Gérard De Villiers - SAS contre C.I.A.

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SAS contre C.I.A.: краткое содержание, описание и аннотация

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Téhéran, 1965, les responsables locaux de la CIA seraient en train de fomenter une révolution dans le dessein d’assassiner le shah et de le remplacer par un homme à eux.
Le tout, sans en avoir averti au préalable leurs autorités hiérarchiques.
Le Président des États-Unis en a été averti… par les Russes qui en ont profité pour indiquer que, si une telle révolution se produisait, ils considèreraient cela comme un acte d’agression, en conséquence de quoi ils envahiraient l’Iran en faisant porter la responsabilité aux États-Unis.
Fous de rage, et on peut les comprendre, les grands pontes de la CIA ont 15 jours pour démêler le vrai du faux.
Est-ce de l’intox de la part des Soviétiques pour envahir l’Iran ou le chef local joue-t-il réellement cavalier seul dans cette sombre histoire?
La CIA délègue Malko auprès du Chef de Station à Téhéran, le général Schalberg avec une carte de visite en or : 10 millions de dollars en liquide.
SAS devra séparer le bon grain de l’ivraie, aidé en cela par un producteur de blé et, comme il se trouve au pays des Mille et Une Nuits, le réconfort gracieux de quelques belles persanes.

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Quand Malko y arriva, tout était tranquille et désert. Deux sentinelles armées de mitraillettes faisaient les cent pas devant la grille. Il y en avait d’autres dans le poste de garde. Il redescendit pour vérifier l’autre entrée. C’était aussi calme. Il revint donc sur la petite place et alla se garer devant le Darband, le long de la rivière, comme s’il avait attendu quelqu’un de l’hôtel. La route finissait là. Après, c’était la montagne. Il faisait beau, mais frais ; on était déjà à mille six cents mètres d’altitude.

Affalé sur sa banquette, Malko broyait du noir. Il savait que son plan avait une chance infinitésimale de réussir. Enfin, s’il se faisait tuer en tentant de prévenir le chah, l’honneur serait sauf ! Bien sûr, le château des Linge ne serait jamais terminé. Mais, de toute façon, lui ne serait pas là pour le voir.

Une heure et quart. C’était long. Il avait faim, mais n’osait pas aller au Darband, de peur de se faire repérer.

Avec ces montagnes pelées tout autour, il se sentait vraiment au bout du monde. Et il y était ! Deux jours pour téléphoner à Washington !…

Machinalement, il vérifia le colt que Derieux lui avait donné. Le silencieux était dans sa poche. Le barillet était garni et l’acier bruni luisait au soleil. C’était maintenant son seul allié. En ce moment même, les hommes de Khadjar devaient s’affairer autour de leur émetteur de radio. Et un petit avion, chargé de mort subite attendait tranquillement dans une prairie. Il suffirait de lancer l’hélice…

La mort du chah aurait des conséquences incalculables. Les Russes ne pouvaient pas, sans réagir, laisser Khadjar installer son gouvernement. Or le Toudeh n’était pas assez puissant. Il restait l’intervention directe : les chars russes pouvaient atteindre Téhéran en quatre heures, par la nouvelle route stratégique, au nord de l’Elbrouz. Après, tout pouvait arriver. Ce n’était pas l’armée iranienne qui arrêterait les Soviétiques.

Malko jura à voix basse. Il comprenait pourquoi le Président s’était intéressé lui-même à cette mission.

Maintenant il était là, tout seul, sans aucune aide à espérer, aussi impuissant qu’un enfant.

Un bruit de moteur le tira de ses pensées. Il démarra le sien. Quatre motards surgirent de la grille et s’arrêtèrent sur la place, moteur en marche.

Le chah allait sortir.

C’était le seul endroit possible pour le coincer. Après, il irait trop vite.

Malko avança un peu sa voiture. Il n’était plus qu’à cinquante mètres des motards. Ceux-ci ne le regardèrent même pas. Une autre voiture sortit de la grille. Une Chrysler bleue, avec deux longues antennes de radio. Elle stoppa derrière les motards.

Soudain, Malko vit la Rolls. Elle avançait doucement, dans l’allée intérieure de Saadabad. Le pare-brise bleuté cachait l’intérieur. En dehors du chauffeur, il n’y avait certainement à bord que le chah et la chahbanou. Les parois blindées suffisaient à les protéger.

Les motards enfourchèrent leurs machines et démarrèrent lentement. Malko passa la première et commença à lâcher l’embrayage. Il avait très peu de temps pour agir. Il fallait heurter la Rolls de face, avant qu’elle ne prenne de la vitesse. Peut-être prendrait-on cela pour un accident. Après, il essaierait de parler au chah.

