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Adrien Goetz: Webcam

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Adrien Goetz Webcam
  • Название:
    Webcam
  • Автор:
  • Издательство:
    Éditions Le Passagee
  • Жанр:
  • Год:
    2003
  • Город:
    Paris
  • Язык:
    Французский
  • ISBN:
    978-2847420241
  • Рейтинг книги:
    4 / 5
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Gossec, pionnier de l’art conceptuel, est un mythe vivant. Marié à un top model, il orchestre depuis son château la canonisation médiatique de son centième anniversaire. Alors qu’il rédige ses mémoires, son fils est assassiné. Une chasse à l’homme s’engage dans le monde des galeries, des collectionneurs et des journalistes, jusque sur les rivages les plus secrets de la Méditerranée. Mais la vraie partie se joue sur le web… Adrien Goetz est maître de conférences en histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne. Après un premier roman remarqué, dont le héros était un créateur contemporain imaginaire, il a fait revivre trois flamboyantes figures d’artistes du XIX  siècle dans et fait paraître deux autres romans : (2004) et (2006). « Webcam est un premier roman dense et ludique. Qui jette un regard acerbe sur les multiples miroirs de notre société. » Elle

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Ma vie est réussie parce qu’elle a de somptueuses franges.


Nahoum entre, troublée et défaite. Veste vintage, jeans, pieds nus. Je regarde ses yeux. Elle ressemble à la survivante d’un attentat, à une femme qui aurait vu une bombe exploser à côté d’elle. Nahoum me considère comme un étranger. Cela dure une seconde. Pour la première fois depuis six ans, je vois dans les yeux de ma trop jeune femme le reflet de ma déchéance physique. Puis elle sourit. Elle se reprend. Pour la première fois, j’ai douté d’elle. J’ai eu le temps de penser que je n’aurais jamais dû épouser cette statue grecque. Elle ouvre son ordinateur portable bleu et blanc, comme une infirmière qui pousse un plateau de médicaments devant un malade qu’elle regarde pour la dernière fois.

« Regardez ce qui m’est arrivé dans les messages de ce matin. Nom d’expéditeur illisible. Le fichier s’appelle Fahrenheit 451, comme le film.

— Je ne peux pas regarder l’écran, cela me brûle les yeux. Décrivez-moi.

— Je ne saurais vous expliquer. Cela existe, on me l’a dit. Je ne connais pas le mot français. En anglais, c’est snuff movie. Je n’en avais jamais vu. Il y a en ce moment un trafic d’images à travers le monde : des crimes réels, filmés avec tous les détails, authentiques. Des films qui valent très cher. Des malades mentaux payent des fortunes pour en avoir. J’en ai parlé avec Tom, à Marrakech, vous vous souvenez, il en avait acheté un pour voir. Vous savez comme il est fou. C’était une femme qui tuait des chiens, des rottweilers, une horreur, avec ses mains. J’en ai reçu un, un snuff, à l’instant, dans ma boîte de réception des messages. »

J’aime la manière dont Nahoum prononce « boîte de réception ».

« Laissez cela, Nahoum, mon amour. C’est du grand guignol, du mauvais cinéma. On a dû vous envoyer un enfant chinois qu’on égorge et à qui on découpe la tête avec une hache. Regardez les images en professionnelle, vous savez reconnaître les incrustations, les endroits qui ont été retravaillés à la palette graphique. On dit que tous ces films sont faux. Tranquillise-toi. Si je comprends bien, c’est un cadeau de grand luxe, c’est un admirateur qui te gâte.

— Non. Ne plaisantez pas. Celui-ci, je suis sûre qu’il est vrai. Si vous regardiez ces images. J’ai peur. »


L’image n’est pas très bonne, elle vacille un peu. Comme quand on tient la caméra à la main. La ligne d’horizon bascule. On voit une enfant, une petite fille, sans type physique particulier. Un visage bouffi, des cheveux noirs et peu abondants, on la maintient de force sur une chaise, elle peut avoir onze ou douze ans. On filme un journal avec la date du 3 mai bien lisible. L’article qui raconte l’arrivée de mon œuvre au Centre Pompidou, avec une photo. La scène qui suit est brève et horrible. Je ne sais pas comment écrire ça. Je détourne les yeux. Je crois qu’il y a un gros plan sur son visage à elle, qui ne pleure pas. Le couteau entre dans la chair de l’enfant et il la découpe comme un poulet. Le sang ne gicle pas mais coule en larges flaques qui bouillonnent. Puis, au poignet, le sang jaillit, la caméra recule, revient. Le couteau a atteint l’artère. On tire un bras, l’articulation cède. Interruption de quelques secondes. En gros plan, les deux bras détachés et les mains, avec des gants de jardinage ou de menuisier, s’attaquent à la tête. Je n’arrive plus à voir. Je plonge à nouveau dans l’image. Plan large sur la pièce avec l’enfant sur la table. Tout à coup, vision nette du motif des rideaux, avec des palmes rouges et vertes.

