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Hugues Pagan: L’Étage des morts

Здесь есть возможность читать онлайн «Hugues Pagan: L’Étage des morts» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1994, ISBN: 978-2-7436-1966-4, издательство: Éditions Payot & Rivages, категория: Полицейский детектив / Триллер / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Hugues Pagan L’Étage des morts

L’Étage des morts: краткое содержание, описание и аннотация

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Savoir quand on a commencé à glisser, pourquoi ?… Comment on a fini par s'y mettre pour de bon ?… Allez savoir. Comme si on savait jamais au juste le fond des choses et de soi-même. Pour moi, je dirais la nuit de la femme sans tête. Pas vraiment sans tête, du reste, puisqu'elle l'avait bien perdue mais qu'on l'avait retrouvée. On retrouve presque tout lorsqu'on se donne la peine de chercher… De là à dire que c'est réellement ce qu'on cherchait ou que ça fait toujours plaisir, il y a un monde. Par l'auteur de la lente descente aux enfers d'un flic devant une société dominée par le fric, la corruption de ses collègues, le blues lancinant de la nuit, la mort enfin, cette mort qui, comme certaines femmes et quelques hommes, ne veut pas de ceux qui l'aiment trop. L'étage des morts vient d'être porté à l'écran sous le titre par Gilles Beat avec Gérard Depardieu, Olivier Marchal et Asia Argento.

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Peu avant cinq heures, on nous avait amené deux voleurs à la roulotte qui ont été opérés tout de suite. Les choses auraient pu être pire. Entre six et sept, j’avais somnolé un moment dans l’un des bureaux du fond où il y a deux lits pliants, mais pas de fenêtre. J’avais revu toute la bande, y compris Calhoune et Franck. Dans mon rêve, qui n’en était pas vraiment un, ils étaient plus jeunes et moi aussi. C’était en juin, près des étangs, et nous avions allumé un grand feu en notre honneur et en celui du soleil dont c’était la fête. Mon ancien groupe vivait ses derniers jours, moi aussi. « Jadis, a écrit Rilke, jadis nous fûmes riches… » Calhoune portait une de mes vieilles chemises, des jeans et des santiags. Calhoune m’aimait. Franck aussi, je suppose. À l’époque, je suppose, tout le monde m’aimait et j’aimais tout le monde ou presque. Surtout Calhoune et Franck. Les flammes crépitaient et grondaient et des gerbes d’étincelles montaient dans le ciel noir comme des balles traçantes. C’était en juin et il avait fait très chaud et sec. Certains souvenirs sont plus dévastateurs qu’un tir groupé dans l’abdomen. À l’époque, j’aurais souhaité qu’on m’enterrât dans le sable avec mon cheval et ma guitare, au jour du dernier jour.

À l’époque, je ne savais pas. Je n’avais pas commencé à descendre. Je cheminais encore sur la ligne de crête. Peut-être même Calhoune disait-elle vrai, peut-être m’aimait-elle vraiment après tout, à sa manière. À l’époque.

En fin de service, personne ne s’était inquiété du conducteur de la Golf et on n’avait pas retrouvé la Lancia. Bien des petits crimes demeurent ainsi impunis, beaucoup de minuscules regrets atroces aussi.

Au matin, j’ai quitté la Division et je suis allé prendre le métro. Dans les couloirs, j’ai croisé tout un tas de vivants qui allaient dans un autre sens que le mien. Dans l’ensemble, ils paraissaient astiqués et raisonnablement neufs, convenables comme le sont les rames et les stations le matin, les trottoirs et les rues, et peut-être au fond le monde entier et tout ce qui en est encore à peu près au début avant que les choses n’aient trouvé le temps de trop mal tourner. Ils étaient pressés aussi, bien plus que moi.

Dans mon sens, je remontais. J’avais fini. Une nuit de plus. J’avais les paupières lézardées et la gorge en carton de trop de cigarettes, j’avais froid dans les os mais cette fois encore je ne m’en étais pas trop mal tiré. Presque indemne.

Je suis resté debout appuyé à une barre, le sac en bandoulière et les poings enfoncés dans mes poches de blouson, à rêvasser en me balançant sur les talons au rythme du wagon, un tempo plus proche du tango argentin que de la valse, avec souvent des syncopes de deux ou trois mesures, des hoquets secs et carrés comme une intro de rock. Dans le temps, le Duke a commis pas mal de blues qui ont l’air d’avoir été écrits dans un train. Je me suis demandé quelle sorte de musique il aurait tirée du métro, certainement des choses moins harmonieuses, plus dures et plus concrètes, mais pas moins irrémédiables. Les graffiteurs fous avaient encore frappé : les vitres étaient barbouillées de leurs grosses signatures à la peinture blanche. Les plus belles ressemblaient à des runes, ou aux dernières traces d’une civilisation éteinte, et la plupart à rien. Celles-ci ne ressemblaient à rien. Je me suis bougé et un morceau de vitre intact m’a renvoyé l’image d’une face maigre aux yeux remplis d’ombre et aux joues creuses — rien de bien reluisant, simplement une de ces gueules en coin de rue comme en ont ces pâles voyous qui rôdent et ne croient plus guère aux réductions de peine et certains flics qui n’y ont jamais cru. C’était la mienne.

