Jean-Christophe Grangé - Kaïken

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Kaïken: краткое содержание, описание и аннотация

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Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

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Le flic sentait la colère refluer dans ses veines. Il ne pouvait imaginer Naoko exerçant un art aussi ancien, aussi dangereux — elle qui avait toujours prôné les valeurs modernes du Japon, repoussé la moindre trace de tradition dans son existence. Encore un secret .

— Elle appartenait à une école particulière ? insista-t-il, incrédule.

Shigeru vida un nouveau verre. Son visage était congestionné par l’alcool.

— Celle de Miyamoto Musashi.

— Le samouraï ?

Passan connaissait cette grande figure du Japon. Ronin — samouraï sans maître —, peintre, calligraphe, philosophe, il était le héros d’innombrables légendes, romans et films de sabre.

— L’école s’appelle Hyoho Niten Ichi Ryu mais dans le langage courant, on dit simplement Niten.

— Pour un mec qui ne pratique pas, tu as pas mal d’infos…

Shigeru brandit le flacon vide à l’attention du serveur.

— Chez nous, tout ça est très connu.

À chaque réponse, Passan descendait d’un cran dans l’abîme. Il ne pouvait admettre que Naoko ait baigné dans ces eaux-là. Loin de lui réchauffer le cœur, cette nouvelle le glaçait plus encore. Il avait vécu dix ans avec une inconnue.

Il attrapa son verre et le vida cul sec.

Kanpaï , murmura Shigeru tout bas, comme si un rot lui avait échappé.

Passan détestait le saké — un alcool tiède, mièvre, doucereux — et en cet instant, il détestait son ex. La chaleur du liquide lui fit pourtant du bien — de l’éther pour purifier ses plaies.

— Pourquoi ont-elles fini par se brouiller ?

Shigeru rajusta ses lunettes, trahissant son malaise :

— Ayumi est une fille spéciale.

— Quel genre ?

— Elle est muette de naissance.

Ce fait l’étonnait moins que le reste. Naoko n’avait pas dû être non plus une jeune fille classique — ni facile. Finalement, il les imaginait bien en pleine action, vêtues d’armures de cuir de bœuf, brandissant des sabres de bambou.

— Que sais-tu d’autre ?

— Rien. Je les croisais à la maison. Elles n’arrêtaient pas de gesticuler. Elles parlaient la langue des signes.

— Naoko l’avait apprise ?

— Pour Ayumi, oui.

Il se demanda si leur relation n’excédait pas la simple complicité.

— Elles étaient juste amies, fit Shigeru comme s’il lisait dans ses pensées. Une amitié exclusive, passionnée, comme on en a durant l’adolescence. Le serment du sang, les promesses éternelles, ce genre de trucs. En fait, Ayumi n’est pas sourde et il n’y a aucune raison de lui parler par signes, mais Naoko subissait une sorte de mimétisme. Ce langage tissait entre elles une proximité supplémentaire.

Passan avait la bouche brûlante. Il avait l’impression que sa langue gonflait comme celle d’un animal étranglé par la soif. Il empoigna le flacon et se servit encore une fois. De l’huile sur le feu. Il sentait le saké s’infiltrer dans ses veines.

— À quel âge se sont-elles séparées ?

— À peu près à l’époque où Naoko a commencé le mannequinat.

Il essaya plusieurs hypothèses. La jalousie. Naoko allait voyager, monter sur les podiums, passer du rôle de complice à celui de « star ». Une histoire de garçons était aussi possible. Ou simplement la lassitude, après des années de fusion…

Mais pourquoi alors Naoko l’avait-elle choisie pour cette mission de confiance ? Quand lui avait-elle avoué son infirmité ? Durant leur amitié ou bien plus tard, au moment de trouver une mère porteuse ? Il opta pour la première solution : Ayumi était la seule à connaître son secret. Voilà pourquoi Naoko s’était tournée vers elle.

— Tu as une photo d’Ayumi ?