« Arrête le film, juste ici.

— Tu vois, c’est une épouvante. Rien n’est truqué. »

Ce que j’ai vu de ces images peut faire peur. Mais Nahoum ne comprend pas pourquoi. Cette image immonde, intolérable, est, d’une certaine manière, un fragment de mon passé que je suis le seul à pouvoir connaître.


Moi qui voulais écrire mes mémoires pour répondre à la commande de mon éditeur, ça commence bien. On a violé notre intérieur. On m’a violé.

Nahoum parle, comme hallucinée.

« Ensuite, on voit un homme masqué, qui le mange, qui mange ce cadavre, vous entendez. »

Je demande à Nahoum d’agrandir le détail des rideaux sur l’écran.

« On peut l’imprimer ? Tu as vu ces couleurs, ces feuilles peintes sur le tissu, ce motif d’indienne. Et en haut, le départ d’une petite frise de rosaces. Tu reconnais ?

— Non.

— C’est difficile à voir sur l’original. Il s’agit du fond peint en trompe l’œil de mon installation, de ma “chambre”. L’œuvre du Centre Pompidou. Cette scène a eu lieu à l’intérieur de mon œuvre. Ce qui n’est pas possible. On n’a pas joué cette comédie macabre pendant que des centaines de visiteurs défilaient devant. Ce petit détail du rideau, sur place, est presque invisible, il faut l’avoir bien étudié. Il n’a été reproduit nulle part. Tu sais que j’ai travaillé plusieurs mois sur cette œuvre, à l’époque. J’avais soigné chaque centimètre carré. Regarde, cette volute, la courbe de cette branche, cette fausse corolle, je jurerai que c’est moi qui les ai peintes, que c’est l’œuvre authentique. On a fait ça dans mon installation. »


J’ai reconnu les lieux au premier coup d’œil, sauf cet assassinat qui n’avait pas l’air vrai, le sang de cette enfant violée et tuée au couteau dans mon unique chef-d’œuvre. Je vois ce qui se prépare et quelles accusations ignobles on pourrait porter contre moi. Je sais que la polémique va crescendo après l’achat de la « chambre-poubelle » par l’État et l’inauguration par le président de la République. Manette Homberger, ma galeriste, me dit qu’elle a reçu hier au moins dix demandes de journalistes, rien que pour la presse nationale. Je crois vraiment que si je peux, assez vite, écrire des espèces de mémoires, je vais nourrir le cœur de la chaudière encore quelques mois. Il ne faut pas que les braises refroidissent, que les flammes redescendent. Ensuite, pour alimenter l’actualité, on jettera mon cadavre dans la gueule du monstre.

Je prends sur moi pour ne pas réfléchir tout de suite à ce qui m’arrive. Rien n’a bougé dans mon palais de pierres blanches. Je me suis habitué à mon monument historique. Je n’ai fait que loger dans mes diverses maisons — dont l’une, la commanderie templière de Magnac, m’est devenue interdite. Mais la dernière, où je me sens si bien, ce beau château de Cérisoles-sur-Loire, je l’habite. Le monument participe à ma gloire. Bientôt, lorsque je dormirai sous une dalle nue au fond du parc, on le visitera pour moi plus que pour François Ier. Quand j’ai acheté Cérisoles-sur-Loire, personne n’a compris. On m’a dit : si Chambord était à vendre, tu te serais payé Chambord. Comment veux-tu avoir le calme dans le plus grand château de France ? Tu vas pouvoir travailler, toi, dans un château de la Loire ? Tu étoufferas dans le tufeau. Tu épongeras les ardoises. Dix-sept tours rondes, un kilomètre de grand escalier que tu n’as plus la force de monter, la construction de l’ascenseur interdite par les Monuments historiques, une allée d’honneur bordée de six cents érables canadiens qui laissent une ombre anachronique, une vigne qui donne du vinaigre, une cave pleine, avec de quoi faire de la salade pendant six cents ans, mon pauvre vieux, cela n’a aucun sens.

J’ai tout organisé. Trois à cinq mille personnes viennent chaque jour. Elles ne me dérangent pas : elles sont ma drogue. Elles croient venir pour le château et repartent en sachant tout de moi. On offre à chaque visiteur une carte postale. Ce cadeau multiplie par trois le chiffre d’affaires de la boutique. J’aurais dû être professeur de marketing.

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