Jean-Christophe Grangé - La Ligne noire

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Il existe, quelque part en Asie du Sud-Est, entre le tropique du Cancer et la ligne de l'Equateur, une autre ligne. Une ligne noire jalonnée de corps et d'effroi…
Jean-Christophe Grangé, 42 ans, est l’auteur de thrillers devenus mythiques
(1994),
(1998),
(2000) et
(2003), best-sellers internationaux traduits dans une trentaine de pays notamment aux Etats-Unis où
sort chez Harper Collins à ’l'automne 2004. Biographie de l'auteur

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En même temps, la situation à la maison évoluait. Ma mère se désintéressait de moi. J’étais devenu trop grand pour participer à ses petits jeux vicieux. Ma barbe poussait. Ma voix changeait. À douze ans, je mesurais plus d’un mètre soixante-quinze. Je n’étais plus drôle du tout. Au contraire, le rapport de force s’inversait. Plus question de m’asservir, de me torturer. D’ailleurs, elle-même s’était transformée. Sa beauté s’était flétrie. Elle se maquillait outrageusement. Elle buvait. Et quand elle sonnait aux portes des désœuvrés, avec sa gueule plâtrée, son charme n’opérait plus. Elle revenait à la maison bredouille, désespérée, ivre morte.

À treize ans, j’ai commencé à m’occuper d’elle. À la soigner, la nourrir, la coucher. Je la maintenais en vie, comme un éleveur engraisse une oie, en vue d’un festin de haine. J’attendais qu’elle soit à point. Pour la sacrifier. Mais elle a eu de la chance. Loin de l’armoire, loin des tortures, loin des séances de sexe, ma colère est retombée peu à peu. J’ai même fini par prendre en pitié cette épave, ce déchet humain qui traînait à la maison. Surtout quand j’ai cerné la maladie qui la travaillait toujours, le cancer incurable qui la rongeait. Le sexe. Ma mère, insatiable, était, toujours et encore, en manque de cul.

J’avais quatorze ans. J’assistais plus ou moins régulièrement aux cours du lycée. Suffisamment pour que mes professeurs remarquent mes aptitudes intellectuelles. Ils connaissaient ma situation familiale. Ils ont parlé de nous séparer, ma mère et moi. Ils ont parlé de pensionnat, pour moi, et d’établissement spécialisé, pour elle. C’était peut-être la solution. J’aurais pu, en quittant le foyer, surmonter mes cauchemars, mes pulsions, devenir un être normal. Peut-être. Mais comme d’habitude, elle a tout gâché.

Elle a commencé à devenir avec moi étrangement douce, câline. D’instinct, j’ai senti un danger. Je ne me trompais pas : cette cinglée comptait maintenant sur moi pour la combler. Physiquement. Quand elle a risqué sa première attaque, quand elle a posé la main sur mon sexe, elle a signé son arrêt de mort. Ma haine a déferlé de nouveau. En un éclair, j’ai su ce que j’allais faire. Alors que je lui saisissais la main et l’écartais comme une vieille patte de poulet, je programmais son exécution.

Jacques Reverdi se mit à sourire.

Marc l’observait avec fascination : malgré sa certitude de mourir, malgré sa respiration qui n’était plus qu’une souffrance, il éprouvait de la compassion pour son adversaire. À travers ce géant en combinaison noire, ce prédateur dément, il ne voyait qu’un petit garçon traumatisé, terrifié au fond d’une armoire en rotin.

— Je me suis mis au travail. Je suis revenu au projet que j’avais imaginé pour elle, deux années auparavant. Cela m’a demandé plusieurs semaines : matériel, préparatifs, tests. Un soir, après une belle cuite, ma mère s’est réveillée sur son lit. Elle s’est aperçue qu’elle ne pouvait pas bouger — ligotée aux montants. Elle a relevé la tête et m’a vu, assis par terre. Je la contemplais, en paix avec moi-même. Elle a commencé à rire, puis à hurler, puis les deux à la fois, en vomissant sur sa robe défraîchie. Au début, sa migraine ne l’a pas étonnée — elle était habituée aux gueules de bois. Mais quand elle a commencé à tousser, à happer l’air par petites bouffées, elle a compris que quelque chose n’allait pas. Son fils ne lui faisait pas une simple farce.

