congé comme celui-ci, il y avait peu de chances que quelqu’un s’inquiète de ce qui se passait. Il ne restait qu’une solution : que M. Delambre renonce de lui-même. Pour cela, nos blessures étaient un bon levier, mais M. Delambre ne semblait pas prêt à céder sans résistance. Il ne disait rien mais il faisait « non » de la tête de façon répétitive, comme s’il espérait qu’une issue pouvait survenir d’elle-même. Puis il a dit :

— Les blessures… Quelqu’un s’y connaît ici ?

Personne n’a répondu. Intuitivement, chacun comprenait que se jouait là une nouvelle épreuve de force.

— Alors ? Personne ? OK, a alors dit M. Delambre d’un ton très décidé. On va faire autrement ! Putain, quitte à faire des dégâts irréparables, autant les faire au bon endroit !

En deux enjambées il a été devant M. Dorfmann, il s’est agenouillé et il a posé le canon de son arme sur son genou en disant :

— Allez, le Grand Timonier, c’est l’heure de te montrer héroïque !

Et étant donné la vitesse à laquelle il avait pris sa décision, il n’y a pas le moindre doute qu’il allait tirer, lorsqu’une voix forte s’est fait entendre.

— Moi, je vais le faire !

M. Cousin était debout. Je ne peux pas vous dire autrement : on aurait dit un spectre. Une peau laiteuse, presque diaphane, un regard de détraqué. M. Delambre lui-même en a été impressionné.

— Je m’y connais un peu. Je vais voir.

Et M. Cousin s’est mis en route. C’était tellement surprenant qu’on a eu l’impression qu’il marchait au ralenti. Il s’est approché d’abord de Kader et s’est penché. Il a dit :

— Baissez la tête.

Il a fourragé un instant dans ses cheveux.

— Ça n’est rien, a-t-il dit, c’est le cuir chevelu. C’est superficiel. Ça va s’arrêter tout seul.

Il parlait avec énormément d’autorité, comme s’il était devenu lui-même le preneur d’otages. Par son assurance, son aplomb, il prenait soudain le pas sur M. Delambre, qui restait là, agenouillé devant le patron d’Exxyal sans savoir quoi faire.

Puis M. Cousin s’est penché vers ma jambe. Il l’a soulevée sous le tibia comme font les secouristes, il a écarté le tissu et il a dit :

— Ce sont les jumeaux, rien de grave. Ça va aller très bien.

Il s’est relevé et il s’est tourné vers M. Delambre.

— Bon alors… Qu’est-ce que vous voulez exactement, qu’on en finisse ! Et vous êtes qui, d’abord ?

M. Cousin exigeait des comptes.

En quelques secondes, cette prise d’otages était devenue un match entre deux volontés. Les otages assis autour de la pièce. Et au milieu, comme sur un ring, deux hommes debout, face à face. M. Delambre avait évidemment un gros avantage : il avait un pistolet avec lequel il avait tiré six balles en faisant des trous dans les murs et deux blessés. Et il lui en restait sept. Mais pour autant, M. Cousin ne semblait pas du tout prêt à se laisser impressionner par son adversaire. Dressé sur ses ergots, on aurait même dit qu’il avait hâte d’en découdre.

— Aaaaah ! a crié M. Delambre en se relevant. Le cadre modèle vole au secours de son patron, comme c’est touchant !

Il s’est reculé avec précaution, sans se retourner, en tenant son pistolet à deux mains, jusqu’à ce que son dos heurte la porte. Il s’est tourné à nouveau vers M. Dorfmann :

— Bravo, Excellence, pour ce que vous avez réussi avec ce cadre. C’est quasiment un prototype ! Vous le virez, il continue de travailler en bénévole dans l’espoir que vous le reprendrez. Je pose la question : est-ce que ça n’est pas magnifique ?

