Fred Vargas - Sans feu ni lieu

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Pourquoi Louis Kehlweiler dit l’Allemand, Marc, Lucien et Mathias — retranchés dans leur baraque pourrie de la rue Chasle à Paris —, s’intéressent-ils à un simplet à tête d’imbécile pas franchement sympathique, dont la culpabilité ne fait de doute pour personne, pas même pour eux ? Pourquoi tiennent-ils à sauver ce Clément Vauquer, un détraqué recherché par toutes les polices de Nevers et de Paris pour les assassinats effroyables d’au moins deux jeunes femmes ?
Avec un humour et une légèreté virtuoses, Fred Vargas fait rebondir les situations, réinvente la manière de parler de ses personnages, cisèle leur portrait, et fait pouffer de rire le lecteur qui n’en peut mais… « Un coupable idéal doucement timbré, quatre justiciers branquignols et des osselets.
, comme les quatre précédents romans policiers de Fred Vargas, mise sur le décalage et l'absurde. »
F.-M. Santucci, Libération

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Mais — et à cet instant Clément avait montré des signes d’agitation — la femme était morte dans la nuit. Et au matin, un des étudiants de l’Institut était retrouvé noyé dans la Loire. On avait fait venir Clément. C’était bien le type dont il avait arraché la cagoule. À l’époque, il savait très bien son nom, c’était un grand mec qui trouvait toujours un moyen de le harceler. Hervé quelque chose. Aujourd’hui, le nom de famille lui échappait. Pousselet, Rousselet, quelque chose comme ça. Les flics avaient conclu que le type, ce Hervé, se sachant reconnu, avait assassiné sa victime à l’hôpital, décidé à bazarder Clément à la suite. Mais il n’avait pas tenu le coup et il s’était jeté dans la Loire.

Ensuite, Merlin, le directeur, avait fait comprendre à Clément qu’il valait mieux pour l’Institut qu’on oublie tout ce drame et qu’il devait aller chercher du travail ailleurs. Il lui avait fait une longue lettre pour dire qu’il était très bon jardinier.

— J’en ai eu gros quand je suis parti, dit Clément. Et le directeur aussi en avait gros. On s’entendait bien.

— Et les deux autres violeurs ? Tu avais une idée de leur identité ?

Clément leva la main.

— Tu savais qui c’était ?

— Je ne pouvais pas les reconnaître, à cause des cagoules. Le plus petit, celui qui s’est échappé le premier, parce qu’il avait encore le pantalon mis…

Clément secoua la tête lentement.

— Je n’ai aucune idée personnelle, dit-il sur le ton du regret. Il était vieux, un vieux d’au moins cinquante ans.

— Ce qui lui ferait soixante aujourd’hui, dit Louis qui notait toujours. Qu’est-ce qui te faisait penser qu’il était vieux ?

— Sa chemisette. Il avait une chemisette de vieux, avec un maillot de corps en dessous.

— Comment tu as pu voir son maillot de corps en pleine nuit ?

— Ben avec l’eau, dit Clément en regardant Louis comme s’il avait affaire à un abruti. Ça rend tout transparent, l’eau.

— Oui. Excuse-moi. Et l’autre ?

— L’autre avait le pantalon en bas, dit Clément avec un sale sourire. Je le détestais. Et sous sa cagoule, pendant que je lui arrosais le ventre moi-même, il criait : « Tu paies rien pour attendre ! Tu paies rien pour attendre ! » Je n’ai pas compris.

— « Tu ne perds rien pour attendre », proposa Louis.

— Je vois pas la différence.

— Ça veut dire qu’il t’en voulait.

Clément leva la main.

— Ça veut dire qu’il te détestait, reprit Louis.

— Moi aussi, je le détestais, dit brutalement Clément.

— Tu l’avais reconnu ? Même avec la cagoule ?

— Oh oui, dit rageusement Clément. Il avait son vieux polo pas propre, beige, et c’était sa voix, sa voix dégueulasse.

Et en ce moment le petit visage déplaisant de Clément, penché vers Louis, semblait se tordre de dégoût.

Le jeune homme était encore plus désagréable à regarder. Louis se recula légèrement. Clément lui mit une main sur l’épaule.

— L’autre homme, continua-t-il en s’accrochant à Louis, c’était « le Sécateur » !

Clément se leva soudain, et plaqua ses deux mains sur la table.

— Le Sécateur ! cria-t-il. Et personne ne m’a cru moi-même ! Ils disaient qu’il n’y avait pas de pieuvres !

— Pas de preuves, dit Louis.

— Et ils lui ont rien fait, rien ! Après toutes les écorces qu’il avait foutues en l’air et la femme après !

Louis s’était levé à son tour et tentait de ramener Clément au calme. Sa peau était devenue rouge par plaques. Finalement, Louis le rassit de force, ce qui ne fut pas très difficile, et le maintint au dossier de sa chaise.