— Je pense qu’on peut trouver ça chez les parents. Ma sœur a laissé pas mal de souvenirs dans sa chambre.

À l’idée de fouiller parmi les affaires de sa femme, le dégoût l’envahit. Il but encore un verre et se dit qu’il devait prévenir les flics japonais. Ou l’ambassade française. Il avait noté les coordonnées de l’agent de liaison.

Mais la voie officielle prendrait des heures. Il n’avait pas le temps pour ces salades.

Sans compter que personne ne le croirait. Et qu’il n’avait pas l’ombre d’une preuve…

Il se leva et fut saisi d’un vertige. Trois verres de saké, et toujours à jeun. Des rires fusèrent dans son dos. Le gaïjin qui ne tient pas l’alcool…

Un gargouillis sonore retentit au fond de ses tripes. Il fallait absolument qu’il mange quelque chose.

— Tu crois que ta mère me ferait un sandwich ?

84

La nuit était tombée, comme précipitée par la pluie qui avait repris. Plus fine, plus discrète maintenant. On respirait de l’air liquide. La rue qu’ils descendaient était typiquement japonaise : une chaussée sans trottoir serpentant en douceur, un sol marqué par de larges caractères, des murs aveugles protégeant des villas invisibles, des arbres s’inclinant avec bienveillance vers le bitume. Parfois de minuscules bazars, débordant d’objets hétéroclites, faisaient saillie, avec une mama-san postée sur le seuil. Et toujours les fils, les câbles, les enseignes pour relier tout ça à la manière d’une toile d’araignée.

— Ayumi, demanda Passan, tu ne l’as jamais revue ?

— Si.

Il s’arrêta et considéra Shigeru qui levait au-dessus d’eux son parapluie. Les gouttes de pluie produisaient un roulement léger de caisse claire.

— Quand ?

— Il y a quelques mois, quand son père est mort. Mes parents ont été prévenus. Ma mère m’a traîné au kokubetsu shiki .

— C’est quoi ?

— La cérémonie qui a lieu après l’incinération.

Passan se souvenait d’un autre mot pour les funérailles, s’achevant en « a ». Il n’insista pas : ce n’était pas le moment de prendre un cours de vocabulaire.

— Ayumi, elle t’a parlé ?

— C’est de l’humour ?

Passan le fusilla du regard. Le Japonais, grâce au saké, avait retrouvé sa décontraction naturelle, sa manière particulière d’effleurer les choses et les idées.

— Elle m’a juste écrit un truc sur un bloc, reprit-il. Une simple question.

— Laquelle ?

— « Comment va Naoko ? »

Cela pouvait être une simple formule de courtoisie. Ou au contraire un appel de détresse, à la japonaise. Une allusion détournée au silence de son amie.

— Elle était dans quel état ?

— En général, à l’enterrement de son père, on n’est pas dans une grande forme. Ayumi est fille unique. Sa mère est morte à sa naissance. Ils étaient très proches, son père et elle.

— Elle était donc bouleversée ?

— Impossible de savoir. Ayumi est une fille… indéchiffrable.

Dans la bouche d’un Japonais, cela équivalait à un record du monde. Passan réfléchit. Cette disparition pouvait avoir provoqué son basculement dans la folie. En tout cas l’aggravation de son état mental.

— Ces funérailles, c’était quand ?

— Au mois de février, je crois.

— Tu crois ou tu es sûr ?

— Je suis sûr.

Cela collait. Perdue, orpheline, Ayumi Yamada s’était souvenue qu’elle possédait une autre famille. Les enfants qu’elle avait portés dans ses flancs. Elle avait débarqué à Paris à la fin du mois de mars.

« ILS SONT À MOI. »

— De quoi est mort le père d’Ayumi ? demanda-t-il en reprenant sa marche.

Shigeru marmonna un mot incompréhensible. Sous la lumière des réverbères, son regard paraissait absent, ses traits flottants. Un sourire restait suspendu sur ses lèvres. Il était complètement saoul.

— De quoi est-il mort ? insista Passan.

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