Tonino Benacquista - Les morsures de l'aube

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Les morsures de l'aube: краткое содержание, описание и аннотация

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Il est resté un bon moment devant le miroir sans tain pour assister à l'agonie de la fête. Le moment noir, détestable, l'heure des traînards impénitents, l'heure perdue ou les esprits dégèlent et ou la première lueur du jour est la pire des sentences. Ne jamais se lever. Ou ne jamais se coucher. Le doute le plus célèbre du monde. Est-il noble de se lever le matin en sachant déjà tous les emmerdements qui vont suivre ? Est-il lâche d'aller se coucher, de dormir jusqu'à en crever, et dire au revoir à tout ce qui nous bouffe l'existence ? C'est là la question.

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Les gens commencent à s’agiter, dans la carlingue.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— On arrive.

— Vous voyez bien qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

— On n’est pas encore au sol.

Il est 17 heures. Il paraît qu’il va faire nuit, dans peu de temps. Dans le hall de l’aéroport, je vois une meute de types agglutinés derrière la vitre en attendant qu’on sorte. Des taxis. Après les contrôles d’usage, on m’a tamponné un visa valable un mois. Un mois…

Il fait déjà presque noir. J’ai chaud. J’entre dans un taxi pour rejoindre la capitale, malgré les conseils de Blaise : « Dès que vous êtes là-bas, prenez plutôt un car, on ne sait jamais où ils vous embarquent, ces gars-là. »

Blaise est un drôle de gars. Un parasite, comme moi, mais toujours très jaloux de ses plans, et pas une fois il ne m’en a lâché un. Il avait ses rabatteurs, nous les nôtres, et jamais il n’a voulu fusionner et partager les adresses. Je me souviens même qu’un soir, lors d’un cocktail, nous nous étions réciproquement demandés si nous avions une fête prévue pour la suite. J’ai répondu « non », et je mentais. Il a répondu « non », et je savais qu’il mentait. Dix minutes plus tard, nous nous sommes retrouvés en train de faire la queue pour une fête de publicitaires vers la rue du Louvre. J’ai toujours cru qu’il me détestait.

Il a pourtant cherché à me contacter, vers le mois de février. À tout prix. Ça m’a paru bizarre. Il a battu le rappel partout et m’a retrouvé en deux heures. J’étais au 1001.

— Vous allez avoir du mal à me croire.

— Essayez toujours.

— Je viens de passer une semaine à Bangkok. Le dernier soir j’avais une invitation pour une soirée à l’Alliance Française. Au moment où j’y entrais, j’ai vu votre ami en sortir, dans une voiture officielle.

— Quoi ?

— Cette tête de bellâtre, avec son nez en lame de couteau, l’air toujours très affecté.

— Ça pourrait lui correspondre mais… C’est impossible.

— Je ne pense pas me tromper. À moins qu’il ait un sosie parfait, en Thaïlande. C’est tout ce que j’avais à vous dire.

— Ploenjit jitlom ?

Le chauffeur ne comprend pas une traître syllabe. J’avais répété, pourtant, dans l’avion. J’essaie de varier les intonations. À bout de patience, je fais ce que j’aurais dû faire tout de suite, je lui ai mis sous les yeux l’adresse du guest-house écrite en thaïlandais de la main délicate de Blaise. Il y a ses habitudes et passe l’hiver à Bangkok dès qu’il a un peu d’oseille. Ou pour en faire. Parasite migrateur.

Vingt kilomètres pour rejoindre le centre-ville. Je suis calme, je profite même du paysage de banlieue qui se découpe dans le noir. Des groupes d’hommes qui discutent autour des réverbères, en chemises à manches courtes, des terre-pleins éclairés et vides, des immeubles de trois étages, des vendeurs de soupe ambulants, une affiche géante de cinéma, des petits canaux chargés d’herbe grasse qui s’échappent des artères. Je m’attendais à autre chose. Mais il est sans doute là, l’exotisme.

Je lui laisse un bon pourboire. Le double de la course. Je n’ai pas le sentiment que c’est de l’argent.

