Tonino Benacquista - Les morsures de l'aube

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Les morsures de l'aube: краткое содержание, описание и аннотация

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Il est resté un bon moment devant le miroir sans tain pour assister à l'agonie de la fête. Le moment noir, détestable, l'heure des traînards impénitents, l'heure perdue ou les esprits dégèlent et ou la première lueur du jour est la pire des sentences. Ne jamais se lever. Ou ne jamais se coucher. Le doute le plus célèbre du monde. Est-il noble de se lever le matin en sachant déjà tous les emmerdements qui vont suivre ? Est-il lâche d'aller se coucher, de dormir jusqu'à en crever, et dire au revoir à tout ce qui nous bouffe l'existence ? C'est là la question.

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— Je sais.

En un seul jour, je viens de rattraper les années perdues. Ce matin encore, sur les coups de 7 heures, j’étais encore un jeune homme.

* * *

Quand les Américains m’ont donné leurs instructions, je n’étais pas en état de faire des commentaires. Ils ont choisi un coin de boulevard entre Bastille et République, pour 10 heures du soir. Leur voiture nous attend, la nôtre arrive à leur portée, en sens inverse. Beaumont s’énerve, transpire, c’était prévu, c’est pour ça que j’ai préféré prendre le volant. Depuis tout à l’heure j’essaie de le faire parler, de le calmer, sans doute pour me calmer moi-même et atténuer cette espèce de dégoût qui ne me lâche plus.

— J’ai vu quelqu’un crever, aujourd’hui.

Il n’a rien entendu. Les yeux lui sortent du visage, il cherche ses mômes sur la banquette arrière. Pour la première fois. Il devient fou. J’essaie de trouver les mots à sa place, quelques phrases, pas plus, on ne lui laissera pas le temps d’étoffer. « Chair de ma chair, mon fils, ma fille, je ne suis pas celui que vous croyez, je suis pire que ça, mais je vous aime, faut pas croire, la vie a fait de vous des moribonds et de moi une belle ordure. »

— Hé ! Beaumont, vous voyez le gars un peu frisé, derrière, avec sa tête de clown blanc ? Et à côté, cette fille qui a le visage bouffi par les pleurs, à tel point qu’on ne se doute pas qu’elle est jolie ? C’est le petit et la petite.

Il n’entend rien et fait des gestes incohérents, un tic lui mange le visage, un rictus lui déforme la joue. Je devais sans doute ressembler à ça le matin où j’ai supplié Bertrand de me laisser sortir.

Stuart me fait signe de garer la voiture tout de suite, en face.

— À vous de jouer, Beaumont. Ils tiennent en respect les petits, il est prévu que vous alliez les rejoindre, vous montez à l’arrière, ils font sortir les mômes. Et c’est fini. Improvisez, tentez une petite embrassade, placez une phrase ou deux, vous ne les reverrez plus.

Il tremble, il ne voit rien et ne m’entend pas, il est hypnotisé, je le retiens par la manche. Il veut se donner, se rendre, se livrer une bonne fois pour toutes. Avec l’espoir d’une étreinte avec ceux qu’il va enfin découvrir.

C’est là, au moment où il a quitté la voiture, que j’ai réalisé qu’il y avait un léger détail, un tout petit, qu’on avait laissé de côté.

— Vous vous foutez de ma gueule ? Vous n’allez pas vous en tirer comme ça, dites-moi où est Bertrand. L’adresse exacte…

Il est fou, ivre, il tire sur sa manche, je ne lâche pas, il a envie de me tuer, je retarde sa confrontation avec le passé qui l’attend et l’avenir qu’on lui réserve, et ça ne durera pas une minute. Juste quelques secondes. Je ne suis plus rien, rien qu’une espèce de parasite qui interfère.

Mais je ne le lâcherai pas, je m’agrippe et deviens fou, moi aussi.

— Dites-moi où il est, merde ! Ça faisait partie du deal ! Étienne a crevé pour ça, espèce d’ordure, vous…

Il s’est débattu, j’ai gueulé, il a repris son bras pour se jeter dans la rue, des voitures ont pilé à ses genoux, les klaxons hurlent plus fort que moi.

