Jean-Christophe Grangé - Kaïken

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Kaïken: краткое содержание, описание и аннотация

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Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

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Ayumi yamada n’était pas belle.

Les photos que lui avait montrées à contrecœur M me Akutagawa révélaient une jeune femme au visage rond, à la frange basse, aux traits à peine esquissés, qui n’offraient, au sens propre du terme, que la platitude de son expression. Par contraste, Naoko, qui se tenait chaque fois à ses côtés — sailor fuku d’écolière, robes d’été, survêtements —, paraissait de plus en plus rayonnante.

Il n’avait pas trouvé d’autres indices dans la boîte à souvenirs. Pas de coordonnées pour Ayumi. Pas de journal intime dévoilant la nature de leurs relations. Pas de documents ni la moindre prescription concernant l’infirmité de Naoko.

Ils étaient aussitôt repartis chez Shigeru, à Shin-Okubo, le quartier coréen. Le flic n’était pas monté. Il en avait profité pour tirer du cash à un distributeur, en remarquant que le quartier avait un petit côté destroy inhabituel à Tokyo. Il avait même eu le temps de s’offrir un bol de nouilles soba , qu’il avait englouti debout sur le trottoir — compte tenu de l’atmosphère chez les Akutagawa, pas question de sandwichs de mama-san .

Shigeru n’était pas revenu les mains vides. Il avait retrouvé la carte du psychiatre : Takeshi Ueda consultait et vivait dans le quartier de Sugamo, au nord de la ville, non loin de Shin-Okubo. Le beau-frère avait également localisé Utajima : ce n’était ni un temple ni un quartier de Nagasaki mais une île située à environ quatre kilomètres au large du littoral.

Complètement dessaoulé, Shigeru passa d’autres coups de fil dans le taxi. Un dernier vol pour Nagasaki décollait à 23 h 45, de Tokyo-Haneda. Il contacta également la capitainerie du port de Nagasaki, en quête de renseignements sur Utajima. Selon l’homme de la brigade, ce site volcanique de quelques kilomètres carrés était inhabité, hormis un sanctuaire shinto où des stages, des retraites étaient parfois organisés.

— Des stages d’arts martiaux ? demanda Shigeru.

— Quelquefois, oui.

Ils avaient leur réponse. Naoko et Ayumi avaient sans doute vécu des moments intenses sur cette île. Leur rendez-vous ne laissait présager rien de bon. Duel à mort plutôt que pique-nique sur la plage.

Olivier regarda sa montre : 21 heures. Une heure pour cuisiner le psychiatre. Une autre pour rejoindre l’aéroport. Il improviserait à Nagasaki. Mais le taxi n’avançait pas. Le chauffeur, au mépris du plan de rigueur, avait réglé sa climatisation à fond. Passan ne risquait pas d’attraper un chaud et froid. Il était un chaud et froid. Tour à tour brûlant et glacé, pouvant à peine respirer, il aurait voulu bondir sur le toit des voitures et forcer la porte du psy en hurlant.

En même temps, il retrouvait sa ville. Cité sans contour ni limite où les néons, les kanji, les reflets étaient comme une pluie dans la pluie. Les éclats de couleur ruisselaient, suivaient les gouttières, fissuraient les flaques, léchaient les trottoirs. Ici, les mesures d’économie paraissaient oubliées.

Tokyo est une ville kaléidoscope. À chaque angle de rue, le jeu des façades, l’agencement des enseignes forment un nouveau tableau. Tournez, les tons changent, les formes se modifient, au gré de combinaisons infinies.

Soudain, tout s’éteignit, ou presque. Ils pénétrèrent dans un quartier radicalement différent. Les rues se resserraient. Les vitrines devenaient opaques. Les néons cédaient la place aux lugubres potences des fils électriques.

— Sugamo, murmura Shigeru.

Passan était habitué à ces contrastes. Tokyo fonctionne à deux vitesses. D’un côté, les artères immenses, les ponts de béton, les marées humaines. De l’autre, les quartiers minuscules, les ruelles obscures flanquées de façades aveugles et de bannières flottantes. Sugamo était une de ces zones. Passan la connaissait de réputation : le fief des seniors, le quartier branché des grands-mères. On trouvait ici tout ce dont avaient besoin les millions de retraités du Kanto.