En disant cela il a levé son arme en l’air comme s’il prenait tout le monde à témoin ou qu’il voulait tirer dans le plafond. Puis il a tourné son arme vers M. Cousin en hochant la tête d’un air admiratif :

— Et toi, tu as envie de la défendre, hein, ton entreprise ! Au péril de ta vie, s’il le faut. C’est ton clan, ta famille ! Elle te fait crever à petit feu depuis des mois, elle est disposée à te balancer à la décharge sans état d’âme, mais ça ne fait rien : tu es prêt à mourir pour elle ! Une soumission comme celle-là, ça frise la sainteté.

Nullement ébranlé, M. Cousin le considérait droit dans les yeux :

— Je répète, a-t-il dit. Qui êtes-vous et que voulez-vous ?

Il ne semblait pas du tout impressionné par le sketch de M. Delambre, ni par l’arme dirigée vers lui.

M. Delambre a laissé lentement ses bras retomber le long de son corps d’un air navré :

— Mais… la même chose que toi, mon vieux. Tout ce que je veux, moi, c’est du boulot.

M. Delambre s’est avancé jusqu’à M. Lacoste, qui a froncé les sourcils en signe d’inquiétude. Mais au lieu de placer le canon de son arme sur son front, c’est à la place du cœur qu’il l’a pointé.

— J’ai fait tout ce qu’il fallait pour l’avoir, ce job.

— Écoutez…, a commencé M. Lacoste d’un ton chancelant. Je crois que vous avez…

Mais M. Delambre l’a fait taire d’un simple mouvement du poignet sur son arme. Sa voix restait calme, et c’est ça qui faisait peur, ce ton concentré :

— J’ai travaillé plus que tout le monde pour l’avoir, ce job. Vous m’avez fait croire que j’avais toutes mes chances. Vous m’avez menti parce que pour vous, je ne suis même pas une personne.

Il se remit à tapoter la poitrine de M. Lacoste avec son pistolet.

— En fait, je suis meilleur qu’elle ! Bien meilleur !

D’un mouvement de tête, il a négligemment désigné la place de M lle Rivet, mais cette présence a semblé réveiller sa colère parce qu’il s’est mis soudain à crier :

— Je l’ai mérité, ce boulot ! Et vous me l’avez volé ! Vous entendez : vous me l’avez volé et c’est tout ce que j’avais !

Il s’est tu. Il s’est penché vers l’oreille de M. Lacoste et il a dit, suffisamment fort pour qu’on l’entende clairement :

— Alors, puisqu’on ne me donne pas ce qui me revient… je suis venu me payer sur la bête.

On a soudain entendu un bruit de pas précipités.

Dès qu’il a compris que M. Cousin venait de s’enfuir par le couloir, M. Delambre s’est retourné et il a tiré sur la porte d’entrée, mais il a visé trop haut et il a fait un large trou dans la cloison. Il s’est précipité, il a buté dans une chaise que M. Cousin avait renversée sur son passage et il a manqué de s’étaler avec son pistolet. Il a néanmoins réussi à gagner le couloir. Nous l’avons vu lever son arme à deux mains, hésiter, puis son bras est retombé. C’était trop tard.

Il n’avait plus alors le choix qu’entre deux mauvaises solutions : courir après M. Cousin et nous laisser les lieux et les téléphones, ou rester avec nous et laisser M. Cousin aller chercher des secours.

Il était piégé.

Il pouvait encore survenir bien des événements, y avoir encore pas mal de conséquences, mais que ça se déroule bien ou mal, que certains sortent vivants et d’autres morts ne changeait rien à cette certitude : d’une certaine manière, c’était la fin.

L’expérience m’a appris qu’il ne faut que quelques secondes à un homme pour devenir un forcené. Les ingrédients de base (le sentiment d’humiliation ou d’injustice, l’extrême solitude, une arme et rien à perdre) étaient tous réunis pour que M. Delambre se barricade avec nous face à la police.

Lorsqu’il est revenu dans la pièce, son pistolet au bout de son bras ballant et la tête basse, comme un vaincu, j’ai vraiment cru que M. Delambre allait se mettre à pleurer à son tour.

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