Bernard Minier - Glacé

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Glacé: краткое содержание, описание и аннотация

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Prix du meilleur roman francophone au Festival Polar de Cognac 2011
Prix de l’Embouchure 2012 Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

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13

— Anoxie cérébrale, dit Delmas en se lavant les mains et les avant-bras au savon antimicrobien, puis en les rinçant sous le robinet autoclave.

L’hôpital de Saint-Martin était un grand bâtiment de brique rouge qui tranchait sur la neige recouvrant ses pelouses. Comme souvent, l’accès à la morgue et à la salle d’autopsie se trouvait loin de l’entrée principale, au bas d’une rampe en béton. Les membres du personnel appelaient cet endroit « l’Enfer ». Quand il était arrivé trente minutes plus tôt, en écoutant The Gutter Twins chanter Idle Hands dans ses écouteurs, Espérandieu avait découvert un cercueil qui attendait sur des tréteaux, contre le mur du fond. Dans le vestiaire, il avait trouvé les Dr Delmas, le légiste de Toulouse, et Cavalier, chirurgien à l’hôpital de Saint-Martin, qui passaient des blouses à manches courtes et des tabliers de protection plastifiés. Delmas décrivait à Cavalier comment ils avaient découvert le corps. Espérandieu avait commencé à se changer, puis il avait glissé une pastille mentholée dans sa bouche et sorti un pot de crème à base de camphre.

— Vous devriez éviter ça, lui avait aussitôt lancé Delmas. C’est très corrosif.

— Désolé, docteur, mais j’ai la narine sensible, répondit Vincent avant d’ajuster un écran facial sur sa bouche et son nez.

Depuis son arrivée à la brigade, Espérandieu avait été à plusieurs reprises chargé d’assister à des autopsies et il savait qu’il y avait un moment — lorsque le légiste ouvrait le ventre et effectuait des prélèvements sur les viscères : foie, rate, pancréas, intestins — où se répandaient dans la pièce des odeurs insoutenables pour un odorat normalement constitué.

La dépouille de Grimm les attendait sur une table d’autopsie légèrement inclinée, munie d’une bonde et d’un tuyau d’évacuation. Une table assez rudimentaire en comparaison des grandes tables élévatrices qu’Espérandieu avait observées au CHU de Toulouse. Le corps était en outre surélevé à l’aide de plusieurs traverses métalliques pour lui éviter de baigner dans ses propres liquides biologiques.

— D’abord, il y a les signes qu’on observe dans toutes les asphyxies mécaniques…, commença Delmas sans plus attendre en manœuvrant le bras mobile de la lampe au-dessus du corps.

Il désigna les lèvres bleuies du pharmacien, puis le pavillon des oreilles, qui avait également viré au bleu :

— … la coloration bleuâtre des muqueuses et des téguments…

Il montra l’intérieur des paupières agrafées :

— L’hyperémie conjonctivale…

Il désigna le visage tuméfié et violet du pharmacien :

— La congestion en pèlerine… Malheureusement, ces signes sont rendus difficilement observables par l’état du visage, dit-il à Cavalier qui avait du mal à fixer la bouillie sanguinolente d’où émergeaient les deux yeux exorbités. On va aussi trouver des pétéchies à la surface des poumons et du cœur. Ce sont là des symptômes classiques. Ils démontrent juste un syndrome asphyxique non spécifique : la victime est bien morte d’une asphyxie mécanique qui a été précédée d’une agonie plus ou moins longue. Mais ils ne fournissent pas davantage d’informations sur l’étiologie du décès.

Delmas ôta ses lunettes pour les essuyer puis les remit en place. Il ne portait pas de masque chirurgical. Il sentait l’eau de Cologne et le savon bactéricide. C’était un petit bonhomme replet aux joues roses et lisses et aux grands yeux bleus saillants.

— Celui qui a fait ça avait visiblement quelques notions de médecine ou à tout le moins d’anatomie, annonça-t-il. Il a choisi le mode opératoire qui permettait l’agonie la plus longue et la plus pénible.

Delmas pointa son index boudiné vers le sillon laissé par la sangle dans le cou du pharmacien.

