Frédéric Dard - Le secret de Polichinelle

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Le secret de Polichinelle: краткое содержание, описание и аннотация

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Quatre jours après cette partie de chasse mémorable qui se solda par une hécatombe, le Vieux me fait appeler dans son burlingue secret. La pièce est triste comme un vieux numéro de la « Revue boursière », et le maître des Services paraît aussi joyeux qu'une catastrophe minière. Il est droit devant son bureau d'acajou lorsque j'entre. Ses poings sont posés à chaque extrémité de son sous-main et son front relié pleine peau de fesse brille à la lumière de son réflecteur.
— « San-Antonio, vous ne devinerez jamais la raison pour laquelle je vous ai mandé… »

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Le bâtiment est niché au milieu d’un parc aux pelouses négligées. Le tout est cerné de murs rébarbatifs. C’est, je pense, ce qui a décidé Thibaudin à y installer son centre de recherches.

Je stoppe ma tire le long du mur et d’un pas allègre je franchis la grille.

Je n’ai pas fait quatre enjambées qu’une voix hargneuse me pétrifie.

— Hep, là-bas !

Je fais volte-face, comme on dit au Fiacre, et je découvre une sorte de vieux parapluie à mine rébarbative.

C’est le gardien. Ancien truand, je vous le répète, ça se voit à sa frime rapiécée comme une vieille chambre à air, à son naze écrasé, à ses étiquettes en haillons et plus encore à son regard en virgule.

Je le défrime complaisamment.

— Où allez-vous ? s’informe-t-il en s’avançant vers moi d’une démarche chaloupée.

— J’ai rancard avec le professeur Thibaudin.

Et je produis un laissez-passer en bonne et due forme. Il l’étudie scrupuleusement, comme un général de corps d’armée le fait d’une carte d’État-major avant d’envoyer ses zouaves au casse-pipe. Puis il hoche sa tête sans cou et me fait signe qu’il est d’accord.

Croyez-moi, les meilleurs anges, ce sont les anciens démons. Mordez Vidocq, par exemple. Ancien bagnard, truand patenté… Pédigrée à plusieurs feuillets, mais le jour où il s’est mis à en croquer il est devenu chef de la poule ! Voilà comment on fait les bonnes grandes maisons. Le mal par le mal, c’est la thérapeutique reine.

Je philosophe ainsi tout en remontant cavalièrement l’allée, puisqu’il s’agit d’une allée cavalière.

Ensuite j’escalade lestement un perron de quatorze juillet [9] Entendez par là qu’il s’agit d’un escalier à double révolution. et je me trouve dans un vaste hall carrelé façon échiquier où un autre mironton rêve d’aller à dame en se secouant les couennes sur une chaise dépaillée.

D’après mes calculs [10] Comme dit toujours un de mes amis qui souffre des reins. , ce zouave pontifical est le dernier bastion fortifié avant le burlingue du Professeur Thibaudin.

Je produis mon ausweiss et il fait un petit mouvement de hure assez gracieux.

— Le Professeur, s’il vous plaît, demandé-je en ponctuant ma phrase d’un aimable sourire qui mériterait la première page de Ciné-Révélation.

— On va vous conduire.

Il appuie un index en grand deuil sur un bouton électrique. Quelque part dans la casba, une sonnerie retentit et je vois se radiner une fort gracieuse personne dont le soutien-gorge n’est pas gonflé au gaz de ville.

Elle est blonde platinée, elle porte une blouse blanche, des bas à couture noire, et son petit air fripon flanquerait des idées salaces à un congrès scientifique.

Elle me regarde, me jauge, m’inspecte, me détaille, m’évalué, me dissèque, me considère, m’apprécie et me prie de la suivre, ce que je fais volontiers en regrettant toutefois que ce soit dans le bureau d’un vieux bonze et non à l’Hôtel du Pou-Nerveux où la piaule numéro 22 m’est réservée en permanence.

Elle quitte le hall pour emprunter [11] Ce genre d’emprunt n’est pas garanti par l’État. Comment en serait-il autrement du reste ? Lorsqu’on emprunte un couloir, un chemin ou un escalier, on ne les rend jamais ! un étroit couloir dont la moquette est usée jusqu’au plancher. L’endroit n’est éclairé que par une ampoule poussiéreuse qui pend bêtement au bout de son fil, comme une poire d’automne cramponnée à sa branche effeuillée [12] Je me permets d’attirer votre attention sur la force de cette comparaison et sur la poésie mélancolique qui s’en dégage. Si je me relisais, je crois que je me décernerais le Prix Goncourt, pour une fois ce serait un homme de talent qui l’aurait ! .