Nom de dieu…

Je sors, ça ne va pas se passer comme ça, j’ai payé trop cher, il va cracher, ce salaud. Le trafic me barre la route, bande d’enfoirés, tous, laissez-moi passer, plus rien ne me fait peur, surtout pas vous, j’ai payé, j’ai vieilli, et vous voulez m’écraser comme un parasite, je ne suis plus un parasite. Par-delà le flot des bagnoles je les vois parlementer, personne ne sort de la voiture, Beaumont se penche, tend son manuscrit, je distingue la tête de Stuart, j’en ai marre, toute cette mascarade, le sang me monte aux yeux, je hurle le nom de Bertrand, une voiture s’arrête, le chauffeur m’insulte. Je traverse, Stuart met le contact, le vieux est à l’arrière, je m’acharne sur sa portière fermée, toute cette bande de salopards va filer droit devant et me planter là, et bien non, pas question, c’est moi qui me plante là, devant le capot, j’envoie des coups de pied dans la calandre en gueulant. Ricky sort la tête.

— Get out you fucker ! I’m gonna kill you !

— L’adresse ! Nom de dieu l’adresse !

Je gueule, je vais faire exploser la bagnole, il n’y a plus que moi sur le boulevard, ma rage, Stuart avance par à-coups, au prochain je serai sous les roues, il fait hurler le moteur, je grimpe sur le capot, colle le front et les mains contre le pare-brise, je vois tout ce qui se passe à l’intérieur, la consternation, tous ces yeux exorbités, tournés vers moi, sauf ceux de Beaumont, à l’arrière, vautré sur ses gosses.

— L’adresse, enfoiré ! Où il est ?

J’ai cessé de crier quand j’ai vu Ricky sortir le revolver. Violaine s’est débattue, Stuart l’a maîtrisée d’un coup de poing. Je me suis figé net, une seconde, incapable de décrocher mes paumes.

Il a hésité à tirer à travers le pare-brise, puis il a descendu sa vitre pour sortir le revolver et le pointer sur moi.

— As you like, Tony…

J’ai voulu me laisser rouler à terre, mais j’ai vu. La main de Jordan.

Agripper les cheveux de Ricky et tirer un coup sec en arrière. Stuart a sorti son flingue, trop tard, en une fraction de seconde Jordan a ouvert ses mâchoires comme un fauve et a planté ses dents dans la gorge de Ricky qui a lâché le revolver sur le trottoir.

J’ai gueulé, le front contre le pare-brise, les yeux écarquillés.

Violaine, juste derrière Stuart, ne lui a pas laissé le temps de viser Jordan, elle lui a griffé les yeux et Stuart, aveuglé, a vidé au jugé son chargeur vers l’arrière de la voiture. J’ai vu des giclées de sang jaillir de la gorge de Violaine, Jordan relever la tête, les lèvres gluantes et les dents mâchant encore un lambeau de peau.

Beaumont, terrorisé, a pris le visage de sa fille dans ses mains, Jordan n’a pas eu le temps de voir le regard criblé de sa sœur, Stuart s’est servi de la crosse de son arme pour lui marteler le crâne, de plus en plus fort, jusqu’à le fêler de part en part et voir apparaître des taches de sang inonder la chevelure. Jordan s’est affaissé entre les deux sièges avant.

Lentement, la tête de Ricky est venue cogner le tableau de bord.

Stuart est sorti de la voiture et m’a contourné pour retrouver le revolver de Ricky, à terre. Beaumont, geignant, prostré sur le corps de ses deux enfants, n’a pas entendu sa portière s’ouvrir. Stuart a tiré trois balles à bout portant, le corps de Beaumont a réagi sous les impacts pour se figer, un instant, assis, droit, les yeux ouverts. Stuart a collé son canon contre la tempe du vieux et lui a fait exploser la tête. Une fois. Puis deux.

Une seconde de latence.

Ne restait plus que moi.

Collé au pare-brise.

J’ai vu l’arme pivoter de mon côté au moment où je glissais à terre, la balle m’a brûlé la jambe gauche, Stuart a crié mon nom. En rampant à terre, je l’ai vu tirer à nouveau dans ma direction, des coups muets, vides, puis il a jeté le revolver dans l’habitacle en gueulant et a fait démarrer la voiture, j’ai rampé de toutes mes forces dans le caniveau, puis sous un banc pour m’y rouler en boule. J’ai pu le voir pousser les trois corps inertes au-dehors, claquer les portières et diriger la voiture lentement vers moi.

J’ai vu ma jambe morte, oubliée, à portée de sa roue. En hurlant de douleur, je l’ai saisie des deux bras pour la ramener in extremis sous le banc que l’aile de la voiture a heurté.

Ma vue s’est brouillée, mais j’ai cru discerner, derrière le volant, une main bien ouverte balayant l’air pour me dire au revoir.

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