Le trafic est dense, incroyablement dense, bien pire qu’à Paris, les voitures foncent. Une odeur de gasoil me cueille dès que je sors du taxi. La touffeur m’enveloppe. Je passe devant un petit restaurant qui propose une carte en anglais, je ne vois que des occidentaux à l’intérieur. Je repère le guest-house. À l’entrée, deux solides gardes en uniforme vert avec des machettes accrochées à la ceinture. J’ai connu des gardiens de nuit plus avenants, même quand on les réveille. Ils parlent quelques mots d’anglais, me laissent passer, une jeune fille prend le relais, me propose une chambre, je la suis. Au troisième étage, j’entends le son des télés, toutes les portes sont ouvertes, il y a un vendeur de bière. Elle me montre la mienne, je comprends mieux ses gestes que son accent. Elle passe en revue tout ce dont je pourrais avoir besoin, le ramassage du linge sale tous les deux jours, un coiffeur au cinquième, un tailleur au second, et tout le reste. Chaque chambre est fermée par deux portes. Pour dormir, elle me conseille de laisser ouverte celle en bois mais de fermer la porte andalouse en fer forgé. C’est ce que tout le monde a l’air de faire, ici. Je paie ce qu’elle me demande.

J’allume le ventilateur du plafonnier et retrouve un peu mon souffle sous cette chape d’air frais. J’ai lu dans le guide qu’il ne fallait pas le laisser pour dormir, on risque d’attraper vite fait une grippe terrible qu’on ne peut soigner qu’en clinique. J’ai lu aussi qu’il ne fallait pas chercher à écraser les blattes, même quand on aime le sport. J’ai vu un truc énorme courir dans la salle de bains. J’ai salué le cothurne.

Ma fenêtre donne sur un de ces petits ruisseaux parcourus d’herbes vertes. Des gens mangent de la soupe sans dire un mot. Il y a peut-être une ville, là, tout autour, mais elle est bien trop opaque. J’y jetterai un œil demain.

J’ai réussi à m’asperger d’un peu d’eau froide au petit filet de la douche, je n’en demandais pas plus. J’ai hésité à en boire. Ensuite je me suis fait beau. Mon costume noir. Ma cravate rouge brodée.

La fille d’en bas, gentille, m’a emmené jusqu’au bord de la route pour héler elle-même un triporteur à moteur qui sert de taxi, et lui donner l’adresse où j’allais. Elle m’a aussi indiqué le tarif à payer, et pas un baht de plus.

C’est quand il m’a lâché devant la bâtisse que mon cœur s’est mis à battre, et pas avant. L’ambassade de France. Toutes bannières dehors. En bouquet de feu d’artifice.

Le plan de Blaise était de loin le meilleur : le 14 juillet. Il m’avait conseillé d’arriver pour ce soir-là, et pas un autre. À tout hasard, je lui ai demandé comment je pouvais le remercier. À tout hasard, il m’a donné une adresse où je pouvais lui trouver une fausse Rolex qu’il savait à qui revendre, à Paris. Je n’en ai pas douté.

On ne me demande pas d’où je viens, ça se lit sur ma gueule, le planton n’est pas un physionomiste, juste un aboyeur chic en queue de pie qui compte les invités avec un petit appareil discret qu’il fait cliquer dans sa main. Je ne lui donne pas mon nom et traverse la passerelle qui mène au corps de la fête. J’ai senti l’Asie à ce moment-là, contre toute attente.

D’emblée je ne reconnais rien des fêtes qui ont fait mon ordinaire, et surtout pas les 14 juillet qui guinchent vers Bastille.

Une impression d’avoir fait un saut dans le temps. Je ne lis aucun malaise, aucune attente sur les visages, même pas une envie frénétique de s’amuser. Mais plutôt des sourires un peu las, des gestes doux, une élégance naturelle, et l’ensemble serait une sorte de grammaire nostalgique pour tous ceux qui se retrouvent entre semblables, perdus sur un îlot d’outre-mer, à mille milles de toute fête nationale. Des boys se faufilent. Je reste en retrait, le dos contre la rambarde en osier d’une coursive qui surplombe un bassin autour duquel le gros des convives s’est massé. Je préfère avoir un peu de hauteur pour voir sans être vu. Des gens dansent sur une musique bien comme il faut, je n’ai jamais entendu ça, un rythme qui rassemble les générations et les continents. Rien à voir avec la course à la tachycardie des pistes parisiennes. Le champagne, en revanche, a le goût de là-bas. J’essaie d’entendre les bribes de conversations d’un groupe de femmes, toutes plutôt jolies. On sent que c’est le raout de l’année pour tous les français en poste ici. De magnifiques rideaux jaunes et peints claquent dans mon dos, je risque un œil dans la pièce, un couple chic, excité à mort, s’acharne sur un jeu vidéo qui pousse des bzi bzi bzi comme dans les cafés. Un boy me tend un plateau rempli de boulettes bleues, blanches et rouges. Je goûte. Vaguement sucré, avec un arrière-goût de cumin. Une jeune femme, pas loin, sourit en me voyant mâcher.

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