— On va continuer à pied.

Shigeru voulut régler la course mais Passan protesta. Il paya, tant bien que mal, laissant son compagnon sélectionner dans sa paume les billets adéquats — Olivier-san était toujours le petit garçon perdu dans la ville.

Ils empruntèrent un lacis de venelles, croisèrent quelques silhouettes en kimono, des adolescentes aux cheveux chappatsu , « couleur de thé », des temples paisibles, cernés de pins et de trembles. La ville ici retenait son souffle. Pas de voiture, peu de piétons, aucun bruit. Du bois, du brun, du vert. L’ère Edo conservait ses droits, plongeant l’Occidental au cœur d’un paradis perdu. C’était du moins le sentiment de Passan qui suivait son guide en silence. Il se croyait déjà à Yoshiwara, l’ancien quartier des plaisirs. Son esprit tanguait comme à bord d’un palanquin.

Ils s’enfouirent sous un treillis de câbles, aussi dense qu’une voûte végétale, puis se glissèrent dans des ruelles plus sombres encore. Les maisons n’avaient plus qu’un étage. Des lanternes de papier remplaçaient les réverbères et on avait accroché, comme toujours en été, des clochettes aux portes, pour « rafraîchir l’air ». Sous cette pluie battante, le petit rire des grelots prenait une résonance sarcastique.

Ils débouchèrent sur une place étroite, encadrée de temples et de marchands ambulants. On y vendait, à égalité, des talismans bouddhistes, des brochettes de poulet, des porte-bonheur shinto, des gadgets électroniques. Au centre, sous un auvent, des bâtons d’encens brûlaient. Des passants s’envoyaient par grandes brassées de la fumée sur la tête, dans les yeux, autour du cou. À côté, d’autres se livraient à des ablutions en se rinçant les mains dans un bassin de pierre. D’autres encore, à la porte d’un sanctuaire, faisaient tinter une lourde cloche de bronze et claquaient bruyamment dans leurs paumes pour appeler les esprits. Tokyo by night .

— On y est.

Shigeru sonna à la porte d’une maison traditionnelle. Sa façade se résumait à un shoji : une porte coulissante aux carreaux de papier.

Le Japonais lança par-dessus son épaule, avec un sourire d’excuse :

— Ueda Takeshi n’est plus tout jeune…

À ces mots, un minuscule vieillard, vêtu d’un pull camionneur et d’un pantalon de grosse toile, surgit sur le seuil. Hilare, il les invita à entrer dans un vestibule cloisonné par des lamelles de bois verticales. Il ne riait pas : il rugissait. Il poussait des « rrooooo », des « haaaaaa » intempestifs, se frappait les cuisses, secouait la tête.

— Le jardinier, commenta Shigeru à voix basse.

Le temps qu’ils retirent leurs chaussures, un autre personnage apparut. Une vieille femme au teint sombre, vitrifié comme un parquet, qui était plus petite encore que l’homme. Elle portait un kimono clair, richement orné, et un obi rouge sang. Olivier en éprouva un pincement au cœur : il n’avait jamais vu Naoko vêtue ainsi.

La vieille s’approcha de Shigeru. Elle parlait d’une voix monocorde, rocailleuse, et paraissait toute cassée sous son kimono. Un mot vint à l’esprit de Passan, dont il ignorait le sens exact : « arthrite des rizières ».

— Maître Ueda va nous recevoir, expliqua Shigeru, décontenancé par le comité d’accueil.

Ils suivirent leur guide. Des panneaux coulissèrent. Couloir étroit, encadré de cloisons quadrillées. La chaleur s’obstinait à l’intérieur — toujours pas de climatisation. La salle d’attente était un carré de tatamis, garni de coussins. Passan tenta la position seiza — à genoux, fesses sur les talons, mains placées sur le haut des cuisses. Shigeru s’assit en tailleur, dos contre le mur, tout simplement.

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