Je rentrais.

J’habite un cinq pièces au dernier étage d’un immeuble déjeté à la façade couleur d’une dent malade. La boutique de hi-fi du rez-de-chaussée est fermée et les fenêtres du premier et du second sont murées avec des parpaings. Un jour ou l’autre, un promoteur trouvera que ça a trop duré et un incendie se déclarera accidentellement. Ce sont des choses qui arrivent et l’enquête n’aboutit jamais. En cinq sets, on édifiera à la place un de ces machins clean avec parking et digicode que les golden-boys s’arrachent, quelque chose de propre et d’élégant comme une sanisette. Peut-être que je serai parti avant. En attendant, avec d’autres baltringues dans mon genre, j’y vivais. Le couloir d’entrée en bas donne dans deux rues à la fois à l’image des traboules lyonnaises, ce qui est bien pratique pour les camés et les dealers, et les rare boîtes aux lettres bâillent à tous les vents, ce qui n’est pratique pour personne. L’escalier vétuste se tarabiscote et s’entortille dans le noir autour d’une rampe aux allures de vieille folle qui frémit et gronde tout du long dès qu’on y pose la main comme un tambour de bronze. On y trouverait facilement de la grâce et du mystère. En haut, la verrière est cassée et il pleut sur mon palier aussi bien que dehors.

Sur mon palier, la fille qui habitait avant chez moi (avant que ce soit chez moi) a laissé par terre contre le mur près de la porte un grand miroir de bistrot dans lequel on peut se voir en pied. Le cadre s’enjolive encore de ces fleurs en plastique qu’elle allait rapiner dans son cabas au Père-Lachaise, les jours de grand vent, d’angelots aussi roses, joufflus et vains que des promesses électorales, et dans les deux coins supérieurs elle avait suspendu de ces colliers de perles synthétiques dont on se sert pour orner les couronnes mortuaires. Il y a aussi, attachée avec une tresse de raphia, une grosse pointe-feutre plate. Dans le temps, ceux qui passaient la voir s’en servaient pour lui laisser des messages sur la glace verdie, quand elle n’était pas là.

Je n’ai jamais eu ni le courage de tout lire jusqu’au bout ni celui de tout effacer. Tout est resté tel quel. Ceux qui passaient savent bien qu’elle est partie et peu de gens viennent me voir.

Je remontais chez moi, marche par marche, en soufflant à mi-palier. Le pistolet me battait contre le flanc — un de ces vieux automatiques que le bureau de l’armement retire petit à petit de la circulation et remplace par de gros revolvers .357 qui ne sont ni moins lourds ni mieux adaptés à nos missions, seulement plus à la mode. Je remontais. Sept étages sans ascenseur.

Je n’allais plus très vite, ni très loin, seulement un peu plus haut. Après le septième, il n’y avait plus rien. Sauf le ciel. À quoi bon se hâter ? J’étais comme une machine fourbue envoyée sur la voie de garage. Je rentrais au dépôt.

Sur mon palier stagnait un fin crachin fantomatique.

La pluie avait éclaboussé le bas du miroir.

Ma porte, je n’y suis pour rien, avait été recouverte dans le temps d’un rouge sang très gras, tellement épais et encore si luisant qu’on aurait pu le croire appliqué du matin à grands seaux, alors qu’il datait de l’octroi. Pas très haute mais carrée, elle s’orne de tout un tas de verrous en laiton ou en chrome, qui auraient pu la faire paraître solennelle et redoutable si un seul d’entre eux avait jamais réussi à résister aux huissiers. À des générations d’huissiers. Aucun n’y était parvenu. On l’ouvre en soufflant dessus.

Ce matin-là, quelqu’un avait soufflé dessus et était rentré, et peut-être ressorti, sans même se donner la peine de refermer. Pour quoi faire ? Sauf Yellow Dog, il n’y avait plus rien à voler chez moi, plus rien qui en valût la peine : les sicaires du fisc s’en étaient chargés et sur eux au moins on pouvait compter. Ils avaient tout nettoyé. Eux aussi pratiquent l’acharnement thérapeutique. Ils ne m’avaient laissé que le minimum légal — le minimum légal et Yellow Dog.

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