Durant deux semaines, j’avais soigneusement calfeutré le moindre orifice de sa chambre. Grilles de ventilation, rais de porte, rainures de fenêtre. J’avais comblé tous ces orifices avec des fils de rotin. En souvenir de l’armoire. Je voulais que ma mère goûte aux sensations qu’elle m’avait imposées jadis. L’étouffement. La terreur. L’obscurité. Pendant qu’elle sanglotait sur son lit, je ne bougeais pas : je laissais la nuit emplir la chambre. Emplir sa bouche, son cerveau.

Le supplice n’en était qu’à son début. D’après mes calculs, l’asphyxie ne devait apparaître qu’au bout de quarante-huit heures. Mais sa poitrine creuse a devancé l’appel : le lendemain soir, vers onze heures, elle commençait à suffoquer. Je ne bougeais pas, ombre dans l’ombre. Peut-être ne l’a-t-elle pas remarqué, mais j’utilisais maintenant une bouteille de plongée pour respirer, tandis qu’elle crevait à petits souffles.

Plusieurs heures sont passées. Je l’ai vue tressauter, appeler, ouvrir toute grande sa bouche et s’empoisonner avec le gaz carbonique qui saturait la pièce. Plus elle s’agitait, plus elle accélérait le processus de mort. J’ai tenté de la prévenir mais elle ne m’écoutait pas. Elle pleurait, vomissait, me suppliait avec son regard de vieille chienne lubrique. Elle a eu encore quelques sursauts puis elle s’est affaissée comme une poupée disloquée.

J’étais dans un état de jubilation indescriptible. Des particules dorées dansaient devant mes yeux. Mon cœur battait avec une lenteur de ressac nocturne. J’ai arraché mon détendeur et je me suis mis en apnée. Je voulais la voir cracher son dernier souffle. Sucer ces ultimes parcelles d’oxygène qu’elle m’avait volées durant mon enfance. Ses yeux se sont tournés vers moi — et je me suis demandé pourquoi j’avais attendu si longtemps pour exécuter ma sentence.

Mon plan comportait un deuxième acte. Je devais maquiller son exécution en suicide. J’avais prévu de lui ouvrir les veines, là où les liens l’avaient blessée, avant qu’elle ne meure tout à fait. Toujours en apnée, j’ai ôté ses cordes et j’ai pris le couteau que j’avais préparé, le plus tranchant, celui qu’elle utilisait pour l’ail et les oignons. Avec application, j’ai cisaillé ses poignets, visant le réseau veineux.

Alors, est survenu le prodige.

Dans cette pièce qui ne contenait plus d’oxygène, le sang qui s’est écoulé était noir.

Absolument noir.

J’ai d’abord reculé, effrayé, puis je suis tombé en extase. J’ai admiré ce corps qui sécrétait un tel nectar. Jamais je n’avais contemplé un aussi beau spectacle. Un tableau aussi pur, aussi vrai. C’était une simple cyanose, liée à l’anoxie, mais à mes yeux, c’était le mal qui s’évacuait du corps de ma mère. Le mal était ce goudron sombre. La vérité de cette femme — le vice et le mensonge — était ce sang noir.

Je me suis mis debout, les larmes aux yeux, et je me suis aperçu que j’avais joui dans mon froc. Joui pour la première fois. Dans la pureté de l’apnée. Pour moi, désormais, il n’y aurait plus d’autre voie. À cet instant, je le sais, une marque est apparue sur ma nuque. Une ligne de cheveux est tombée et n’a plus jamais repoussé, à l’arrière de mon crâne. Ce tracé était la marque de mon nouveau destin.

L’esprit de Marc tournait au ralenti. Son cerveau n’était plus suffisamment oxygéné. Reverdi s’approcha de lui. Sa voix était toujours aussi nette :

— Tu n’es pas allé assez loin dans ton livre. Tu n’as pas voulu — ou tu n’as pas pu — me rejoindre jusqu’à un certain point. Là où les motivations sont cristallines. Pourtant, il me semblait en avoir beaucoup dit à Élisabeth…

Marc lança un regard à Khadidja. Elle aspirait l’air comme un poisson hors de l’eau, dans un sifflement atroce. Il enrageait de son impuissance. Lui-même était proche de la syncope. Entre deux quintes, il murmura, presque aphone :

— Com… combien en as-tu tuées ?

— Chaque année, sourit Reverdi, des milliers de personnes disparaissent en Asie du Sud-Est. J’ai prélevé mon tribut sur ce chiffre. Pour moi, le Sang Noir n’est pas un phénomène physique, ni un accident. Encore moins un livre bâclé. C’est une quête perpétuelle, Marc. C’est dans ces eaux profondes que je plonge mon être. Ma réelle apnée, ma barre des cent mètres, n’a jamais été que ce plongeon-là…

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