— Qui est ce type ? demanda Louis d’une voix ferme.

Ce ton coupant et les deux mains appuyées sur ses épaules eurent l’air d’apaiser Clément. Il remua les mâchoires dans le vide.

— Le jardinier en chef, dit-il enfin, le monstre des arbres. Avec Maurice et moi-même, on l’appelait « le Sécateur ».

— Qui c’est, Maurice ?

— Ben, c’est l’autre jeune qui s’occupait des serres.

— Un copain ?

— Ben oui.

— Qu’est-ce qu’il faisait, le Sécateur ?

— Il faisait ça, dit Clément en s’échappant des mains de Louis et en se remettant debout. (Puis il imita avec sa main droite le geste du sécateur, en fermant et étendant les doigts plusieurs fois, et en accompagnant son mime de bruits de bouche secs et répétés.) Tchik. Tchik.

— Il coupait les plantes au sécateur, dit Louis.

— Oui, dit Clément, en tournant autour de la table, il était tout le temps avec cette grosse pince qui tranche. Tchik. Tchik. Il aimait que ça dans sa vie. Tchik. Tchik. Quand il avait rien à couper quant aux plantes, il coupait dans le vide, il coupait de l’air. Tchik.

Clément s’immobilisa, la main tendue, et regarda Louis en plissant ses yeux inexpressifs.

— Avec Maurice et moi-même, on trouvait des troncs d’arbres tout tailladés avec un sécateur. Ils souffraient, les arbres. Tchik. Tchik. Tchik. Il en abîmait plein. Même il tuait des jeunes pommiers en leur déchirant l’écorce.

— T’es certain de ce que tu dis ? demanda Louis en arrêtant Clément d’une main dans sa ronde.

— C’était des coups de sécateur. Tchik. Et lui, il l’avait toujours dans sa main personnelle. Mais j’avais pas de pieuvres, ni pour les arbres, ni pour la femme. Mais la voix dont il m’a crié dessus, je suis sûr que c’était la sienne.

Louis réfléchit quelques instants en se mettant à tourner lui aussi autour de la table.

— Tu l’as revu depuis ?

— Pas personnellement.

— Tu le reconnaîtrais ?

— Ben oui bien sûr.

— Tu dis que tu l’as reconnu à la voix. Et la voix du téléphone, à Nevers, à Paris ? Ça pourrait être la sienne ?

Clément arrêta sa ronde et s’appuya sur l’aile du nez.

— Alors ? Tu as de l’oreille, et tu connais sa voix. C’était lui, au téléphone ?

— Le téléphone change tout, dit Clément, boudeur. La voix n’est plus dans l’air, elle est dans le plastique. On peut pas dire quant à qui c’est.

— Ça pourrait être lui ?

— Je peux pas dire. Je pensais pas à lui quand la voix du téléphone parlait. Je pensais au patron du restaurant.

— Et ça fait neuf ans que tu ne l’avais plus entendue… Tu sais son nom, au… « Sécateur » ?

— Ben non. Je ne sais plus.

Louis soupira, un peu excédé. À part celui du directeur et d’un des violeurs, Clément n’avait gravé aucun nom dans sa mémoire. Mais il fallait être juste : il avait été capable de retracer une histoire entière et cohérente, qui datait pourtant de plusieurs années. Il n’y aurait pas beaucoup de boulot à faire pour la reconstituer en entier, si Clément avait raconté la vérité, ce qu’il croyait.

Il plia soigneusement ses notes et les glissa dans sa poche. Il tenta d’imaginer ce qu’une brute pouvait ressentir pendant un viol à se faire rincer par un puissant jet d’eau glacée. De la douleur, de l’humiliation, de la rage. Virilité brisée par noyade, le type n’a aucune raison de vouloir du bien à l’autre. Dans un esprit tant soit peu primaire, la haine et la vengeance peuvent couver longtemps. Ça faisait des années que Louis n’avait pas croisé sur sa route un mobile aussi inepte et aussi manifeste en même temps.

Il tourna la tête et sourit à Clément.

— Tu peux aller dormir maintenant, si tu veux.

— Je ne suis pas fatigué, dit Clément, contre toute attente.

Louis s’avisa au moment de partir qu’il n’y avait personne pour garder Clément dans la baraque. Et tant qu’on n’était sûr de rien, on ne pouvait pas prendre le moindre risque de le laisser filer. Il songea à monter rapidement jusqu’aux combles pour voir si Vandoosler le Vieux était là, mais il n’osait pas laisser Clément seul pour trois minutes. Son regard croisa le manche à balai que Lucien avait appuyé au mur après avoir appelé Marc. Il hésita. Se servir de ce truc lui semblait vaguement contagieux, comme s’il risquait d’y laisser une partie de son intégrité mentale. Mais dans cette baraque, on n’avait guère le choix.

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