Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2009, ISBN: 2009, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Триллер, Ужасы и Мистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Forêt des Mânes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

La Forêt des Mânes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Forêt des Mânes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Jeanne respira à pleins poumons. Elle avait trouvé le lieu idéal pour lire. Un refuge, entre ciel et eau, qui devait bien offrir de petites clairières et des bancs publics. Elle s’achemina vers la lagune et découvrit un de ces abris. Tout était désert. Elle s’installa. Elle pénétrait dans une chambre aux murs verts et à la fraîcheur bienfaisante. Elle ouvrit le livre.

Plusieurs pages étaient collées de sang. Le ton était donné. En guise de préface, le traducteur de l’œuvre en espagnol prévenait : Totem et tabou, publié en 1913 sous le titre allemand de Totem und Tabu, était un des livres les plus critiqués de Freud. Dans cet essai, l’inventeur de la psychanalyse s’était planté sur toute la ligne. Ou presque. Ses théories avaient été aussitôt réfutées par les paléontologues et autres anthropologues. Pourtant, depuis un siècle, la fascination pour l’ouvrage n’avait jamais faibli. Comme si Freud, malgré ses erreurs, avait touché juste, sur un autre plan. Comme s’il avait réussi à entrer en résonance avec la vérité profonde de l’homme.

Jeanne décida de se faire une opinion par elle-même. Vent tiède sur le visage… Bruissement des feuillages dans son dos… Pages vibrant sous ses doigts…

Deux heures plus tard, elle refermait le bouquin. Elle n’avait pas tout compris, loin de là. Mais elle avait tout de même sa petite idée.

Dans cet essai, Freud tentait d’expliquer l’évolution de l’espèce humaine à la lumière de sa propre discipline : la psychanalyse. Il expliquait les actes et les motivations des hommes archaïques par le complexe d’Œdipe. Une pulsion profonde, irréductible, qui s’était déclarée pour ainsi dire avant Œdipe, avant l’Antiquité, avant même que le mythe ne porte un nom.

L’originalité, c’était que Freud prétendait qu’alors, les pulsions d’inceste et de parricide étaient conscientes et assumées. Elles avaient provoqué une scène originelle. En un temps oublié, les hommes vivaient en petits clans, chacun soumis au pouvoir despotique d’un mâle qui s’appropriait les femelles. Un jour, dans un de ces groupes, les fils s’étaient rebellés contre le père dominant. Lors d’un acte de violence collective, ils l’avaient tué puis avaient mangé son cadavre en vue de posséder, enfin, les femmes du clan.

Après le meurtre, un terrible sentiment de culpabilité les avait saisis. Ils avaient alors renié leur forfait et inventé un nouvel ordre social. Ils avaient instauré simultanément l’exogamie — l’interdiction de posséder les femmes du clan — et le totémisme, afin de vénérer le père disparu. Totémisme, exogamie, prohibition de l’inceste et du parricide : le modèle commun à toutes les religions était né. Les fondations — négatives, oppressives — de la civilisation humaine étaient posées.

Selon les spécialistes, tout était faux dans ce conte. Il n’y avait jamais eu de horde originelle. Pas plus qu’il n’y avait eu de meurtre du père. Le clan primitif de Freud n’avait pas existé. L’évolution de l’homme avait pris des milliers, des millions d’années, et il était impossible d’imaginer de tels événements fondateurs.

Pourtant, Totem et tabou demeurait un essai culte. Jeanne venait d’en avoir encore la preuve avec Eduardo Manzarena, qui s’était construit un refuge avec des exemplaires de l’ouvrage. Ce qui était fascinant, dans ce bouquin, c’était que, malgré ses erreurs, le texte disait vrai. Comment une idée fausse pouvait-elle toucher la vérité ? Et même plus que n’importe quel fait anthropologique daté au carbone 14 et analysé par des légions de spécialistes ?