La Rolls franchit le portail. La Chevrolet bondit en avant. Malko avait la gorge sèche. Personne ne l’avait encore vu. Soudain, le deuxième motard tourna la tête vers lui. Décrivant une courbe gracieuse, il fit venir sa machine en travers de la route et barra le passage à la Chevrolet. L’homme n’était pas inquiet ; il pensait seulement que le chauffeur n’avait pas reconnu la voiture du chah.

Malko pouvait facilement le renverser et heurter la Rolls, qui arrivait maintenant droit sur lui. Mais quelque chose l’arrêta. Il ne pouvait pas risquer de tuer comme cela froidement ce pauvre type. Sans compter que dans ces conditions, il n’aurait jamais le temps de parler au chah. Dès l’instant où les policiers de l’escorte sentiraient quelque chose d’inhabituel, ils tireraient d’abord et s’expliqueraient ensuite.

La Rolls défila lentement, à dix mètres de Malko. Il vit la silhouette du chah, la chahbanou à son côté. Derrière, trois autres voitures, bourrées de soldats et de policiers, complétaient le cortège.

Il était trop tard ! Déjà les voitures dévalaient l’avenue, sirènes hurlantes.

Malko soupira. Maintenant, sauf un miracle, plus rien ne pouvait sauver le chah.

Malko repartit vers Téhéran. Tout lui était égal, maintenant. La police allait certainement l’arrêter, pour le vol de la voiture. Sur le bord de la route, deux femmes lui firent signe, le prenant pour un taxi.

Deux gros cars chargés de villageois, qui se rendaient à la parade de gymnastique, le dépassèrent. Il était atrocement amer. Le ciel éblouissant de bleu semblait le narguer. En ce moment, des milliers de gens profitaient de la vie, sans souci. Pour se distraire, il suivit un point qui, devant lui, grossissait dans le ciel. Il allait très doucement maintenant, se laissant dépasser par toutes les voitures.

Le point grossissait. C’était un avion qui se préparait à atterrir à Mehrabad. Il volait très bas. On distingua bientôt ses quatre moteurs et ses marques d’identification : c’était un DC 8 de la Panamerican. Gracieusement, il amorça un virage, pour retourner vers le terrain, ayant perdu de l’altitude. La grande dérive en flèche laissa voir son cercle bleu, et l’aluminium de la carlingue brilla au soleil.

— Nom de Dieu !

Malko avait juré à haute voix et freiné brutalement. Un taxi l’évita de justesse ; le chauffeur éructa un torrent d’insultes.

Garé sur le côté de la route, Malko regardait fixement le DC 8 qui s’éloignait vers le sud. Probablement, Hildegard était à bord.

Il venait d’avoir une idée folle, délirante, à faire dresser les cheveux sur la tête. Mais ça pouvait réussir ! Il n’avait plus une minute à perdre.

Comme un fou, il déboîta et partit en faisant grincer ses pneus. L’avenue descendait en pente douce jusqu’au centre de Téhéran. Il y avait peu de circulation. La Chevrolet avait encore quelque chose dans le ventre. Elle bondit en avant, comme une Ferrari. Crispé au volant, Malko ne voyait même pas défiler les piétons affolés. Il fallait qu’il arrive à Mehrabad avant un quart d’heure.

Il doubla en troisième file une colonne de voitures, arrêtées au croisement du boulevard périphérique, et se faufila au rouge sous le nez du flic dans son mirador vitré. Ainsi, il évitait le centre de la ville et ses feux.

Maintenant il avait retrouvé tout son sang-froid. Il reprit la route de Mehrabad à hauteur d’un panneau publicitaire d’Air France : « Paris : 5,000 kilomètres. »

Encore huit kilomètres. Il n’y mit pas plus de cinq minutes. Heureusement il n’y avait pas un chat. Déjà les bâtiments de l’aérogare étaient tout près. En arrivant devant, il bifurqua à droite et se présenta à l’entrée du terrain. Une porte spéciale conduisait aux pistes. Elle était gardée par une sentinelle.

Celle-ci n’eut que le temps de faire un bond de côté. La Chevrolet était passée devant lui, à cent à l’heure.

Malko déboucha en plein devant l’aire de stationnement. Son cœur sauta. Le DC 8 était là, vomissant ses passagers en sages files. Et déjà les citernes à essence s’installaient sous les ailes. On déchargeait les bagages.

La Chevrolet stoppa pile en face de la passerelle de débarquement des premières, à l’avant de l’appareil. Plus personne ne descendait de là. En deux enjambées, Malko fut dans l’avion. D’abord aveuglé par le soleil, il ne vit rien.

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