Avant que nous n’arrivions au bout du corridor, je questionne en prenant ma voix timbrée à vingt francs :

— Vous êtes la secrétaire du Professeur ?

— Oui, Monsieur, fait-elle.

— C’est un homme qui sait choisir son personnel, apprécié-je.

Elle produit un petit rire qui me va droit au vague à l’âme.

Enhardi, je pousse mon avantage :

— Et en dehors de vos heures de présence, que faisiez-vous de vos heures d’absence avant de me connaître ?

Elle me file alors le super-regard destiné à liquéfier le bonhomme.

Des coups de périscope pareils, ça vous court-circuite la moelle épinière et le bulbe rachidien.

— Je vous attendais, vous voyez, gazouille la pépée.

J’ai idée qu’elle se fait un peu tartir dans cette propriété. Elle en a sa claque, du savant antiatomique. Les cérébraux, c’est chouette dans la Revue des Deux Mondes, mais dans un pageot les cours s’effondrent !

Je me promets de la travailler au foie, et ailleurs [13] Certains esprits chagrins seront sans doute choqués par mes sous-entendus hardis. Je leur rétorquerai que la pudeur est l’apanage des empêchés. Au même titre que la vantardise du reste. Moi je suis l’homme des justes milieux, à condition de pouvoir les choisit. , et je lui file le train dans une grande pièce meublée de classeurs métalliques, d’un bureau métallique aussi et de sièges en tubes.

Ces différents éléments contrastent avec l’architecture rococo des lieux. Il y a des lambris, des moulures et de la moquette usée partout, et même un fauteuil voltaire déprimant qu’on a oublié là et qui bave son crin dans un angle.

Miss Dunlop me montre ce siège austère.

— Asseyez-vous, je préviens le Professeur.

Elle décroche le bignou posé sur le burlingue. Une voix d’homme annonce qu’elle est en ligne. La souris se met alors à parler de moi. Tout en jactant, elle décrit des arabesques avec son valseur pour m’inspirer. C’est le genre de fille qui, comme les girls de Madame Arthur, sait rendre son dos éloquent.

Lorsqu’elle raccroche, elle me distribue pour changer des œillades de cinq cents volts. Ou je me trompe, comme disait le Monsieur qui croyait ne pas s’être rasé parce qu’il se regardait dans une brosse à habits, ou mon séjour dans ce laboratoire comportera des compensations de choix.

— Vous êtes la seule femme ici ? demandé-je, mine de rien.

— Oui.

— Eh bien, dites donc, il doit vous falloir une armure pour circuler, non ?

Elle hausse les épaules d’une manière qui porte préjudice aux habitants de la propriété.

— Vous savez, les occupants de cette maison pensent plus à leur travail qu’aux femmes…

— Les pauvres gens, comme s’il y avait plus important dans la vie que le sourire d’une jolie fille.

Elle me toise d’un œil tout plein gentil.

— Vous semblez singulièrement entreprenant, vous, alors !

— C’est de naissance, j’ai eu pour nourrice la Lollobrigida de l’époque et ça m’a foutu des complexes pour toute la vie !

Elle rigole. Pas longtemps, car le Professeur Thibaudin vient d’entrer. En l’apercevant, je n’ai plus la moindre envie de conter fleurette à la délicieuse enfant blonde. Celle-ci du reste s’esbigne sur la pointe des mocassins.

Je me consacre alors à l’examen de Thibaudin. C’est un grand vieillard gris. Quand je dis qu’il est gris, ce n’est pas une image mais une description réelle. Il est grand, maigre, décharné, osseux… Il a la peau grise, les cheveux et la moustache gris, une chemise grise, un costar gris, une cravate grise, des souliers gris et pour se gratter il se met sûrement de longs gants gris [14] Bien que ce jeu de mot se suffise à lui-même, je me permets d’attirer votre attention sur lui. Il serait dommage qu’une lecture hâtive vous empêche de savourer une telle prouesse de style. .

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