— D’un point de vue physiopathologique, il y a trois mécanismes qui peuvent provoquer une mort par pendaison. Le premier est le mécanisme vasculaire, c’est-à-dire qu’on empêche le sang d’arriver au cerveau par l’occlusion simultanée des deux artères carotides. C’est ce qui se passe lorsque le nœud coulant se trouve à l’arrière, sur la nuque. Dans ce cas, l’anoxie cérébrale est directe et la perte de connaissance presque instantanée, elle-même suivie d’un décès rapide. On ne saurait trop conseiller à ceux qui choisissent de se suicider par pendaison de placer le nœud sur la nuque, ajouta-t-il.

Espérandieu s’était arrêté de noter. Il avait du mal en général avec l’humour des légistes. Cavalier, de son côté, buvait littéralement les paroles de son confrère.

— Ensuite, il y a le mécanisme neurologique : si notre homme avait balancé le pharmacien dans le vide au lieu de le descendre progressivement en jouant sur les sangles attachées à ses poignets, les lésions bulbaires et médullaires causées par le choc, c’est-à-dire les lésions du bulbe rachidien et de la moelle épinière, ajouta-t-il à l’intention d’Espérandieu en soulevant délicatement le crâne de ce qui avait été Grimm, auraient provoqué une mort quasi instantanée. Mais ce n’est pas ce qu’il a fait…

Derrière les lunettes, les grands yeux bleu pâle cherchèrent ceux d’Espérandieu.

— Oh, non, jeune homme ! Ce n’est pas ce qu’il a fait … Notre homme est un petit malin : il a pris soin de placer le nœud coulant sur le côté. De cette manière, l’apport sanguin au cerveau reste assuré par au moins l’un des deux axes carotidiens : celui opposé au nœud. Quant aux sangles attachées aux poignets, elles ont permis d’empêcher tout choc traumatique sur la moelle épinière. Notre homme savait très bien ce qu’il faisait, croyez-moi. L’agonie a dû être très très longue pour ce pauvre type.

Son doigt boudiné mais impeccablement propre se promena ensuite le long du sillon qui marquait profondément le cou.

— En tout cas, il s’agit bien d’une pendaison. Regardez : le sillon est placé haut, il passe juste en dessous de l’angle des mâchoires et il remonte vers le point de suspension. Il est aussi incomplet, ce qui ne serait pas le cas s’il y avait eu préalablement une strangulation au lien, qui laisse généralement un sillon bas et régulier, complet sur tout le pourtour du cou.

Il adressa un clin d’œil à Espérandieu.

— Vous savez : quand le mari étrangle sa femme avec une corde et qu’il veut ensuite nous faire croire qu’elle s’est pendue.

— Vous lisez trop de romans policiers, docteur, répliqua Espérandieu.

Delmas réprima un petit rire — puis redevint aussi sérieux qu’un pape à l’heure de la bénédiction. Il fit descendre la lampe à hauteur du nez à demi arraché, du visage tuméfié et des paupières agrafées.

— Ça, c’est vraiment un des trucs les plus dégueulasses qu’il m’ait été donné de voir, dit-il. Il y a là-dedans une rage, une fureur insupportables.

Le psy les avait rejoints. Il était assis à l’arrière, en compagnie du juge. Ziegler pilotait le 4x4 avec la fluidité et l’assurance d’un pilote de rallye. Servaz admirait sa façon de conduire. Tout comme il avait admiré sa maîtrise dans l’hélicoptère. À l’arrière, le juge avait demandé à Propp de lui parler d’Hirtmann. Ce qu’il venait d’entendre de la bouche du psy l’avait plongé dans un état de stupeur profonde et, à présent, il observait le même mutisme que ses voisins. Le caractère morbide de la vallée ne faisait qu’accroître l’impression de malaise.

La route sinuait sous un ciel sombre, parmi de grands sapins touffus gantés de blanc. Le chasse-neige était passé par là : il avait laissé de hautes congères sur le bord de la route. Ils dépassèrent une dernière ferme prisonnière du froid — les barrières de ses champs disparaissant presque sous le manteau neigeux, un tortillon de fumée s’élevant de sa cheminée — puis ce fut le règne définitif du silence et de l’hiver.

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