Jeanne devinait la réponse. L’hypothèse de Freud était un mythe. Le complexe d’Œdipe — désir de la mère, meurtre du père — avait toujours existé au fond de l’homme. Une fois, une fois seulement, peut-être, il avait franchi la ligne puis s’était repenti. C’était ce remords qui avait forgé nos sociétés, fondé nos religions. Et, plus profondément encore, c’était ce passage à l’acte qui avait formé, au fond de nous, le censeur de notre conscience : le Surmoi. Nous avions intériorisé cette catastrophe. Notre cerveau s’était constitué en « juge-surveillant » pour que cela ne se reproduise plus jamais. D’ailleurs, peu importait que l’événement ait vraiment eu lieu. C’était son ombre projetée qui comptait.

Ce mythe initial, avec meurtre, inceste et cannibalisme, chacun l’avait imprimé au fond de soi. Chaque enfant vivait cette préhistoire, sur un plan fantasmatique. Chaque gamin, inconsciemment, passait à l’acte, puis reculait, se censurait. Et devenait un adulte. Freud prétendait même que nous gardions, physiologiquement, au fond de nos cellules, la mémoire de ce meurtre barbare. Une sorte d’héritage génétique qu’il appelait la « mémoire phylogénétique ». Encore une idée captivante. Une faute originelle, incrustée dans notre chair, intégrée dans nos gènes…

Jeanne regarda sa montre : 17 heures. Il lui fallait maintenant revenir à son enquête. La vraie — et la seule — question qu’elle devait se poser était : quel était le lien entre Totem et tabou et son affaire ? Ce mythe de meurtre collectif et la folie de Joachim ?

Il lui vint une idée. Encore plus délirante. Le virus de la forêt avait quelque chose à voir avec le complexe d’Œdipe. Cette maladie provoquait peut-être une sorte de régression primitive, une libération sauvage, empêchant le cerveau humain de jouer son rôle de censeur…

Jeanne voulut relire quelques passages mais la lumière baissait. Impossible de distinguer les mots sur les pages. Elle se leva. La tête lui tournait. Il fallait qu’elle mange quelque chose.

Ensuite, elle filerait à l’hôpital L. Fonseca.

Et interrogerait l’homme qui avait approché ce mal : Niels Agosto.

46

Le temps qu’elle s’achète un quesillo — un sandwich fait de tortillas et de fromage fondu — et qu’elle parvienne à l’hôpital, la nuit était tombée. Comme une grande pierre plate sur la ville. Elle se fit déposer un peu plus loin pour arriver à pied et mieux se fondre parmi les visiteurs du soir, qui faisaient la queue devant le portail. A travers la clôture, elle discernait la bâtisse sans étage, avec ses airs de zone de quarantaine. On ne savait plus qui était protégé : les malades à l’intérieur, ou les passants à l’extérieur.

Elle franchit le premier barrage sans problème. Restait le second. Les gardiens du pavillon de Niels Agosto. Ils n’étaient plus là. Partis dîner ? Elle ne chercha pas à comprendre. Dans les pays tropicaux, toujours saisir les choses comme elles viennent…

Elle se glissa dans le pavillon. Puanteur de sueur, de fièvre, de médicaments. Éclairage électrique trop faible. Chaleur étouffante. Autant de corruptions qui atteignaient instantanément votre centre vital. D’un coup, Jeanne se sentit malade à son tour, comme si elle s’était glissée dans les draps encore chauds d’un moribond.

Dans le couloir, deux portes. La chambre de droite était condamnée par des planches clouées. Jeanne frappa à celle de gauche. Pas de réponse. Elle ouvrit la porte pour découvrir un Niels Agosto à l’air vaillant. Elle s’attendait à un mourant. Emmailloté comme une momie. Le patient était un beau jeune homme peigné en arrière, modèle latino, assis dans son lit. Il lisait La Prensa d’un air tranquille.

À l’arrivée de Jeanne, il sursauta puis se détendit. Son sourire trahissait son état. Elle reconnaissait maintenant cette faiblesse qui lui était familière. Elle avait auditionné plusieurs fois des témoins blessés à l’hôpital. La marque de la violence sur les corps et les esprits.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La Forêt des Mânes»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Forêt des Mânes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Kaïken
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Miserere
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Vol des cigognes
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Serment des limbes
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Passager
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Les Rivières pourpres
Jean-Christophe Grangé
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Esclavos de la oscuridad
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le concile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Отзывы о книге «La Forêt des Mânes»

Обсуждение, отзывы о книге «La Forêt des Mânes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x